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Interventions sur "langue"

343 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

...èses dans un pays censé être égalitaire. Personne n'a hurlé lorsque les fonctionnaires du ministère de l'intérieur ont décidé de faire figurer les parenthèses dans les formulaires administratifs, il y a quarante ans déjà. Nous ne voulons pas être mises entre parenthèses, nous voulons que les bonnes abréviations soient utilisées, car le masculin n'est pas le générique. Enrichir et magnifier notre langue pour qu'elle tende vers l'égalité, telle devrait être notre aspiration collective. Nous nous réjouissons de voir se développer un mouvement qui cherche à se la réapproprier, à la penser, à en débattre, et observer la manière dont elle se déploie dans le réel nous rend fières et heureuses. La langue appartient à tous et à toutes ! Que puisse vivre notre langue enrichie et renouvelée dans toute sa ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

La rédaction de l'article unique de la proposition de loi flirte en effet avec le ridicule : il interdit l'« écriture dite inclusive » dans les devoirs des élèves et les documents d'usage scolaire ainsi que dans les actes administratifs alors que cette expression recouvre des pratiques aujourd'hui totalement intégrées par la langue française. Lors des débats en commission, mes collègues ont noté que la proposition de loi fait elle-même usage de ces pratiques à de nombreuses reprises. Vous participez à ce que vous dites exécrer, sans même vous en rendre compte, car vous êtes soumis au pouvoir particulièrement inclusif de notre langue.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Ces expressions d'une grande banalité seraient interdites par les sauveurs autoproclamés de la langue et de la culture françaises. Malgré les tentatives du rapporteur pour corriger le tir par des amendements portant sur des procédés syntaxiques, il est clair que le Rassemblement national est opposé à toute forme d'égalité de genre dans la langue. Il est sain d'avoir un débat sur la langue française, car nous en sommes les usagères et les usagers, mais vouloir en fixer les normes par la loi relèv...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Lenormand :

Notre langue s'est adaptée, comme elle a toujours su le faire, car elle est vivante. Cela n'a rien à voir avec l'idéologie woke. Au fil du temps, la langue française s'est enrichie, pour traduire au mieux l'égale valeur des femmes et des hommes. Sous la plume de nos plus grands auteurs et de nos plus grandes autrices, comme on les appelait au temps de Molière, nous trouvons la forme féminisée de certains nom...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Lenormand :

Nous préférons travailler sur l'enseignement de la langue française, le recrutement des enseignants, leur formation, leur rémunération, la prise en charge dans les établissements scolaires des enfants en situation de handicap, le harcèlement scolaire. Nous aurions gagné à réfléchir à ces aspects, plutôt qu'à l'écriture inclusive, dont l'interdiction n'est pas la priorité pour la défense de la langue française.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

En effet, une lecture attentive de l'exposé des motifs permet de se rendre compte que l'interdiction de l'écriture inclusive n'est qu'un leurre pour s'attaquer à la féminisation de la langue française, en interdisant la double flexion – plus de « mesdames, messieurs », « Françaises, Français », « Lyonnaises, Lyonnais ». Vous souhaitez interdire les termes épicènes, non genrés, tels que diplomate, parlementaire, artiste, athlète. Le Rassemblement national ne cherche pas tant à interdire l'usage de l'écriture inclusive qu'à revenir sur la visibilité des femmes dans notre langue.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

Le rapporteur prétend s'appuyer sur la grammaire pour défendre sa vision du monde. Ce n'est pas le lieu pour un débat linguistique ; sachez toutefois que tous les spécialistes de la langue ne souscrivent pas aux pseudo-vérités assénées par M. le rapporteur. La dimension sexiste de la langue existe bel et bien. La langue est le reflet d'une société et elle évolue avec elle, ne vous en déplaise.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

La dénonciation de la dimension sexiste de notre langue est aussi ancienne que le féminisme – on en trouve des exemples dès 1792. Si l'écriture inclusive au sens d'un mode d'expression qui permet d'assurer une égalité des représentations entre les hommes et les femmes dérange le RN, c'est parce qu'il rejette l'égalité entre femmes et hommes, le féminisme, la féminisation de notre langue.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

…au service d'une idéologie. Elle est le cheval de Troie d'une doctrine chimérique et mortifère, le wokisme. Sous couvert de progrès, cette doctrine vise à instaurer un autoritarisme linguistique et un révisionnisme culturel qui, à terme, complexifient et pervertissent notre langue et notre pensée.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

Déguisé en vertu, il impose un diktat de la pensée et détruit tout sur son passage. Chers collègues, nous sommes aujourd'hui à un carrefour. Acceptons-nous de voir la langue de Molière, vecteur de notre culture et de notre histoire, se transformer sous l'influence d'une idéologie destructrice ? Acceptons-nous de voir la beauté et la richesse de la langue française réduites à des formules stériles, dictées à coups de chapelets de points médians ? Acceptons-nous de courber l'échine face à une idéologie qui veut nous imposer une vision du monde unidimensionnelle, intolé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

Elle est un pied de nez à ceux qui voudraient complexifier l'apprentissage de nos enfants à l'école en tentant de modifier à marche forcée la langue française. Cette proposition de loi nous rappelle que notre langue est le reflet de notre histoire, de notre culture, de notre identité. Elle exprime notre refus de voir notre patrimoine linguistique et culturel dilué dans une quête effrénée de pseudo-modernité superficielle. Ainsi, vous l'aurez compris, je suis favorable à cette proposition de loi. Elle envoie un message fort à ceux qui, sous p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

...être partis plus tôt, mais qui ont surtout fui le combat là où il est violent ! J'ai encore en mémoire les déclarations du président de ce groupe. Je me permets de les répéter car les absents ont toujours tort. Il avait indiqué, en bombant le torse, que son groupe soutiendrait certaines des propositions de loi de la niche du Rassemblement national, frappées au coin du bon sens. La défense de la langue française est une préoccupation partagée…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

Elle évolue la langue française ! Elle a une histoire. Au XVIIe siècle, on pratiquait l'accord de proximité !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Cet amendement est essentiel car, un ministre l'a dit au banc cet après-midi, le principe d'une proposition de loi, c'est de rechercher systématiquement le consensus là où il se trouve. Or, sur la défense de la langue française, le consensus était parfaitement possible. Certains ont raillé le fait que les auditions m'aient conduit à modifier mon appréciation.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Si, comme je l'espère, nous débattons de vos amendements, vous continuerez à forcer le trait. Si Honoré Daumier était encore à la tribune des journalistes, il aurait pu faire un ouvrage complet ! Vous avez développé tous les arguments nous permettant de soutenir que l'écriture inclusive constitue un danger mortel pour la langue française.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Dans sa grande sagesse, l'Académie française avait vu le coup venir, mais elle ne veut surtout pas s'immiscer dans notre débat et jamais nous ne lui demanderons de s'arroger un pouvoir normatif. Elle est là pour apprécier les usages de la langue, en suivre les évolutions et dire, à l'instant T, ce qui peut se dire et ne pas se dire. En vous écoutant, collègues d'extrême gauche, il m'est venu à l'esprit qu'il serait totalement impossible de jouer au Scrabble avec vous ! Avec l'écriture inclusive, vous n'auriez de cesse de tricher.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Si notre langue française est compliquée, c'est qu'elle est comme un bel ouvrage : il est difficile d'y accéder mais, quand on l'atteint, on en retire beaucoup de satisfaction.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

J'ai la parole, vous l'aurez aussi durant votre niche ! Les langages sont par institutions arbitraires et convenances des peuples » disait Rabelais. Depuis 1539 et l'ordonnance de Villers-Cotterêts, l'État s'est attaché à consolider notre droit linguistique afin de protéger l'emploi de la langue française dans la vie économique, sociale et culturelle. Au ministère de la culture, cette mission est assurée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), conformément aux dispositions de la loi du 4 août 1994, dite loi Toubon.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

L'émergence de nouvelles formes d'écriture, dite inclusive, utilisant notamment le point médian ou le tiret pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d'un mot employé au masculin de manière générique, constitue un obstacle majeur à l'apprentissage et la transmission de la langue, en lecture comme en écriture – nous ne disons pas autre chose.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabienne Colboc :

Je suis désolée de reprendre les propos de ma collègue Anne Brugnera : cette proposition de loi est une tromperie. Elle souhaite en réalité s'attaquer à la féminisation de la langue française.