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L'Union européenne et le Gouvernement réagissent avec une impulsivité infantile et inefficace, face à une crise qui nécessiterait au contraire de négocier la paix avec tous les acteurs, discrètement, loin du tumulte et des caméras chères à notre Président de la République.
Tout comme nous avons dit hier à nos amis ukrainiens ou moldaves que l'Union européenne n'était pas l'eldorado qu'ils espéraient, nous disons ce soir à nos amis suédois et finlandais : l'OTAN n'est pas le havre de paix que vous imaginez ! Le groupe Rassemblement national, attaché au droit inaliénable des nations à choisir leur destin, prend acte de la décision de la Suède et de la Finlande, ne s'y opposera pas ce soir et appellera à l'abstention. Nous considérons en effe...
... ont été le plus intenses. On nous demande aujourd'hui de ratifier un revirement complet de stratégie. De fait, la procédure d'adhésion a été engagée hâtivement, sous le coup de l'émotion et sans doute de la peur. Elle nourrit un mécanisme de polarisation extrême des relations internationales qui n'est dans l'intérêt ni de la France ni de la Suède et de la Finlande. Toutes deux sont membres de l'Union européenne ; or l'article 42 du traité de Lisbonne contient une clause de défense mutuelle : il leur garantit notre solidarité en cas d'agression.
Enfin, il est fallacieux de prétendre que l'apport militaire de la Suède et de la Finlande pourrait être décisif pour l'OTAN, alliance dont le poids est incommensurable avec celui de la Russie. Dans ces conditions, changer de statut et intégrer pleinement l'Alliance serait avant tout un choix politique, contribuant à superposer toujours davantage OTAN et Union européenne. Dans la mesure où la prépondérance états-unienne au sein de l'Alliance ne fait de doute pour personne, il nous semble qu'un tel processus est dangereux.
...e ne reviendrai pas sur ce qui a été dit concernant l'intérêt de cet élargissement. Je voudrais surtout souligner qu'il est riche d'enseignements, d'abord sur l'Europe de la défense : le fait que cette dernière ne soit pas une garantie de protection suffisante pour les États membres doit nous interpeller. Nous devons amplifier nos efforts et je regrette d'ailleurs que la présidence française de l'Union européenne ne soit pas allée plus loin sur ce sujet.
Personnellement touché par ce sujet et cette région qui va de la mer Baltique à la mer Noire, je voudrais rappeler ici des vérités sur ce conflit, comme je le fais depuis cinq ans. C'est un conflit entre deux systèmes de valeurs, comme je l'ai dit ici le 24 février au matin et répété depuis des années. D'un côté, nous avons la patiente construction d'une Union européenne, par la médiation permanente, rassemblés dans la diversité et parfois dans les divergences et les conflits. De l'autre, nous avons l'impérialisme que je qualifie de moscovite, pour respecter l'histoire : puisque l'on parle ou que l'on parlera russe ici, c'est moi le chef. Le président Bourlanges a évoqué Poutine, mais ce conflit de valeurs, de modèle ne date pas d'hier. Il remonte à A...
S'agissant des modèles et puisque nous parlons de militaires, j'aimerais prendre une autre notion, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé en commission des affaires étrangères, du vivant de Mme Marielle de Sarnez : les proxys. Dans l'Union européenne, quand nous nous battons, ce sont les enfants de la nation qui tombent – c'est le cas au Mali. Or nous voyons apparaître des armées qui se battent avec des proxys et la puissance financière. La vaillance qu'a évoquée le président Bourlanges et que nous devons retrouver pour gagner notre liberté passe par la constitution d'armées citoyennes. À cet égard, la Finlande, qui aspire à entrer...
...fense européenne. Lors du débat sur ce texte au palais du Luxembourg, mon collègue sénateur Jean-Marc Todeschini l'a justement formulé : « Si l'Alliance atlantique est la première et principale garantie de la sécurité et du maintien de la paix en Europe, si, lorsque le danger de la guerre se profile en Europe, le réflexe instinctif de protection est de se tourner vers l'OTAN, cela veut dire que l'Union n'a pas encore réussi à devenir ce que nous attendons d'elle. » Les faits démontrent que la défense européenne en est à ses balbutiements. L'armée européenne n'existe pas en dehors de quelques débats qui débouchent sur une poignée de tentatives administratives, un régiment franco-allemand et quelques essais infructueux sur le terrain. Je pense, par exemple, à la task force Takuba, que le Préside...
...baltique, de l'Europe dans son ensemble et plus largement de la zone euro-atlantique. Comme l'a souligné le président Bourlanges, dès la première page de son rapport, la crise ukrainienne a permis à l'OTAN de sortir de son coma profond et de se recentrer sur sa mission première : la défense militaire de l'espace euro-atlantique. Espérons que l'adhésion de deux membres supplémentaires, issus de l'Union européenne, permettra une meilleure articulation entre les deux organisations. Quoi qu'il en soit, elle constitue un message stratégique clair adressé à la Russie moscovite, selon l'expression justifiée de notre collègue Frédéric Petit. L'adhésion de la Suède et de la Finlande aidera peut-être à sortir des débats, au sein de l'OTAN, sur la concurrence entre le renforcement de l'autonomie stratég...
... ; plus de 7 millions de réfugiés ; des milliers de victimes civiles – 4 889 civils ukrainiens avaient été tués à la date du 5 juillet, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Et combien de civils torturés comme à Boutcha ? Combien de femmes et de filles violées comme à Brovary ? Combien de villes martyres comme Marioupol ? La guerre est en Europe. Dans ce contexte, l'Union européenne a été solidaire et n'a pas failli. On peut toutefois regretter que du traité instaurant la CECA – Communauté européenne du charbon et de l'acier – en 1951 au traité de Lisbonne de 2007, les principaux accords européens aient consacré une union économique, monétaire et commerciale, laissant de côté l'union politique. Nous, écologistes, défendons depuis toujours une Europe de la défense,...
...lations entre le peuple russe et les peuples d'Europe, afin de créer un espace de paix sur ce grand continent. Cela n'a pas été : la situation s'est dégradée, au point que nous en sommes désormais venus à la guerre. Nous persistons néanmoins à penser que l'OTAN n'est pas la réponse. Nous respectons la souveraineté des peuples finlandais et suédois. Cela étant, en pleine présidence française de l'Union européenne, d'autres solutions existaient : nous aurions pu affirmer, comme le Danemark a choisi de le faire en rejoignant la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), que la solidarité – y compris militaire – à l'échelle européenne constitue une réponse au besoin de protection des États. Cette option n'a pas été retenue. Nous le regrettons, mais nous maintenons que la réponse ne réside...
...é par les exactions russes. Ainsi, Finlande et Suède sortiront de la zone grise et se placeront sous la protection d'une sécurité collective. Certes, la Turquie a exercé une forme de marchandage et nous devrons veiller à ce que les Kurdes ne soient pas les victimes collatérales de l'accord tripartite entre Ankara, Helsinki et Stockholm. Certains, dans cet hémicycle, brocardent les sanctions de l'Union européenne qui seraient inopérantes et même contre-productives.
D'autres prétendent que l'Union européenne serait inutile. D'autres encore invoquent, par réflexe me semble-t-il, la méfiance vis-à-vis des États-Unis.
Cela a été clairement exposé, l'Union européenne et l'OTAN sont complémentaires : à l'Union européenne, les réponses politiques, économiques et énergétiques ; à l'OTAN, la réponse militaire. L'adhésion de ces pays nordiques va renforcer la place des pays européens au sein de l'OTAN et conforter la profondeur stratégique sur le flanc nordique, scandinave et donc balte. Parce que c'est l'intérêt des deux pays concernés et parce que c'...
Rappelons que la Finlande et la Suède sont membres de l'Union européenne. En vertu des traités européens, les vingt-sept membres ont un devoir d'aide et d'assistance mutuelles qui assure déjà une protection à ces deux pays.
...ait donc plus importante que les principes les plus fondamentaux qui constituent, supposément, l'ADN des démocraties européennes. Nous privilégierons toujours les modalités les plus utiles pour la paix et pour notre indépendance, plutôt que la mise en place de rapports de force qui ne garantissent pas notre sécurité collective. C'est la raison pour laquelle le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale votera contre ce texte.
...ière moscovite, en décidant qu'il vaut mieux que tous parlent russe et que le chef soit russe ? Ne faut-il pas plutôt régler les conflits patiemment, comme nous essayons de le faire depuis la sortie de la seconde guerre mondiale et comme les Polonais et les Lituaniens avaient commencé de le faire plusieurs siècles avant nous, en instaurant la République des deux nations ? Nous pourrions appeler l'Union européenne la République des vingt-sept nations ; nous en serions grandis. Comprenons bien que les événements en Ukraine posent le problème du règlement des différends entre nations en Europe, qui n'a jamais été résolu. Comme vous le savez, ma circonscription inclut les Balkans. Il m'est arrivé de déclarer en réunion publique qu'ils sont l'avenir de l'Europe. Surpris, certains ont pensé qu'étant...
...Ukraine. Je veux d'abord saluer la qualité de nos échanges, qui grandissent notre assemblée. Face à la menace russe, la Suède et la Finlande demandent à adhérer à l'OTAN pour protéger leur intégrité territoriale. Cette demande est éminemment respectable. Notre vote témoignera d'abord de notre solidarité avec ces peuples libres, souverains. Oui, nous nous tenons aux côtés de ces pays membres de l'Union européenne. Néanmoins, notre vote ne doit pas occulter l'attitude de la Turquie. Nous rejetons ses pressions, son chantage pour que nous abandonnions nos alliés kurdes et nos exigences à l'égard de l'État de droit. Enfin, notre vote témoignera qu'à nos yeux, le sens de l'histoire est de bâtir une défense européenne, après avoir atteint l'autonomie stratégique. Nous, députés socialistes, voteron...