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La mission de service public de l'Inserm est de produire une connaissance scientifique et une expertise indépendante des différents lobbys industriels et associatifs. La crise du covid-19 a démontré qu'il était important que de possibles conflits d'intérêts ne jettent pas de suspicion sur les résultats scientifiques et les recommandations des sociétés savantes. Quand le soupçon se généralise, il n'y a plus de politique de santé publique possible. Quelles mesures prendrez-vous pour ...
Créé en 1964, l'Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique dont la renommée et la qualité des travaux sont reconnues dans le monde entier. C'est l'une des structures dont la France peut être fière et le choix de celui qui la dirigera dans les années à venir est donc important. L'actualité de l'Inserm, c'est aussi le rapport que la Cour des comptes a rendu public lundi dernier sur ses comptes et sa gestion de 2015 à 2021, rapport plutôt ...
Avant tout, nous saluons l'ensemble des recherches réalisées chaque année par les scientifiques de l'Institut, qui permettent indéniablement de mettre en lumière les progrès de la science et sont un gage du sérieux de la recherche française. Si le travail des équipes est précieux, il faut néanmoins reconnaître la nécessité de faire évoluer le positionnement et le rôle de l'Inserm. Ce constat est unanimement partagé. En effet, le rapport récent de la Cour des comptes indique de nombreuses i...
Dans le rapport sur la situation de la recherche scientifique et médicale qu'il a remis la semaine dernière, le professeur Alain Fischer explique que le recul de la recherche biomédicale et en santé en France est dû à une insuffisance de moyens, une organisation complexe, une administration lourde et une stratégie peu lisible. Tout le monde s'accorde pourtant sur le fait que cette recherche est une priorité. Le professeur Fischer propose une revalorisation ...
...portante de personnels hospitalo-universitaires au sein de ses unités de recherche contribue à l'interface indispensable de l'Inserm avec le monde des soins, l'Institut n'est pas véritablement présent " au lit du patient " (recherche clinique) contrairement au positionnement qu'il revendique. » La Cour estime que cela tient à la déconnexion entre la gestion des ressources humaines et la stratégie scientifique de l'Inserm, et à la moindre présence des médecins : ils ne représentent que 6 % des effectifs, contre 30 % en 1980. Que pensez-vous de cette situation ? Comment faire en sorte que l'Inserm contribue à lutter contre la dégradation de la qualité des soins qui caractérise le système français ?
Le bureau de notre commission a récemment défini ses priorités. Si l'agenda législatif, très chargé, ne nous laisse malheureusement que très peu de temps, cette audition s'est néanmoins immédiatement imposée. En effet, nous avons souvent eu l'occasion d'échanger, depuis mars 2020, avec le Conseil scientifique, au travers de son président, Jean-François Delfraissy. Or, par décret du 30 juillet 2022, lui a succédé le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), dont l'inscription dans le code de la santé publique traduit sans nul doute la vocation pérenne. Il nous importe donc de savoir ce qu'est le Covars, quelle est sa composition, quelles sont ses ressemblances et ses différenc...
C'est avec un grand intérêt que nous vous recevons au sein de notre commission. Face aux risques sanitaires, je veux insister sur l'enjeu de la confiance de nos concitoyens envers les institutions et l'expertise des autorités médicales et scientifiques. L'épidémie de covid nous a rappelé combien les avis et les préconisations émanant pourtant de consensus scientifiques et médicaux peuvent être remis en cause. Si certaines personnes ou des groupes d'influence s'interrogent, voire contestent ces avis de bonne foi, ce n'est pas toujours le cas. Quand la légitimité des instances est mise en cause, c'est l'action publique même, pourtant décisive en...
J'ai beaucoup d'admiration envers le travail que vous devrez réaliser, au regard de votre lettre de mission, en matière de prévention et d'anticipation. Comment dissocierez-vous votre travail sur le long terme de vos actions de court terme ? Par ailleurs, la parole scientifique est souvent remise en cause. Comment assurer la cohérence de l'ensemble des institutions officielles, qu'il s'agisse de votre comité de veille, d'autres agences, comme la HAS, Santé publique France, le HCSP, ou encore l'Académie de médecine ? Ainsi, nous avons récemment eu un débat sur la réintégration des soignants. Pour l'heure, nous écoutons les recommandations de la HAS. Nous avons demandé un...
...êtes dans une forme d'anticipation ; or, l'anticipation n'est pas la prévention. Cette dimension est-elle présente dans vos travaux ? Par ailleurs, je me réjouis du fait que les risques environnementaux soient considérés à leur juste importance. L'augmentation des pandémies est en effet l'une des conséquences mal connues du dérèglement climatique. Le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques suggère que 30 % des maladies émergentes identifiées depuis 1960 ont été causées par des modifications de l'environnement et la destruction de zones sauvages. Nous savons aussi que l'anéantissement de la biodiversité diminue les barrières entre les virus circulant entre les hommes et les animaux, ce qui représente un risque majeur. ...
...rnement ait décidé de créer une structure pérenne en charge de veiller, d'alerter et d'émettre des préconisations quant aux différentes crises sanitaires. Toutefois, la covid nous a montré que ces enjeux ne connaissent pas de frontières et qu'ils nécessitent une coopération à échelle mondiale. Comment celle-ci s'organise-t-elle ? En Europe, seul le Royaume-Uni a établi depuis longtemps un conseil scientifique sur les maladies émergentes, le Scientific Advisory Group for Emergencies (Sage), qui regroupe près de mille personnes et qui repose sur des financements majeurs. Aux États-Unis, la Biomedical Advanced Research and Development Authority (Barda) assume des missions similaires et fonctionne grâce à un budget de 1,6 milliard de dollars. Dans quelle mesure le Covars, dans sa forme et se...
Selon le décret du 30 juillet 2022, le Covars est notamment chargé d'assurer une veille scientifique sur les risques sanitaires liés aux polluants environnementaux. Les maladies respiratoires ne sont pas sans lien avec la qualité de l'air et la pollution. J'ai eu l'occasion d'animer la semaine dernière à l'Assemblée nationale une réunion avec la professeure de pneumologie Chantal Raherison-Semjen sur la qualité de l'air et la santé respiratoire. 52 % de la population rencontre des problèmes resp...
Votre comité succède au Conseil scientifique, institution incontournable, mais temporaire, pour conseiller le Gouvernement face à la crise du covid-19. Dans une volonté de pérennisation de votre action, vous avez repris les missions du Conseil scientifique et les avez étendues à tout type d'épidémies, telles que la variole du singe, la grippe ou la bronchiolite. S'agissant de ces sujets, nos compatriotes ont besoin d'une information fiable ...
Je souhaiterais revenir sur la composition du Covars. J'ai bien compris que vous ne pouviez faire siéger que seize spécialistes, et je suppose que le choix était délicat, bien que nourri de l'expérience du Conseil scientifique de la covid-19. Il a fallu attendre un an avant qu'un gériatre ne soit intégré à ce dernier, alors même que le virus touchait particulièrement les personnes âgées. Votre comité compte un urgentiste et un généraliste. Cependant, dans les enjeux de la prise en charge, le secteur de la santé ne peut pas être déconnecté à ce point du secteur médico-social. Or, ce dernier est absent, y compris sur les...
Je voudrais vous interroger sur le lien entre l'instance que vous présidez et les politiques. Nous nous souvenons de la difficulté qu'a rencontrée le Conseil scientifique à éviter de se faire instrumentaliser par les médias ou par les politiques tout en restant audible. Dans cette pandémie et dans les autres crises sanitaires que nous aurons à vivre, il est nécessaire d'entendre la voix des scientifiques. Jean-François Delfraissy a déploré à diverses reprises le manque de culture scientifique d'un certain nombre de nos concitoyens, ce qui pose, également, la quest...
...es à ces maladies s'emballe, particulièrement au cours de la dernière décennie avec les émergences successives d'Ebola, de zika, du chikungunya, et, finalement de la covid-19 ou encore du monkeypox. D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, 60 % des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques. L'une de vos missions, depuis juillet dernier, est justement d'assurer une veille scientifique sur ces risques sanitaires liés aux agents infectieux, atteignant l'homme et l'animal, qui sont pour la plupart intrinsèquement liés au changement climatique. Malheureusement, la conséquence est telle que le risque d'émergence de nouvelles maladies dans les années à venir, notamment dans l'hémisphère sud, est considéré comme élevé et pourrait nous confronter à de plus en plus de situations comme ...
...nt, pour atteindre ce but ? Vos rapports n'ont sans doute pas été traités comme il se doit, mais certains sont lus et utilisés – en particulier ceux de l'Ademe ou de l'association négaWatt, qui semblent faire autorité dans certains cercles. Comment expliquez-vous la bouffée délirante d'irrationalité qui, en France, conduit à mettre à égalité, voire en infériorité, les paroles du CEA, de la crème scientifique mondiale incontestable et incontestée, et de personnes qui n'ont aucune légitimité pour s'exprimer ? L'avis de scientifiques de haute volée internationale est considéré comme moins crédible que le rapport d'une ONG dont la transparence du financement ou les compétences sont plus que discutables. La fiabilité des matériaux est un des angles d'attaque des antinucléaires depuis plusieurs années, en...
...rons rapides ? Comment consolider et remettre en place la filière nucléaire, alors que nous avons perdu notre culture nucléaire, en ne construisant plus de centrale depuis longtemps ? Nous manquons notamment de soudeurs à la base : il faut investir dans la formation mais surtout, dans la motivation de nos jeunes, qui ne sont plus autant passionnés par l'énergie nucléaire qu'il y a vingt ans. Les scientifiques sont peut-être trop silencieux : il faudrait qu'on les entende davantage et qu'ils fassent plus de politique.
...i d'abord que le partage des savoirs étant intimement lié à leur production, il n'est pas souhaitable de dissocier les deux missions ; c'est pourquoi je suis attaché au statut des maîtres de conférences. L'Université n'est pas simplement le lieu de formation des étudiants à un portefeuille de compétences qui augmenterait leur employabilité : c'est le lieu de la production et du partage du savoir scientifique, qui présente des spécificités. D'abord, il permet de produire des savoirs de verisimilitudes croissantes, ce qui détermine son efficacité, matérielle comprise, sans laquelle aucune innovation technique ni sociale n'est possible. Ensuite, il s'élabore par un processus social spécifique de sélection des savoirs de verisimilitude croissante par falsification. La pensée critique est au cœur de la mé...
... poursuit sa montée en puissance avec un financement toujours plus important et des appels à projets toujours plus nombreux. Les universités et les organismes de recherche voient eux aussi leur budget augmenter. Alors que moins de 10 % des projets étaient financés par les appels d'offres de l'ANR il y a quelques années, quelque 25 % le sont en 2022. L'approche est globale : les grands équipements scientifiques sont améliorés et l'ouverture de la science à la société est poursuivie. Cependant, la situation actuelle préoccupe car l'inflation galope et les coûts de l'énergie explosent. Il ne faudrait pas que tous les efforts réalisés ces dernières années et cette année encore soient absorbés par ces dépenses, ramenant le financement de la recherche à son niveau antérieur à la LPR. De plus, investir dan...
...ubvenir à leurs besoins et se trouvent donc contraints d'accepter des emplois précaires. M. Macron avait annoncé un plan de 60 000 logements étudiants ; seuls 11 000 ont été livrés. Il convient donc d'augmenter aussi, et sérieusement, les crédits consacrés à la vie étudiante. Nous sommes également très préoccupés par le comportement de certains enseignants de l'Université au regard de la rigueur scientifique et du respect du principe de neutralité. Après avoir vainement demandé une étude sur ce phénomène au CNRS, Mme Frédérique Vidal, votre prédécesseure, déclarait : « L'islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et l'Université n'est pas imperméable (…) On observe que dans les universités, des gens utilisent leur titre et leur aura – ils sont minoritaires – pour porter des idée...