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Je pense que vous connaissez très mal le fonctionnement d'un mouvement politique. Les intérêts ne sont pris en charge par l'État que dans le cadre de l'élection présidentielle. Or ce prêt était destiné à financer le parti et non la campagne présidentielle. Puisque vous me donnez des leçons de gestion, j'ai envie de vous rappeler l'article 4 de la Constitution : « Les partis et groupements politiques […] exercent leur activité librement. » Il y a deux juges : la CNCCFP, qui n'a jamais trouvé quoi que ce soit à reprocher à ce prêt d'une transparence totale, et le peuple français. Le peuple a jugé, en...
Ce qui est écrit à l'article 4, c'est que les partis « se forment et exercent leur activité librement », et non qu'ils s'administrent librement. Quand on prétend à la magistrature suprême, on révise un peu sa Constitution. Par ailleurs, si vous avez des éléments sur le financement des campagnes de Jean-Luc Mélenchon, sortez-les. Je ne suis pas là pour protéger qui que ce soit.
...me Merkel et le Qatar qui possède 10 % de la Deutsche Bank et qui pourrait encore la renflouer, et de l'autre faire la même chose. » Finalement, un prêt de 8 millions venu des Émirats arabes unis a bien sauvé le Front national en 2017. Ce prêt, négocié par Laurent Foucher, a été signé à Bangui, à un taux de 6 %. Vous allez encore nous dire « peu importe d'où vient l'argent », ce qui est assez particulier de la part de la dirigeante d'un grand parti. Dans Le Figa ro et dans Mediapart, on lit que, pour préparer cet accord, une rencontre a eu lieu entre un agent de liaison des services des Émirats arabes unis et vous-même à Montretout le 20 juillet 2014. L'enjeu était d'aider le Front national contre le Qatar et les Frères musulmans. De fait, les attaques du Front national contr...
Monsieur Bayou, soyons factuels. L'emprunt dont vous parlez n'est pas un emprunt émirati ; c'est un emprunt effectué auprès d'un Français, M. Laurent Foucher, qui a son compte aux Émirats arabes unis, où il travaille une partie du temps. Vous mélangez tout pour créer de la suspicion, mais c'est un Français qui a prêté de l'argent à un parti français, dont il a été parfaitement remboursé. Vous dites que, pour moi, peu importe d'où vient l'argent, mais ce n'est pas tout à fait vrai : j'ai fait un choix entre des banques de trois pays différentes. Je pense qu'Emmanuel Macron considère, comme moi, que les Émirats arabes u...
Madame Le Pen, trouvez-vous normal qu'une personne qui a participé à la négociation d'un prêt avec la Russie se voie dicter les termes d'une question qu'elle va adresser sur l'Ukraine au Parlement européen ?
...règles au sein de cette assemblée : lorsqu'un amendement vous est dicté par un lobby, il faut l'indiquer et cela me paraît tout à fait légitime. Cela garantit la transparence et la liberté du député, de déposer ou non cet amendement, ou de faire la déclaration dont vous parlez. Se faire rédiger une intervention ne me paraît pas digne d'un élu de la nation : je suis contre toute forme d'influence, particulièrement de ce type.
...rappeler aussi l'affaire Delpal : un citoyen français a été inculpé, à son corps défendant, mis en prison, puis assigné à résidence et condamné par une justice aux ordres. En septembre 2021, au moment des élections, la Russie a cherché des experts pour les légitimer. Elle a notamment fait appel à des personnalités d'extrême droite, parmi lesquelles on comptait plusieurs députés européens de votre parti : Thierry Mariani, Jean-Lin Lacapelle, Nicolas Bay, Hervé Juvin, Frédéric Boccaletti, ou encore Stéphane Ravier. Ces observateurs n'étaient pas envoyés par Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mais accrédités par la Russie. Quelques mois plus tard, lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, l'Union européenne a fait preuve de courage et a fait voter plusieurs résolutions....
...us étiez favorable aux accords de Minsk, mais le référendum de novembre 2014 était en contradiction avec eux. Vous avez fait une analogie entre MM. Macron et Poutine au moment de l'obtention du prêt, mais M. Macron n'était pas au pouvoir en 2014, à la différence de M. Poutine... J'en viens à mes questions. Quel est l'usage, au sein du Front national, lorsque vous-même ou l'un des responsables du parti se déplace à l'étranger, à l'égard des autorités ? Comment organisez-vous vos déplacements à l'étranger ?
Il n'y en a pas. Les banques ont le droit de fermer votre compte sans vous donner aucune explication. Officieusement, l'explication qui nous a été donnée est la suivante : la Société générale n'entendait plus financer les partis politiques ni héberger leurs comptes, et souhaitait rompre toute relation avec quelque parti politique que ce soit. M. Bayou nous reproche assez vivement d'être endettés ; nous l'avons toujours été moins que le parti Les Républicains, dont les dettes ont atteint 120 millions d'euros et qui a été soutenu avec beaucoup d'amitié, semble-t-il, par la Société générale. Tous les élus sont dans cette ...
Lorsqu'un particulier vous octroie un prêt de 8 millions d'euros sur votre bonne mine, vous ne vous interrogez donc pas sur les sources de sa fortune ?
...ecueil et l'utilisation des données personnelles. Quand j'ai rencontré M. Bannon, l'affaire Cambridge Analytica n'était pas aussi prégnante qu'elle l'est devenue par la suite. Je n'ai pas vu M. Bannon depuis plusieurs années et j'ignore les suites judiciaires données à cette affaire, qui au demeurant ne me regardent pas. Ce n'est pas parce que je rencontre quelqu'un que je peux être suspectée de participer à tout ce qu'il entreprend. Dans notre État de droit, chacun est responsable de son fait personnel. Le simple fait de rencontrer quelqu'un ne rend pas coupable ni même complice de toute action qu'il a entreprise, qu'elle soit illégale ou non.
Les députés européens du RN qui se sont rendus en Crimée en 2014 ont-ils sollicité votre accord ? On a peine à croire que six députés européens effectuant un déplacement aussi sensible ne demandent pas votre approbation, alors que vous dirigiez le parti et que vous étiez la cheffe de file des parlementaires du RN au Parlement européen. Quand bien même vous leur auriez laissé une parfaite liberté, l'un d'entre eux – M. Chauprade – avait un rôle un peu particulier, puisqu'il était votre conseiller spécial chargé des relations internationales et, à ce titre, salarié du parti. Confirmez-vous que vous n'avez donné aucun feu vert, pas même à M. Chaupr...
...uvenir. Cela ne m'a pas marquée. M. Chauprade n'était pas salarié mais député européen et conseiller politique. Par ailleurs, je ne suis pas la présidente autoritaire que certains se plaisent à imaginer. Il n'est pas choquant, à mes yeux, que des députés européens puissent aller où ils le veulent et en tirent les conclusions qu'ils souhaitent. M. Chauprade ne m'a pas davantage informée quand il a participé à la libération de pilotes dans l'affaire « Air Cocaïne ».
Monsieur Sitzenstuhl, vous vous êtes cru autorisé à dire que je m'étais rendue en Crimée, ce qui est complètement faux. J'ai quarante-cinq ans et, au cours de ma vie, je n'ai passé que quatre jours en Russie, ce qui ne permet pas, me semble-t-il, d'affirmer que j'ai une proximité particulière avec ce pays. Pendant les trois années de mon mandat européen, j'ai effectué deux missions d'observation électorale : l'une en Russie, pendant quatre jours, et l'autre au Liban, durant cinq jours. Ces deux missions ont été déclarées au Parlement européen. Comme je l'ai indiqué sur les réseaux sociaux, j'ai librement circulé en Russie. Vous êtes très mal renseigné parce que des députés appa...
... Banque centrale russe. Cette société aéronautique a été sanctionnée en 2020 par les États-Unis pour avoir exporté des armes, notamment vers la Syrie. On ne peut s'empêcher de se demander pourquoi une société de construction aéronautique, qui produit notamment des pièces détachées d'avions et des armes et entend se diversifier dans la production d'hélicoptères, rachète des prêts souscrits par des partis politiques français. J'ai appris au cours de ma carrière de conseil aux gouvernements pour le sauvetage de banques que ce n'est pas l'aspect financier qui motive le rachat d'un prêt par une société. Les fonds spéculatifs classiques rachètent des prêts d'emprunteurs qu'ils savent être en difficulté pour profiter de leur faiblesse et mettre la main sur les garanties, par exemple une participation...
...ice que la renégociation s'est faite. Je n'ai pas eu le moindre pouvoir de décider qui reprenait le prêt : j'étais passive. Je n'ai donné aucune garantie : le prêt a été renégocié et le Rassemblement national se contente de le rembourser selon l'échéancier qui a été édicté. Je n'ai absolument aucune autre relation avec cette société. Si j'avais été Présidente de la République et qu'un des grands partis politiques s'était retrouvé contraint par le droit à rembourser à une société privée à visée militaire, j'aurais fait en sorte qu'une banque française sur laquelle l'État a un pouvoir reprenne ce prêt, libérant ainsi le parti politique de cette obligation que vous semblez me reprocher. Je n'ai pas légalement d'autre possibilité que de rembourser mon nouveau créancier.
Je ne pense pas qu'il relève des prérogatives d'un Président de la République de gérer le prêt d'une entité privée. Certes, vous n'avez pas eu le choix de l'identité de celui qui détient ce prêt et qui, par conséquent, tient dans sa main l'avenir de votre mouvement. Connaissez-vous les raisons pour lesquelles cette société, qui n'a rien à voir avec les partis politiques ni avec la France, a décidé de vous financer ?
...ors d'une conférence d'extrémistes européens contre l'immigration le 8 décembre 2018 à Bruxelles. Ce personnage polémique, ancien conseiller de Donald Trump à la Maison-Blanche et proche des suprémacistes américains, a multiplié les sorties anti-européennes, affirmant vouloir « planter un pieu dans le cœur de l'Europe ». Dans un documentaire, on voit Jérôme Rivière proposer à M. Bannon de participer à des réunions secrètes se tenant tous les mardis entre le Rassemblement national et de hauts fonctionnaires français. Le Rassemblement national semble donc avoir tenté, avec le soutien et les conseils de M. Bannon, de participer à une multinationale des nationalismes avec des adversaires autoproclamés de l'Europe et de la France. Cela vous paraît-il acceptable ?
J'aimerais revenir sur les élections russes de 2021. Mme Laporte est partie, mais je me fonde sur des sources publiques, qui sont parues dans la presse. Dans un article du journal Le Monde du 6 mai 2021, intitulé « L'étonnant charter des “ observateurs ” français d'extrême droite pour le référendum de Poutine », on lit cette citation : « Une leçon de démocratie ! », suivie de ce commentaire : « Lors de la conférence de presse qu'elle donne...
...t d'ailleurs pas pour rien. L'hypocrisie est de mise et l'indignation, comme l'exigence démocratique, à géométrie variable. Nos excellentes relations avec l'Arabie saoudite, par exemple, s'embarrassent assez bien des assassinats et des démembrements de journalistes dans les ambassades de pays étrangers... La France a une diplomatie, mais la candidate à la présidentielle que je suis, la cheffe de parti politique que je suis, peut avoir une vision différente de celle exprimée par la diplomatie française. Vous et moi, nous ne sommes pas exactement dans la même situation, cher collègue. Vous êtes le député d'une majorité, avec un président qui fait des choix, et vous êtes obligé de vous y tenir. Moi, je suis une opposante politique. Je peux donc avoir sur l'intégralité des sujets une vision radica...