Ce n'est pas avec des primes et des chèques que l'on fait le plein toutes les semaines. Ce n'est pas avec des primes et de chèques que l'on nourrit ses enfants tous les jours.
Avec mes camarades femmes de chambre, nous avons mené ce combat pour les salaires et nous avons gagné.
Monsieur le ministre du travail, de l'insertion et du plein emploi, l'inflation atteint des niveaux historiques alors que les salaires n'augmentent pas. Les mobilisations pour des hausses de salaire se multiplient. Ces mobilisations ont lieu partout dans le pays et dans tous les secteurs d'activité. Comme les camarades de la grande distribution, mes camarades femmes de chambres dans de nombreux hôtels – par exemple les Campanile de Gennevilliers et de Suresnes ou le Golden Tulip de Marseille – sont aujourd'hui en grève ,
de même que des chauffeurs de bus, des travailleurs des aéroports, notamment à Roissy-Charles-de-Gaulle et à Orly, des cheminots de la SNCF et bien d'autres. Tous, sans exception, demandent une revalorisation des salaires – j'insiste sur le mot « salaires »
parce que le Gouvernement ne semble pas l'entendre. Vous ne proposez aux Français que des chèques aléatoires et des primes au bon vouloir des employeurs. Or ce n'est pas avec des primes et des chèques que l'on paye son loyer tous les mois.
Au sein de la NUPES, je souhaite mener ce combat pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses. Nous proposons d'augmenter le SMIC à 1 500 euros, d'organiser une conférence salariale générale et d'imposer l'égalité de traitement entre les salariés des entreprises sous-traitantes et les entreprises donneuses d'ordres.
Votre projet de loi prétend viser l'amélioration du pouvoir d'achat des Français, mais il est une insulte de plus à leur espoir d'améliorer le quotidien. Ce texte ignore complètement les besoins réels de la population. Celle-ci souffre, monsieur le ministre. Nous n'arrivons pas à finir le mois, nous n'arrivons même plus à acheter un carton de poulet pour nos enfants ! Est-ce que vous êtes humain ? Est-ce que vous savez que la vie est dure pour nous ? L'augmentation du SMIC, c'est possible. Notre lutte, pendant vingt‑deux mois, à l'hôtel Ibis des Batignolles a permis de changer les conditions de travail ; le salaire est passé de 1 600 à 2 000 euros. L'argent ...
Il faut augmenter les salaires, car les petites entreprises sous‑traitantes ne paient pas correctement. Même si le SMIC augmente, on se retrouve toujours, à la fin du moins, avec 700, 800 ou 900 euros. On ne peut pas vivre avec des chèques et des primes.
Les grandes entreprises peuvent aider les petites. Lorsque les salariés se mettent en grève, les entreprises sous‑traitantes prétendent qu'elles ne peuvent pas augmenter les salaires parce que le donneur d'ordre ne leur en donne pas les moyens. Si la lutte dure, le donneur d'ordre finit par lâcher de l'argent pour mettre fin au conflit. À l'hôtel Ibis des Batignolles, il a fallu vingt‑deux mois de lutte pour obtenir de meilleurs salaires. Le groupe Accor a mis de l'argent sur la table pour satisfaire nos revendications. Quand les salariés se défendent, les entreprises trouvent l'argent. Sans rapport de forces, elles prétendent qu'il n'y en a pas. Il faut augmenter ...
J'aimerais savoir qui, dans cette salle, a déjà gagné 800 euros par mois ?
Par mois, pas par jour !
Pourtant, vous aimez dîner au restaurant…
…ou faire vos courses dans des enseignes comme Monoprix ; réfléchissez un peu !
Oui !
Ils s'en fichent !
Ils s'en fichent !
Ce que le Gouvernement ne comprend pas, c'est que les Français veulent vivre dignement de leur salaire. Les gens aspirent à une vie paisible, où leurs enfants peuvent manger à leur faim et faire des études ; ils veulent avoir un logement et des conditions de vie décentes. Ni les primes ni les chèques ne changent leur quotidien.
On ne veut pas se mettre à genoux devant nos patrons chaque fois qu'il faut payer une facture ! On ne veut pas mendier devant nos patrons chaque fois qu'on fait le plein d'essence ! On ne veut pas se coucher devant nos patrons chaque fois qu'on doit remplir nos caddies ! Nous sommes la sixième puissance mondiale : il est indigne que certains de nos concitoyens ne mangent pas à leur faim.
J'étais hier matin, avec les femmes de chambre du groupe Louvre Hotels qui sont en grève depuis maintenant cinquante-cinq jours. Elles demandent une augmentation de salaire de 300 euros par mois. Elles travaillent dur, elles s'abîment le corps pour des salaires dérisoires. Une augmentation de 300 euros, ce n'est rien pour ce groupe qui dégage beaucoup de profits en proposant des chambres à 500 euros la nuit. Mais 300 euros, c'est beaucoup pour le budget des familles. Pourtant, la direction ne souhaite pas les recevoir. L'inflation mine le pouvoir d'achat. Elle augmente la précarité et la pauvreté. Quand on gagne 1 000, 1 200 ou 1 300 euros par mois, chaque euro compte ...
Vous rendez-vous compte de la vie de ces gens ? Savez-vous ce que c'est que de vivre avec des salaires de misère ? Cet amendement de repli propose d'indexer le salaire des femmes de ménage sur l'inflation. Le minimum serait que, bien qu'elles gagnent de petits salaires, les femmes de ménage voient cependant leur pouvoir d'achat maintenu, même si la direction ne souhaite pas les recevoir.
Qui, ici, a déjà touché 900 euros ? 1 000 euros ? Personne !
Personne ici ne sait ce que c'est de gagner moins de 1 000 euros par mois ! Vous ne connaissez pas la souffrance provoquée par les métiers essentiels, pour lesquels nous demandons une augmentation des salaires. Vous parlez, mais vous n'en avez rien à faire.
Ici, qui a déjà touché ces sommes par mois ? Personne ! Vous ne faites que proposer des primes. Prenez les salariés du groupe Monoprix, eux qui ont servi la France pendant la crise de la covid-19 ; leur PDG a augmenté son salaire de 70 %. Ils vous demandent seulement une augmentation des salaires, et vous refusez. Quelle honte ! Élue députée pour la première fois, je découvre quelque chose d'horrible : vous méprisez les métiers essentiels ; vous méprisez ceux qui servent la France !
Augmenter le SMIC à 1 500 euros est le moins que nous puissions faire pour les invisibles. Augmenter leur salaire, c'est reconnaître qu'ils sont essentiels à la vie du pays ,
c'est leur reconnaître un savoir-faire et une valeur. Augmenter le SMIC, c'est leur rendre leur dignité. Tel est notre devoir. En tant qu'élus de la nation, nous devons travailler à améliorer leur vie : ce doit être notre seule préoccupation. Nous le leur devons. Soyons à la hauteur !
La population est inquiète du manque de soignants, notamment dans les services d'urgences. La situation est dramatique. Les soignants fuient l'hôpital public à cause des conditions de travail. De nombreux services, en sous-effectif, ne peuvent pas accueillir les malades dans de bonnes conditions. En France, 127 services d'urgence limitent leur activité à cause du manque de personnel. Nous parlons ici de la santé de nos concitoyens. La vie n'a pas de prix. L'hôpital se meurt à cause de coupes budgétaires imposées par le Gouvernement depuis des années. La force de l'hôpital, c'est son personnel, les soignants dévoués, qui sacrifient leur vie privée. Tout repose sur ...
La sous‑traitance, c'est la maltraitance. On dit qu'on prend trop souvent les entreprises pour des méchants, mais certaines entreprises sont vraiment très méchantes ; elles profitent des femmes de ménage, ne paient pas les heures supplémentaires. Je peux vous en parler : je suis dedans. Il arrive que nous fassions trente à cinquante chambres pour toucher, à la fin du mois, 700 à 900 euros. C'est de la pure maltraitance. Il faut que nous réfléchissions ensemble à une loi permettant d'augmenter les salaires. À l'hôtel Ibis Batignolles, nous avons dû faire grève pendant vingt-deux mois pour obtenir 250 à 500 euros d'augmentation de salaire ! Pourtant, de ...
Il a raison ! Merci !
Cet amendement vise à renforcer les cotisations patronales sur les contrats de moins de six mois. En 2021, un rapport de la Dares rappelle l'explosion du recours aux contrats à durée déterminée au cours des vingt dernières années, passés « de 76 % en 2000 à 87 % en 2019 dans les établissements de cinquante salariés ou plus du secteur privé ». En la matière, le Gouvernement joue un double jeu, en réduisant la fiscalité sur les contrats courts. Jusqu'en avril 2019, le taux de la cotisation patronale d'assurance chômage était majoré de 0,5 point pour les CDD d'usage, dits aussi « extra ». Cette surcotisation a été supprimée, sauf pour les intermittents du ...
Vous êtes venu nous présenter les grandes lignes de votre rapport sur les lois de financement de la sécurité sociale. Or, force est de constater que de nombreuses pistes de financement sont exclues. Ainsi, aucune proposition de taxation des entreprises du CAC40 n'est présentée, alors que celles-ci ont vu leurs profits exploser. De même, aucune mesure n'est présentée pour lutter efficacement contre l'évasion fiscale, qui coûte chaque année « un pognon de dingue », pour reprendre une expression chère à M. Macron. Alors que vous tirez le signal l'alarme au regard du déficit de la sécurité sociale, le Gouvernement multiplie les mesures antisociales. Il octroie ...
Cet amendement prévoit que les cotisations au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles soient augmentées pour les entreprises qui ont recours à la sous-traitance. Il s'agit soit de les inciter à moins y recourir, soit de mieux protéger les salariés sous ce régime. En effet, ces entreprises ne prennent pas leurs responsabilités en matière d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. Or les salariés qui subissent la sous-traitance sont plus exposés aux risques physiques et organisationnels, ainsi qu'aux accidents du travail ou aux risques psychosociaux. La sous-traitance est une maltraitance.
L'examen de la mission Solidarité, insertion et égalité des chances intervient dans un contexte social extrêmement préoccupant, avec un taux de chômage en forte hausse, plus de 10 millions de personnes pauvres et un taux d'inflation de plus de 6 %. Les prix flambent et les pertes en pouvoir d'achat sont considérables pour une large majorité de la population. Pourtant, votre Gouvernement refuse de regarder cette réalité en face, refuse d'augmenter le Smic, de rétablir l'impôt sur la fortune, de taxer les superprofits. Vos mesures sont insuffisantes et vous ne lâchez que des miettes, au milieu d'une avalanche d'attaques comme celle contre les chômeurs ou la réforme ...
Nous allons faire céder le 49.3 !
Par cet amendement de repli, nous proposons de jumeler tous les établissements scolaires situés en zone d'éducation prioritaire avec des établissements culturels. Il s'agit pour nous d'une mesure de justice et d'égalité nécessaire pour favoriser l'accès à la culture de tous les élèves, en particulier ceux des familles les moins aisées. L'enjeu est la démocratisation du savoir, de la création et l'épanouissement des élèves : œuvrer pour un vrai service public de la culture, c'est œuvrer au bien commun. Nous avons détaillé dans notre amendement les moyens de financer cette mesure, qui veut rompre avec les politiques d'austérité que subit la culture depuis ...
Je confirme que les ministres ont parlé hier, mais ils n'ont pas répondu à nos interrogations pour autant. Nous ne venons pas pour être méprisés. Quand nous posons des questions, c'est pour obtenir des réponses concrètes, et ce n'est pas le cas. Ne vous faites pas les avocats du Gouvernement sur ce point !
Avec ce nouveau projet de loi, le Gouvernement démontre encore une fois sa déconnexion des réalités sociales et son mépris profond du monde du travail et des salariés. Alors que la France arrive en tête des records d'accidents mortels du travail en Europe, alors que la souffrance au travail et la pénibilité sont des sujets majeurs, alors que nous avons le recul nécessaire, depuis 2017, pour faire le bilan désastreux de la suppression des CHSCT et de la création des CSE dans les entreprises privées, ainsi que des malheureuses ordonnances Macron, malgré ces constats sans appel, le projet du Gouvernement est d'élargir ces dégâts et de les étendre à La Poste. La ...
Sans travail !
La proposition de loi que nous examinons est une véritable catastrophe sociale. C'est une catastrophe pour les fonctionnaires et les salariés mais aussi pour le service public de La Poste en général. En créant les CSE et en supprimant les CHSCT, le Gouvernement tourne le dos au dialogue social, ainsi qu'à la réalité du travail à La Poste. Pourtant, le climat social à La Poste est marqué par une réorganisation tous les deux ans, par le stress, les burn-out et même les suicides parmi les employés et les cadres. En 2017, les ordonnances Macron – ou ordonnances travail – ont mis en place les CSE dans les entreprises privées. Résultat : la représentation des ...
Vouloir faire la même chose à La Poste est la preuve que le Gouvernement est déconnecté des préoccupations des salariés et du monde du travail. C'est pourquoi je vous appelle à voter notre motion et, ainsi, à rejeter la proposition de loi. Voter cette loi serait un recul affreux pour les salariés et un recul du dialogue social. Surtout, cela tuerait le service public de La Poste !
Absolument !
C'est cela le problème !
Tout a augmenté. Les prix flambent chaque jour à cause de l'inflation : la nourriture, l'essence, les vêtements, les loyers, les soins – la liste est longue. Tout a augmenté et tout augmente encore chaque jour, sauf les salaires et sauf le Smic. Plus de 10 millions de pauvres vivent avec moins de 1 100 euros par mois ; plus de 1 million vivent avec moins de 920 euros par mois. La France est pourtant la sixième puissance mondiale et les super-profits n'ont jamais autant prospéré. Quelle honte ! Dès le mois de juillet dernier, nous avons proposé d'augmenter le Smic à 1 500 euros par mois et de l'indexer sur l'inflation. Le Gouvernement a dit non. Les macronistes ont ...
Le 12 novembre dernier, je suis allée visiter à Thiais la résidence sociale Coallia. Ses 162 habitants vivent dans des conditions déplorables. Les familles y vivent dans les chambres de huit à dix mètres carrés qu'elles paient 430 euros par mois. Les enfants n'ont pas d'espace pour dormir. M. Aboubakar, qui vit dans douze mètres carrés avec six enfants, est obligé d'aller dormir chez son frère avec son aîné.
C'est facile de s'asseoir dans l'hémicycle et de prétendre que nous exagérons. Non, nous n'exagérons pas ; si nous parlons ici, c'est parce que nous voyons de la misère.
Tout à fait !
Les gens paient leur loyer ; l'association Coallia, qui n'est pas endettée, vient prendre son argent. Le problème du logement en France est très délicat. Allez sur le terrain, vous verrez combien les gens souffrent !
La loi que vous proposez est complètement déconnectée de la réalité. Il y a quelques semaines, nous avons condamné, dans l'hémicycle, la baisse du chauffage à dix-neuf degrés dans les logements : c'est un luxe que n'ont pas les 162 habitants de la résidence Coallia de Thiais, et bien d'autres ! Vous rendez-vous compte que dormir avec dix-neuf degrés en France, en 2022, est un luxe pour beaucoup ? Et vous voudriez les condamner ? Ce soir, il fait entre cinq et huit degrés, et je pense à tous ceux qui vivent dans des conditions déplorables : comment pouvez-vous criminaliser des personnes qui fuient la misère, l'injustice et le froid ?
Votre proposition de loi est une honte. Moi qui ai connu la galère et la misère, moi qui ai connu la vie dans un squat et l'exclusion avec un bébé dans les bras, je vous le dis : j'ai honte qu'une telle loi puisse réprimer le fait de se loger avec dignité.