Nous voterons bien entendu en faveur de ces amendements, mais 15 millions d'euros sont insuffisants à nos yeux. Compte tenu de la pauvreté et du niveau des prix outre-mer, il faut avoir le courage de s'attaquer aux bénéfices exorbitants réalisés, dans le transport maritime, par une société comme CMA CGM, mais également aux monopoles et aux oligopoles. Nous comptons sur vous pour avoir le courage politique – il en faut ! – d'agir au profit des défavorisés et des pauvres.
Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale et a trait à la situation des enseignants néotitulaires dans les dix outre-mer. J'y associe tous les élus de ces régions et de ces territoires, qui sont comme moi légitimement préoccupés par cette situation. Comme vous le savez, ces néotitulaires sont des enseignants qui ont parfois, en tant que contractuels, rendu pendant de longues années de bons et loyaux services au système éducatif dans nos pays et qui, passant les concours nationaux de l'éducation nationale, se voient systématiquement affectés hors de leur région, et notamment, pour les Martiniquais, hors de Martinique, alors que dans le ...
en mesure de porter le projet de développement durable pour régler sur le long terme les graves difficultés que rencontrent nos pays. C'est pourquoi nous demandons, au-delà des cas individuels actuels qui sont particulièrement préoccupants et en attendant un plan d'urgence de l'éducation nécessaire pour nos pays, que des solutions soient élaborées pour régler rapidement le problème des néotitulaires. Que comptez-vous faire, monsieur le ministre, pour régler cette situation dramatique ? Ce sont des femmes et des hommes que l'on arrache à leur territoire ainsi qu'à leur vie familiale et affective.
Je vous remercie pour ce moment d'échange, madame la secrétaire d'État. Je ne pourrai malheureusement pas rester jusqu'à son terme, et vous prie de m'en excuser. Nous sommes très sensibles au drame qui se joue en ce moment et je tiens à exprimer le soutien de mon groupe aux populations touchées, aux acteurs des secours et aux élus. Je souhaite aborder la question des feux de forêt sous un angle plus tropical. J'ai été maire d'une commune située au pied de la montagne Pelée, hotspot de biodiversité par excellence, qui devrait être prochainement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous avons nous aussi connu des incendies et des feux de ...
Je souhaite pour ma part insister sur la situation outre-mer, en particulier en Martinique. En effet, le dispositif que nous proposons de pérenniser est de nature à pallier le vieillissement de notre population, accentué par la diminution du nombre des habitants, plus de 47 300 personnes ayant quitté le territoire entre 2006 et 2022. En favorisant la cohabitation de personnes âgées avec des jeunes, on offre aux premières la possibilité de rompre leur isolement et aux seconds une solution de logement, sachant qu'une grande partie de notre jeunesse se trouve dans une situation précaire en raison de son extrême pauvreté.
…sur le mode : « On vous comprend bien, mais on verra plus tard. » Pour notre part, nous voulons voir tout de suite. Voilà pourquoi je maintiens l'amendement.
Nous proposons nous aussi que le plafond passe de 50 000 à 150 000 euros. Je veux attirer votre attention sur l'importance du présent amendement, compte tenu du vieillissement du parc de logements en outre-mer. En effet, sur les 160 000 logements sociaux que comptent les territoires d'outre-mer, 40 % ont plus de vingt ans. Il faut aussi mentionner les risques spécifiques auxquels sont exposés ces logements sur nos territoires, en particulier les cyclones, d'où la nécessité non seulement de les rénover mais aussi de les adapter aux conditions de plus en plus difficiles qu'ils subissent, en lien avec les conséquences du changement climatique.
Nous connaissons la méthode qui consiste à créer une commission pour enterrer un dossier. À chaque fois que nous proposons de proroger ou de renforcer des dispositifs concernant l'outre-mer, on nous assure de cette éternelle compréhension parfois condescendante…
Identique aux précédents, il reprend l'idée de porter le taux de ce crédit d'impôt de 50 à 100 %, étant entendu que le nombre de jours de congé resterait limité à quatorze. J'insiste sur le contexte de déprise agricole et de renouvellement des générations agricoles dans lequel ces amendements s'inscrivent : entre 1 et 3 % des exploitations sont en effet perdues chaque année. En outre-mer particulièrement, où l'on parle de plus en plus de souveraineté et d'autosuffisance alimentaires – ce qui nous semble fondamental –, nous perdons à la fois des agriculteurs et des terres agricoles. Ces amendements sont donc très importants et j'espère vivement, ...
Le sujet de l'érosion côtière et du recul du trait de côte est crucial, notamment dans les territoires ultramarins. Je reprends à mon compte le proverbe français : « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » : il faudra bien sûr, monsieur le rapporteur général, que l'État y consacre des moyens. La loi « climat et résilience », c'est très bien, mais où sont les moyens permettant de financer notamment les projets de recomposition urbaine et spatiale engagés par certaines communes ? Les crédits alloués sont largement insuffisants. La présente proposition a le mérite d'exister. La cartographie du phénomène d'érosion côtière est fondamentale mais son ...
M. de Courson vient d'expliquer les aspects techniques de l'amendement. Je rappelle que les foncières solidaires construisent des logements très sociaux au sens de l'article L. 365-1 du code de la construction et de l'habitation. Au vu de cette activité, nous pensons qu'elles pourraient se voir appliquer le taux de 0,1 % de droit d'enregistrement. Je suis tenté d'ajouter que ce n'est que justice ; justice fiscale, bien sûr.
La question du trait de côte, d'ailleurs liée à celle de la submersion marine, se pose avec une acuité particulière quand il s'agit de territoires fortement exposés au risque cyclonique, ce qu'a encore démontré le passage du dernier cyclone en Guadeloupe. La loi « climat et résilience » prévoit des possibilités, et de nombreux territoires se sont résolument engagés dans des projets de recomposition spatiale ; qu'en est-il de leur financement ? On connaît la richesse des forêts tropicales en matière de biodiversité. Cependant, il semblerait qu'en Martinique, en tout cas, l'ONF n'ait pas toujours les moyens de remplir ses missions : l'opérateur rencontre ...
Je soutiens tous les amendements qui tendent à rétablir l'ISF, pour respecter le principe de justice. Monsieur le rapporteur général, il n'est pas pertinent d'opposer efficacité et justice sociale : il n'y a pas d'efficacité économique sans justice sociale.
Or la justice doit être non seulement fiscale et sociale, mais aussi environnementale. Je ne reviendrai pas sur la justice fiscale : nous avons évoqué le caractère essentiel de la progressivité de l'impôt. Concernant la justice sociale, dans les pays dits d'outre-mer, dont je suis un représentant, la pauvreté explose. Chez nous, aucune des politiques relevant de la politique de l'offre n'a endigué le chômage de masse.
Quant à la justice environnementale, ceux qui profitent amplement des modes de déplacement dont on connaît l'incidence néfaste sur le changement climatique ne sont pas exposés aux effets de ce dernier, contrairement aux plus pauvres, dans tous les pays du monde, en particulier dans les pays dits d'outre-mer.
Vous avez évoqué le maintien du niveau de la DGF, sauf pour les communes qui perdraient des habitants, et annoncé son augmentation pour l'outre-mer. Toutefois, la décorrélation entre le critère démographique et le niveau de la dotation est nécessaire. En effet, des territoires s'appauvrissent, perdent des habitants, donc des moyens, sans avoir la possibilité de relancer leur attractivité. Ce processus qui s'opère au détriment des territoires ruraux est contre-productif pour le développement durable, parce qu'il provoque d'importantes migrations. En Martinique, les habitants sont concentrés dans une partie du territoire et la désertification s'accélère. ...
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Bravo ! Excellent !
Et dans les autres territoires ?
Mais nous sommes des élus du peuple !
Et vous avez eu raison !
J'aurais pu vous interpeller sur la question des tarifs exorbitants pratiqués dans le domaine du transport aérien, qui empêchent de très nombreuses familles de nos pays d'espérer de nécessaires et légitimes retrouvailles en cette fin d'année, ce qui fait déjà scandale. J'aurais pu vous interpeller sur l'évolution de la situation des sargasses, dont souffrent les populations de nos îles, notamment sur la façade atlantique en Martinique, au nord comme au sud. J'aurais encore pu vous interpeller sur la cherté de la vie dans nos pays ou sur la situation des enseignants nouvellement titularisés, qui n'est toujours pas réglée. Mais pour l'heure, mon propos se ...
Je ne reviendrai pas sur les chiffres montrant l'inégalité face à l'accès au service public de l'eau – un droit fondamental – entre les outre-mer et l'Hexagone. Je n'en citerai qu'un seul pour illustrer ce que pèsent les dépenses d'eau dans les budgets des familles en France hexagonale et en Martinique : 0,8 % contre 1,65 %, respectivement. Le ministre délégué semble renvoyer la responsabilité de la situation de l'accès à l'eau aux élus des collectivités d'outre-mer. Je n'ai aucune intention de les exonérer mais je crois que l'État à sa part de responsabilité.
Je rappelle que les agences de l'eau, fondées sur le principe pollueur-payeur, ont été installées bien des années avant la création des offices de l'eau dans les départements d'outre-mer ! Et dois-je vous rappeler que la question du chlordécone relève de la seule responsabilité de l'État et que c'est pourtant le conseil général de la Martinique qui a construit à ses frais une usine de filtrage de l'eau pour donner aux consommateurs martiniquais une eau potable ne mettant pas en danger leur santé ? Oui, c'est le conseil général de la Martinique qui a construit cette usine !
Il est facile d'accuser les élus, monsieur le ministre délégué. Certes, ils ont leur part de responsabilité mais l'État, lui, a fait preuve d'incurie. Certes, une commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences a été créée en 2021 à l'initiative de La France insoumise, avec le collègue Serva comme rapporteur. Qu'a-t-elle conclu ?
Elle a conclu à une situation oligopolistique et à un manque d'accompagnement des élus de proximité. Par conséquent, nous voulons un plan pluriannuel de l'eau !
Vers un plan global !
Je souhaite rappeler que si plusieurs députés communistes du groupe GDR-NUPES soutiennent la filière nucléaire, ce groupe accueille également des députés d'outre-mer qui peuvent avoir d'autres sensibilités politiques, notamment écologistes. Par ailleurs, le sujet qui nous occupe maintenant n'est pas la question nucléaire : il s'agit de sortir des familles de la précarité énergétique. Les autres interrogations sont pour le moment superfétatoires.
Cet amendement propose d'abonder de 1,8 milliard d'euros les crédits consacrés au chèque énergie. Cette somme permettrait une augmentation du montant du chèque à hauteur des besoins. L'aide nécessaire pour sortir l'ensemble des ménages concernés par la précarité énergétique s'élève à 3,1 milliards d'euros par an, soit en moyenne près de 710 euros par logement et par an, auxquels s'ajoutent les 15 % d'augmentation prévus l'an prochain. Nous proposons en conséquence de fixer le budget total du chèque énergie à 3,6 milliards d'euros grâce à notre amendement.
Il porte sur le décret d'application en Conseil d'État des dispositions prévues à cet article. En effet, s'agissant des transcriptions d'enregistrements, les collectivités relevant des articles 73 et 74 de la Constitution peuvent être confrontées à des problèmes linguistiques. C'est pourquoi nous demandons que ce décret tienne compte des spécificités des dix territoires d'outre-mer.
Je peine à comprendre vos propos, monsieur le ministre. Vous mentionnez la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, mais je rappelle que ces collectivités relèvent de l'article 73 de la Constitution ; or votre amendement a trait aux collectivités de l'article 74. Cet amendement de mon collègue Jiovanny William souligne la nécessité de la bonne information de l'exécutif local. Je partage son point de vue. Je m'étonne que la délégation aux outre-mer, présidée par un député polynésien, n'ait pas été consultée sur l'amendement gouvernemental. Je comprends que le contexte juridique des outre-mer exige certaines adaptations. Toutefois, je suis surpris par votre ...
Il vise, en cas d'alerte incendie, à assurer les capacités d'intervention des Sdis, en prévoyant l'élaboration d'un plan de mise à niveau de leurs moyens matériels. Dans l'exposé sommaire, Mme K/Bidi prend l'exemple de Saint-Pierre de La Réunion, dont le Sdis ne dispose d'aucun bombardier d'eau. Pour ma part, j'avais une fois insisté sur le problème des incendies de forêt, qui sont dramatiques – on l'a constaté dans l'Hexagone. Outre-mer, ces drames humains et écosystémiques sont aggravés par la richesse de la biodiversité. Il est fondamental d'assurer des moyens matériels aux SDIS dans l'ensemble du territoire.
Je pourrais me contenter de dire qu'il reprend l'idée de la suppression de la BAC,…
…mais je voudrais souligner le fait que, à chaque fois que nous mettons en avant la nécessité d'améliorer les services de police, on nous accuse d'être animés par des considérations idéologiques antipolice.
Je suis d'accord avec le Président de la République, une fois n'est pas coutume, quand il affirme, dans un discours prononcé à Cayenne le 27 octobre 2017, que « si nous voulons que notre République soit pleinement forte sous tous les aspects ici, elle doit aussi avoir le visage de nos territoires d'outre-mer ».
Il a raison !
En une minute, pourrai-je convaincre nos collègues de la réalité de ce que certains analystes appellent de façon poétique « notre géographie cordiale », je veux parler des territoires dits d'outre-mer incluant la Guyane ? Lorsque nous parlions des drones, j'ai entendu une voix venant des bancs de la majorité s'exclamer : « On n'est pas en Amérique du Sud ! ». C'est ignorer que l'effet de l'action de l'État français va jusqu'en Amérique du Sud. La réalité guyanaise est particulière en matière de sécurité, mais les territoires insulaires comme la Martinique rencontrent aussi d'énormes difficultés et font face à une montée de la violence, comme nous ...
L'amendement a pour objet la production d'un rapport remis au Parlement sur les moyens déployés pour lutter contre l'érosion côtière et sur la pertinence de créer un fonds contre l'érosion côtière. Dans les outre-mer, la situation en la matière est particulièrement grave. J'ai été maire d'une des communes concernées – elle figure parmi les vingt-cinq communes d'outre-mer retenues parmi les 126 inscrites dans le décret du 30 avril 2022 –, et je crois qu'il manque des moyens, si bien que les maires n'ont pas les moyens d'user des prérogatives que leur accorde la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ...
Mais je ne demande qu'un rapport sur les moyens !
Monsieur le rapporteur, vous me heurtez non seulement par votre avis défavorable, mais par l'impertinence de vos propos.
Ils montrent que vous avez une vision très étroite de l'érosion côtière, alors que celle-ci implique un travail de protection civile, de prévention de la submersion marine. Un rapport permettrait d'évaluer les risques. Je ne comprends pas votre réponse. Si encore vous nous donniez une quelconque raison ! Quand nous déposons par exemple un amendement prévoyant des moyens supplémentaires pour la sécurité civile à La Réunion, vous le balayez d'un revers de main – « avis défavorable ! », mais quand un amendement similaire provient d'autres bancs, l'avis est favorable. Je ne comprends pas l'opacité de vos choix.
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Je suis assez surpris d'entendre que les outre-mer n'auraient pas de spécificités justifiant des modalités elles aussi spécifiques d'application du décret. Je reviens donc à la charge s'agissant du rapport d'évaluation qui doit être fait sur la création des assistants d'enquête. Il me semble en effet que la situation particulière des dix outre-mer sur les plans sécuritaire et socioéconomique demande que ce rapport adopte une approche spécifique les concernant. Ayez conscience de ces particularités car, dans le cas contraire, nous risquerions de commettre de lourdes erreurs préjudiciables au bon fonctionnement et à la bonne administration de la justice.
J'aurais pu adhérer à la volonté de supprimer l'article, mais je plaiderai plutôt pour que mon amendement soit adopté, dans la mesure où il concerne les territoires ultramarins, pour des raisons tenant à la fois de la géographie et de l'histoire. La géographie, parce que nous sommes exposés à des risques particuliers – cyclones, réactions volcaniques, etc. –, caractérisés par une grande virulence. À cet égard, l'avis des maires me paraît fondamental, tant il est vrai qu'ils connaissent les réalités du terrain. Pour ce qui est de l'histoire, l'éruption de la montagne Pelée en 1902 nous enseigne que les maires des communes situées dans le ...