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..., je rappelle que tous les groupes disposent d'un droit de tirage leur permettant de proposer la création d'une commission d'enquête. Rien ne vous empêche donc de formuler une telle demande pour la Nouvelle-Calédonie – qui, encore une fois, est régie par un titre spécifique de la Constitution –, afin que nous menions le travail le plus productif et efficace possible, sans oublier aucun territoire ultramarin.
Le chanteur Thierry Gauliris, du groupe Baster, disait, dans le morceau Mon Liberté : « Quan moin l'été ptit, Moin l'été misére. Zordi, moin lé chomére » – « Quand j'étais petit, Je vivais dans la misère. Aujourd'hui, je suis chômeur. » Cet état de fait, chanté en 1993, reste largement d'actualité aujourd'hui à La Réunion. Il est très facile de demander aux Ultramarins d'aimer la République, alors même que celle-ci ne nous rend que très rarement l'amour que nous lui portons. J'appelle votre attention sur l'absence révélatrice de membres du Gouvernement : même s'il est vrai que leur présence au banc n'est pas obligatoire, ce choix dénote un désintérêt choquant.
Nos concitoyens ultramarins peinent à accepter les paroles moralisatrices d'un gouvernement qui, lorsque nous demandons le droit à la différence, nous reprend en proclamant haut et fort le principe d'égalité avec l'Hexagone ; mais qui, en même temps, lorsque nous demandons à bénéficier d'une égalité de revenus, de prix et de traitement, justifie la différence que nous subissons par notre éloignement. Je rappelle que, hors ...
Instaurer le repas à 1 euro pour tous les étudiants permettrait de réparer les injustices du système boursier. Je pense aux étudiants ultramarins, très souvent exclus des bourses nationales à cause des sur-rémunérations dont bénéficient leurs parents. Je rappelle qu'en outre-mer, celles-ci visent à compenser le coût exorbitant de la vie. À Mayotte, le panier alimentaire coûte ainsi 64 % plus cher que dans l'Hexagone, mais ce facteur n'entre pas dans le calcul des bourses, qui discrimine les étudiants ultramarins, alors même que leurs fami...
Chaque famille ultramarine fait un sacrifice financier quand elle permet à l'un des siens d'étudier. Nous avons connu des drames, avec le suicide de certains jeunes Mahorais, désespérés par le retard de paiement des bourses, tragiquement isolés, incapables d'avouer qu'ils avaient faim, ignorants que certaines aides étaient disponibles, perdus face aux démarches administratives.
La pression psychologique est insupportable pour certains étudiants, car les jeunes ultramarins souffrent d'une double peine : dans l'Hexagone, ils subissent la précarité mais aussi l'éloignement pendant des périodes interminables. Alors que le Gouvernement a eu le bon sens, en 2020, d'instaurer un tarif pour les résidents corses permettant à certains jeunes de rentrer chez eux à prix réduit, rien n'a été fait pour les jeunes ultramarins, alors que les tarifs des billets d'avion ont explos...
...tant de réduire les coûts et l'empreinte écologique des importations. Cela étant, au vu de l'urgence – car il y a réellement urgence –, nous demandons le doublement des crédits de la LBU, pour une raison très simple : le coût des matériaux de construction utilisés à La Réunion est supérieur de 39 % à celui observé dans l'Hexagone. La situation est à peu près identique dans les autres territoires ultramarins. La hausse des crédits de la LBU prévue pour 2023 se limite quant à elle à 1,8 % en AE – autorisations d'engagement. Comment, dès lors, peut-on imaginer pouvoir répondre aux besoins des ménages ultramarins, dont 80 % peuvent prétendre à un logement social ? Prenons un seul chiffre : à La Réunion, département où j'ai été élu, 35 990 dossiers de demande sont toujours en attente. Question subsidi...
...leur permettant d'accéder à un logement à des prix convenables. Cet amendement s'inscrit dans la même logique que le précédent et je ne comprendrais pas que le Gouvernement rende un avis défavorable. Je le comprendrais encore moins si, derrière vos propos, se cachait en vérité la volonté de faire des économies au détriment de la dignité des personnes et au prix de la précarité de nos concitoyens ultramarins, qui sont déjà captifs à plusieurs titres et sont confrontés à des difficultés supérieures à celles de nos concitoyens de l'Hexagone.
...nts. Chacun le comprend bien. Par ailleurs, une forte demande de T2 s'exprime. Il faut y répondre pour permettre aux habitants de s'engager dans un véritable parcours résidentiel. Le logement est donc une question centrale, comme l'ont indiqué les différents orateurs au cours de leurs interventions liminaires. Il est impossible de construire un projet de vie sans logement. Ce que les populations ultramarines ne supportent plus, ce sont les injustices. La plus grande d'entre elles, c'est d'attendre trois ou quatre ans avant d'obtenir – éventuellement – un logement. Voilà pourquoi je propose d'abonder les crédits de l'action Logement à hauteur de 21 129 900 euros. J'appelle également de mes vœux l'adoption d'une loi de programmation pluriannuelle relative au logement.
Le ministère a pris une série de mesures en ce sens. Il a ainsi créé, en 2021, un fonds d'échanges artistiques et culturels pour les outre-mer (Feac), auquel s'est ajouté en 2022 un pacte pour faciliter l'émergence et la visibilité d'artistes ultramarins. Je propose de poursuivre les efforts qui ont permis à tant de compagnies réunionnaises de talent de participer au festival d'Avignon, avant de faire un état des lieux et de décider si des efforts supplémentaires sont nécessaires.
...tat est prévu, certes sous la condition de respecter les clauses d'un contrat de performance – je m'interroge toujours sur ce point j'aurais souhaité des précisions assez claires, au-delà de la seule question de la gouvernance. Plus globalement, j'appelle, devant la représentation nationale et le Gouvernement, à un plan plus général de soutien pour l'accès à l'eau dans l'ensemble des territoires ultramarins et dans chacune de leurs contrées.
Monsieur le ministre délégué, vous pouvez tout de même comprendre notre colère quand vous tenez un tel propos dans cet hémicycle, non seulement parce que les élus des différents territoires ultramarins ont déjà soulevé la question de l'eau maintes fois au cours de la législature précédente et au début de celle-ci ,
En effet, monsieur le ministre délégué, nous sommes élus et nous vous demandons un plan global sur l'eau dans les outre-mer. Le problème est réel en Guadeloupe, on l'a déjà maintes fois relevé, mais aussi de manière générale dans l'ensemble des outre-mer. La vétusté des canalisations entraîne des pertes énormes. Les ultramarins n'ont pas le même rapport à l'eau que vous. La sobriété, ils la pratiquent déjà, ils font attention à cause des pénuries. Mon département est peut-être le mieux loti en ce domaine, et pourtant, il y a des communes où l'eau potable n'est distribuée que quelques jours par mois parce que l'eau du robinet n'est pas potable. Un plan global est vraiment important. Et il enverrait un message très fort ...
...accès de tous à des services d'alimentation en eau et d'assainissement gérés de façon durable » –, on peut dire que les outre-mer se trouvent dans une situation proche de celle des pays dits en voie de développement. En Guadeloupe, il faudrait par exemple plus de 1 milliard d'euros pour régler la situation là où vous dépensez 10 millions. L'accès à l'eau est bien un problème d'argent. Quand les ultramarins ont accès à l'eau, ils paient le mètre cube nettement plus cher – son prix est fixé à 3,85 euros dans l'Hexagone et à 5 euros aux Antilles. En moyenne, l'eau représente 17 % du budget des ménages, et jusqu'à 20 voire 25 % pour les populations les plus précaires.
Je soutiens bien évidemment l'amendement de notre collègue Youssouffa car il va dans le bon sens. Je veux m'adresser à la représentation nationale, en particulier à nos collègues métropolitains, en saluant ceux qui nous ont rejoint : l'outre-mer se rebelle car il a à chaque fois le sentiment d'être rejeté. Ne laissez pas les ultramarins voter seuls ce budget ;
...les moyens et les personnes et a donné une date butoir pour achever la réhabilitation. Ce soir, on parle de l'eau, et voici la seule chose qu'on nous répond qu'on verra, que c'est compliqué, que l'argent est là mais qu'il n'est pas consommé, et ainsi de suite. L'État doit pouvoir mobiliser les voies et moyens, tant humains que financiers, pour régler le problème de l'eau dans tous les territoires ultramarins !
Cet amendement devrait faire l'unanimité. Il vise à créer des instituts régionaux d'administration (IRA) dans les collectivités ultramarines. C'est une demande ancienne, formulée à La Réunion depuis 2009 au moins. Or nous n'avons toujours rien vu. La priorité, c'est d'améliorer l'égalité d'accès à la fonction publique des citoyennes et des citoyens ultramarins, notamment dans le domaine des formations, plutôt que de privilégier systématiquement l'attractivité des territoires d'outre-mer par des dispositifs encourageant les dérouleme...
...on personnelle qui, à certains égards, engage tout de même mon groupe. Notre collègue Gaillard est un peu ficelle. Il a présenté en commission un amendement à 1 euro, et voici qu'il a brusquement gonflé le prélèvement proposé à 42 millions d'euros – chacun comprendra qu'il y a une très légère différence. La réponse apportée à l'époque était celle-ci : faire en sorte que l'ensemble des territoires ultramarins bénéficient des formations dispensées par les IRA est une question complexe mais importante, et qu'il faut régler. Il ne faut pas penser que les cadres de catégorie A ne peuvent être formés qu'à 6 000 kilomètres de distance. Je ne suis pas favorable à l'amendement n° 724 ; toutefois, à titre personnel, je voterai les deux suivants, n° 312 et 1646. L'important est d'ouvrir le débat et d'apporte...
Il n'y a actuellement aucun IRA dans les collectivités d'outre-mer. Pourtant, un tel dispositif inciterait l'administration centrale et déconcentrée à une meilleure prise en compte des réalités ultramarines. Nous souhaitons vivement que l'amendement soit adopté et nous regrettons que nos amis d'extrême gauche aient retiré leur signature de l'amendement, par pur sectarisme, parce qu'un député du Rassemblement national était rapporteur pour avis. Nous-mêmes, nous n'avons pas agi avec sectarisme et nous avons voté les bons amendements que vous avez présentés. C'est la différence entre vous et nous.
J'abonde dans le sens du rapporteur Gillet. L'État déplore souvent que l'on manque d'ingénierie au niveau local, mais on ne peut que trop rappeler que quand les ultramarins quittent leur territoire pour se former, ils sont très peu nombreux à rentrer. L'éloignement des centres de formation de qualité participe à l'évaporation des cerveaux de nos territoires. C'est pourquoi il est indispensable de former nos talents pour les utiliser chez nous. C'était le sens de l'amendement n° 724, que cet amendement ne fait que renforcer.