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Fonder la définition de la souveraineté alimentaire de la France sur notre capacité à exporter et à nous inscrire sur le marché international, comme vous le faites, c'est vouloir la mort de l'agriculture française. Laissez-moi vous donner l'exemple très concret de ma circonscription, le nord de la Haute-Vienne, lieu peut-être le plus représentatif de l'élevage ovin allaitant puisqu'il concentre énormément de brebis allaitantes. Énormément, toutefois, pour ce qu'il en reste ! En effet, nous en avons perdu des centaines de milliers au cours des vingt dernières années. Pourtant, le modèle de l'élevage extensif, qui façonne les paysages du Haut Limousin et fournit de vrais métiers aux habitants de nos campagnes, participe à faire vivre les services publics...
Cet amendement vise à poser un objectif de transition de l'élevage – beaucoup en parlent, mais peu étudient les chiffres de manière précise. L'élevage industriel tel qu'il est pratiqué aujourd'hui conduit à la disparition des petits élevages familiaux : 30 % des élevages français ont disparu entre 2010 et 2020, ce qui représente – excusez du peu – 80 000 ETP (équivalents temps plein) perdus en dix ans. La disparition de nombreuses exploitations a pour corollaire...
Cet amendement se situe dans la continuité de ce que j'expliquais tout à l'heure au sujet de l'élevage ovin du nord de la Haute-Vienne. Vous laissez entendre que nos propos sur l'élevage extensif sont un « doux rêve » – ce sont les mots que j'ai entendus tout à l'heure quand Ugo Bernalicis évoquait l'agroécologie. Donc vous voulez que je dise aux éleveurs de brebis du nord de la Haute-Vienne que ce qu'ils vivent est un doux rêve et qu'ils doivent arrêter puisqu'ils ne sont pas suffisamment compéti...
Mais c'est ça, l'enjeu ! Aujourd'hui, nous devons prendre des décisions fermes en la matière. Nous ne sommes pas sans solution. La première réponse à apporter à l'élevage extensif et à l'élevage local est de sortir des traités de libre-échange. Ensuite, nous avons les moyens de créer des débouchés.
Que mange-t-on aujourd'hui dans les hôpitaux et les cantines ? Quand l'État mettra-t-il sur la table le budget nécessaire pour que les collectivités puissent enfin proposer une nourriture de qualité et locale ? Si l'on servait de l'agneau local dans les cantines et dans les hôpitaux, nous pourrions créer des débouchés pour l'élevage ovin. Beaucoup de patients hospitalisés attendent une nourriture de qualité – l'alimentation passe en premier lieu par la qualité des aliments. Aujourd'hui, les hôpitaux ont recours à des prestataires privés. Il est temps que l'État reprenne la main sur les filières et propose des débouchés pérennes aux agriculteurs – croyez-moi, cet élevage extensif ne sera plus un doux rêve mais une réalité.
Ce sous-amendement de repli vise à préserver le pâturage et les élevages les plus durables. Qu'entendons-nous par là ? Il s'agit de préserver les systèmes dans lesquels les animaux sont nourris le plus longtemps possible au pâturage, parce que l'herbe coûte moins cher à produire que le maïs, par exemple. À l'herbe, on associe du trèfle, une légumineuse qui est capable de capter l'azote de l'air et de la transformer en éléments nutritifs pour la prairie. Par conséquen...
Ce sous-amendement va dans le même sens : il vise à définir ce que nous entendons par élevage durable. Il est nécessaire de préciser cette notion car il existe différentes formes d'élevage. Nous devons réduire l'élevage industriel, qui dépend de l'importation d'aliments et qui est source de pollutions. Nous devons soutenir un élevage familial, pâturant, pastoral, moins polluant, et lui garantir les outils nécessaires pour lutter contre la concurrence déloyale de l'élevage industriel. Nous...
L'élevage bovin français traverse une grave crise – je ne vous apprends rien –, dont l'une des conséquences est le déclin des élevages les plus durables. Pourtant, d'après le Civam, les élevages laitiers et pâturants ont une meilleure efficacité économique et présentent de multiples externalités positives, comme le stockage de carbone. Ce sous-amendement vise donc à reconnaître cette agriculture qui privil...
...l s'agit d'un échec profond. Un autre échec concerne le pâturage : la révision du Pacte vert pour l'Europe, notamment sur le maintien des prairies naturelles, dont les suites, en France, reste encore incertaines, s'est traduite par un recul des prairies permanentes. Nous le paierons très cher dans les politiques de l'eau et de lutte contre le dérèglement climatique et il accélérera le recul de l'élevage. Nous défendons l'élevage, en particulier l'élevage pâturé, mais les dernières réformes de la PAC et le plan stratégique national (PSN) – plan non démocratique, non débattu en France et réalisé sous la pression –, ont renoncé au rôle majeur des prairies permanentes dans les écosystèmes et dans le maintien de l'élevage.
Les politiques alimentaires nous semblent devoir agir sur les modes de consommation, notamment l'équilibre entre protéines animales et végétales, en vue de privilégier les modes de production les plus vertueux. Il importe de réduire la surconsommation de viande à bas coût comme le poulet, en grande partie importé, de favoriser l'élevage extensif en plein air et de valoriser la production de qualité française. Il faut également soutenir les productions de protéines végétales. En France, une lentille sur cinq provient du Canada, où le glyphosate peut être appliqué juste avant la récolte, alors que c'est interdit chez nous. Cette concurrence déloyale illustre à elle seule le scandale que constituent les accords de libre-échange, n...
Nous avons adopté un amendement pour lutter contre la décapitalisation des cheptels, particulièrement en élevage bovin. Je suis totalement opposé à ces amendements, qui attaquent l'élevage français.
Ils visent, au contraire, à soutenir notre filière de plein air, qui a beaucoup de mal à se maintenir, même dans la filière bio. On ne peut pas se contenter d'évoquer une alimentation saine et diversifiée ; il faut montrer que l'on souhaite privilégier les modes de production vertueux, c'est-à-dire tout à la fois l'élevage en plein air et une production de protéines végétales.
D'abord, il faut soutenir nos filières d'élevage, tout en les incitant à prendre des mesures favorables tant au bien-être animal qu'à l'environnement. Par ailleurs, le soja est particulièrement riche en protéines : une tonne de soja en fournit 460 kg. S'il est encore très largement importé, sa production – ainsi que celle d'autres légumineuses telles que la féverolle – se développe sur notre territoire, notamment dans la région de M. Lavergne. ...
Je suis plutôt en phase avec l'idée de tendre à la souveraineté en matière d'alimentation végétale de nos élevages, sachant que le plan Protéines végétales n'est pas allé au bout de la démarche et ne nous a pas permis de nous affranchir davantage de l'importation de soja. En revanche, la rédaction de l'amendement me laisse penser qu'il s'agit surtout de favoriser la consommation humaine de protéines végétales, en laissant l'élevage de côté. Nous ne voulons pas d'un tel arbitrage entre la consommation de prot...
Si nous voulons atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire, il faut réformer la politique agricole commune à la fois au niveau européen et au niveau national. Avec 10 milliards d'euros par an et 25 000 euros par bénéficiaire en France, une grande partie des revenus des agriculteurs – 50 %, parfois 80 % en élevage bovin – est couverte par les aides publiques. Les aides de la PAC sont donc la politique publique qui influence le plus les pratiques de production et, globalement, les trajectoires de développement agricole. Nous critiquons cette PAC parce qu'elle favorise le capital foncier plutôt que le travail, en rémunérant au nombre d'hectares et non en fonction du nombre d'actifs agricoles. De plus, des é...
...rganisation du travail pour celles et ceux qui s'installent. Nous devons retrouver un véritable maillage territorial en ce domaine, ce qui passera par des solutions d'abattage à la ferme. De cette manière, les animaux ne seraient plus transportés, nous pourrions développer des circuits courts au lieu de faire venir de la viande depuis le bout du monde, et nos éleveurs gagneraient en autonomie. L'élevage paysan et l'abattage de proximité sont des atouts pour la souveraineté alimentaire, contrairement aux traités de libre-échange et aux abattoirs industriels, qui laissent de côté nos petits éleveurs. L'amendement CE2280 tend à fixer un seuil minimal d'animaux tués à la ferme, seuil qui pourrait être rehaussé, en fonction des filières, par un décret en Conseil d'État. L'amendement CE2222, de repli...
L'amendement CE3449, qui est un amendement de repli par rapport au CE2280, a été adopté à l'unanimité par la commission du développement durable. Il vise simplement à ce que les politiques publiques mettent en œuvre les actions nécessaires pour « organiser un maillage territorial d'abattoirs fixes et mobiles suffisant sur le territoire national pour chaque filière d'élevage concernée ». Sa portée financière est donc limitée.
L'amendement déposé par André Chassaigne au nom de notre groupe vise à appeler l'attention sur les tensions, pour ne pas dire le déclin que connaît le secteur de l'élevage. La part des importations de viande est en forte croissance, phénomène qui risque d'être accentué par les accords de libre-échange que vous souhaitez conclure. Il est nécessaire de construire un plan stratégique national pour l'élevage, indépendamment de la politique agricole commune (PAC). L'amendement propose d'insérer un alinéa mentionnant notre capacité à assurer le maintien d'un élevage dur...
Il est effectivement essentiel de mentionner la souveraineté de l'élevage en France. Lors de la réunion du 30 avril, j'ai rappelé qu'en trois ans, la décapitalisation représentait 14 % du cheptel en Corrèze, 18 % en Haute-Vienne et 20 % en Creuse. L'élevage herbager est une agriculture d'excellence, durable, labellisée à 98 %, qu'il est crucial de protéger, car la filière, abattoirs compris, représente un grand nombre d'emplois. Le pastoralisme a été ajouté à la liste...
Cette série d'amendements nous a été soumise par les organisations professionnelles agricoles du secteur de l'élevage. Celui que je présente vient de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne. Les éleveurs sont soucieux. Il faut à tout prix que l'article 1er mette un fort accent sur l'élevage, soit dans le cadre de la réécriture dont nous avons validé le principe avec le ministre, soit par l'adoption de nos amendements.