Il vise à obtenir une véritable information concernant les bénéficiaires et les objectifs des différentes niches fiscales. La Cour des comptes recommande un programme d'évaluation des dépenses fiscales en vue de réduire le nombre de dispositifs et leur impact sur les recettes publiques. Lors de la précédente législature, la commission des finances nous avait renvoyés vers les notes d'exécution budgétaire de la Cour des comptes et le rapport d'application des lois fiscales. Même si ces documents présentent certaines informations concernant l'évaluation des dépenses fiscales, ils ne satisfont en aucun cas à la recommandation de la Cour des comptes, que nous ...
L'amendement CF163 alerte également le Gouvernement sur les difficultés financières rencontrées par la fonction publique territoriale ainsi que la fonction publique hospitalière. Depuis le début de l'année 2022, les collectivités territoriales font face à un très fort accroissement de leurs dépenses. L'explosion des prix de l'énergie grève leur budget alors qu'aucun mécanisme de blocage des prix n'a été prévu. Ces pertes de marges de manœuvre financières s'ajoutent à des années d'affaiblissement, avec la suppression de la taxe professionnelle, l'instauration des contrats de Cahors ou la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE). Dans ce ...
Il s'agit d'un amendement d'appel visant à étendre les possibilités de blocage des prix par l'État à ceux de l'énergie, du carburant et des produits de première nécessité. Les grandes entreprises productrices de gaz et de pétrole réalisent des profits indécents sur le dos des consommateurs. Leurs marges permettent donc largement d'assumer le blocage temporaire des prix de l'énergie. Le Gouvernement a déjà utilisé un tel dispositif pendant la crise du covid pour bloquer les prix des masques et du gel hydroalcoolique.
L'amendement vise à revaloriser le point d'indice des fonctionnaires de 10 %, ce qui posera les bases d'une reconstruction de long terme de nos services publics. La revalorisation de 3,5 % proposée par le Gouvernement ne suffit même pas à couvrir l'inflation, attendue à 5,5 % cette année. Elle est dérisoire après des années de gel : le point d'indice n'a augmenté que de 1,2 % sur les dix dernières années, contre 14 % pour les prix.
Avec cet amendement d'appel, nous reprenons une proposition formulée par de nombreuses associations, comme la Fédération des usagers de bicyclette, qui consiste à créer les conditions effectives d'un cumul du forfait mobilité durable avec la participation de l'employeur à l'abonnement de transports en commun. Le cumul est certes possible mais, plafonné fiscalement à 500 euros par an et par salarié, ce montant est trop faible pour permettre un véritable cumul : dans de nombreuses régions françaises présentant des zones de faible ou moyenne densité, le plafond est déjà atteint quand on a souscrit un abonnement TER. En Île-de-France, le passe Navigo annuel ...
L'amendement I-CF1253 tend à exonérer de TVA l'usage domestique des premiers mètres cubes d'eau. Il n'est pas normal que l'eau utilisée pour s'hydrater et se laver soit taxée au même titre que celle qui remplit une piscine. Cet été, beaucoup de Français ont été choqués que les terrains de golf soient arrosés en pleine sécheresse. La taxation de l'eau doit donc être différente en fonction de l'usage qui en est fait et de sa nécessité.
Nous souhaitons qu'un taux de TVA de 0 % soit appliqué à la fois sur la fourniture d'eau potable et l'assainissement collectif, respectivement taxés actuellement à 5,5 % et 10 %. Ce taux s'appliquerait sur la fourniture en eau potable quels que soient le nombre d'habitants desservis et le mode de gestion du service, ainsi que sur les taxes, surtaxes et redevances perçues sur les usagers des réseaux d'assainissement. L'eau est un bien de première nécessité. Son usage domestique doit être exonéré de TVA, ce qui redonnera également du pouvoir d'achat à nos concitoyens.
L'amendement I-CF1031, travaillé avec l'ONG Zero Waste France, vise à instaurer un taux réduit de TVA pour toutes les activités de réparation destinées à allonger la durée de vie des produits. Par cette mesure écologique, que nos voisins autrichiens, belges ou néerlandais ont déjà adoptée, on contribue à améliorer le pouvoir d'achat des Français et à développer un secteur d'activité qui représente plus de 225 000 emplois.
Par cet amendement I-CF1256, nous proposons d'appliquer à certains biens et services de luxe un taux de TVA relevé à 33 % afin de financer l'audiovisuel public. Il est normal que les Français les plus riches – qui achètent des yachts, du mobilier d'art, du caviar ou des voitures de luxe – contribuent au financement de l'audiovisuel public. C'est aussi l'occasion de dire de nouveau notre attachement à ce service public, qui contribue à donner à nos concitoyens l'accès à une information indépendante et de qualité.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Après les incendies de cet été, je propose de prévoir une dotation de soutien de 15 millions d'euros supplémentaires par an sur cinq années à l'investissement structurant des Sdis pour leur permettre de s'équiper de camions-citernes feux de forêt (CCFF), principal outil de lutte contre les feux de forêt. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers préconise de faire passer de 3 700 aujourd'hui à 10 000 le nombre de CCFF d'ici à dix ans. Ma demande se fonde sur plusieurs rapports, dont celui de l'Institut de l'économie pour le climat de juin 2022, celui de la mission flash menée par l'Assemblée des départements de France d'octobre 2022, et celui de la ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Avis favorable. Il faut accroître et diversifier les moyens aériens pour répondre à une menace qui s'étend désormais à l'ensemble du territoire français.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Cet été, l'État a dépensé 7 millions d'euros pour louer un hélicoptère lourd de type Super Puma, du 1er juillet au 15 septembre. Ces appareils, d'une capacité de largage de 4 000 litres, de taille plus réduite que les Dash ou les Canadairs, sont des moyens complémentaires. Afin de faire réaliser des économies à l'État, il serait plus logique d'acheter ces hélicoptères. L'amendement propose donc un investissement de 14 millions d'euros pour acquérir ces hélicoptères.
Florian Chauche, rapporteur spécial (Sécurité civile)
Florian Chauche Le programme 161 Sécurité civile est doté, dans ce PLF 2023, de 1,07 milliard d'euros en AE et de 641 millions d'euros en CP. Nous constatons une hausse des autorisations d'engagement de 57,8 % et une augmentation des crédits de paiement de 12,8 %. La hausse des AE est principalement due à une augmentation intervenue au sein de l'action 12 Préparation et intervention spécialisées des moyens nationaux, en particulier au renouvellement de la flotte d'hélicoptères EC145 de la sécurité civile. Je me réjouis que l'État engage le renouvellement de cette flotte d'hélicoptères, vieillissante. C'était une demande ancienne formulée par certains des rapporteurs ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche L'État contribue à hauteur de 500 000 euros au financement de l'Entente Valabre sur la zone de défense et de sécurité Sud. Je propose de débloquer 3 millions d'euros supplémentaires pour développer ce modèle, qui permet d'asseoir autour de la table tous les acteurs de la sécurité civile, sur les cinq autres zones de défense et de sécurité du territoire français.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Actuellement, l'État contribue à hauteur de 3,6 millions d'euros au budget de l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp). Par cet amendement, je vous propose d'augmenter de 2 millions d'euros ce budget. Nous avons besoin, en effet, de former les sapeurs-pompiers de territoire, désormais exposés à des risques de grande ampleur. Outre celui des incendies, avec le changement climatique, l'ensemble des événements climatiques extrêmes sont amenés à être plus fréquents et plus intenses. Nous devons former les personnels à la gestion de crise et, pour ce faire, commencer à réfléchir à un rapprochement entre l'Ensosp, l'École ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Avec cet amendement, je souhaite donner des moyens supplémentaires à l'Agence du numérique de la sécurité civile (ANSC), établissement public administratif de l'État dont la principale mission est la conception et le déploiement du NexSIS-18 112, système d'information et de commandement unifié des services d'incendies et de secours. Lors des auditions, l'ANSC nous a fait part de fortes contraintes budgétaires alors que ce système doit être déployé prochainement dans le département du Var et dans les départements d'Île-de-France, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Actuellement, tous les Sdis passent par des éditeurs ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche L'Agence du numérique de la sécurité civile nous a fait part d'un manque de moyens humains, déjà relevé par la Cour des Comptes dans un rapport de 2020. Elle aurait besoin de 8 ETP, dont six pour assurer la maintenance du système NexSIS-18 112 vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, car si le système tombe en panne sans personne pour le réparer, cela posera de graves problèmes, notamment pendant les Jeux de 2024. Cela coûterait 90 000 euros par an par ETP. Il conviendrait donc d'engager des crédits à hauteur de 720 000 euros.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Toujours dans le cadre de la prévention, je propose de doubler les subventions allouées aux organismes de recherche et aux acteurs de la gestion de crise d'ici à cinq ans, pour passer de 790 000 euros à 1,58 million d'euros. Je pense notamment à Météo France, au Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) ou encore au Haut comité français pour la résilience nationale, autant d'organismes qui sont amenés à jouer un rôle de plus en plus important au regard de la multiplication des événements climatiques, qui risquent de se produire dans la durée et de toucher des régions entières du territoire ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche À La France Insoumise, nous ne sommes ni contre la police ni contre les pompiers : nous demandons des moyens supplémentaires pour les deux. Je trouve vraiment regrettable de ne pas voter ces petites augmentations de crédits qui permettraient d'améliorer la sécurité civile, sachant que, selon le Sdis 34, en 2021, la valeur du sauvé a été de 11,33 millions d'euros. Cette année, en raison des feux de forêt, le surcoût du Sdis 33 s'élève à 15 millions d'euros. L'investissement de 15 millions que je proposais pour l'achat des camions-citernes feux de forêt, finalement, c'est le Sdis 33 qui l'a financé. Allez donc expliquer dans vos circonscriptions que l'État ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Par cet amendement, je vous propose d'accroître de 10 % le montant des subventions allouées aux associations et organismes de sécurité civile afin de leur permettre de faire face au contexte inflationniste. Cela représente 25 000 euros. Ces associations ont pu reprendre une activité quasi normale en 2022, mais l'augmentation des prix du gaz, de l'électricité et des carburants menace gravement leur équilibre financier. À l'issue des auditions auxquelles j'ai procédé, il serait préférable que ces subventions supplémentaires profitent d'abord aux petites associations agréées de sécurité civile.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Je déplore qu'il n'y ait pas eu de consensus au sein de notre commission pour accroître les crédits de la sécurité civile. Il est pourtant urgent d'augmenter sensiblement les moyens alloués à la lutte contre les feux de forêt, à leur prévention et à leur gestion. Chacun a affiché cet été son soutien à nos sapeurs-pompiers mobilisés sans relâche, mais je constate avec regret que, lorsqu'il s'agit de donner aux professionnels de la sécurité civile des moyens supplémentaires, nous sommes minoritaires. J'appelle donc à voter contre ces crédits.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Je vais présenter une série d'amendements portant sur des indicateurs, qui ne créent pas de nouvelles dépenses. Cet amendement II-CF1327 vise à permettre à la représentation nationale de connaître la surface forestière défendue par un camion-citerne en cas de feux de forêt à l'échelle départementale. Cette donnée est particulièrement pertinente pour évaluer la capacité matérielle de nos services départementaux d'incendie et de secours à faire face à des feux de forêt et de végétation. Cette donnée existe déjà, car la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) la publie chaque année dans son rapport ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Cet amendement vise à étendre l'indicateur actuel « Efficacité du dispositif de protection des forêts pendant la campagne “saison feux” » à l'ensemble des départements métropolitains et d'outre-mer. En effet, l'année 2022 nous a montré que le changement climatique expose désormais l'intégralité du territoire national à des incendies de grande envergure. L'extension de cet indicateur est donc une mesure de bon sens. Le bleu budgétaire précise du reste que ces indicateurs montrent leurs limites en 2022 avec l'extension géographique du risque.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Cet amendement tend à ce que la représentation nationale puisse disposer de données relatives aux montants utilisés par les services départementaux d'incendie et de secours pour louer des aéronefs afin de faire face aux feux de forêt et de végétation. Si, en effet, nous disposions de ces données, nous serions en mesure de mieux évaluer les besoins d'accroissement ou de diversification de la flotte nationale de la sécurité civile et de répondre plus précisément aux besoins de nos Sdis. Il est très facile pour la DGSCGC de demander aux Sdis de faire remonter ces données.
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Cet amendement tend à modifier et compléter l'indicateur « Taux de disponibilité opérationnelle des avions de la sécurité civile ». Il convient en effet que la représentation nationale dispose de données relatives au temps cumulé de maintenance des avions et hélicoptères de la sécurité civile, afin d'avoir une idée plus précise du vieillissement de cette flotte et de ses besoins en maintenance. Bien que la DGSCGC dispose déjà de ces données, qu'on peut retrouver dans le rapport de M. Éric Pauget, rapporteur pour avis de la commission des lois, il serait très utile de les porter à la connaissance de la représentation nationale dans le cadre de la ...
Florian Chauche, rapporteur spécial
Florian Chauche Compte tenu du changement climatique, ainsi que de l'extension géographique et du développement des incendies de végétation et terres agricoles qui en découlent, il importe que la représentation nationale dispose de données agrégées au niveau national sur le niveau de formation des sapeurs-pompiers et des sapeurs-pompiers volontaires en matière de lutte contre les feux de forêt et de végétation, pour pouvoir fixer, le cas échéant, des objectifs précis.
Nous souhaitons supprimer l'article 32, qui détaille les plafonds d'emplois de l'État. Compte tenu de la croissance démographique, qui est d'environ 0,3 % par an, le plafond aurait dû être rehaussé de 30 000 emplois ces cinq dernières années pour maintenir le nombre de fonctionnaires par habitant. À la place, il a été abaissé d'environ 11 000 emplois entre 2018 et 2022. Dans le présent budget, le Gouvernement annonce 11 000 créations de postes, mais la loi de programmation des finances publiques prévoit qu'il n'y ait pas un fonctionnaire de plus en 2027 qu'en 2022.
Nous demandons la relance du fonds d'aide à l'investissement des Sdis. Cet été, notre système de lutte contre les feux de forêt a tenu grâce au dévouement de nos forces de sécurité civile, mais nous avons frôlé la rupture capacitaire. Depuis quelques années, les rapports se multiplient qui demandent une augmentation des moyens alloués à la sécurité civile et du soutien à l'investissement des Sdis. En 2010, une mission interministérielle relative au changement climatique et à l'extension des zones sensibles aux feux de forêt lançait déjà l'alerte. Les Sdis sont par exemple trop peu dotés en camions-citernes feux de forêt (CCF) : on en compte 3 700, ...
Nous proposons que les moyens alloués à l'École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers soient renforcés. Cet été, cinquante départements ont connu des feux importants. Le changement climatique entraîne une extension géographique des risques et le développement de nouveaux types d'incendie, comme les feux de terres agricoles, de friches et de récoltes. Qu'ils soient volontaires ou professionnels, tous les sapeurs-pompiers ne sont pas préparés pour y faire face. Dans le Finistère, seuls 44 % des personnels du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) sont formés à la lutte contre les feux de forêt et de végétation. En ...
Nous abordons ici la question de la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes. Le Sénat a décidé d'engager une réflexion sur l'ouverture d'une seconde base sur le territoire. Nous ignorons si c'est la solution à retenir, mais le ministère de l'intérieur se doit de réfléchir au positionnement des moyens aériens de la sécurité civile. Cet été, nous avons connu des départs de feu simultanés dans des départements très éloignés les uns des autres. La disponibilité des moyens aériens en a souffert, le délai d'intervention a parfois été allongé et le nombre de largages réduit. Plusieurs Sdis qui, habituellement, ne sont pas confrontés à des ...
Nous demandons la création d'un établissement public territorial chargé de la recherche, de la prévention et de la formation à la lutte contre les feux de forêt et de végétation dans chaque zone de sécurité et de défense. Vendredi dernier, j'étais à l'Élysée pour la réception donnée en l'honneur de nos sapeurs-pompiers. Le Président de la République a déclaré qu'il convenait de mieux prévenir les incendies et de trouver les bons modèles pour organiser les choses. Pour une fois, il a raison ! L'État contribue au financement de l'établissement public territorial Entente pour la forêt méditerranéenne, qui intervient en matière d'information et de ...
Nous souhaitons inscrire dans le rapport annexé la nécessité de penser la polyvalence de la flotte aérienne de la sécurité civile et, pour cela, d'acheter cinq hélicoptères lourds bombardiers d'eau. Très efficaces contre les départs de feu, ils sont complémentaires des Dash et des Canadair, car de taille plus réduite et très adaptés aux interventions initiales et au traitement des points chauds résiduels une fois le feu fixé. L'État en a d'ailleurs loué un entre le 1er juillet et le 15 septembre, un Super Puma, pour 7 millions d'euros, et en a réquisitionné cinq. Plusieurs Sdis en louent également de manière ponctuelle. Le Président de la République ...
Monsieur le ministre délégué, j'appelle votre attention sur la hausse mirobolante des salaires de l'équipe de direction d'Alstom. Alors que l'inflation est galopante et que nombre de nos concitoyens ont des difficultés croissantes pour se chauffer et se nourrir, les Françaises et les Français sont particulièrement sensibles aux inégalités de salaires et jugent nécessaire un partage plus juste des richesses. Or ce n'est pas la fin de l'abondance pour tout le monde. Nous avons vu le débat qu'ont suscité l'augmentation de salaire mirobolante de M. Pouyanné, PDG de TotalEnergies, et ses conséquences. Cependant, cela ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. ...
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Merci pour votre réponse, monsieur le ministre délégué. En tant que député du Territoire de Belfort, berceau d'Alstom, je suis moi aussi très fier de cette entreprise. Je resterai très attentif aux intérêts de ses salariés et à ceux du territoire.
Le 24 avril 2022, au soir du second tour de l'élection présidentielle, le Président de la République déclarait : « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir. »
Que de chemin parcouru depuis ! Le Président de la République ne se sent plus obligé, il se croit même légitime pour repousser l'âge légal de départ à la retraite.
Pourtant, ne vous en déplaise, les Françaises et Français ont fait le choix de ne pas vous donner de majorité absolue.
Aujourd'hui, nous sommes nombreux sur ces bancs – peut-être même sommes-nous majoritaires – à être contre le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. C'est pourquoi vous faites le choix de passer en force. Après avoir fait adopter le budget avec dix 49.3, vous dégainez l'article 47-1– une disposition jamais utilisé depuis 1958 – pour contraindre la procédure parlementaire et limiter les débats dans notre assemblée à vingt jours. Vous refusez que nous puissions discuter, parce que vous avez peur du résultat.
Que de mépris pour notre Assemblée et le débat parlementaire !
Vous faites fi de l'opposition des Françaises et Français au report de l'âge légal de départ à la retraite. Les sondages le montrent : sept Français sur dix sont opposés à votre réforme. Entendez-le ! Que répond le porte-parole du Gouvernement aux deux millions de salariés qui ont fait le choix de manifester et de perdre une journée de salaire ? « Je ne vois pas un million de personnes dans la rue, je vois un million de personnes qu'il nous faut convaincre. Nous ne voulons pas renoncer […]. » Respectez les Françaises et les Français : ils ont bien compris votre projet, ils y sont opposés et vous l'ont fait savoir.
Si vous êtes si sûr de votre fait, pourquoi ne laissez-vous pas notre assemblée débattre ou même les Françaises et les Français trancher la question par référendum ? Et si nous avons l'outrecuidance de rejeter votre projet ou de l'amender, utiliserez-vous l'article 49.3 ?
Les Français vous donnent rendez-vous le 31 janvier pour la prochaine manifestation ; ils vous montreront leur refus de cette réforme.
Nous entrons dans le vif du sujet : vous vous dites mus uniquement par la volonté de sauver le système de retraite par répartition d'un déficit à venir, mais peu vous importe que le président du COR vous désavoue en expliquant que les dépenses de ce système sont relativement maîtrisées et ne dérapent pas comme vous voulez le faire croire. De plus, afin de combler ce prétendu déficit, que vous évaluez à 13,5 milliards en 2030, vous choisissez de voler aux Français les deux meilleures années de leur retraite. D'autres choix sont possibles, chers collègues, et permettraient même de financer, comme nous le proposons, la retraite à 60 ans. Adoptez nos ...
L'argent, il y en a : vous refusez seulement de le prendre dans les poches de ceux qui s'enrichissent sur le dos des travailleurs !
L'index seniors que vous proposez n'est d'aucune utilité. Il s'agit simplement d'une obligation déclarative, qui ne s'accompagne pas de sanction pour les mauvais élèves. Votre proposition ne saurait faire oublier la réalité : près de 40 % des personnes âgés de 62 ans qui ne sont pas à la retraite ne travaillent déjà plus. La réalité est que lorsqu'on a repoussé l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, le taux de personnes qui ne sont ni en emploi ni en retraite a augmenté de 16 points. La réalité est qu'à 60 ans, les gens sont cassés par le travail. La réalité est que plus on vieillit, plus on subit des accidents du travail graves. La ...
Pourtant, vous auriez tout loisir de rétablir l'ISF, dont les rapports d'évaluation montrent que la suppression n'a eu aucun effet bénéfique sur l'emploi ou l'investissement : cela ferait aussitôt rentrer 3,5 milliards par an dans les caisses de l'État ! Quant à le renforcer, ce serait une mesure de justice fiscale, compte tenu de l'accroissement indécent des inégalités dans notre pays, et vous en retireriez chaque année près de 10 milliards supplémentaires. Les Français ne veulent pas d'une réforme des retraites, ils veulent des services hospitaliers et des écoles qui fonctionnent correctement.
Revoyez vos priorités : comment pouvez-vous ne demander aucun effort aux milliardaires et exiger des autres qu'ils travaillent deux ans de plus ? Comment pouvez-vous vous résoudre à ce qu'un Français devienne l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de plus de 195 milliards, alors qu'en France, le nombre des personnes sans domicile a doublé en dix ans ? Quand vous déciderez-vous à mettre les grandes fortunes à contribution, à demander aux plus riches d'être solidaires ?
Par conséquent, pouvez-vous répondre : pourquoi devrait-on cotiser quarante-quatre annuités si on a commencé à travailler à 18 ans, mais quarante-trois si on a démarré à 19 ans ?
Éclairez-nous, ou alors ouvrez des séances supplémentaires afin que nous puissions continuer à débattre et obtenir des réponses !