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... destinée à nous permettre de mieux appréhender la perception, par le monde arabo-musulman, du conflit actuel au Proche-Orient. Nous sommes entrés, ces derniers jours, dans le mois du ramadan et certains observateurs font valoir, non sans inquiétude, que les opérations dans la bande de Gaza pourraient avoir, de ce fait, une résonance particulière sur les opinions des pays sensibles à la question palestinienne. Nous ne pouvions donc nous désintéresser de cette dimension importante, notamment au regard des risques de débordement, tels que nous les observons notamment en mer Rouge mais aussi au Sud-Liban, et des enjeux géopolitiques sous-jacents. Avant de brièvement brosser le contexte et les attendus de nos échanges, je tiens à souhaiter la bienvenue aux intervenants qui ont bien voulu nous faire bén...
Je vous remercie pour vos interventions passionnantes. Vous êtes revenus sur la retenue des dirigeants arabes ou le paradoxe du Hamas, qui était défavorable à la solution à deux États mais a finalement replacé sur le devant de la scène les préoccupations de l'Autorité palestinienne et de OLP. De son côté, Israël combine une hyper-présence militaire et une totale inexistence de projet politique. De leur côté, les puissances arabes sont partagées entre des dirigeants, qui veulent maintenir une relation de coopération avec Israël, et des opinions publiques, qui sont de plus en plus réservées, de plus en plus hostiles à Israël. En Israël, le déblocage passe évidemment par une...
... ce sens, une pensée toute particulière à ces civils qui sont victimes du conflit. Nous devons poursuivre notre mobilisation dans la région pour leur venir en aide. L'instabilité dans les pays du Proche-Orient conduit également à des mouvements considérables de populations contraintes de fuir les conflits ou enfermées sans possibilité de fuite ou de mise à l'abri. À Rafah, près de 1,3 million de Palestiniens sont entassés à la suite des bombardements incessants. Après avoir progressivement migré jusqu'à la frontière égyptienne, ces populations disent ne plus savoir où aller. De l'autre côté de la frontière, en Égypte, la pression de devoir gérer seule un nouveau flux migratoire conséquent se fait également sentir. De fait, le pays constitue déjà une terre d'asile pour de nombreuses personnes. Actue...
...aire lever le monde arabe et permettre un déblocage de la situation, quand Netanyahou veut officiellement éradiquer le Hamas. Mais en réalité, ni les uns, ni les autres ne parviendront à atteindre leurs buts de guerre. Quelles issues sont aujourd'hui possibles ? Les sociétés respectives sont très divisées, fracturées, sans parler de la santé mentale des populations concernées, israéliennes comme palestiniennes. Quels sont les potentiels « game changers » ? Il est souvent question de Mohammed Dahlan et de Marwan Barghouti mais la libération de l'un et le retour de l'autre permettraient-ils de faire évoluer la situation ? Un embargo sur les armes serait-il pertinent ? Quelle solution nous permettrait-elle de conserver un peu d'optimisme ?
...ntre les dirigeants et les populations des pays concernés, qui pourrait à terme créer des instabilités, si cette zone du globe ne parvient pas à être apaisée ? Ensuite, la seule manière aujourd'hui pour Israël de mettre fin à l'influence du Hamas ne consiste-t-elle pas à soit avancer vers une solution à deux États, soit établir une solution à un seul État mais avec une égalité de droits pour les Palestiniens et les Israéliens ? Finalement, la paix n'est-elle pas le seul moyen de faire disparaître le Hamas ? Vous avez fait remarquer que M. Netanyahou n'avait pas de vision pour l'après-guerre. Mais ne pensez-vous pas que ce conflit et cette instabilité lui permettent précisément de rester au pouvoir aujourd'hui ? Si la paix régnait, serait-il encore là ? Quelles sont les répercussions à moyen et lon...
...comment le Maroc ne peut-il pas être en accord avec Israël ? Le Maroc colonise le Sahara occidental et Israël colonise la Palestine. Cette solidarité entre colons n'est guère étonnante. Enfin, je souligne l'honnêteté intellectuelle de M. Malbrunot, lorsqu'il indique que le Hamas est une idée. En effet, il est impossible d'écraser une idée militairement. Au contraire, le crime en cours contre les Palestiniens va provoquer la propagation de cette idée partout dans le monde.
À la fin du XIXe siècle, les socialistes avaient inventé une doctrine intéressante, l'étapisme. Cela doit nous faire réfléchir : nous ne pourrons pas construire du jour au lendemain un État palestinien mais il est possible d'en jeter les bases. Je cède à présent la parole aux parlementaires qui veulent s'exprimer à titre individuel.
Je voudrais tout d'abord remercier les intervenants pour leur éclairage tout à fait passionnant mais aussi réagir sur la façon dont a été évoquée la position française, notamment par M. Abidi. Cette position était équilibrée dès le départ. Il ne m'a pas échappé qu'elle peut être mal comprise, jugée trop pro-palestinienne par certains et trop pro-israélienne par d'autres, mais je ne peux pas laisser dire que la France n'aurait pas immédiatement, dès la riposte d'Israël, rappelé qu'Israël avait le droit de se défendre mais dans le respect du droit humanitaire international. Je rappelle par ailleurs qu'au moment où la Commission européenne a évoqué l'idée de suspendre l'aide à l'UNRWA, nous avons immédiatement in...
...rise politique, économique, sociale profonde, à laquelle s'ajoutent une tension militaire aux frontières, des flux migratoires déstabilisateurs venant de Syrie et l'action de groupes armés, au premier rang desquels figure le Hezbollah. Comme l'a rappelé le ministre libanais des affaires sociales dans une tribune parue hier dans la presse, près de 2 millions de réfugiés syriens et près de 500 000 Palestiniens sont présents au Liban. Les réfugiés représentent 30 % de la population du pays et déséquilibrent gravement ses fondements. La question de leur retour est donc primordiale pour sortir le Liban de cette crise actuelle. Quelle est la position de la communauté internationale sur ce retour ? Quels sont les acteurs qui ne favoriseraient pas ce retour, sacrifiant ainsi le pays du Cèdre ? Les organisat...
Nous assistons à une dégradation de la situation humanitaire sans précédent à Gaza. L'avenir du Proche-Orient dépend en majorité du conflit israélo-palestinien qui se déroule aujourd'hui. L'escalade du conflit demeure préoccupante. Il faut reconnaître avant tout la responsabilité du Hamas dans cette ignoble attaque du 7 octobre 2023. Ces derniers temps, de nombreux dirigeants semblent ignorer le rôle des terroristes dans l'aggravation de la situation, voire dans le déclenchement de ce conflit. Le terrorisme islamiste est un fléau qu'il faut combattre. ...
...e si elle existe, à comprendre quelle est la vision finale que l'État israélien donne à ce conflit et comment il souhaite organiser structurellement ses relations avec son environnement. En tant qu'Européens, nous avons toujours promu la vision de deux États et nous avons plaidé en faveur d'une relation d'apaisement et de compréhension réciproque, dans laquelle les aspirations légitimes du peuple palestinien sont prises en compte pour assurer la sécurité et la sérénité durables d'Israël. Actuellement, nous sommes à l'opposé de cette situation et il nous est difficile de définir notre position. J'ai évoqué brièvement votre carrière diplomatique mais j'aurais également pu mentionner votre carrière littéraire. Depuis que vous avez quitté vos fonctions d'ambassadeur, votre fécondité éditoriale est extra...
La France a souvent joué un rôle de médiateur et de facilitateur dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens et elle a soutenu les efforts internationaux visant à parvenir à une solution négociée et pacifique. Notre pays a maintenu une position constante en faveur de la solution à deux États, considérée comme la voie la plus viable pour résoudre le conflit en reconnaissant les aspirations légitimes des deux parties. Dans une démarche constructive, elle a parfois lancé des initiatives diplomatiques indé...
...l pour éradiquer le mouvement terroriste du Hamas mais à continuer, malgré son caractère quasi-irréaliste du fait du traumatisme vécu par les Israéliens, à promouvoir une solution politique pour cette région qui est le berceau de tant de civilisations. L'objectif de cette solution, qui est celle de la France, correspond à deux États dans des frontières reconnues. Le peuple israélien et le peuple palestinien méritent considération et respect. En tant que défenseur farouche de l'égalité en dignité et en droits de tous les peuples et toutes les nations, je pense que la reconnaissance de ces principes par les acteurs est un préalable nécessaire pour relancer les négociations vers cet objectif très ambitieux et incontournable de la paix dans cette région. Nonobstant les propos désespérants ou désespérés ...
...crire la situation en Cisjordanie, employant même l'expression de « nettoyage ethnique au détail ». Vous avez également souligné le blocage résultant de deux formes de fusion entre nationalisme et religion, représentés par le Hamas, d'un côté, et le gouvernement d'extrême droite d'Israël, de l'autre. Vous avez enfin exprimé votre scepticisme quant à la possibilité de revitaliser l'Autorité palestinienne. Je me permets de vous relancer car il faut des interlocuteurs pour la paix mais les principaux acteurs actuels n'y sont pas favorables. Par conséquent, que faudrait-il faire ? Vous avez toutefois fait part d'un relatif optimisme sur les risques d'extension du conflit mais pourriez-vous revenir sur la situation au Sud-Liban ? Sept-cents soldats français sont sur place et la situation y est trè...
...terme « apathie », que je trouve assez juste, pour décrire une partie de l'opinion israélienne. Vous avez également évoqué le statu quo, bien que je pense qu'il s'agissait d'un statu quo de grignotage. Je ne suis donc pas sûr que le terme soit tout à fait approprié dans ce contexte. Je résidais dans cette région entre 2010 et 2015, période où l'on a évoqué un printemps arabe palestinien qui semblait un peu passer sous les radars. A-t-il réellement existé ? Des forces ont-elles émergé et qu'en est-il resté ? Enfin, comment l'eau est-elle gérée en Cisjordanie aujourd'hui ?
La gravité des évènements en cours en Israël et dans les territoires palestiniens nous pousse à multiplier les auditions, nous permettant ainsi de percevoir de près le glissement de la parole présidentielle vers cette demande salutaire de cessez-le-feu. Bien que la voix de la France soit nécessaire, elle risque malheureusement d'être insuffisante pour espérer un apaisement à court terme. À votre avis, l'attaque du 7 octobre renforcera-t-elle l'approche excluante du premier mi...
...rance en faveur d'une solution à deux États est qu'elle est incompatible avec la politique de soutien à – comme vous l'avez qualifié – un « nettoyage ethnique au détail » actuellement mené en Palestine. La presse israélienne elle-même décrit cette politique comme n'étant pas destinée à mettre fin au terrorisme ou à libérer des otages mais plutôt à enterrer toute forme de création d'un État palestinien. Que pouvons-nous faire pour contrer ces actions ? Ne serait-il pas temps, par exemple, pour la France de reconnaître l'État de Palestine, comme l'Assemblée nationale et le Sénat l'ont suggéré en 2014 et 2016 ? Enfin, vous avez mentionné la nécessité de nouveaux interlocuteurs pour que le processus de paix ait une chance d'aboutir et je vous rejoins sur ce point. Cependant, la Palestine n'a pas ...
...ents, sans réaction internationale forte, ne pouvaient que conduire à des drames selon moi. Il est essentiel de ne pas sous-estimer la situation, alors qu'Israël s'inquiétait de sa sécurité. Ses dirigeants sont peut-être paranoïaques mais peut-être aussi ont-ils été naïfs. Au cours de la discussion tenue hier dans cette commission, je me suis demandé s'il existait un avenir possible pour un État palestinien, dont la crédibilité repose sur sa reconnaissance. Pour que des discussions aient lieu et que des négociations soient engagées, il est impératif qu'un État puisse parler à un État. Une possibilité s'offre à nous depuis des décennies car l'Assemblée nationale nous y avait invités.
...gédies, l'attaque terroriste abominable du Hamas et la terrible situation humanitaire à Gaza. De même, je n'aborderai pas la politique étrangère de notre pays qui donne le tournis. Je rappelle cependant que seul le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes devrait guider notre politique. La conciliation est toutefois difficile entre le droit d'existence et de défense d'Israël et le droit du peuple palestinien à disposer de son État. François Mitterrand, dont je ne suis pas suspect d'être un admirateur, avait cette phrase extraordinaire : « deux peuples pour la même terre et un Dieu de chaque côté ». La tragédie du 7 octobre a clairement anéanti l'idée qu'il était possible d'esquiver la question palestinienne, de contourner l'occupation des territoires. D'ailleurs, considérer la solution à deux...
L'évolution de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens dépend évidemment très largement du positionnement des États-Unis et du degré de soutien que le gouvernement apporte à Israël. Dans ce cadre, l'approche d'une élection présidentielle encore plus hors normes que la précédente et l'éventuel retour du président Trump, qui est favori dans les sondages, constitue l'une des principales clés d'un règlement politique du conflit. Je souhaite donc connaît...