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Depuis de trop nombreuses années, le ministère compte sur la conscience professionnelle des enseignants, sur leur souci de l'intérêt des élèves et sur leur amour du métier, pour faire tenir debout la maison Éducation nationale, au mépris de leur professionnalité et de leur expertise. Cependant, la charpente craque, et les murs commencent à s'effondrer. Vous vous inquiétez donc – à raison – de la difficulté à recruter des enseignants et semblez commencer à prendre la mesure de l'augmentation des arrêts pour épuisement professionnel, et des démissions à tous les stad...
...nts du primaire, avec quinze ans d'expérience, gagnent environ 20 % de moins que la moyenne de ceux de l'OCDE, les plaçant parmi les plus mal payés des pays riches. Entre 2005 et 2019, les salaires des professeurs de l'OCDE ont augmenté de 11 % en moyenne ; en France, sur la même période, ils ont diminué de 2 % à 6 %, la baisse s'accentuant même après 2000. Or, la forte dégradation salariale des métiers de l'enseignement n'est pas sans rapport avec le problème de l'attractivité. Lors de sa campagne, le Président de la République, s'emparant du sujet, a annoncé une hausse inconditionnelle de 10 % des salaires : c'est la partie socle annoncée, qui va concerner l'ensemble des professionnels. Pouvez-vous confirmer cela ? En effet, une première annonce laissait à penser que les enseignants en début ...
Il s'agit de prévoir une formation à la promotion de la bientraitance. On ne peut pas prévoir des sanctions et le dépistage des signalements sans encourager les bonnes pratiques et traiter l'enjeu de la formation, tant initiale que continue. Les métiers évoluent, et chacun peut avoir de mauvais réflexes induisant une maltraitance. Il faut s'adapter, également lorsqu'on évolue dans des structures différentes : les situations de maltraitance peuvent varier en fonction des structures.
Nous parlons depuis hier du manque de personnel et de la nécessité de renforcer l'attractivité des métiers. La carte professionnelle ne peut pas être qu'une simple carte : elle doit apporter des avantages, et ceux-ci doivent être précisés. On a vu durant la crise sanitaire les problèmes rencontrés par les aides à domicile lors des distributions de masques. Par ailleurs, ces personnes sont fréquemment appelées à faire des courses pour ceux qu'elles accompagnent, et il semble important de leur permettr...
Cet article de la proposition de loi est bienvenu. On sait, en effet, que la mobilité compte dans l'attractivité des métiers. Certains services autonomie mettent des véhicules à la disposition de leur personnel, d'autres réfléchissent à du partage, et d'autres encore versent des indemnités, même si l'évolution de ces dernières, en particulier lorsqu'elles sont kilométriques, n'est pas toujours adaptée. Les périmètres d'intervention sont divers. Quand on travaille dans une métropole très bien dotée en services de tran...
... relatif aux déplacements est vraiment bienvenue. Il faut néanmoins veiller à prendre en compte tous les types de transport, dans tous les territoires, qu'ils soient urbains, ruraux ou périurbains. Beaucoup de départements et de fédérations achètent ou louent des véhicules, ce qui est tout à fait judicieux – c'est très apprécié des aides à domicile et cela contribue à améliorer l'attractivité des métiers.
Il est important de proposer des aides financières pour tous les types de transport, qu'ils soient individuels ou collectifs. Cela fait partie, effectivement, de l'attractivité des métiers.
Tout l'intérêt du cumul des mandats est de permettre, notamment quand on est en même temps conseiller départemental, d'avoir une expertise. La question posée par Jérôme Guedj est fondamentale. Les dispositifs de financement de l'autonomie engagés pour un cycle de trois ans portent sur la création de dotations qualité dans les services autonomie et l'attractivité des métiers de l'accompagnement, notamment sous l'angle de la mobilité. Certaines mesures ont déjà été expérimentées, parfois sans financement national. Lorsqu'on a, ainsi, déjà commencé à travailler sur la mobilité, risque-t-on de ne pas bénéficier, demain, de la dotation que vous prévoyez ? Vous direz peut-être que vous ne pouvez pas répondre à cette question, parce que cela dépend du Gouvernement, mais i...
Je rappelle à nouveau que je défends l'idée d'une hausse des budgets accordés aux départements pour l'accompagnement des personnes âgées. La condition proposée ici pour le versement des aides est l'instauration d'une heure par semaine de groupe de parole, de rencontre entre les auxiliaires de vie. Ce métier est aussi difficile sur le plan affectif : accompagner une personne malade ou vieillissante, c'est encaisser des douleurs. Les relations avec ces personnes peuvent aussi être difficiles. Or les contacts avec les collègues comme avec la hiérarchie se restreignent : le téléphone portable fait office d'agenda, les plannings y arrivent directement et chacun reste dans son couloir. Voilà pourquoi nous...
Merci, monsieur Ruffin, de mettre sur la table la question du temps collectif. Aide à domicile, c'est un métier isolé. C'est seulement au gré de rencontres volontaires, sur leur temps propre, qu'elles peuvent se rencontrer, échanger sur les bonnes pratiques et sur les bonnes postures, par exemple – je dis « elles » car ce sont le plus souvent des femmes. On a parlé de prévention : le temps collectif permet cela aussi. J'entends la réponse de Mme la rapporteure, mais nous pourrions peut-être réfléchir à un...
...ements pour l'accompagnement des personnes âgées. L'article 40 ne permet pas aux députés de le voter. Des femmes – en général, ce sont des femmes – sont, du jour au lendemain, balancées chez des personnes âgées sans formation. Je suis favorable à l'idée que la profession d'aide à domicile doit rester ouverte : n'importe qui doit pouvoir y aller, essayer. Mais un accompagnement à l'entrée dans le métier est indispensable. Nous proposons ici un système de tutorat. Cela existe dans certaines associations : je ne propose rien ici qui sorte directement de mon cerveau ; toutes ces propositions reprennent des initiatives qui fonctionnent déjà et qui apportent davantage de bien-être. Les premières journées se font en tandem, puis, pendant la première année, une ancienne aide une nouvelle lorsqu'il y a...
... certains services ne prévoient pas d'accompagnement. Mais j'ai aussi entendu des représentants des Saad. Ils prévoient un accompagnement, organisent des temps de coordination. Certes, ces derniers ne sont peut-être pas toujours à la hauteur de ce qu'ils devraient être, mais je ne peux pas vous laisser dire que rien n'est fait ! Oui, quelques femmes sont peut-être laissées seules ; et ce sont des métiers où l'on travaille seul. Mais ces temps de coordination existent : les personnes que j'ai auditionnées me l'ont dit, et j'ai pu le constater dans ma circonscription, où je discutais encore vendredi avec des aides à domicile qui m'assuraient qu'elles étaient accompagnées pendant les premières journées de leur travail. Ce n'est pas partout, mais cela existe. Je reconnais les énormes difficultés de ...
...personnels et les bénéficiaires, ou les proches de ceux-ci. Sans dialogue, les conflits se cristallisent, et ils sont subis dans l'isolement. Il n'y a pas toujours de recours possible, d'une part comme de l'autre. Des conflits existent aussi parfois entre la personne aidée et sa famille. Nous proposons donc d'inciter les départements à créer des médiateurs départementaux, qui seraient formés aux métiers de l'accompagnement et connaîtraient précisément les droits et obligations de chacun. Ils auraient les capacités techniques pour conseiller les bénéficiaires et les familles, et pour se faire le relais des associations d'aide à domicile. Une grande capacité d'écoute et le respect de la confidentialité des échanges seraient évidemment primordiaux. La Défenseure des droits a insisté sur l'importa...
...tions comme des entreprises font au mieux ! Je redis que je n'ai inventé aucune des mesures que je propose : elles existent, elles sont appliquées. Mais puisqu'elles fonctionnent dans certains endroits, le législateur doit les étendre. Il faut une contagion des bonnes pratiques. Or vous ne proposez rien ! Je viens avec ma bonne volonté : la situation doit changer. Il y a des femmes qui aiment ce métier, mais qui n'aiment pas la façon dont elles le vivent. S'il y a un tel turnover chez les auxiliaires de vie, c'est parce que la manière dont on les oblige à exercer leur travail les use précocement. Certaines arrivent avec la vocation mais s'en vont après deux ou trois ans parce que les conditions sont inadmissibles. Notre responsabilité est d'aider ce métier à se structurer, de faire en sorte que...
...res ; une autre de quatorze heures à vingt et une heures ; une troisième travaille de nuit. Ce modèle se rapproche d'un temps plein donc d'un salaire plein pour la salariée qui peut également mieux concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale. Le travail transpartisan que certains appellent de leurs vœux – et je le salue – a déjà été fait. J'ai commis un rapport d'information sur les « métiers du lien » avec Bruno Bonnell avec lequel les affinités ne semblaient pourtant pas évidentes au départ. Or nous avons réussi à faire des propositions communes dont celles que je vous soumets. On ne peut pas remettre cent fois l'ouvrage sur le métier. La messe est dite, il n'y aura pas de projet de loi sur le grand âge. Il faut dire la vérité : si nous ne le faisons pas ici, dans une proposition ...
...ire la demande prioritaire et majoritaire en faveur du maintien à domicile. Une loi aurait pu dès à présent tirer les enseignements des nombreux travaux qui ont été menés – je n'en tiens pas rigueur au Gouvernement. En revanche, en demandant un rapport sur un sujet aussi fondamental, vous faites fi du rapport de Dominique Libault, du plan de mobilisation nationale en faveur de l'attractivité des métiers du grand âge de Myriam El Khomri et des nombreux rapports parlementaires. En instaurant un tarif plancher pour les services d'aide et d'accompagnement à domicile et en le portant à 23 euros, les récentes lois de financement de la sécurité sociale sont allées dans le bon sens. Mais tous les acteurs du secteur considèrent qu'il faudrait le fixer à 30 euros pour qu'il corresponde au prix de revien...
...es personnes âgées se sont dégradées. La loi dite grand âge a été abandonnée ; la cinquième branche de la sécurité sociale est vide et inadaptée aux besoins. La réforme des retraites ne fera qu'empirer la situation en précarisant les personnes âgées qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté et en augmentant le risque de maladie grave au moment de la retraite. Il est grand temps de revaloriser les métiers de l'aide à domicile. La France insoumise réclame la création d'un service public de la dépendance, ainsi que le développement d'établissements publics et du maintien à domicile. Nous proposons de créer un guichet unique de l'autonomie sur chaque territoire, pour renforcer les dispositifs d'accompagnement et d'information. Il est urgent d'élargir le droit à la formation des proches aidants, d'œ...
...les conditions les professionnels de trente-neuf établissements des services sociaux ou médico-sociaux pouvaient réaliser une telle démarche. Cette expérimentation doit s'achever à la fin de cette année. Quel bilan en faites-vous, tant du point de vue du financement du service rendu à la personne qu'en matière de droit du travail, notamment eu égard aux distorsions horaires ? Vous avez parlé des métiers. Ne croyez-vous pas qu'il faudrait organiser une sorte de transversalité entre les métiers exercés dans les Ehpad, au domicile de la personne dépendante et dans les établissements médico-sociaux, afin de garantir une certaine fluidité des métiers en fonction des appétences et de la difficulté à maintenir l'exercice de certaines professions ? Enfin, ne faudrait-il pas changer l'expression auxili...
Vous avez dressé plusieurs constats et formulé de nombreuses propositions qui nous semblent devoir être au cœur du débat public, car elles mettent en lumière des enjeux considérables auxquels nous sommes tous et toutes plus ou moins confrontés à un moment ou à un autre de notre existence. Vous avez beaucoup évoqué la question de l'attractivité des métiers, qui est très récurrente, celle des conditions de travail et de rémunération, et celle du temps dont on dispose pour s'occuper d'une personne, afin que ce travail ait lui-même du sens. Nous parlons très régulièrement de ces questions, sur lesquelles on n'avance pas beaucoup – pour le dire de manière indulgente. Derrière ces questions, il y a deux sujets. Le premier, c'est le niveau de protecti...
...ien vieillir de ces personnes, tant à domicile qu'en établissement, et pour recruter les professionnels nécessaires. J'insiste, nous avons besoin d'une vraie trajectoire sur la durée, tout comme nous avons besoin que le grand âge soit considéré dans sa globalité. Il faut bien sûr une augmentation adéquate des moyens financiers et humains. Nous devons développer la formation et l'attractivité des métiers du soin et du domicile, renforcer la médicalisation, et disposer d'une offre de logements diversifiée répondant aux besoins spécifiques des personnes âgées et des personnes handicapées ainsi qu'à leur niveau de dépendance. J'ajoute que nous devons accorder une attention particulière au rôle des aidants. Vous l'avez dit, la population âgée de plus de 60 ans va passer de 17 millions à 27 millions ...