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Parcoursup n'est pas seulement une plateforme d'orientation – et in fine de sélection – des candidats à une formation d'enseignement supérieur, en particulier de niveau bac + 3, c'est aussi une procédure dont les effets se font sentir tout au long des années de lycée. Dans son rapport au Parlement de 2022, le comité éthique et scientifique de Parcoursup (CESP) a mis en évidence des enjeux d'équité dans trois domaines : les demandes et les parcours ...
D'après un sondage de L'Étudiant, en janvier 2023, 49 % des lycéens étaient « perdus dans leur choix d'orientation » et 19 % ignoraient totalement quoi faire après le bac, quelle que soit leur filière. S'agissant des filières professionnelles et technologiques, plusieurs réformes visant à les revaloriser ont été mises en œuvre au cours des dernières années. Je pense notamment à la réforme des IUT mise en œuvre à la rentrée scolaire 2021. Le BUT propose une formation en trois ans beaucoup plus professionnalisa...
Les problèmes inhérents à Parcoursup sont désormais bien connus : tri des élèves, manque de places, opacité de l'algorithme et des critères de sélection. Finalement, Parcoursup sert-il d'abord à l'orientation des élèves ou bien à effectuer une sélection parfois impitoyable ? Son fondement même nous semble inégalitaire, et il l'est d'autant plus que dès le départ, les postulants et postulantes ne disposent pas du même accès à l'information sur l'orientation. Parmi les 21 000 formations disponibles, comment choisir celles qui correspondront le mieux à ce que l'étudiant ou l'étudiante imagine pour son a...
L'enseignement scolaire n'est malheureusement pas capable de pallier de telles carences, du fait de ses insuffisances : trop peu de conseillers ou de conseillères d'orientation et de psychologues, et des programmes trop chargés qui empêchent les professeurs d'effectuer correctement les heures d'accompagnement à l'orientation. Ici aussi, nous faisons face, semble-t-il, à un système à deux vitesses : d'un côté, ceux qui détiennent l'information nécessaire pour choisir les « bonnes » filières sur Parcoursup, et qui poursuivront un cursus pleinement choisi ; et puis les au...
Alors que les ouvrières et ouvriers représentent 21 % de la population active, leurs enfants ne représentent que 12 % des étudiants. Ce chiffre tombe à 8 % des étudiants en master et à seulement 6 % des doctorants. Bien que cette sous-représentation soit le résultat de multiples facteurs, j'aimerais aborder le phénomène d'autocensure dès l'orientation que l'on observe chez les élèves issus de classes populaires. Notre système éducatif conditionne et plafonne leurs ambitions. Une étude révélatrice de l'Observatoire des inégalités montre ainsi que dès le collège, à notes égales au brevet, la probabilité d'accéder à une seconde générale et technologique est deux fois moins élevée pour les élèves issus des milieux populaires. Nous parlons bien d'...
Malgré plusieurs rapports institutionnels depuis sa création, la plateforme est toujours synonyme de sélection arbitraire pour beaucoup de lycéens. Mis sous pression, les jeunes font des choix par défaut, qui ne correspondent pas toujours à leur vocation. Le taux de réussite, encore inférieur à 50 % en première année de licence, témoigne d'un manque d'adéquation entre les dispositifs d'orientation et les attentes des élèves. Le milieu social a sans nul doute une incidence. Les candidats sont inégaux face à l'exercice, car il repose sur des règles pas toujours explicites et des normes auxquelles ils sont inégalement formés, ce qui entraîne une surreprésentation des bacheliers non boursiers de la filière générale. Quoi qu'on en dise, Parcoursup continue à opérer un tri, y compris social, e...
Je m'adresse à vous, madame la ministre, pour évoquer les difficultés des étudiants ultramarins, confrontés à Parcoursup alors qu'ils sont très loin de l'Hexagone. Ces étudiants n'ont pas accès aux journées portes ouvertes pour bénéficier des conseils éclairés des professeurs et des étudiants d'un établissement. Ils n'ont pas accès à la semaine de l'orientation, qui est quasi inexistante, et leurs professeurs n'ont reçu aucune formation sur Parcoursup. En résumé, ces étudiants se retrouvent souvent seuls face à la plateforme. Nos étudiants ultramarins sont particulièrement pénalisés par le manque d'information sur les critères de sélection des unités de formation et de recherche (UFR) situées en métropole, alors qu'ils n'ont souvent pas d'autre choix q...
...tions, tout en leur montrant les attendus, c'est-à-dire ce qu'attendent les formations d'enseignement supérieur de la part de leurs étudiants, afin qu'ils réussissent dans leurs études – c'était une grande nouveauté. Parcoursup a ouvert le champ des possibles pour nos lycéens, ce qui peut engendrer du stress et donner le vertige. C'est sans doute pour cela que nombre de députés ont insisté sur l'orientation dès le collège et le lycée, sans oublier une aide spécifique pendant l'année de terminale. Ainsi la sélection après examen du dossier scolaire et la transparence des informations fournies – les attendus, mais aussi les critères sur lesquels les lycéens sont sélectionnés – font-elles de cette plateforme un véritable levier en faveur de l'égalité des chances, tout en remettant l'humain, c'est-à-di...
... les futurs étudiants sur les 21 000 formations disponibles – contre 13 200 en 2018 –, et dont le fonctionnement, plus rapide, est devenu moins anxiogène, le délai de traitement ayant été ramené à 44 jours pour la phase d'admission, contre 108 jours cinq ans plus tôt. Pour autant, des points d'amélioration demeurent, notamment en matière d'accompagnement humain, en amont comme en aval des choix d'orientation. Si la situation s'est beaucoup améliorée d'année en année et continuera de le faire, les heures qu'un jeune consacre à s'informer sur l'étendue de ses possibilités doivent devenir toujours plus efficaces et opérantes, et les raisons du rejet d'une candidature doivent être mieux exposées. Pouvez-vous rappeler votre action pour que l'accompagnement humain soit systématisé et renforcé et qu'il l'e...
...le : les épreuves de spécialités se déroulent ainsi en mars, afin que leurs résultats soient pris en compte dans la plateforme. Dans ces conditions, l'enseignement de spécialité n'est plus que partiel et évalué à la hâte. Quant au baccalauréat, supposé être le premier diplôme universitaire, il n'est plus que l'ombre de lui-même, puisque sa note finale n'est pas prise en compte dans la procédure d'orientation. Parcoursup a vidé de son sens et privé de sa valeur académique et sociale un fleuron de notre enseignement scolaire. La plateforme n'a pas davantage contribué à réduire de façon significative l'échec en première année d'université. La direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) montre ainsi que seuls 29 % des étudiants inscrits en licence obtiennent leur diplôme en ...
...tés à cette phrase le jour de leur entrée en première année d'études supérieures : « Regardez votre voisin à votre droite, et maintenant, regardez votre voisin à votre gauche ; parmi vous trois, un seul terminera ses trois années de licence. Est-ce que ce sera vous ? » Avec son côté Hunger Games, cette réflexion révèle une triste réalité : nos étudiants sont mal orientés. Le problème de l'orientation scolaire n'est pas nouveau. Le remplacement d'APB par la plateforme Parcoursup devait, en théorie, faciliter le passage du lycée vers l'enseignement supérieur en apportant de la transparence et de l'efficacité aux processus d'affectation. La réalité est tout autre : une usine à gaz nommée APB a été remplacée par une autre usine à gaz nommée Parcoursup, système opaque où l'avenir des étudiants est...
... progressivement tout l'édifice ! Secondement, les échecs et les inégalités subis par les étudiants devraient être contrés par un travail redoublé d'information et d'aide à la décision quant au choix du parcours en études supérieures. Dans son rapport de 2020 sur le premier bilan de la loi ORE, la Cour des comptes indique en effet que cinquante-quatre heures annuelles censées être consacrées à l'orientation ne le sont pas réellement. En outre, certaines procédures de sélection détournent une partie des bacheliers de parcours qui leur correspondraient mieux, ce qui explique l'absence générale de motivation des jeunes et les nombreux changements de voie qu'eux et leur famille subissent, la plupart du temps, plutôt que de les choisir. Ne vous y trompez pas, la santé psychologique et financière des étud...
...e républicaine d'égalité des chances. La réforme du lycée professionnel, engagée dès le précédent quinquennat avec la transformation de la voie professionnelle, apparaît comme un chantier prioritaire, dont l'ambition, très tôt exprimée par le Président de la République et le Gouvernement, est de renforcer l'ascenseur social. Cela appelle un rapprochement avec les professions, une réflexion sur l'orientation plus en amont, ainsi qu'une réaffirmation de la place des enseignements généraux et des savoirs fondamentaux dans le programme. Il faudra en outre laisser davantage l'initiative aux établissements, afin qu'ils puissent mieux s'adapter aux spécificités de leur territoire. Vous avez enfin rappelé votre souhait d'engager avec Pap Ndiaye un changement structurel de l'organisation pédagogique et terri...
... l'évolution des lycées professionnels en lycées des métiers, en encourageant l'ouverture de centres d'apprentissage au sein même des établissements ; l'instauration d'un tronc commun de l'enseignement général aux secondes professionnelle, technologique et générale, afin qu'il n'y ait pas de disciplines au rabais ; et enfin la transformation du diplôme national du brevet en examen de passage et d'orientation en seconde, afin de rehausser le niveau d'exigence du collège et de garantir une orientation non subie, fondée tant sur l'effort et le travail scolaire que sur les projets de poursuites d'études qu'ils traduisent.
...0 professeurs et de 20 000 élèves. Vous soumettez le lycée professionnel aux besoins immédiats et locaux des entreprises et généralisez le « tout-apprentissage ». Votre projet renonce à la mission éducative du lycée professionnel – ce qu'exprime votre rattachement au ministère du Travail –, renonce au service public, dont vous déléguez au secteur privé tout ou partie des prérogatives en matière d'orientation, de contenu des apprentissages et de définition de la carte des formations, et renonce aussi au caractère national des diplômes, c'est-à-dire à la valeur des qualifications qui sont source de droits pour les futurs salariés. Vous gouvernez depuis le début de quinquennat à coups de 49.3 ou de décrets. Votre autoritarisme nous prive d'occasions d'apporter des réponses tant à la crise de recrutemen...
...nfiance dans le système ! Il faut donc revoir intégralement l'accompagnement offert à ces élèves, première condition de leur réussite. Que proposez-vous pour les accompagner, leur donner confiance, les pousser, les éclairer, leur donner une vision cohérente de leur parcours ? Poser cette simple question suppose deux autres réformes, peut-être encore plus prioritaires : celles du collège et de l'orientation. Nous gagnerions à procéder dans l'ordre… En l'occurrence, qu'attendez-vous de la réforme du collège ? J'étais il y a encore quelques mois enseignant en série générale et technologique, où j'ai rencontré des jeunes qui, arrivés en fin de parcours à 18 ans, ne savaient toujours pas ce qu'ils faisaient en terminale. Nous avons d'immenses progrès à faire en matière d'orientation, angle mort de nos p...
... par des abandons massifs que l'on oublie trop souvent. Le Gouvernement a opéré un premier recul en renonçant à l'augmentation de 50 % du temps de stage, preuve que nos arguments quant à la dangerosité d'une telle mesure ont fini par convaincre. Nous sommes disponibles pour réexaminer ce dossier avec vous et réfléchir ensemble au meilleur moyen d'améliorer la voie professionnelle, du processus d'orientation jusqu'à l'arrivée sur le marché du travail. Comment inciterons-nous les élèves à poursuivre leurs études dans le cadre du temps de formation complémentaire que vous proposez ? Comment préparerons-nous, avec les futurs techniciennes et techniciens, les métiers de demain ? Voilà un ensemble de beaux défis qui ne trouvent pas encore de traduction concrète dans votre réforme. Je rappelle enfin notre...
Dans le cadre de la réforme du lycée professionnel, la question de l'orientation est fondamentale : un trop grand nombre de jeunes intègrent des filières qui ne correspondent pas à leurs aspirations personnelles, d'où les niveaux très préoccupants des taux de décrochage et d'insertion. Ces enfants perdent confiance et se mettent à douter de leur accomplissement personnel à long terme. Il faut donc améliorer l'orientation, voire la réorientation en cours d'année scolaire, et f...
Enfin ! Enfin le lycée professionnel est au cœur du débat et je tiens, madame la ministre déléguée, à saluer votre engagement sur cette question. Il ne s'agit pas d'une voie par défaut, mais au contraire d'un passeport pour l'emploi et pour l'émancipation. Les conseillers d'orientation gagneraient d'ailleurs à cesser de se focaliser sur les diplômes, alors que les jeunes souhaitent parler des métiers. Toutes les entreprises clefs de ma circonscription – Stellantis à Poissy, Storengy à Beynes, et encore récemment les agriculteurs – m'ont alerté sur les difficultés à recruter et à attirer des jeunes motivés. Quelles sont vos propositions pour améliorer la visibilité du bac profe...
...olaires en lycée sont issus des lycées professionnels. Le groupe de travail en charge de ce sujet a fait plusieurs propositions : évolution des programmes, sécurisation des parcours, augmentation des aides scolaires, alimentaires et au logement. Mais le décrochage n'est pas forcément dû à des facteurs extérieurs. On sait que le problème commence bien en amont. Est-ce une spécificité française ? L'orientation dès le collège est-elle en cause ? Quelles sont les mesures envisagées sur ce dernier point ?