Comprenez que les Français n'en peuvent plus. Les prix des produits de première nécessité s'envolent. Dans la partie rurale de ma circonscription, où le moindre besoin nécessite d'utiliser sa voiture, le prix du litre de carburant devient un facteur de discrimination et suscite la colère. Au sein des quartiers populaires de ma circonscription, le SMIC à 1 500 euros représentait la principale revendication, avec celle concernant la retraite à 60 ans.
C'est pour cela que je vous demande d'être un tant soit peu raisonnables, merci !
Vous affirmez sans cesse qu'augmenter le SMIC à 1 500 euros créerait de la précarité et ruinerait l'économie alors que, comme l'a rappelé ma collègue Clémence Guetté, plusieurs exemples européens tels que le Royaume-Uni ou l'Espagne démontrent le contraire. Tous les salariés seraient gagnants : non seulement ceux qui perçoivent le SMIC – cela va de soi – mais également celles et ceux dont le salaire est indexé sur celui-ci. Les employeurs aussi pourraient y trouver leur compte : comment, en effet, les salariés peuvent-ils être motivés s'ils ne parviennent pas à vivre dignement de leur salaire, à se loger, à se nourrir, à se chauffer ou à se ...
Vous pensez avoir encore le choix ; vous pensez que vos mesures de charité suffiront, mais la seule solution est d'augmenter le SMIC à 1 500 euros dès le 1er août, à défaut de quoi il nous faudra affronter la légitime colère du peuple.
Je pense que vous avez compris l'importance d'augmenter au plus vite le SMIC à 1 500 euros. L'urgence est particulièrement forte pour les salariés de la grande distribution : le groupe Carrefour, premier employeur privé de France – qui est loin d'être le pire du secteur sur le plan social – a annoncé le 16 février dernier un bénéfice net de plus de 1 milliard d'euros, en hausse de 40 % en 2021. Sur cette somme, 400 millions ont été redistribués aux actionnaires, tandis que moins de 100 millions l'ont été aux plus de 100 000 salariés, notamment à ces femmes qui ont, majoritairement, assuré la deuxième ligne au plus fort de la crise du covid-19 et qui se ...
Je suis émue parce que je pense à toutes ces femmes que je connais qui ont fini cassées ou handicapées par leur travail.
Puisque nous abordons la question du pouvoir d'achat, accordons-leur au plus vite la reconnaissance qu'elles méritent. On ne nourrit pas sa famille avec des applaudissements ; faisons donc en sorte qu'elles bénéficient de l'augmentation du SMIC à 1 500 euros dès le 1er août.
Il s'agit d'un amendement de repli. Nous restons persuadés que le gel des loyers est la meilleure des solutions, quand 12,1 millions de personnes connaissent des difficultés à se loger. Rappelons d'ailleurs que le nombre de personnes sans domicile fixe a plus que doublé au cours de ces dernières années, passant de 143 000 à 300 000. Triste bilan d'un Président qui avait promis en 2017 que plus un Français ne dormirait dans la rue à la fin du quinquennat et triste perspective pour celui qui commence.
Si vous refusez le gel des loyers, tâchons au moins de trouver un compromis, en limitant l'augmentation de l'indice de référence des loyers à 1,5 % jusqu'à la fin de l'année 2023, de manière à freiner l'envolée du coût du logement. Ce serait un moindre mal, parce qu'il faut vraiment que vous preniez conscience de la difficulté à se loger en France. Je suis bien placée pour vous en parler, car je n'ai jamais réussi à louer, ne gagnant jamais assez d'argent aux yeux des agences immobilières. Et je suis pourtant loin d'être la plus à plaindre financièrement.
Autour de moi, entre cet homme obligé de vivre dans un cagibi à 50 ans passés, cette femme dont la pension de retraite sert à peine à couvrir son loyer, ces parents qui ne peuvent pas partir en vacances avec leurs enfants faute de pouvoir leur assurer un logement digne ,…
…tous ces trentenaires qui ne peuvent pas quitter le domicile familial ou sont obligés de demander l'asile à leurs parents parce qu'ils ne sont plus capables de payer des loyers démentiels, il n'y a rien de plus banal que la difficulté à payer son loyer.
En attendant de pouvoir reconquérir les autres spécialités, permettez que, grâce à cet amendement, les départements bénéficient d'une dotation supplémentaire afin d'aider les kinésithérapeutes à s'installer dans les zones de désert médical.
Levez le gage !
Il s'agit d'un amendement d'appel, qui vise à instaurer la gratuité des premières tranches de l'énergie et de l'eau. Le bouclier tarifaire du Gouvernement a été instauré après une hausse drastique des prix de l'énergie. Sous la quinzième législature, Lionel Causse, du groupe La République en marche, et Hubert Wulfranc, du groupe GDR, ont mené une mission flash sur le bilan de l'expérimentation d'une tarification sociale de l'eau. Elle a abouti à une communication, publiée le 23 février 2022, selon laquelle un large consensus se dégage en faveur d'un dispositif de tarification différenciée. On commence légitimement à reconnaître que l'accès à l'eau ...
Vivre n'est pas superflu ; la quantité d'eau qui y est nécessaire doit donc être gratuite. Évidemment, le même raisonnement vaut pour l'énergie : tous doivent pouvoir se chauffer l'hiver. C'est pourquoi j'invite chacun de vous à voter cet amendement.
Le département de Seine-et-Marne, dans lequel j'habite, est un gigantesque désert médical, tout comme celui de la Seine-Saint-Denis, de l'Yonne ou encore de la Guyane. Dans ma circonscription, qui compte pourtant un aéroport, de nombreuses voies rapides et l'une des plus grandes zones industrielles de la région, nous ne disposons plus d'hôpital depuis la fermeture de celui de Lagny-sur-Marne, dont le terrain a été livré aux promoteurs immobiliers.
Avec quarante-quatre généralistes pour 10 000 habitants sur les cantons de Mitry-Mory et Dammartin-en-Goële, aucun médecin traitant n'accepte plus de nouveaux patients ; le constat est le même s'agissant des infirmiers et des spécialistes. Ainsi, plusieurs de mes élèves ont dû attendre des mois, au détriment de leurs résultats scolaires, avant de rencontrer un orthophoniste ou un ophtalmologue. Tel est le résultat d'une politique nationale qui, depuis des décennies, sacrifie la santé publique, la sécurité sociale, la médecine générale et spécialisée, l'hôpital public, la médecine du travail, la médecine scolaire ou encore les services de la ...
Le 24 juin, plusieurs centaines de réfugiés venant d'Afrique et fuyant la misère ont tenté de passer la frontière entre le Maroc et l'Espagne, à Melilla. Selon l'Association marocaine des droits humains, qui a dévoilé des images insoutenables, au moins 27 d'entre eux, auxquels il faut ajouter 64 portés disparus, sont morts sous les coups de matraque des forces de l'ordre du royaume du Maroc. Un des militants de l'association explique : « Il y a des migrants qui sont restés au sol, blessés, en train de saigner, pendant des heures au soleil, sans que les autorités marocaines ou espagnoles ne leur procurent les secours nécessaires sur le terrain. Ils sont restés ...
L'accord débute sous les auspices de l'attachement « au développement des relations d'amitié et de coopération qui unissent la République française et l'État du Qatar ». Pour avoir qualifié d'amies deux organisations palestiniennes, aux mêmes fins diplomatiques, Jérémy Corbyn a abusivement été traité d'antisémite et traîné dans la boue, à tel point que le garde des sceaux semble désormais le confondre avec je ne sais quel dignitaire nazi. Qui sont nos amis du jour ? Le Qatar a partie liée avec les Frères musulmans – c'est justement ce qu'on reproche à Hassan Iquioussen mais le gouvernement français fait des affaires avec le premier tout en ...
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Je peine à croire que l'AFD soit un levier d'action collective dans le monde quand je vois la situation au Sahel. Je ne peux que constater l'échec de la stratégie adoptée dans cette région où, malgré des années d'investissement et le dévouement du personnel de l'Agence, le gouvernement français a essuyé un revers diplomatique. Je ne peux que constater l'échec de l'AFD quand j'observe que 96 % des personnes atteintes du sida vivent en Afrique subsaharienne et que la tuberculose et la faim continuent d'y tuer à foison ; quand j'observe que l'Afrique subsaharienne a les taux les plus élevés d'exclusion de l'éducation, dont les filles sont les premières ...
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Nous proposons également de supprimer l'article 5, car rien ne va, ni la forme ni le fond. Sur la forme, il s'agit de ratifier une vingtaine d'ordonnances prises de manière dérogatoire dans le cadre de l'urgence sanitaire. Prolonger l'exception en réduisant la discussion à un seul article pour vingt et un textes revient à banaliser l'une des manœuvres les plus antidémocratiques de la Ve République, laquelle consiste à laisser l'exécutif légiférer par ordonnance. En notre qualité de membre du corps législatif, nous ne pouvons admettre que l'Assemblée nationale soit réduite à une chambre d'enregistrement des coups bas de l'exécutif. La forme est donc ...
Je me joins également à ces propos sur Salah Hamouri, qui depuis près de vingt ans subit le harcèlement de l'État d'Israël : ce n'est rien pour un État, mais c'est une éternité pour un homme. Il mène une grève de la faim depuis le 25 septembre 2022, avec vingt-neuf autres prisonniers politiques. Pour le punir, il a été placé à l'isolement dans une cellule de quatre mètres carrés sans fenêtre, avec seulement un matelas et des toilettes. Il n'a pas le droit de sortir, ni de voir la lumière du jour. Salah Hamouri est amaigri, affaibli et souffrant. On refuse de lui donner du sel, qu'il est vital de consommer pendant une grève de la faim. La santé de notre ...
Ersilia Soudais Notre commission a été saisie du projet de loi autorisant la ratification du protocole d'amendement à la convention du Conseil de l'Europe pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel, dite « convention 108 ». L'Assemblée nationale en débat après le Sénat, qui a adopté le projet de loi le 13 juillet 2021. Le protocole vise à moderniser une convention qui a été pionnière : elle est devenue, en 1981, le premier instrument juridique contraignant dans le domaine de la protection des données personnelles – et elle reste le seul à ce jour. La convention, qui compte cinquante-cinq États parties, ...
Dès 2017, les ordonnances dites Macron avaient fortement réduit la capacité d'action des syndicats et les droits des salariés : destruction des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), recul du paritarisme, barèmes des indemnités prud'homales… Cinq ans après, le ton n'a pas changé, et malheur à qui ose résister en faisant grève. C'est ce qu'illustre le traitement honteux réservé à Kai Terada, professeur de mathématiques au lycée Joliot-Curie de Nanterre.
Comment ne pas être révoltés également par la situation d'agents CGT de Réseau de transport d'électricité (RTE) qui, pour avoir fait grève, ont été mis à pied, arrêtés à leur domicile par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), puis menottés et qualifiés devant leurs familles de « cybercriminels en bande organisée », avant de subir une garde à vue de quatre-vingt-seize heures.
Quand on ne traite pas les grévistes comme des terroristes, on les réquisitionne, comme en ce moment dans les raffineries. Mme la Première ministre pense que ces réquisitions vont permettre à la situation actuelle de « s'améliorer ». Elle a également demandé aux salariés grévistes de « respecter les accords majoritaires » et de « ne pas bloquer le pays », alors que rien n'oblige un syndicat, même minoritaire, à s'aligner sur ceux qui accompagnent la politique du Gouvernement ou du patronat.
Ce n'est pas au Gouvernement de juger de la pertinence d'une grève !
Ces coups de force sont autant d'aveux de faiblesse d'un gouvernement qui se sait minoritaire dans le pays et à l'Assemblée. Un communiqué de la CGT indique que « le Gouvernement a fait le choix de la violence ». Or, comme le disait Isaac Asimov, « la violence est le dernier refuge de l'incompétence ». Jusqu'à quand comptez-vous piétiner le dialogue social et l'État de droit ?
Syndicaliste chez SUD éducation, il a été suspendu à la rentrée, puis muté d'office dans un établissement situé à une heure de son établissement d'origine. Dans un communiqué du 24 septembre, la rectrice, proche d'Emmanuel Macron, a présenté cette mutation comme visant à « reconstruire un climat apaisé » au lycée Joliot-Curie. Résultat : des échauffourées devant le lycée toute la semaine, quatorze lycéens en garde à vue et des tirs de mortier encore hier matin. Quel succès !
En somme, on peut faire grève si on ne dérange personne !
Permettez-moi d'insister sur les CRA en abordant la situation de celui du Mesnil-Amelot, évoqué dans le rapport pour avis. Ce centre est situé dans ma circonscription et j'ai eu l'occasion de le visiter à plusieurs reprises, à la suite de divers signalements de la Cimade à propos de grèves de la faim, de tentatives d'évasion, de détournements punitifs des salles d'isolement et de la suroccupation des cellules. Le rapporteur pour avis fait état de sa propre visite dans ce CRA pour défendre l'idée qu'il faut « renforcer l'effectivité des décisions d'éloignement par le biais notamment d'une simplification du contentieux ». Il indique que 83 % des places en CRA ...
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…« et cesser d'épuiser les personnels en les surmobilisant pendant les manifestations, ce qui ne fait qu'exacerber les tensions.
De même, il apparaît indispensable de légaliser le cannabis afin de soulager les agents, ce qui aura également un impact sensible sur la population carcérale.
L'article 6 est censé simplifier…
…ne pas parvenir à joindre un agent et échouer à dénouer un problème, faute de dialogue. Si nous sommes concernés, c'est aussi parce que la dématérialisation implique « un report systémique sur l'usager de tâches et de coûts qui incombaient auparavant à l'administration », pour reprendre les termes de la Défenseure des droits.
Mais nous sommes sauvés : Macron…
Prenez garde : selon une célèbre maxime attribuée à Benjamin Franklin, un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre et finit par perdre les deux. Face aux partisans de la technopolice qui vont toujours plus loin, entre caméras piétons, caméras embarquées, drones et utilisation d'algorithmes intelligents, nous souhaitons mettre un terme à cette fuite en avant et revenir à des méthodes de police et d'investigation qui mettent le savoir-faire humain au cœur du système, dans le respect de la vie privée des citoyennes et citoyens. Ainsi, il va de soi que nous voterons contre cet article.
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L'article 2 fixe la trajectoire budgétaire du ministère de l'intérieur, soit 15 milliards de plus sur cinq ans, en vue, notamment, d'augmenter les effectifs. Or, selon de nombreux chercheurs, il n'existe pas de preuves qu'une augmentation des effectifs et des patrouilles dans la rue a un effet concret sur l'évolution du nombre de crimes et délits. C'est ce qu'explique notamment Fabien Jobard, sociologue spécialiste de la police et membre du Cesdip – centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales. « Si c'est juste pour mettre du bleu dans la rue pour des patrouilles de prévention du terrorisme ou une simple présence pour rassurer, ...
L'approche prohibitive s'oppose d'ailleurs à la mise en œuvre nécessaire d'une véritable politique de santé publique à destination des usagers de cannabis. » Pour en revenir aux 15 milliards de ce budget, il faut souligner que la moitié est fléchée vers la transformation numérique du ministère de l'intérieur. Si vous avez tant d'argent que cela, acceptez enfin la proposition de notre collègue Corbière de mettre en place une commission d'enquête sur le suicide dans la police. Cette augmentation exponentielle ne peut s'expliquer, en plus des hausses d'effectifs, que par l'achat de matériels très techniques et très coûteux. Or nous refusons de voir la ...
…le dépôt de plainte en ouvrant la possibilité aux victimes de procéder par voie de télécommunication audiovisuelle. L'argument de la simplification a toujours servi pour masquer le démantèlement des services publics, lequel se fait particulièrement sentir dans les communes rurales.
C'est ce qu'évoque la Défenseure des droits dans son rapport du 16 février 2022, lequel indique que la transformation numérique des services publics est assortie d'une réduction du nombre d'agents présents au guichet. J'ai une pensée particulière pour les victimes de violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales qui verront de nouvelles barrières se dresser sur leur chemin. La dématérialisation à marche forcée met en danger notre cohésion sociale et porte atteinte au principe d'égal accès aux services publics. C'est ce que je peux observer moi-même au sein de ma circonscription : lors d'une assemblée populaire organisée dans la commune de Le Pin, des ...
C'est exactement le même principe que les caisses automatiques censées nous faire gagner du temps à la sortie des supermarchés, lesquelles permettent surtout aux grandes enseignes de ne plus embaucher de caissiers ni de caissières et de réaliser ainsi des économies au profit des actionnaires. Rien ne remplace l'être humain quand il s'agit de service public. Quand vous êtes en gare, que le guichet est fermé et que l'automate est en panne, vous comprenez qu'il faut réinvestir dans l'humain. De la même façon, les victimes de violences sexistes, sexuelles et intrafamiliales doivent pouvoir pousser la porte d'un commissariat pour se sentir en sécurité et déposer ...
Devant l'immobilité des gouvernements successifs, les organisations féministes s'auto-organisent sans moyens pour agir, malgré la déclaration d'intention d'Emmanuel Macron de faire des droits des femmes la grande cause de son premier quinquennat. Depuis le début de l'année, 118 femmes sont mortes de féminicides, selon #NousToutes ; 94 000 sont victimes de viol ou tentatives de viol par an, selon le ministère de l'intérieur et des outre-mer ; 32 % des femmes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel au travail, selon l'Ifop. Nous savons que ces chiffres restent sous-évalués. Pourtant, année après année, on ne compte plus les millions d'euros ...
…veut à nouveau faire des droits des femmes la grande cause de son second quinquennat. Cela tombe bien, les associations veulent toujours un milliard pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles.