Interventions sur "alimentation"

235 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

... cent mille. La capitalisation croissante des terres et des fermes, leur accaparement et leur concentration freinent l'installation d'exploitants. Les territoires ruraux voient partir leurs emplois et leurs familles ; ils deviennent résidentiels et perdent leur vitalité. Il est essentiel de conserver un vivier d'agriculteurs et d'agricultrices dans l'ensemble du territoire pour relocaliser notre alimentation, engager la transition agroécologique des modes de production et assurer notre souveraineté alimentaire. L'amendement CE3023 vise à fixer l'objectif de 1 million d'exploitants en 2050, leur proportion dans l'emploi total ne pouvant être inférieure au seuil de 1,5 % : notre ambition pour l'agriculture doit être courageuse et claire. L'amendement CE3022, de repli, mentionne uniquement ce dernier se...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je voterai l'amendement de suppression, même si je le ferai pour des raisons opposées à celles de Mme Blin. L'article L. 1 du code rural et de la pêche maritime, créé par la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt de 2014, énonce déjà clairement les choses : la souveraineté populaire définit les orientations de l'agriculture pour assurer une alimentation sûre, saine, diversifiée, etc. Nous pourrions légitimement débattre de l'enrichissement de cet article, ou de la définition du modèle souhaitable d'agriculture. En revanche, la notion d'intérêt général majeur est très ambiguë. Je crains qu'on n...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Alfandari :

Il existe une cohérence entre mes amendements CE1914 et CE1915 : si je retire le premier, je retirerai également le second. Les définitions que je propose, Madame la rapporteure, sont inspirées notamment de celles de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Par ailleurs, le pastoralisme n'est pas l'élevage ; il me semblait donc intéressant de le mentionner – tout comme il est intéressant d'évoquer la sylviculture. Si vous le permettez, Monsieur le président, j'aimerais entendre les réactions de mes collègues avant de réagir aux avis qui ont été donnés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je voudrais démonter méthodiquement le nouvel article L. 1 A qui nous est proposé. D'abord, le fait d'y intégrer les engagements internationaux revient à considérer que les accords de libre-échange signés ou en préparation devront être appliqués : c'est un piège ! S'agissant ensuite de l'alimentation qui doit être « accessible à tous tout au long de l'année », il me semble au contraire nécessaire d'expliquer que l'on ne peut pas manger toute l'année les mêmes produits venus de loin, parfois issus de monocultures intensives. Enfin, la notion de sécurité alimentaire me rappelle la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo : si nous ne produisons pas chez nous, nous irons acheter ailleu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Bru :

...on prévue de l'article L. 1 A, dont le Conseil d'État a jugé qu'il proposait des définitions très générales. Il propose, d'autre part, d'insérer dans le texte que la protection, la valorisation et le déploiement de l'activité agricole sont reconnus d'intérêt général majeur, indépendamment de la question de la souveraineté alimentaire. Certaines activités agricoles, en effet, sont sans lien avec l'alimentation humaine : c'est le cas de l'élevage d'animaux non destinés à l'alimentation, de certaines branches de l'horticulture ou de certaines productions destinées au textile, comme le lin.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

Proclamer la souveraineté alimentaire sans la définir et sans rendre hommage à l'esprit de la Via Campesina, c'est donner trop peu de consistance au texte et soulever le risque d'une mauvaise interprétation de nos travaux. Je propose d'insérer un alinéa affirmant le droit, pour la France, de maintenir et de développer sa propre capacité de produire son alimentation de base dans ses territoires, dans le respect de la diversité culturelle et agricole. Ce droit est une condition préalable à notre sécurité alimentaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaManon Meunier :

Plus c'est gros, plus ça passe : voilà ce que m'inspire votre définition de la souveraineté alimentaire ! Pour les Nations unies, elle désigne en effet le droit des populations à définir leurs systèmes alimentaires et agricoles sans nuire à la souveraineté alimentaire et au droit à l'alimentation des pays tiers. Pour le Petit Robert, la souveraineté, synonyme d'indépendance, est le caractère d'un État qui n'est soumis à aucun autre. Pour vous au contraire, la souveraineté alimentaire désignerait la capacité de la France à assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l'Union européenne et de ses engagements internationaux. Autrement dit, vous la fondez su...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

...ientifiques auditionnés par la commission d'enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la France renvoient systématiquement à la définition proposée par l'ONU et la Via Campesina. Quel crédit donnez-vous à leur parole ? Enfin, Monsieur le ministre, comment mesurez-vous l'impact de la production de biomasse, laquelle est mise au même niveau que l'alimentation dans le texte ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Madame Le Peih nous reproche de ne pas avoir évalué l'impact de nos amendements. Le Gouvernement, lui, a-t-il mesuré les effets juridiques, symboliques et pratiques de cette véritable innovation juridique et lexicale, qui consiste à placer la production de biomasse énergétique sur le même plan que l'alimentation ? Quant à vous, Monsieur le rapporteur général, vous prétendez que la notion d'intérêt général majeur crée du contradictoire. Au nom de quoi, en droit ? Par la bonne volonté du juge, par l'influence ? Je crains et j'espère tout à la fois que cela ne soit qu'un leurre. Ce n'est pas parce que l'on invente des mots qu'on leur donne une effectivité en droit !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille :

...diale de deux à trois mois – je parle ici des cinq céréales qui permettent de couvrir les besoins énergétiques de base. La capacité exportatrice française représente une contribution nette à la stabilité géopolitique à nos frontières. Personnellement, je serais favorable à la création d'une mission de diplomatie alimentaire, pour que la France inspire un nouveau cadre multilatéral où l'accès à l'alimentation serait une grille d'analyse de tous les échanges internationaux. En attendant ce grand soir, la définition onusienne peut très bien être aménagée pour tenir compte des échanges sans que cela nuise à la souveraineté alimentaire des pays concernés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégoire de Fournas, rapporteur :

Je voudrais revenir sur la notion de souveraineté, qui reste floue. Madame Laroche-Dupraz, vous définissez la souveraineté comme la capacité de faire des choix, alors que La Via Campesina affirme que la souveraineté alimentaire est le droit de chaque pays à maintenir et à développer sa faculté de produire son alimentation de base : dans cette acception, la souveraineté est l'autosuffisance. Pour évoquer la souveraineté, vous parlez quand même toujours de ce que nous produisons et importons : c'est donc bien que, même si la souveraineté revient à faire des choix, son plus haut degré est l'autosuffisance. Au moment d'annoncer le premier confinement, le Président de la République a eu les mots suivants : « Ce que...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bex :

...n, qui jouent un rôle essentiel puisqu'elles déterminent les prix. On dit que l'on manque d'argent pour les producteurs : c'est parce que le profit est accaparé par l'agro-industrie. Pour aider à l'éducation des consommateurs, par exemple pour qu'ils mangent plus de protéines végétales, une idée commence à faire son chemin : celle d'une sécurité sociale alimentaire avec une « carte Vitale » de l'alimentation. Qu'en pensez-vous ? Enfin, vous avez évoqué une agriculture raisonnée, de qualité, bio, qui serait plus chère que l'agriculture intensive – peut-être parce que l'aide de la PAC va à l'hectare, non à l'actif ? Quel est votre sentiment sur ce point ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, président :

...rre est l'affrontement des volontés – et l'on peut imposer sa volonté par la faim. En 2019, j'avais co-signé avec notre ancien collègue Jean-Baptiste Moreau une tribune – toujours consultable en ligne – intitulée « Paysans et soldats, même combat ! » Cinq ans après, ce constat reste pertinent. Du reste, ce lien entre agriculture et défense est inscrit dans notre code de la défense, qui désigne l'alimentation comme l'un des douze secteurs d'activité d'importance vitale. Aussi peut-on saluer le rôle clé de l'Union européenne en matière agricole. Avec plus de 50 milliards d'euros chaque année, la politique agricole commune (PAC) est son premier budget. L'importance du sujet alimentaire ressort aussi avec la guerre d'agression de la Russie en Ukraine. Depuis dix ou quinze ans, le réarmement agricole rus...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLysiane Métayer :

... et la guerre en Ukraine ont rappelé l'importance stratégique de notre agriculture. Ainsi, si l'insécurité alimentaire s'est accrue lors de la pandémie de covid-19, la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine a engendré une hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires. En s'en prenant à la sécurité alimentaire, notamment en fixant des prix zéro aux pays africains, les Russes ont fait de l'alimentation une véritable arme de guerre. Cette ingérence délibérée met en lumière les enjeux complexes liés à la disponibilité et à l'accès aux ressources alimentaires à l'échelle mondiale. Avec la multiplication des conflits aux portes de l'Europe, il est impératif que les tendances évoluent. Il ne s'agit plus uniquement de s'assurer de la sécurité du cheminement des produits alimentaires, mais d'aller à ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Boccaletti :

...ovisionnement en matières premières et de la hausse du coût de production, la concurrence des volailles ukrainiennes écoulées sur le marché européen est dénoncée par les producteurs français. Elle perturbe un marché français qui a connu plusieurs crises ces dernières années et peine à retrouver des couleurs. Nous entendons le besoin de soutenir le secteur agroalimentaire ukrainien, central dans l'alimentation et la stabilité mondiales, mais cela ne doit pas se faire au détriment de nos producteurs français. Comment comptez-vous donc conjuguer ces deux impératifs ? Plus largement, les répercussions de ce conflit sont très lourdes à l'échelle mondiale. Le grenier à blé de la planète qu'était l'Ukraine a perdu en capacités d'exploitation. Plus de 10 % des terres ukrainiennes seraient minées et un quart ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bex :

Monsieur le ministre, vous semblez entretenir une confusion entre souveraineté alimentaire, autonomie alimentaire et sécurité alimentaire. Si cette dernière a été définie au sommet mondial de l'alimentation de 1996, la notion de souveraineté alimentaire est plus récente. Définie en 2018 dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, elle désigne le droit des populations, de leurs États ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire sans dumping vis-à-vis des pays tiers. La France a refusé de signer cette déclar...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Darrieussecq :

Ce débat est intéressant en ce qu'il montre que l'alimentation et l'agriculture sont une arme ou peuvent le devenir. D'ailleurs, M. Poutine s'en sert pour déstabiliser les marchés. Envisage-t-on une stratégie en cas de victoire de ce dernier ? Certes, le Président de la République affirme que M. Poutine ne doit pas gagner, mais s'il gagnait, il y aurait aussi des répercussions dans le domaine agricole. Je pense que le niveau de déstabilisation de nos agricul...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

...entaire française et notre autonomie en matière de production agricole ? Une politique nationale de stockage public des denrées alimentaires est-elle envisageable en cas de crise ? Les politiques interministérielles sont-elles renforcées ? Par ailleurs, sans les dévoiler, pouvez-vous nous indiquer quels types d'opérateurs d'importance vitale sont listés par votre ministère dans les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture ? Enfin, la volaille ukrainienne entre en concurrence déloyale avec la production de nos agriculteurs. Comment renforcer le contrôle de qualité des denrées importées à nos frontières, en particulier dans nos ports, qui sont stratégiques en la matière ? Faut-il l'accroître dans les ports français ou directement dans les pays compétiteurs ? Les normes de qualité font partie de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos :

Ce qui fonde une civilisation, c'est l'alimentation et le logement. L'homme, en inventant le feu, s'est organisé pour garder le logement quand il allait chasser. Vous pourriez verser des droits d'auteur à François Bayrou, car ce que vous proposez est une mesure de ses trois programmes présidentiels. C'est une mesure libérale puisque, en rassurant les propriétaires, elle favoriserait l'achat par les classes moyennes d'un petit logement pour la loca...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur :

...re d'emblée que cette mesure a été adoptée en commission des finances, au mois de novembre dernier, mais n'a pas été retenue dans le cadre du 49.3. « Territoires zéro faim » répond à deux constats : le besoin d'une mobilisation générale des acteurs et la multiplicité des manifestations de la précarité alimentaire. Il n'y a pas que la faim, il y a aussi les soucis de santé causés par une mauvaise alimentation – l'obésité, qui progresse en particulier chez les enfants et les jeunes, les maladies cardiovasculaires. Il s'agit de mobiliser tous les moyens, les acteurs et les leviers possibles dans nos politiques publiques pour l'éradiquer. Telle est l'ambition que nous nourrissons pour dix territoires, avec l'aide de l'État, aide financière et en ingénierie, afin de mettre en œuvre des actions concrètes, ...