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Je le sais. Vous nous avez exposé des modes d'ingérence diversifiés et de plus en plus subtils – au point que la différence que vous avez faite entre influence et ingérence devient de plus en plus difficile à distinguer. Vous avez dit aussi que la DGSE et la DGSI jouent un rôle de radar pour alerter les autorités politiques. Dans le cas de Huawei, le recrutement d'anciens parlementaires, d'anciens ministres ou Premiers ministres dans les états-majors...
Monsieur le directeur général, vous avez évoqué l'ingérence russe en Afrique, sujet très important pour les intérêts de notre pays dans cette zone et pour la sécurité de l'ensemble de la région. Nous avons vu l'évolution des mentalités de certains citoyens d'Afrique noire : voilà encore quelques années, nous recevions dans ces pays un accueil très chaleureux et ressentions une véritable amitié, voire de l'amour envers la France ; les choses ont beaucoup c...
Vice-présidente de la commission des affaires étrangères, je préside également une commission bicamérale chargée du numérique, et je suis donc amenée à m'intéresser à la cybersécurité. Il me semble qu'il existe une porosité entre influence et ingérence. Vous avez cité l'exemple du « tamponnage » de Français par des Chinois sur LinkedIn.
Je vois très bien ce que vous voulez dire : on commence par demander des petites choses, puis toujours un peu plus. Existe-t-il un continuum entre l'influence et l'ingérence, ou bien peut-on clairement distinguer l'une et l'autre ? Par ailleurs, vous avez parlé de technique mais aussi de facteurs humains, de failles humaines – c'est un peu pareil en matière de cybersécurité. Les failles peuvent être de plusieurs ordres : certains ont besoin d'argent, de reconnaissance, d'amour, voire de plaisir. La technique du kompromat, dont on parlait beaucoup à l'époque d...
...ationale, nous ne faisons rien. Nous n'avons aucune culture de la cybersécurité : nous échangeons sur WhatsApp, y compris des informations très confidentielles. Vous n'avez pas beaucoup évoqué les États-Unis, mais je m'interroge sur la dangerosité de cette application, sachant que tous les cabinets ministériels travaillent sur WhatsApp : ils n'utilisent pas Tchap. Quels sont nos outils de contre-ingérence ? Nous subissons des cyberattaques, mais en menons-nous aussi, de notre côté ? Nous subissons des actions de désinformation, conduisons-nous des actions correctrices, diffusons-nous au moins des informations alternatives ? Si les positions de la France continuent de se dégrader en Afrique par exemple, ce n'est pas seulement en raison de l'attrition des moyens de la belle maison que vous avez serv...
Parmi les huit affaires qui recouvrent des faits d'ingérence, combien impliquent des personnalités ou des partis politiques ainsi que des agents publics ? L'audition du directeur de l'Agence française anticorruption a montré que la création du PNF, à la suite des recommandations de l'OCDE, et le renforcement des moyens accordés à la lutte contre la corruption qui s'est ensuivi auraient pu avoir pour conséquence d'affaiblir la poursuite d'infractions qui, ...
Je souhaite recentrer nos échanges sur l'objet de notre commission d'enquête. Le débat sur l'extraterritorialité est passionnant et a donné lieu à de nombreux travaux parlementaires. En dépit du faible volume d'affaires d'ingérences étrangères que le PNF traite, avez-vous noté une intensification ou un changement de nature des menaces d'ingérence qui pèsent sur le fonctionnement de notre démocratie et sur les acteurs de la sphère politique ?
Nous avons noté que les affaires d'ingérence étrangère étaient peu nombreuses par rapport au nombre total de dossiers que vous instruisez. Ces huit affaires qui impliquent des États étrangers ou des structures proches d'eux sont-elles liées à des personnalités politiques ou des partis politiques français ? Ou bien concernent-elles des cibles plus larges, en lien notamment avec le prosélytisme de certains mouvements religieux sur notre terri...
...ats à toutes les élections et du respect d'un certain nombre d'obligations comptables des partis politiques. Monsieur le président, vous avez un regard direct sur les financements de toute origine et, notamment, d'origine étrangère. Le champ de possibilité de ces financements d'origine étrangère a d'ailleurs été restreint lors des dernières années. Notre commission tente de savoir s'il existe des ingérences d'origine étrangère effectives, et donc toxiques, en lien avec la vie politique et ses acteurs en France. Nous souhaitons évaluer avec vous l'ampleur de ces financements, qui peuvent être légaux mais aussi illégaux. Nous aborderons également le financement ordinaire des partis politiques et le financement ponctuel des campagnes électorales et nous identifierons les capacités de votre administrat...
Estimez-vous que ce cas de figure est susceptible d'entraîner des conséquences en termes d'ingérences étrangères ?
Face au risque d'être exposé à une ingérence ou même une influence étrangère dans le cas de prêts consentis par une banque étrangère qui aurait une filiale valablement reconnue comme autorisée à exercer sur le territoire français, il appartiendrait donc au législateur d'aller plus loin et d'apporter une restriction plus grande pour préserver notre démocratie de tout risque. En effet, on ne peut exclure qu'une filiale d'une banque étrangère ...
Il est tout à fait possible qu'un établissement dont on aurait besoin pendant une campagne électorale se trouve appartenir à un propriétaire étranger ne faisant pas partie de l'Espace économique européen. La vie politique n'est pas uniquement jalonnée de campagnes électorales. Le contrôle de l'influence ou de l'ingérence éventuelle d'une entité étrangère sur un candidat putatif hors des campagnes électorales pose une véritable question. Les décisions que vous rendez sur les comptes de campagnes que vous contrôlez sont-elles publiques ? La motivation d'un rejet total ou partiel est-elle également publique ? Vous avez expliqué que vous effectuez un contrôle des emprunts auprès des personnes physiques et de leur r...
Au sujet de l'affaire Jeanne, la justice a déclaré en première instance qu'il n'y avait pas eu de surfacturation et il y a maintenant appel du procureur. En outre, le directeur de l'Agence anticorruption a évoqué des risques de corruption par ingérence étrangère non pas par les chefs de file habituels, mais, d'une manière plus pernicieuse, par les collectivités territoriales. Existe-t-il un risque d'ingérence étrangère de groupes, d'États ou de sectes qui pourraient corrompre des acteurs locaux, notamment via des micro-partis ?
...politique et juridique français était plutôt sain et bien organisé. En 2022, un sondage de l'IFOP montrait que nos concitoyens continuaient largement à s'informer sur les médias traditionnels et que, contrairement à ce que l'on entend parfois, ce ne sont pas les réseaux sociaux qui font les élections. Depuis 2017, avez-vous perçu des changements qui témoigneraient d'une plus grande efficacité des ingérences étrangères ?
Les sondages menés à l'échelle européenne sur l'image des chefs d'État montrent que l'opinion publique conserve un avis très négatif sur les dirigeants russes et chinois, ainsi que sur M. Trump à l'époque. À l'aune de ces sondages, il semblerait donc que les tentatives d'ingérence ne portent pas leurs fruits. Estimez-vous que l'éducation et le débat politique en démocratie nous protègent des ingérences ?
Je trouve intéressant que vous ajoutiez aux trois critères de M. Charillon la dimension idéologique que peut revêtir l'ingérence. Nous l'avons connue avec les « compagnons de route » du régime soviétique ou du régime maoïste. C'est aujourd'hui plus sophistiqué – ce qui n'exclut pas la brutalité – mais il y a toujours des « idiots utiles » dans notre pays. Au-delà de la Feuille de route de l'influence française et de la Revue stratégique de 2022, quelles sont vos préconisations en matière de protection contre ces actions d...
Vous nous avez expliqué que la frontière est parfois très ténue et subjective entre l'influence et la diplomatie, notamment la diplomatie culturelle. Je souhaiterais que nous nous penchions plus concrètement sur l'ingérence réelle, c'est-à-dire la volonté d'une puissance extérieure d'exercer une action d'influence directe sur les choix politiques ou la situation politique d'un pays tiers. Selon moi, l'objectif de telles stratégies ne vise pas à ce que Vladimir Poutine remporte un concours de popularité en France. En revanche, il vise à favoriser l'émergence d'une forme de cinquième colonne qui puisse agréger les « ...
Nous ouvrons les travaux de notre commission d'enquête en recevant M. Thomas Gomart, directeur de l'Institut français des relations internationales (IFRI). Nous avons en effet souhaité auditionner en premier lieu des experts et membres du corps académique afin de préciser les termes qui seront au cœur des débats de notre commission d'enquête. Je pense en particulier à la notion d'ingérence : vous nous expliquerez ce qu'elle recoupe et en quoi elle se distingue du concept d'influence. Notre rapporteure, Mme Constance Le Grip, et d'autres membres de notre commission d'enquête ont souvent décrit le concept d'ingérence comme un spectre, un continuum qui recouvre plusieurs sujets. Au-delà de cette question sémantique, vous nous présenterez votre analyse de la situation, vous nous...
Je vous remercie pour cet exposé passionnant et très complet. Vous avez dit en préambule que vous concentreriez votre réflexion sur la notion d'influence, considérant que l'ingérence relevait, si j'ai bien compris, de manœuvres secrètes. Or vous avez décrit par la suite diverses stratégies d'influence dans les domaines économique, militaire et diplomatique qui, au-delà de leur aspect officiel, visible, utilisent aussi des manœuvres secrètes. Vous avez parlé par exemple du réseau Khan, par lequel le Pakistan aurait aidé la Corée du Nord à se doter de l'arme nucléaire. De même ...
La distinction sémantique entre influence et ingérence est-elle vraiment si importante ? Est-elle même pertinente ? Ne pourrions-nous pas utiliser un mot pour l'autre ?