Allez-vous trier…
Madame la Première ministre, depuis plusieurs mois, les soignants de nos hôpitaux sont exsangues. Ils ont durement lutté contre la pandémie et souffrent de leurs conditions de travail. L'hôpital subit une hémorragie de démissions, qui aggrave ses difficultés. Ainsi, comme tous les hôpitaux de zone rurale, l'hôpital de Carhaix est menacé. Si des services ferment, les patients devront faire plus d'une heure de voiture pour trouver un hôpital. Le précédent gouvernement n'a fait qu'une seule promesse à l'hôpital de Carhaix : il s'est engagé à demander une enquête à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Depuis ce matin, la canicule est là et ...
Il vise à revaloriser l'allocation de rentrée scolaire au niveau de l'inflation. Dans le contexte actuel d'inflation galopante, la revalorisation du montant de cette allocation est très attendue par les familles. À l'heure où le pouvoir d'achat des ménages régresse sur plusieurs postes de dépenses essentiels, la revalorisation prévue de 4 % de cette prime nous paraît insuffisante. Par ailleurs, dans bon nombre de communes, le prix de la cantine devrait grimper de 5 à 10 % ; c'est un coup dur pour les budgets. Nous proposons que cette allocation soit accordée non plus à 6 ans mais dès 3 ans, soit dès que l'enfant est en âge d'être scolarisé. Nous proposons ...
Au fil des auditions, nous prenons conscience du caractère global de la crise et de notre vulnérabilité. La guerre en Ukraine marque un tournant dans la période de paix à laquelle nous étions accoutumés. Selon la DGA, nos installations militaires sont potentiellement scrutées par des forces étrangères, en particulier avec des drones qui connaissent une montée en puissance. Dans le Finistère, la base sous-marine de l'île Longue, qui abrite les quatre sous-marins lanceurs d'engins français, aurait fait l'objet de survols. Six navires militaires russes auraient transité par la mer du Nord et la Manche, en direction de l'océan Atlantique et de la mer d'Iroise, ...
Pour cette nouvelle année, je forme le vœu que le Gouvernement prenne véritablement la mesure du rôle essentiel des élus locaux, qui sont déstabilisés par la hausse du coût de l'énergie. Votre pilotage, monsieur le ministre délégué, désoriente le financement de l'action locale. L'inflation des coûts de l'énergie est un choc dans une crise déjà connue. Si certaines collectivités sont couvertes par le bouclier énergétique, d'autres ne peuvent prétendre qu'à une couverture partielle, au titre de l'amortisseur électricité et du filet de sécurité : le niveau et la persistance de l'inflation ébranlent les communes et l'incertitude attaque le ...
Secrétaires, aides à domicile, caissières, ouvrières agricoles doivent déjà composer avec 40 % de pensions de moins que les hommes. Les trois quarts des petites retraites, ce sont elles !
On comprend mieux dès lors toute votre contradiction. Le suffrage universel avait pourtant rendu son verdict, un message clair adressé au Président : pas de majorité absolue pour mener cette réforme à pas forcés.
Madame la Première ministre, considérant ces écueils majeurs pour la défense des femmes des catégories moyennes et populaires, quand votre gouvernement compte-t-il retirer cette réforme ?
Nous savons bien que vos mesures ne s'appliqueront qu'à une minorité de femmes. Partout, en France, elles sont mobilisées !
Madame la Première ministre, votre réforme est un concentré d'illusions perdues. Alors que votre projet de texte arrive à peine à la disposition des parlementaires, les Français ont déjà fait la démonstration de leur opposition. Votre ministre, Franck Riester, l'avoue lui-même : les femmes, davantage que les hommes, seront plus lourdement « pénalisées » par le report de l'âge légal.
Pour la génération quatre-vingt, l'effort des femmes sera deux fois plus important que l'effort fourni par les hommes. Au Smic, à temps partiel, carrières fractionnées, carrières hachées : vous parlez des femmes sans humanité.
Les femmes, premières victimes de la décote ! Vous attaquez leurs belles années après une vie de labeur. Votre revalorisation à 1 200 euros brut, exclusivement pour les carrières complètes, quelle tromperie et, surtout, quelle plus-value quand la plupart de ces femmes n'ont pas cotisé comme des hommes ! Pour masquer ces imperfections, vous avez trouvé une solution miracle : nous faire travailler plus longtemps. Or votre réforme ne fait que reproduire des inégalités existantes : on ne transforme pas, on aggrave !
Leurs pensions vont baisser de 25 % et pourtant, elles devront travailler plus longtemps, comme de nombreuses femmes bénéficiaires de la caisse de retraite des salariés du notariat. Comme moi, elles ne comprennent pas cette injustice alors que leur caisse est excédentaire. Que dois-je leur répondre, si ce n'est qu'un arbitrage budgétaire a rompu le pacte social sur lequel leur retraite reposait ? Vous ne nous diviserez pas !
Cet amendement vise à créer une taxe sur les superprofits des grandes entreprises afin de financer les cinq branches de la sécurité sociale. Sans idée de dénigrer, l'ambition de cet amendement est de faire contribuer ces profits, dans un contexte où 174 milliards d'euros de bénéfices ont été réalisés par les entreprises du CAC 40 en 2020-2021 – record absolu. La France est championne d'Europe des dividendes : les actionnaires français sont parmi les mieux rémunérés. Or le patron de l'ONU, Antonio Guterres, lanceur d'alerte en la matière, a invité les gouvernements à taxer davantage leurs grandes entreprises, particulièrement celles qui collectent, par ...
Les amendements AS733 et AS732 visent à créer une surcotisation sur les hauts salaires au bénéfice de l'assurance vieillesse. Lors de sa campagne, de manière inflexible, le Président de la République avait affirmé l'ambition de nous faire travailler plus longtemps pour préserver obstinément l'équilibre des comptes publics au détriment d'une certaine idée de notre protection sociale. Ce choix a coûté cher à bon nombre de ses lieutenants dans l'hémicycle, Mickaël Bouloux et moi pouvons en témoigner. La demande adressée aux Français de travailler plus longtemps s'inscrit dans un contexte particulier qui crée un gouffre entre les attentes du terrain et les ...
Je vous adresse à mon tour mes meilleurs vœux. La composante océanique de la dissuasion nucléaire est un pilier de notre autonomie et de notre liberté d'action. Amiral Fayard, vous avez évoqué l'esprit d'entreprendre et les trésors de compétences de nos sous-mariniers, techniciens et ouvriers au service des SNLE. C'est effectivement ce qui forge les valeurs du territoire que je représente – car je suis députée de l'île Longue. Pourtant, la complexité du maintien en condition opérationnelle de cette composante et sa pertinence dans la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire demeurent méconnues de nos concitoyens. Or, depuis la présidence Trump et plus ...
Quand on veut supprimer un acquis de progrès social pour des travailleuses et des travailleurs, on parle de « privilèges » ; quand on évoque les régimes spéciaux, on les qualifie d'« anomalies » à corriger par une bonne réforme.
Pourtant, le dispositif dont il est ici question est un système de solidarité professionnelle qui concerne des métiers dont l'exercice mérite une attention particulière : ils ont fait l'objet de conventions collectives légitimement négociées et signées pour compenser les nuisances qui leur sont inhérentes. Forcément, l'expression d'une telle solidarité professionnelle ne colle pas avec votre vision du travailleur solitaire et ubérisé. Plutôt qu'une anomalie, ces régimes spéciaux sont un idéal et un horizon ; ils renvoient à une certaine conception de la retraite et à un espoir salarial que le régime général, géré par les coûts et non par les ...
Bien sûr, des améliorations sont possibles et nous sommes prêts à en discuter. Mais vous choisissez la suppression et donc le nivellement des régimes par le bas, sans apporter de réponse concernant les carrières et la pénibilité, une fois effectué l'alignement sur le régime général. Au surplus, vos choix illustrent l'arbitraire de votre réforme : pourquoi sélectionner quelques régimes et pas tous, si ces droits des salariés vous semblent des privilèges insupportables ? On comprend aisément, en examinant cet article, qu'il ne s'agit pas de moderniser la retraite mais bien de dégager des économies, de faire du rendement. Derrière cette suppression ...
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Je partage pleinement les interrogations de M. Pradié, mais je vais m'appuyer sur ce que vous avez dit, monsieur Woerth, à savoir que cet index était nécessaire mais pas suffisant. Le Parlement ne peut en effet pas se satisfaire d'une vague intention quand tout réside dans le contenu du dispositif. Notre amendement vise donc à s'assurer que l'index présentera des caractéristiques qu'il nous apparaît fondamental de faire figurer dans la publication des entreprises assujetties. L'index pourra à cette condition constituer une ressource d'analyse pour les pouvoirs publics et pour les élus sur cette problématique que constitue l'emploi des seniors. L'amendement ...
Si l'index seniors suscite un vif espoir gouvernemental, c'est un fait que la situation de l'emploi des seniors est caractérisée par l'hostilité du monde du travail, ce qui se marque notamment dans l'offre de formation professionnelle proposée aux travailleurs. La formation est un point clé car elle permet des évolutions de carrière et surtout une montée en compétences. En identifiant clairement cet élément dans l'index, nous enrichissons son contenu, mais nous signalons aussi aux employeurs que c'est un axe de travail prioritaire essentiel à la survie d'un tel index. Les solutions proposées consistent à susciter l'information ainsi que l'offre de formation et ...
« Je n'ai pas de comptes à rendre. » Madame la Première ministre, ces mots de votre ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion résument votre vision du Parlement durant notre examen du projet de réforme des retraites.
Le Parlement, passage obligé, mais méprisé ; passage obligé, mais accéléré ; passage bâclé.
Nous savons désormais que le vote des Français au second tour de l'élection présidentielle vous est indifférent. Pour condamner les Français à travailler deux ans de plus, il fallait agir vite : deux jours et demi d'examen en commission, deux semaines en séance, 40 % de temps d'examen en moins que lors de l'examen de la réforme des retraites de 2020. Votre véhicule législatif joue avec les limites de la Constitution ; l'avis du Conseil d'État est gardé confidentiel ; la recevabilité des amendements est restreinte à l'extrême.
Surtout, le calendrier vous permet de faire passer le texte sans vote à l'Assemblée – sans vote final, donc sans approbation des Français.
Pour nous, la retraite à 64 ans, c'est toujours non.
Vous souhaitez aller vite, pour contourner le mouvement social et le Parlement. Ce soir, vous faites un coup de force en interrompant les débats, alors que le texte n'a pas été examiné ; c'est un déni de démocratie.
Face à la rue, calme, unie et digne, vous restez aveugle ; c'est un déni de réalité. Vous ne souhaitez pas débattre, dont acte. Vous avez fait preuve de désinvolture ensuite, alors que le Parlement souhaite travailler. Lorsque les parlementaires cherchent à améliorer votre projet et font des propositions, vous appelez cela de l'obstruction.
Quand les parlementaires posent des questions, vous perdez parfois pied. Ne vous en déplaise, le parlementaire n'est pas un fonctionnaire et le Parlement n'est pas une réunion interministérielle.
Si vous ne savez toujours pas expliquer qui bénéficiera de cette réforme et quels en seront les effets, nous ne pouvons pas considérer qu'il y a eu un débat éclairé.
À la vérité, vous refusez le débat et vous avez tenté de manière éhontée de dissimuler les conséquences réelles de votre réforme. Nous avons composé avec un calendrier muselé ; vous avez refusé d'ouvrir des séances le week-end, de prolonger nos travaux, alors que c'était possible.
En début de semaine, vous perdez le cap et vous vous retrouvez en minorité sur l'article 2. Votre projet est-il devenu celui de la minorité présidentielle ?
En somme, vous n'aimez pas débattre avec l'Assemblée nationale.
Je vous le rappelle pourtant, car cela semble utile : vous êtes responsable et comptable devant la représentation nationale.
Les Français sont opposés à votre réforme injuste et conservatrice. Alors que les superprofits continuent de pleuvoir, vous choisissez de taxer la vie de millions de Français. Cette réforme, c'est l'injustice de l'impôt sur la vie pour la majorité d'entre eux.
Notre opposition n'est pas le fruit d'une idéologie aveugle : nous l'avons démontré durant le débat. Votre politique finance à fonds perdus et sans contreparties les plus riches, leurs privilèges, pendant qu'elle impose la sobriété, l'austérité permanente aux autres.
Ce n'est pas une politique d'avenir pour nos enfants et nos aînés, alors que l'accroissement des inégalités requiert un changement de cap radical. Vous prétendez représenter le bon sens économique, alors que nous serions de dangereux idéalistes.
Pourtant, vos choix économiques sont injustes et nous avons bien compris qui vous préférez toujours défendre. Notre système de retraite n'est pas menacé à long terme, il ne risque pas le grand dérapage financier annoncé. D'autres choix sont donc possibles. Nous avons fait des propositions :…
Mesdames, messieurs les membres du Gouvernement, vous êtes désormais le camp du blocage. Nous sommes loin du progressisme éclairé promis en 2017. La vérité est là, le seul impôt que vous concevez, c'est celui sur les catégories moyennes et populaires.
Vous préférez éreinter, désespérer les travailleuses et les travailleurs qui exercent les métiers les plus difficiles, plutôt que de faire payer ces sommes à leurs employeurs, dont vous avez choisi de faire baisser les prélèvements de 18 milliards d'euros par an en deux ans. Voilà la cruelle vérité de cette réforme ! En plus d'être profondément injuste et inutile, elle précarisera les travailleurs seniors.
Nombre de nos concitoyens seront piégés, mais les premières sacrifiées, les premières victimes, les premières de cordée et de corvée, sacrifiées au pilori des retraites, seront les femmes. Votre gouvernement fait le choix conservateur de ne pas faire contribuer les plus riches. Vous avez joué la montre pour contourner nos propositions. Et M. Guedj a, paraît-il, inquiété vos ministères par ses investigations.
Pourtant, dans ce temps législatif suspendu, votre injustice ne nous fera jamais perdre notre boussole.
Depuis longtemps, nous n'ignorons pas que l'extrême droite est ici votre meilleure alliée, votre opposition de confort.
Socialistes, au cœur de l'union de la gauche, le sens de notre engagement, notre devoir moral est de ne jamais rien céder à l'extrême droite. Absente de nos débats, elle ne propose rien.
Elle préfère jouer des coups médiatiques.
Nous la voyons déjà faire son œuvre sinistre. Alors que le Gouvernement divise, sa doctrine mortifère avance. Au centre de la Bretagne, dans ma circonscription, cette idéologie fait pression sur nos élus locaux, comme à Callac. Elle menace nos journalistes, refusant par la force, par les injures, l'accueil de réfugiés, la solidarité et l'entraide dans nos territoires ruraux.
Dans notre assemblée, l'extrême droite est opportuniste, mais nous ne tomberons pas dans ses pièges grossiers, ses manœuvres délétères et son discours frauduleux.
Sur les retraites, elle n'a rien à proposer. Alors que nous vivons une période de bouleversements multiples, nous devons plus que jamais défendre la justice sociale et résister, à chaque fois que l'extrême droite tente de consumer notre démocratie,…