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...ettraient de trouver des réponses concrètes aux problématiques d'oligopole et de monopole – que vous confirmez à travers vos propos, sans preuve objective, car il manque les études, puisque vous n'avez pas accès aux informations ? Pouvez-vous également nous dire concrètement comment agir aujourd'hui ? Vous parlez de comparaisons conjoncturelles de l'inflation sur votre territoire par rapport à l'Hexagone, alors que vous savez, comme nous-mêmes, qu'il y a une problématique structurelle, à laquelle s'ajoute la problématique conjoncturelle. Comment aujourd'hui nous aider à faire en sorte que vous deveniez un outil viable ? J'ai bien compris la question des moyens. Toutefois, je voudrais connaître un point ; depuis le temps que vous savez qu'il n'y a pas de moyens, qu'avez-vous fait pour, justement,...
...me de 45 millions d'euros est consacrée à la continuité territoriale avec l'ensemble des outre-mer et qu'un montant de 190 millions d'euros est dédié à la continuité avec la Corse. La Corse se trouve à moins de 600 kilomètres des côtes françaises et elle compte 300 000 habitants ; les territoires d'outre-mer comptent 2,7 millions d'habitants et ils se situent entre 8 000 et 18 000 kilomètres de l'Hexagone. Pour ce qui concerne les conditions liées à la continuité territoriale corse, aucune condition de ressources ne s'applique alors que tel est le cas pour les Ultramarins. La Corse oblige également les compagnies à mettre en place des tarifs préférentiels, via des délégations de service public (DSP). Vous avez parlé d'obligation de service public ; c'est exactement la traduction des délégat...
...Vous restez limité sur la question des potentialités des personnes concernées par le sujet de LADOM, mais je ne vous entends pas prendre en compte le fait que l'insularité et l'éloignement sont éternels. Les 8 000 kilomètres qui séparent la Martinique de la France ne vont pas disparaître. Il y aura donc toujours un décalage entre le Français qui peut prendre le train ou l'avion à l'intérieur de l'Hexagone pour aller de n'importe quel endroit du territoire à un autre et un Martiniquais qui va devoir parcourir 8 000 km en avion et subir six heures de décalage horaire. Quant aux propositions d'évolution que vous allez mettre en place, je ne crois pas que vous puissiez écarter la notion d'insularité et d'éloignement, qui est structurelle. Si elle est structurelle, il faut une réponse de compensation q...
Les analyses que vous réalisez sur les taux de marge par entreprises ne sont pas mises en lien avec le niveau de concentration verticale ou horizontale de ces entreprises. Par exemple, en Martinique, il y a 14 intermédiaires entre le producteur et la grande distribution ; il y en a 3 dans l'Hexagone. Ces 14 intermédiaires, ce sont 14 entreprises. Le rapport de l'Autorité de la concurrence de 2019 ciblait la problématique d'accumulation des marges. Vous analysez les marges par entreprise ; vous n'effectuez pas cette liaison entre les entreprises qui ont la même maison mère, c'est-à-dire qui sont finalement dans des oligopoles et des monopoles. Le tableau que vous donnez là est un indicateur ...
...ignement a un coût. Sur les frais d'approche, nous sommes d'accord. Je lie l'approvisionnement régional et la question des normes. C'est une piste sérieuse. Mais ne doit-on pas anticiper également les freins, les oppositions que nous aurons ? Tous les opérateurs n'ont pas intérêt à ce que nous changions nos circuits. Sur les tarifs bancaires, vous indiquiez qu'ils se rapprocheraient de ceux de l'Hexagone. Cependant, de mémoire, en 2022, me semble-t-il, les tarifs bancaires à La Réunion avaient augmenté deux fois plus que dans l'Hexagone, ce qui est injuste pour une population plus pauvre. On a pu évoquer le développement économique. Le développement économique, c'est l'emploi, les revenus, des ressources nouvelles. Toutefois, il y a une difficulté qu'il faut souligner et qui est liée à la taille...
Vous avez parlé de la singularité de chacun des dix territoires, répartis entre départements et régions d'outre-mer (DROM) et collectivités d'outre-mer (COM). Pourriez-vous nous préciser l'importance des écarts de revenus entre l'Hexagone et ces territoires ?
...monoparentales de disposer de revenus suffisants. Il y a quelques années avait été décidée la création d'un fonds qui permet d'avancer les pensions impayées, moyennant l'engagement d'actions à l'encontre des pères défaillants. Nous devrions vérifier où nous en sommes – cette question s'adresse moins à vous qu'à mes collègues. La part de l'économie informelle est estimée à 25 %, contre 7 % dans l'Hexagone. Celle-ci permet-elle d'améliorer le niveau de vie ou bien entretient-elle la pénurie et le désordre, ce qui favorise au contraire la cherté de la vie ? Enfin, j'ai été surpris de vous entendre dire que les cadres qualifiés étaient sous-payés. La sur-rémunération des fonctionnaires d'État a-t-elle une incidence sur le niveau général des prix ?
...ix des marchandises à leur arrivée au port. Vraisemblablement, une marge, peut-être de l'ordre de 25 %, est réalisée au départ de la France par le producteur ou le fournisseur, car nous sommes considérés comme territoire d'exportation. Le seul fait d'arriver dans un territoire insulaire induit un coût. Il faut y ajouter les intermédiaires, dont le nombre est considérable – il y en a trois dans l'Hexagone, mais quatorze en Martinique. Chacun d'entre eux fait sa marge. D'après l'Autorité de la concurrence, l'accumulation des marges, si petites soient-elles, pose problème. C'est d'autant plus vrai en situation d'oligopole ou de monopole : chaque petite entreprise a le même papa et la même maman, de sorte que, même si le circuit d'approvisionnement est segmenté, les mêmes propriétaires, sous des noms...
...ésentez pour appuyer le maintien de vos positions, un élément qui sous-tend nos analyses : nos territoires insulaires sont captifs. La seule relation entre la France et nos territoires est une relation de captivité. Quoi qu'il arrive, celui qui vend sur place n'a pas intérêt à baisser ses prix, car nous sommes obligés de consommer, et le seul chemin de production et d'approvisionnement vient de l'Hexagone. Dès lors, la concurrence reste réduite et les monopoles se consolident. J'aimerais d'ailleurs savoir si vous considérez que la crise du covid les a consolidés dans ces territoires.
...és, indépendants, outre-mer et territoires, que je préside, nous avons décidé d'inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée la thématique de la vie chère dans les outre-mer, tant le sujet est de plus en plus préoccupant. Nos concitoyens ultramarins plus que les autres ressentent au quotidien les difficultés à se nourrir, à se déplacer et à se soigner convenablement, à cause de leur éloignement de l'Hexagone et du caractère insulaire de quasiment tous leurs territoires. Deux de nos collègues guadeloupéens, Olivier Serva et Max Mathiasin, nous le rappellent en permanence. Ils sont absents ce soir parce qu'ils participent en Guyane à un séminaire politique de quatre jours, dont l'une des priorités est justement la question de la vie chère. Ce soir, je me fais le relais de leurs préoccupations majeures...
Chers collègues, je veux vous parler de ce que les Mahoraises et les Mahorais paient pour manger. Écoutez les chiffres des services de l'État à Mayotte, qui ont comparé les prix d'un panier de 137 produits indispensables : il revient à 391 euros dans l'Hexagone, contre 630 euros à Mayotte. Le même panier coûte donc 61 % plus cher à Mayotte. Oui, dans le département le plus pauvre de France, il faut débourser 61 % de plus pour acheter exactement les mêmes produits. La semaine dernière, le conseil départemental de Mayotte, la grande distribution, les importateurs et la préfecture ont signé le nouveau bouclier qualité prix BQP+, qui fixe à 200 euros maxim...
Il y a peu, c'était Noël, qu'on considère généralement comme la période des colis. Or, il se trouve que davantage de colis partent de l'Hexagone vers les outre-mer, tout simplement parce que, là-bas, les prix sont plus élevés qu'ici, d'environ 15 %. À ce propos, j'ouvre une parenthèse : je vous serais reconnaissant, monsieur le ministre délégué, de bien vouloir demander à vos collègues de Bercy de densifier les statistiques concernant l'outre-mer, car elles sont pauvres. On a du mal à trouver des chiffres !
...On en trouve néanmoins quelques-uns. Il ressort des chiffres un peu anciens dont je dispose que les prix sont plus élevés là-bas qu'ici alors même que les revenus y sont inférieurs d'un tiers. Quant au taux de pauvreté, il est de 67 % à Mayotte contre 14 % en métropole. Dès lors, on imagine combien il est important pour une famille ultramarine d'avoir un parent qui peut envoyer des colis depuis l'Hexagone. Or, le coût de ces colis a augmenté. Permettez-moi d'imiter notre collègue Ruffin en citant un témoignage, celui d'un autre François, habitant de La Réunion, qui déplore d'avoir dû payer au bureau de poste une taxe de 71 euros pour un colis qui en vaut 336, soit une hausse de près de 20 % de la valeur du colis. C'est insupportable ! À l'initiative de notre collègue sénateur Dominique Théophile...
Ma seconde question porte sur les loyers. Outre-mer, faut-il le rappeler, le pouvoir d'achat est inférieur d'un tiers à ce qu'il est dans l'Hexagone, le taux de pauvreté est considérable – j'ai cité le cas de Mayotte tout à l'heure – et les loyers sont, en moyenne, plus élevés de 10 % à 20 % que dans l'Hexagone. Aussi notre collègue de Courson a-t-il pu obtenir qu'en 2023, les hausses de loyer soient plus modérées là-bas qu'ici : 2,5 % contre 3,5 %. Là encore, on peut regretter l'absence de statistiques. J'ai néanmoins trouvé des chiffres in...
En janvier 2022, l'association Familles rurales avait observé qu'un même panier de produits coûtait en outre-mer près de 50 % de plus que dans l'Hexagone. Un chiffre ahurissant et lourd de sens, alors que l'Insee rappelle que 18 % des Français en situation de grande pauvreté résident en outre-mer. En conséquence, le pouvoir d'achat de nos compatriotes d'outre-mer est bien plus faible, et chaque crise accroît un peu plus leurs difficultés. Face à cette situation, le Gouvernement a lancé, en décembre 2022, l'Oudinot du pouvoir d'achat. Objectif aff...
...ours des mêmes maux, et une grande partie de la population revendique une augmentation des salaires et la baisse des prix des produits de première nécessité. La demande sociale pour le contrôle et l'encadrement des prix, en particulier ceux des produits de grande consommation, est très forte. En Guadeloupe, par exemple, les produits alimentaires sont entre 30 et presque 50 % plus chers que dans l'Hexagone, phénomène amplifié depuis la crise sanitaire du covid-19. Pourtant, les revenus moyens sont inférieurs de 38 % à ceux des ménages de métropole. Les produits alimentaires sont les premiers postes de dépenses de consommation des ménages. La consommation des produits locaux doit donc être privilégiée, grâce à l'intensification du développement des filières agricoles dans les lycées technologiques ...
...trop, vous disent-ils. Ils n'ont pas été informés du Oudinot du pouvoir d'achat, tramé dans l'opacité la plus totale, et ils n'ont été invités, au même titre que la presse, qu'à assister à la restitution des travaux. Ils déplorent qu'aucune rencontre, ni réunion, ni feuille de route n'ait été partagée avec eux. Ils sont las des belles paroles. Les écarts de développement entre les outre-mer et l'Hexagone ne se réduisent pas, quel que soit l'indicateur choisi. Ils regrettent que vos mesures ne tiennent pas compte de la réalité de leurs territoires. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil : les monopoles du transport maritime continuent d'accumuler les profits. Pendant ce temps, les revenus stagnent, quand ils ne baissent pas. Ils vous ont proposé d'indexer le Smic sur le coût de la vie dans chaq...
Rupture d'égalité, voilà un terme que nos collègues ultramarins connaissent bien. Dans leurs territoires, les taux de mortalité infantile sont quatre fois supérieurs à la moyenne hexagonale, plus de 20 % des populations sont en situation d'extrême pauvreté ou de pauvreté durable, et trois fois plus d'hommes et de femmes que dans l'Hexagone sont privés d'emploi. Nous pourrions aussi parler de l'empoisonnement au chlordécone, du droit à l'eau bafoué, et j'en passe. Voilà des ruptures d'égalité bien réelles ! L'absence des députés ultramarins ce soir est le reflet de votre mépris à leur égard, et de celui, en creux, que le Gouvernement porte aux populations de ces territoires. Vous vous accommodez d'une situation où des populations s...
...st rare, gaspillée en raison des fuites, parfois contaminée au chlordécone – pour ce qui concerne les Antilles, monsieur le ministre délégué –, mais elle est en plus hors de prix. En 2021, si le prix global moyen de l'eau potable s'élevait à 4,30 euros le mètre cube dans notre pays, celui-ci atteignait 6,52 euros en Guadeloupe, là où le taux de pauvreté est pourtant six fois plus élevé que dans l'Hexagone. Il y a deux ans, au pic de l'épidémie de covid-19, certains de nos compatriotes devaient affronter la crise sanitaire sans pouvoir se laver les mains. Il y a un mois, la tempête Fiona ravageait l'archipel de Guadeloupe et privait des dizaines de milliers de personnes d'accès à l'eau potable – coupure qui se poursuit, j'en veux pour preuve les factures et les notifications que m'envoient certain...
Je tiens à associer à ma question mon collègue de Mayotte, Mansour Kamardine. Voici les chiffres de l'inflation en outre-mer : 6,1 % à Mayotte, 5,5 % à La Réunion, 5 % en Guadeloupe, 4,5 % en Martinique, 7 % en Polynésie, 4 % en Nouvelle-Calédonie. Les chiffres s'envolent, comme dans l'Hexagone. Les territoires d'outre-mer sont classés parmi les plus pauvres de France, en raison de phénomènes structurels, mais aussi conjoncturels. En effet, à l'augmentation de la pauvreté, de la précarité et du chômage vient s'ajouter une spirale inflationniste d'une ampleur sans précédent – spirale qui accroît encore davantage les inégalités entre les habitants d'outre-mer et ceux de France continenta...