451 interventions trouvées.
... en quinze ans de 9 % à 16 %. Pas grave si les femmes hétérosexuelles perçoivent en moyenne 32 % de moins que leur conjoint, si bien qu'elles doivent compter sur l'effet des pensions de réversion pour vivre à la retraite et choisir ainsi, à l'aube de leur vie, entre le mariage et la pauvreté. Après tout, ce ne sont que des femmes. Pas si grave de reconduire la division genrée du travail, avec des métiers occupés majoritairement par des femmes, moins valorisés, moins rémunérés malgré leur utilité sociale, au prétexte qu'il serait naturel pour elles de prendre soin des autres. Pas si grave que ces femmes le paient au prix fort au moment de leur retraite. Après tout, ce ne sont que des femmes. Je vous entends déjà me dire : cette réforme ne peut pas résoudre les inégalités qui précèdent la retrait...
Vous voulez lutter contre les inégalités ? Augmentez les salaires. Portez le Smic à 1 600 euros net. Dégelez le point d'indice des fonctionnaires. Revalorisez les métiers du soin et du lien. Fonctionnarisez les AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap – et autres métiers féminisés.
...e leur pension est repris par le Gouvernement. La loi prévoyait déjà cette possibilité, mais uniquement pour les congés maternité pris à partir du 1er janvier 2012. Cette avancée complémentaire était donc attendue. Le débat n'ayant pas pu se dérouler comme nous l'aurions souhaité, le sujet de la pénibilité n'a guère été qu'entrevu. C'est un vrai regret car, trop souvent, le caractère pénible des métiers féminins est comme occulté, invisibilisé. On peut le comprendre tant les représentations mentales sont liées aux images de port de charges lourdes, à celles du marteau-piqueur, de la truelle ou du bitume sur les chantiers. Certains métiers exercés majoritairement par des femmes sont pourtant extrêmement pénibles – il suffit de penser aux aides-soignantes, amenées à soulever des patients. Les fem...
...s. Évidemment, toutes ces inégalités existent depuis trop longtemps. Sans doute une réforme systémique aurait-elle permis d'aller plus vite et plus loin dans la correction de ces injustices. C'est pourquoi je veux rappeler que la meilleure manière de lutter contre ces inégalités, c'est d'abord et avant tout de s'attaquer à l'inégalité professionnelle, aux différences salariales, à la question des métiers pénibles. Les écarts de pension s'expliquent en grande partie par ces écarts de salaire contre lesquels il faut absolument lutter car le système de retraite ne peut entièrement les corriger. Quand considérerons-nous enfin la femme comme un homme comme les autres ?
...ublie de préciser que c'est uniquement grâce à l'effort qu'elles devront fournir en travaillant deux années de plus ! De surcroît, le Gouvernement ne parle pas de toutes celles, bien plus nombreuses, dont les retraites seront rabotées parce qu'elles ne tiendront pas deux ans de plus. Pourtant, votre projet de loi fait aussi l'impasse sur la pénibilité au travail et sa compensation. Or, parmi les métiers à dominance féminine, ceux du soin et du lien sont primordiaux dans notre société, mais dévalorisés et exécutés dans des conditions très précaires. D'ailleurs, l'hiver dernier, la Cour des comptes a alerté sur le taux de sinistralité hors norme observé dans ces métiers. Les femmes qui y travaillent seront parmi les très grandes perdantes de votre réforme. Quant à la prise en compte des périodes...
...ures à celles des hommes. À partir de ce constat, nous avons créé l'index de l'égalité professionnelle, sur lequel nous poursuivons le travail. Deuxièmement, conséquence des stéréotypes de genre, les femmes occupent plus souvent que les hommes des positions socioprofessionnelles moins favorables, dans des secteurs d'activité moins rémunérateurs. Nous devons agir sur la mixité des filières et des métiers, donner aux jeunes filles l'envie de s'orienter vers des secteurs d'avenir, stratégiques, comme le numérique et les sciences, et accompagner les entreprises pour ouvrir leurs portes aux femmes qui se réorientent en cours de carrière. Aujourd'hui même, dans cet hémicycle, avec la DDF, nous recevons quatre-vingts lycéens qui travaillent sur ce sujet. Je vous invite à venir écouter leurs conclusion...
... plus fréquemment exposées aux facteurs de risques psychosociaux ou touchées par les maladies professionnelles. Mais là non plus, le Gouvernement n'a rien fait pour prendre en considération la pénibilité à laquelle elles sont confrontées au travail. De toute évidence, votre réforme aura pour conséquence de fragiliser encore un peu plus la situation financière de nombreuses femmes qui exercent des métiers difficiles et qui ne pourront pas se maintenir dans l'emploi jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite. La politique est avant tout une question de choix. Ce gouvernement a fait celui de pénaliser les femmes en défendant une réforme aussi brutale qu'injuste.
C'est aussi simple que cela. Nous nous y opposons. Par ailleurs, reconnaîtrez-vous enfin la pénibilité des métiers fortement féminisés ? Nous parlons de toutes ces femmes qui ont fait marcher le pays pendant la crise liée au covid, comme les caissières et les soignantes. Les critères de pénibilité sont définis à partir de métiers masculins. Or les métiers féminisés peuvent être tout aussi difficiles, puisqu'ils cumulent bien souvent des contraintes physiques et émotionnelles importantes. J'ajoute que le nomb...
...d renforcer les droits propres et éliminer les dispositifs qui discriminent les carrières hachées, comme la décote. Mais il faut traiter le problème à la racine : les inégalités salariales sont à la base des écarts de pension. Il est urgent d'adopter une politique de l'emploi pour contrer la précarisation des femmes, particulièrement affectées par les contrats à temps partiel ; de revaloriser les métiers majoritairement occupés par des femmes ; de prendre des mesures pour favoriser l'accès à l'emploi. La France se classe vingt-cinquième
Vous refusez de prendre en compte la pénibilité des métiers féminisés dans votre réforme des retraites, avec pour conséquence l'aggravation des inégalités.
... prévention de M. Emmanuel Macron, instauré en 2017. Sur ses six critères, un seul concerne majoritairement les femmes : les gestes répétitifs. Je vais vous détailler le processus par lequel ces critères peuvent exclure les femmes. Le critère relatif au port de charges lourdes, par exemple, est calculé en fonction de poids unitaires et non de poids cumulés. Par conséquent, une hôtesse de caisse – métier presque exclusivement féminin –, qui porte 1 tonne de charge par jour, n'y est pas éligible, ce qui est absolument aberrant.
J'ajoute la pénibilité psychologique, qui concerne beaucoup de métiers du lien ; de nombreuses femmes sont ainsi confrontées à la détresse sociale. Madame la ministre déléguée, qu'avez-vous fait pour corriger la faiblesse de la prise en considération de la pénibilité des métiers féminisés ? Rien !
...our celles qui cumulent salaires inférieurs et carrières plus courtes et souvent hachées. En chiffres, la différence du montant des pensions de retraite est édifiante : elle est de 40 % en faveur des hommes. On sait que les salaires des femmes sont, quant à eux, inférieurs de 22 % à ceux des hommes. De plus, la prise en compte de la pénibilité au travail, citée dans le projet de loi, occulte les métiers majoritairement féminins. Certes, personne ne contestera que les métiers du BTP sont particulièrement pénibles mais est-ce une raison pour ne pas prendre en considération, par exemple, les aides-soignantes qui doivent soulever leurs patients ? Tous les observateurs s'accordent pour considérer que la réforme pénalise les femmes. Certains vont plus loin en la qualifiant de sexiste. Même si la dur...
À la demande du groupe Les Républicains, le moment est venu de faire le point sur ces mauvais résultats : en 2022, 3,7 millions de titres de séjour ont été délivrés et le nombre de visas a augmenté de 137 % par rapport à 2021. Et que dire de votre volonté de régulariser massivement des clandestins exerçant des métiers en tension ? Elle est inacceptable ! Derrière ces chiffres alarmants se cachent des réalités de terrain encore plus préoccupantes. Dans les Alpes-Maritimes, trois exemples illustrent votre échec. Tout d'abord, on assiste à une flambée du nombre de migrants traversant chaque jour illégalement la frontière italienne. Ensuite, on doit déplorer la gestion des mineurs non accompagnés (MNA). Plus de ...
...travailler plus longtemps pour préserver les retraites, vous leur demandez d'être les spectateurs dociles de cette dérive. Ils le refusent ! Alors que sept Français sur dix considèrent qu'il faut durcir la politique migratoire, voilà que le ministère de l'intérieur imagine un projet de loi permettant de régulariser massivement, avec pour prétexte la réponse aux difficultés de recrutement dans les métiers dits en tension. Eh bien non, le Gouvernement fait fausse route : la réponse aux métiers en tension n'est pas ailleurs, mais chez nous : notre pays compte 6 millions de chômeurs et 1,4 million de jeunes sans emploi ni formation.
...s de 320 000 premiers titres de séjour, en augmentation de plus de 17 % par rapport à 2021. Les régularisations de travailleurs sans-papiers ont crû de 29 % : sur un total de plus de 34 000, 11 000 avaient pour motif le travail. Nous semblons donc aller dans la bonne direction. Vous avez fait un pas supplémentaire en ouvrant la porte à une régularisation des travailleurs sans-papiers occupant des métiers en tension, mais vous rétropédalez à présent en parlant de quotas. M. Darmanin, qui dit tant aimer le travail et les travailleurs, et qui rappelle souvent les origines modestes de sa mère, aurait été heureux d'apprendre que la mienne était agent d'entretien dans un hôpital. Je n'ai pourtant pas le souvenir de l'avoir vu dans les défilés du 1er mai ou à la sortie des usines ! Ce n'est pas grave ...
...entreprise de livraison Stuart, embauché illégalement, y compris des clandestins ; dernièrement, l'inspection du travail révélait la présence de nombreux sans-papiers sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris. Ne nécessitant pas de cotisations, et sous-payés, ces travailleurs constituent souvent une aubaine pour les employeurs ; exploités, dénués de toute protection sociale, ils exercent les métiers les plus pénibles, les plus dangereux, effectuent des milliers d'heures supplémentaires non rémunérées, en risquant l'expulsion à chaque instant. Leurs conditions de vie sont alarmantes : 118 résidents des foyers de travailleurs migrants de Boulogne-Billancourt se retrouvent ainsi menacés d'expulsion pour avoir fait la grève des loyers afin de dénoncer l'insalubrité de leur logement. De telles s...
...bonne chose – et la carte des formations rabotée. Tout ceci a été annoncé dès le 25 août 2022 par le chef de l'État, votre mission consistant simplement à donner une existence tangible à ce programme. Nous considérons que vous êtes en train de déstabiliser et même de déconstruire les lycées professionnels, qui sont le conservatoire de nombreux savoir-faire, signatures du génie français dans les métiers des arts, de l'industrie et des services. Nos préconisations sont au nombre de cinq, non de 200 : un renforcement impératif des fondamentaux des élèves, afin d'éviter le décrochage ; un bon enseignement de culture générale, assuré par des professeurs et non par d'improbables binômes ; l'évolution des lycées professionnels en lycées des métiers, en encourageant l'ouverture de centres d'apprentis...
...souligner l'importance que nous, députés du groupe Horizons et apparentés, accordons à la reconnaissance de l'enseignement professionnel comme voie d'apprentissage d'excellence. À l'instar de nos collègues du groupe Démocrate, nous veillerons particulièrement à ce que cette réforme soit suffisamment ambitieuse, car l'amélioration de la formation professionnelle et son adaptation à l'évolution des métiers sont essentielles pour préparer la France de demain. Nous devons revaloriser la formation professionnelle aux yeux des jeunes, de leurs familles et des employeurs afin qu'elle ne soit plus jamais considérée comme une voie par défaut, mais au contraire comme l'assurance d'une insertion professionnelle réussie. En effet, le manque de nombreux savoir-faire essentiels à nos entreprises et à nos ind...
...nibles pour réexaminer ce dossier avec vous et réfléchir ensemble au meilleur moyen d'améliorer la voie professionnelle, du processus d'orientation jusqu'à l'arrivée sur le marché du travail. Comment inciterons-nous les élèves à poursuivre leurs études dans le cadre du temps de formation complémentaire que vous proposez ? Comment préparerons-nous, avec les futurs techniciennes et techniciens, les métiers de demain ? Voilà un ensemble de beaux défis qui ne trouvent pas encore de traduction concrète dans votre réforme. Je rappelle enfin notre opposition radicale au principe du « travailler plus pour gagner plus », que l'on retrouve aussi dans votre réforme de la voie professionnelle puisque vous proposez aux enseignants, dans le cadre d'un pacte, de lier la revalorisation de leurs rémunérations à...