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. Des sources ouvertes et moins ouvertes font état de l'existence, en France et peut-être plus massivement dans d'autres pays européens, de réseaux russes relayant des éléments de langage et des positions du Kremlin, même si, depuis l'agression de l'Ukraine par la Fédération de Russie, certaines antiennes ont été mises en sourdine. S'il existe, en France et ailleurs, une stratégie de regroupement, de coordination et d'association de familles politiques orchestrée par tel ou tel cénacle proche du Kremlin ou tel ou tel oligarque proche de Vladimir Poutine, elle concerne davantage les formations et partis politiques de la droite extrême ou de l'extrême...
...ue l'on peut entendre scientifiquement. Vous faites un choix politique. Vous défendez l'anti-nucléaire. Mais ne dites pas que c'est un choix vertueux : l'Allemagne, à cause d'accords électoraux, a dû fermer des centrales nucléaires, a rouvert des centrales au charbon et a créé le gazoduc Nord-Stream pour pouvoir importer du gaz russe sans le faire transiter par voie terrestre, mettant en danger l'Ukraine au niveau de ses liquidités. Vouloir engager la France et l'ensemble des pays européens dans cette voie en faisant de l'Allemagne un modèle de vertu est quelque chose qui au regard du contexte international et des émissions de CO2 est risible.
. Les hauts fonctionnaires sont soumis à une commission de déontologie. Elle est certes imparfaite mais la réflexion est en cours, dans cette maison et dans d'autres, afin de parfaire les critères déontologiques pour ceux qui, parmi eux, souhaitent commencer une nouvelle carrière. L'agression russe de l'Ukraine a mis à mal la possibilité, pour le Kremlin, de trouver des relais de propagation de ses messages en direction du personnel politique, même s'ils sont loin d'avoir disparu, comme nous l'avons vu sur des plateaux de télévision ou des blogs. Vous avez fondé et vous continuez à animer et à diriger le site Desk Russie, que j'engage toute personne qui s'intéresse à l'actualité en Russie et aux ...
...ogent sur la situation européenne ou non de la Russie et sur celle d'autres pays aux frontières de l'Europe et de l'Asie. La formule que vous avez citée dépasse la personne d'Alexandre Douguine. C'est lui faire bien grand honneur... Quand j'étais étudiant à Sciences Po, qui n'est pas une officine russe, on nous enseignait des concepts qui, aujourd'hui, n'ont plus cours sur la culture à l'est de l'Ukraine ou sur les peuples russophones qui seraient étrangers à la Russie. La vision du monde de M. de Villepin n'a quant à elle jamais varié, me semble-t-il. Il est donc difficile de distinguer ce qui relèverait d'une propagande douce, d'une sorte de taqîya, pour reprendre un mot que l'on a appris à connaître, et ce qui relève de la liberté d'opinion, de courants politiques anciens, à gauche ou à...
Cet amendement vise à supprimer la mention d'une constitution d'une filière européenne du nucléaire civil à laquelle le groupe Écologiste est opposé. En effet, le déploiement d'une telle énergie ne permet pas de répondre à l'enjeu de l'urgence climatique. En cas de déstabilisation politique – comme en Ukraine – le danger est renforcé et l'Union européenne se trouverait à nouveau exposée.
...struction de la nation ukrainienne. » Ces mots ne sont pas les miens : je les emprunte à Raphael Lemkin, juriste à l'origine du concept de génocide, qui les a prononcés lors d'une conférence commémorant le vingtième anniversaire de l'Holodomor. Ce dont je veux vous parler aujourd'hui est l'histoire d'une barbarie organisée, d'une brutalité absolue, un pan de notre histoire collective, celle de l'Ukraine d'abord, et de la nôtre ensuite. Elle débute en 1929, quand Joseph Staline ordonne une collectivisation et une industrialisation à marche forcée de l'Union des républiques socialistes soviétiques, l'URSS. Cette politique du « Grand tournant » se traduit dans les campagnes soviétiques, et donc en Ukraine, par une réquisition sans limite des récoltes ; les propriétaires terriens, appelés koulaks, ...
Entre 1930 et 1933, près de 7 millions de citoyens des républiques soviétiques sont morts de faim : 1,5 million en Russie ; 1,5 million au Kazakhstan ; 4 millions en Ukraine, où ces évènements sont désignés par le nom Holodomor. Quatre-vingt-dix ans après les faits, la plaie béante ouverte par ce drame n'est pas refermée. Un demi-siècle durant, la vérité fut étouffée par les autorités soviétiques. Elle n'a été conservée que grâce au patient travail de mémoire de la diaspora ukrainienne. Aujourd'hui, le durcissement du régime autocratique de Vladimir Poutine s'accomp...
Elle repose sur deux critères : l'intentionnalité et la volonté de détruire « un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ». C'est ce second critère qui constitue le point d'achoppement du débat. Assurément, en Ukraine, la répression des résistances paysannes à la collectivisation fut plus terrible encore qu'ailleurs. Staline voulait écraser toute renaissance d'un mouvement national ukrainien. Mais s'agissait-il d'exterminer le peuple ukrainien en tant que tel ? Dans les campagnes ukrainiennes, les victimes de la famine ne furent pas uniquement des Ukrainiens. Des milliers de citoyens soviétiques de nationalité...
…et ouvrirait la porte à la reconnaissance unilatérale de multiples autres génocides, au gré des conflits et guerres que les États se livrent devant l'opinion mondiale. En somme, au nom d'un impératif politique présent que nous partageons – affirmer notre soutien à l'Ukraine face à l'agression criminelle du régime de Vladimir Poutine –, cette proposition de résolution nous invite à nous arroger le pouvoir d'écrire l'histoire et nous fait courir le risque de déchirer le délicat tissu du droit international. Notre sens des responsabilités nous interdit de franchir ce pas : c'est pourquoi nous ne prendrons pas part au vote.
Notre assemblée est aujourd'hui réunie pour débattre de la proposition de résolution portant sur la reconnaissance et la condamnation de la grande famine de 1932-1933, connue sous le nom d'Holodomor, comme génocide. Dans la continuité de la proposition de résolution largement adoptée en novembre dernier, qui affirmait le soutien de l'Assemblée nationale à l'Ukraine et condamnait la guerre d'agression menée par la Russie, le texte discuté aujourd'hui est le bienvenu pour renouveler notre attention et affirmer à nouveau notre profond soutien à l'égard du peuple ukrainien qui, à travers l'histoire, a subi tant de drames. En France, peu de nos compatriotes ont en effet connaissance de la famine dévastatrice orchestrée par les autorités soviétiques à l'encontre...
... un magnifique symbole de notre reconnaissance à l'égard du peuple ukrainien, durablement meurtri par les crimes de l'Union soviétique, et un appel humaniste, adressé au monde entier, à ne plus tolérer de tels actes barbares et à les condamner. L'adoption de cette résolution par l'Assemblée nationale s'inscrit bien évidemment dans le contexte de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine. En effet, depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine n'a cessé de nier l'identité et l'indépendance ukrainiennes, en s'affranchissant de toutes les vérités historiques pour justifier les pires atrocités. Cette situation fait malheureusement écho à la période connue lors de l'Holodomor et aux mensonges alors proférés par les autorités soviétiques. Le message envoyé aujourd'hui par l'Assemblé...
...omor comme génocide, que nous étudions aujourd'hui à l'initiative de ma collègue Anne Genetet, éclaire tristement ce que vivent nos amis Ukrainiens depuis le 24 février 2022. Face aux atrocités du présent, l'on prend conscience de l'importance de se confronter aux faits du passé et de les reconnaître. L'Holodomor – terme qui signifie littéralement « l'extermination par la faim » – qui a frappé l'Ukraine il y a quatre-vingt-dix ans est l'histoire méconnue d'une tragédie orchestrée par le régime totalitaire soviétique. Ce crime de masse a délibérément ciblé les paysans ukrainiens, et, à travers eux, l'ensemble de la nation ukrainienne, dans la volonté de l'anéantir. Longtemps tu, dissimulé à la fois par le pouvoir stalinien et par les populations victimes, durablement traumatisées, l'Holodomor a é...
...us incombe pour honorer la mémoire des victimes de ce crime de masse. Cette reconnaissance doit s'accompagner d'une ouverture des archives : les historiens doivent pouvoir continuer à documenter les faits, afin que l'Holodomor ne soit plus un angle mort de l'histoire. La date d'examen de la proposition de résolution n'est évidemment pas anodine : nous l'assumons. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, reconnaître et condamner le génocide de l'Holodomor constitue un soutien au peuple ukrainien dans la reconnaissance des crimes de masse perpétrés à son endroit par le régime soviétique. C'est aussi un puissant message politique que nous envoyons à l'Ukraine, pour la soutenir dans sa résistance face à l'agresseur russe. Pour toutes ces raisons, le groupe Démocrate votera en faveur de la proposit...
...pliquant en partie la faible reconnaissance de ce crime de masse jusqu'à présent. L'adoption en 2003 d'une résolution de la Rada ukrainienne reconnaissant la famine organisée comme un acte génocidaire a abouti, en novembre 2006, à celle d'une loi ukrainienne relative à l'Holodomor. En octobre 2022, le ministre des affaires étrangères ukrainien a appelé les parlements des nations qui soutiennent l'Ukraine à reconnaître le caractère génocidaire de l'Holodomor. Près d'une vingtaine de pays ont jusqu'ici condamné l'Holodomor comme crime contre l'humanité ou comme génocide : c'est le cas du Bundestag, qui a adopté en novembre une résolution transpartisane reconnaissant l'Holodomor comme un crime contre l'humanité, entrant dans la « classification historico-politique du génocide du point de vue actuel ...
Il y a quatre-vingt-dix ans était commis en Ukraine un génocide qui a coûté la vie à des millions de personnes, longtemps occulté par le pouvoir soviétique, toujours nié par le régime de Poutine,…
…comme si la vérité était une opinion ! Ce génocide porte un nom : l'Holodomor, « l'extermination par la faim ». La grande famine qui a frappé en 1932 et 1933 la République socialiste soviétique d'Ukraine n'était en effet due ni au hasard ni à une catastrophe naturelle, mais bien à une politique répressive, délibérément meurtrière, adoptée par Staline dans l'intention de briser la résistance paysanne à la collectivisation forcée des récoltes. Alors que l'occasion nous est donnée, chers collègues, de qualifier comme il convient ce crime de masse, il est bon de rappeler pourquoi nous nous devons de...
Je commencerai par remercier Mme Genetet pour ce texte, dont l'adoption fera honneur à notre assemblée. Nous sommes ici, mes chers collègues, en vue de traiter d'un sujet capital : la reconnaissance du caractère génocidaire de l'Holodomor. Permettez-moi, avant d'entrer dans le vif du sujet, d'opérer quelques retours en arrière. L'Ukraine a affronté bien des crises ; l'extraordinaire résilience de son peuple s'est constituée au gré d'une histoire aussi riche que difficile – URSS, indépendance, progressisme et libertés, et désormais la guerre –, marquée par une commune volonté d'autodétermination. En 1918, alors que l'Empire russe vient de s'effondrer, un anarchiste ukrainien, Nestor Makhno, dont je salue l'héroïsme, prend les arm...
...iolence légitime de ceux qui ripostent à une attaque. Néanmoins, le remède ne doit pas devenir pire que le mal : au fond, la seule chose qui importe est l'objectif que nous devons tous partager, c'est-à-dire la paix. Or le nationalisme, c'est la guerre, de même que l'impérialisme. Par ailleurs, j'entends ici et là des discours suivant lesquels nous ne serions pas concernés par ce qui se passe en Ukraine et n'aurions pas à prendre parti. À cela, je répondrai que défendre notre démocratie, nos valeurs, ne constitue pas un choix, mais une question de survie pour nous tous. Aucune tergiversation n'est possible en la matière. Alors que certains aspects de cette situation, y compris une influence russe grandissante, se reproduisent désormais en Afrique, il convient de nous interroger sur notre rapport...
L'interprétation selon laquelle la grande famine en Ukraine aurait été organisée par Staline afin de punir les paysans de leur nationalisme est désormais marginale, notamment depuis la parution en 2004 de l'ouvrage de Robert W. Davies et Stephen G. Wheatcroft, The Years of Hunger : Soviet Agriculture, 1931-1933, qui s'appuie sur une fine analyse des archives ainsi que de la correspondance des dirigeants soviétiques de l'époque. Même Robert Conquest...
... Dublin, en connaissance de cause, de maintenir ses exportations de produits agricoles vers l'Angleterre. Enfin, le sixième problème concerne les enjeux diplomatiques d'un tel vote. Est-il opportun de voter ce texte qui nous rapprochera un peu plus du point de non-retour dans nos relations avec la Russie ? Si nous, Parlement français, voulons être les artisans d'une paix juste et durable entre l'Ukraine et la Russie, le vote d'une telle résolution ne semble pas adéquat. C'est pourquoi, vous l'aurez compris, nous voterons contre.