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Il vise à éviter que la mesure ne s'applique rétroactivement, et donc à protéger les bénéficiaires actuels du RSA des effets du contrat d'engagement réciproque. Il serait problématique que le nouveau dispositif concerne des personnes bénéficiant déjà du RSA.
Je rejoins le propos de nos collègues de la NUPES. Ce dispositif constitue l'un des cœurs de votre projet, qui consiste non seulement à accroître toujours davantage la précarité des allocataires du RSA et les sanctions qui leur sont applicables, mais aussi à menacer les salariés. En effet, vous prévoyez en quelque sorte d'obliger les allocataires à accepter des « offres raisonnables d'emploi » ; à défaut, ils perdront droit au RSA. Vous permettrez en outre que la définition de cette offre raisonnable soit régulièrement révisée dans le contrat d'engagement réciproque, de manière à pouvoir rabai...
...enu s'y résolvent parce qu'ils sont privés d'emploi, que leur situation matérielle les y oblige, qu'ils doivent garder leurs enfants, s'occuper d'un membre de leur entourage, ou qu'ils sont en situation de handicap, ont une santé fragile ou ne peuvent se déplacer. Surtout, en autorisant des critères de définition de l'offre raisonnable d'emploi moins exigeants, afin d'obliger les allocataires du RSA à accepter davantage d'offres, vous reprenez la politique suivie par l'Allemagne avec les jobs à 1 euro et vous organisez le dumping à domicile.
...rise en charge intégrale et sans délai des frais supportés par le signataire du contrat d'engagement réciproque occasionnés par la réalisation des heures d'activité : frais de transport, de nourriture, de garde d'enfants à charge, d'accès à des services numériques, de liaison téléphonique ou d'habillement. Vous n'êtes pas sans savoir que des contraintes pèsent aujourd'hui sur les allocataires du RSA, en l'absence d'un reste à vivre et, finalement, d'un niveau de vie digne et décent. Or, lorsqu'on demande à un allocataire d'accomplir un stage, celui-ci doit parfois acquérir une tenue professionnelle ou payer des frais de déplacement. Le présent amendement vise donc à ce que la nation s'engage à prendre en charge tous ces frais ; à défaut, ceux-ci constitueraient des freins à l'accession aux h...
Monsieur Tavel, tout à l'heure, vous indiquiez que certains allocataires du RSA ne peuvent trouver d'emploi à cause de difficultés de mobilité, de problèmes familiaux, de questions de garde d'enfant et ainsi de suite. C'est justement un enjeu majeur de la philosophie de ce texte : prendre en compte cette réalité. Ceux qui sont éloignés de l'emploi ne le sont pas uniquement à cause d'un problème de compétences, mais également par de tels freins, que l'on qualifie de « périph...
... qu'on a levé la question de la garde d'enfant, de la santé, du handicap, de la mobilité, personne ne refuse d'accepter un emploi, dès lors que celui-ci est payé correctement et lui permet de vivre dignement de son travail. Enfin, l'alinéa 13 dispose très clairement qu'à intervalles réguliers, les exigences liées à l'offre raisonnable d'emploi seront revues à la baisse. Ainsi, le bénéficiaire du RSA sera obligé d'accepter une offre, sous peine d'être radié. Nous dénonçons cette logique de dumping : petit à petit, vous allez forcer les gens à accepter n'importe quel poste dans n'importe quelles conditions, avec n'importe quel niveau de rémunération. Et ces personnes, mal payées, viendront concurrencer des salariés mieux payés. Tout le monde sera perdant :
Nous avions déposé sur cet article des amendements qui ont été jugés irrecevables, alors qu'ils posaient une question qui n'était, me semble-t-il, pas inutile de traiter. J'aimerais avoir votre sentiment sur ce point. Voici le problème. Quand on perçoit le RSA, on a le droit de passer trois mois à l'étranger alors que quand on est inscrit à Pôle emploi, on ne peut pas passer plus d'un mois en dehors du territoire national ; il faut même demander une autorisation au bout de sept jours. À partir du moment où l'on va fusionner les deux, la question se pose de savoir quelle règle va s'appliquer. Est-ce celle des trois mois, celle du mois ou celle des sept ...
...exte implique donc une évolution, insidieuse, qui pourrait conduire à une sanction dès le premier refus d'une offre raisonnable d'emploi. C'est pourquoi nous plaidons pour une clarification, et l'emploi du pluriel. Si notre proposition ne vous convient pas, monsieur le ministre, nous sommes ouverts à un sous-amendement, mais la clarification est indispensable. En son absence, les bénéficiaires du RSA vont être soumis à davantage de contraintes que les demandeurs d'emploi, qui disposent par ailleurs d'une allocation bien supérieure.
Avant d'évoquer l'article 3, je veux répondre à mon collègue Juvin que notre premier devoir de parlementaires est de rappeler le droit existant. Or il existe aujourd'hui une condition de résidence pour toucher le RSA, qui est de neuf mois de présence stable et effective en France. Cessons de faire croire que des gens qui sont à l'étranger peuvent toucher le RSA.
S'ils sont à l'étranger et qu'ils touchent le RSA, c'est qu'ils ont fraudé ; et s'ils ont fraudé, ils sont punis.
Je partage l'avis de mon collègue Delaporte. Cet article soulève un problème fondamental. Jusqu'à présent, la France, pays des droits de l'homme, considérait que lorsque les plus pauvres d'entre sa population ne parvenaient pas à s'en sortir, elle avait le devoir de leur venir en aide et de leur verser un revenu de subsistance – car, contrairement à ce que certains pensent, avec le RSA, on ne mène pas grand train. Vous modifiez complètement cette logique, en partant du principe que celui qui perçoit le RSA est un fainéant, quelqu'un qui a choisi sa situation, qui ne veut pas s'engager dans la voie du travail et qui, finalement, a bien mérité ce qui lui arrive. En conséquence, il faudrait le sanctionner ; c'est pourquoi vous durcissez considérablement le régime de sanctions. Ce...
Je voudrais dire deux choses. D'un côté, je regrette que les amendements de mon collègue Juvin aient été jugés irrecevables. Quand les gens trichent, qu'ils fraudent, ils doivent être sanctionnés. Ceux qui travaillent au noir ou qui vivent à l'étranger tout en percevant le RSA doivent être sanctionnés. Il existe toutefois des personnes qui sont au RSA sans l'avoir choisi, parce qu'elles sont en difficulté, parce qu'elles sont éloignées de l'emploi, parce qu'il n'y a pas de travail dans leur territoire. Ces personnes-là doivent être accompagnées. Il est possible qu'une fois ou deux, elles ne respectent pas leur rendez-vous à Pôle emploi pour telle ou telle raison – par...
Je vous rappelle que, demain, vous allez demander aux bénéficiaires du RSA d'accepter une offre raisonnable d'emploi – ce qui n'était pas forcément le cas aujourd'hui. Actuellement, l'ORE est uniquement liée à l'allocation chômage mais vous êtes en train de déporter ce dispositif vers un nouveau public. C'est terrible car, au chômage, on perçoit une allocation souvent bien supérieure au montant du RSA. Dans votre logique, on pourrait dire qu'il s'agit d'une forme de con...
...ure – par acte de violence, j'entends acte de pression, acte de contrainte, acte de privation matérielle d'une personne et de ses proches. C'est pourtant ce que vous voulez faire. Les politiques de ce type, menées notamment au Royaume-Uni et en Allemagne, ont toujours eu les mêmes effets : le taux d'insertion dans l'emploi n'a pas bougé. Bien évidemment, si vous n'avez même plus les 534 euros du RSA – tel est son montant en cas de déduction liée à la perception d'une aide personnelle au logement (APL) – pour faire vos courses et faire le plein, vous n'allez pas payer un billet de TER pour vous rendre à un rendez-vous avec un embaucheur ou une embaucheuse. En revanche, la misère et l'indigence ont augmenté. Voilà ce que l'on a constaté systématiquement, à Londres, à Berlin et dans tous les pa...
…de fixer des seuils minimaux ou de réduire la sanction ? Actuellement, quand vous perdez la moitié de votre RSA, vous perdez 300 euros et il vous reste 300 euros pour vivre. Il est impossible de vivre décemment dans ces conditions.
...anction de premier niveau qui existe actuellement, à savoir une réduction de l'allocation pendant un à trois mois. Si l'on est tout à fait honnête, on doit reconnaître que votre idée est de rendre le dispositif de sanction plus progressif. Cependant, l'honnêteté et l'objectivité commandent aussi de dire que, d'une part, vous prévoyez d'augmenter le nombre de haies à franchir par l'allocataire du RSA pour être dans les clous et que, d'autre part, vous entendez lever certaines barrières à l'application des sanctions, la première de ces barrières étant que la décision doit être prise de manière collégiale par une équipe pluridisciplinaire. Pour notre part, nous considérons que puisqu'il s'agit de sanctions qui peuvent toucher durablement au portefeuille des allocataires, la décision doit être c...
Je ne comprends pas en quoi supprimer le RSA à quelqu'un va l'aider à se rendre à un entretien d'embauche, ni en quoi rendre plus difficile le paiement de son loyer va lui permettre de se former. Ou alors, c'est pour qu'il accepte n'importe quelles conditions de travail ou n'importe quelle rémunération, au mépris de la valeur travail que vous invoquez en permanence. Si encore vous votiez les mêmes obligations et les mêmes sanctions pour le...
Aux plus petits et aux plus vulnérables, on impose des conditions, sous peine de suspendre le versement du RSA.
...er l'article 3, parce qu'il fait de la sanction l'alpha et l'oméga de l'incitation au retour à l'emploi ou à la reprise d'activité. C'est une antienne presque aussi vieille que le RMI lui-même. Nicolas Sarkozy en rêvait, Olivier Dussopt l'a fait. À cet égard, je vous renvoie à l'excellente note rédigée notamment par mon collègue Arthur Delaporte. En 2008, au moment de la transformation du RMI en RSA, Nicolas Sarkozy martelait, d'un ton forcément martial : « Après deux refus d'offres d'emploi ou de formation, je demande que l'on supprime le RSA. […] Nous, on va aider ceux qui veulent s'en sortir. Ceux qui ne veulent pas s'en sortir, personne ne peut les aider. »