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...obre, trois ans après Samuel Paty, Dominique Bernard était assassiné par un terroriste. En cet instant, je pense à lui, à sa famille, à ses collègues, à ses élèves et à l'ensemble des personnels de l'éducation nationale bouleversés. C'était il y a vingt et un jours. Passée l'émotion unanime, passé le temps de l'hommage, que reste-t-il de l'engagement solennel de votre gouvernement à soutenir nos professeurs et notre école ? Rien. Pire, ce budget poursuit la politique de destruction du service public de l'éducation engagée depuis six ans par Emmanuel Macron ,
qui a mené, depuis 2017, à la fermeture de 2 000 écoles et à la suppression de plus de 10 000 postes de professeurs. Vous n'avez qu'une priorité : l'école privée, dont les crédits pour 2024 croissent encore davantage que ceux octroyés à l'école publique.
... élèves en situation de handicap, 23 % ne sont pas scolarisés et 28 % ne suivent que quelques heures de cours par semaine. Enfin, le droit de centaines de milliers d'élèves à l'éducation se trouve bafoué lorsqu'il manque, à la rentrée, au moins un enseignant dans la moitié des collèges et des lycées – c'était le cas cette année – et que 15 millions d'heures de cours par an sont perdues, faute de professeurs remplaçants. En plus d'abandonner les élèves, vous abandonnez les familles, accablées par le coût exorbitant de la rentrée, prises à la gorge par la flambée des prix des fournitures scolaires. Je rappelle que 59 % d'entre elles déclarent renoncer à des dépenses d'habillement pour leurs enfants ; et c'est le moment que vous choisissez pour diminuer les crédits des fonds sociaux et des bourses qu...
En plus d'abandonner les élèves et les familles, vous abandonnez les personnels de l'éducation nationale. Vous conduisez à leur encontre une politique d'appauvrissement implacable. Dans les années 1980, un professeur débutait sa carrière avec l'équivalent de 2,2 Smic ; à présent, il commence avec l'équivalent de 1,2 Smic. Depuis 2017, en n'indexant pas le point d'indice sur l'inflation, vous avez volé aux professeurs l'équivalent d'un mois de pouvoir d'achat. Plus insupportable encore, vous maintenez les AESH sous le seuil de pauvreté. Ces femmes – car 99 % des AESH sont des femmes –, qui assument une missio...
... cette rentrée, mais vous n'y consacrez aucun moyen. Vous annoncez une expérimentation nationale sur le port de l'uniforme dans les établissements, mais aucun crédit n'y est dédié. Comment vous croire ? C'est une question de sincérité, non seulement budgétaire, mais aussi politique. Dans cette actualité folle où, chaque jour, une séquence en chasse une autre, je ne veux surtout pas oublier qu'un professeur, Dominique Bernard, est mort assassiné il y a un mois. Assassiné parce qu'enseignant, comme Samuel Paty il y a trois ans, et non pas n'importe où, mais aux portes de son établissement. Pourtant, ce budget ne contient aucune mesure pour la sécurité de nos enfants ni pour celle des personnels de l'éducation nationale, qui sont pourtant devenus de véritables cibles. À cela, vous avez répondu, en co...
Ces derniers jours, nous avons eu droit à de grandes déclarations d'amour à l'école et à ses professeurs. Mais, comme le disait Pierre Reverdy, « il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour ». Or, comme l'a fort bien démontré mon collègue Paul Vannier, ces preuves manquent cruellement dans le budget que vous nous présentez. Les amendements que nous défendrons ne viseront qu'un seul but : s'assurer que l'État tienne la promesse d'une école républicaine, laïque, obligatoire et gratuite. V...
…alors que les professeurs du secondaire ne suivent pas de formation initiale dans ces matières, mais seulement dans la discipline qu'ils enseigneront. Le CPE constitue donc un maillon essentiel.
Des collèges d'autres communes ont instauré pour les élèves des repas gratuits : ce qui a joué, je le répète, c'est la solidarité de l'équipe pédagogique. Ce sont les professeurs, les parents d'élèves, votant dans le cadre du conseil d'école ou du conseil d'administration, qui permettent cela. En ce sens, il n'y a donc jamais rien de gratuit !
...lusive, ce n'est finalement pas grand-chose. D'autres amendements étaient beaucoup plus ambitieux. Le bénéfice n'irait d'ailleurs pas uniquement aux enfants en situation de handicap et aux AESH : il s'agit d'améliorer les conditions d'apprentissage de l'ensemble des élèves. En effet, quand une classe accueille un jeune en situation de handicap sans AESH, tous les élèves sont mis en difficulté. Le professeur ne peut pas assurer correctement sa mission car il doit s'occuper d'un enfant qui n'a pas la chance de pouvoir apprendre dans de bonnes conditions, et les autres s'en trouvent pénalisés. La somme que nous demandons est ridiculement basse…
...prévaut dans la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ce traitement si faible a des conséquences graves sur le fonctionnement de notre système éducatif. Il explique notamment la crise de recrutement qui frappe l'éducation nationale depuis des années : cette année encore, 4 000 postes offerts par concours n'ont pas été pourvus. Pour recruter des professeurs et attirer les meilleurs étudiants dans la carrière d'enseignant, il faut d'urgence revaloriser ce métier. Cet amendement propose donc une augmentation salariale de 18,5 %, afin de rattraper la moyenne de l'OCDE.
Nous préférons les actes aux promesses démagogiques et à l'argent magique. Un salaire de 2 100 euros net pour un professeur débutant, cela s'obtient grâce à 23,5 % d'augmentation en seulement trois ans. Comme l'a dit M. le ministre, c'est inédit, et les progressions salariales sont très significatives, surtout pour la première partie de carrière. Même s'il existe d'autres éléments pour valoriser le métier d'enseignant, le rattrapage est amorcé pour redonner à cette mission un peu de la reconnaissance qu'elle mérite.
...er 15 millions d'euros à la formation dans le second degré, et le même montant à la formation dans le premier degré. En France, la formation continue des enseignants est pour le moins faiblarde. Les réformes se succèdent – on est passé des délégations académiques de la formation à des écoles académiques de la formation continue –, mais pourquoi tant de difficultés persistent-elles ? Pourquoi les professeurs ne se forment-ils pas ? Pourquoi reste-t-il des crédits inutilisés à la fin de l'année pour la formation continue ? C'est parce que les rectorats bloquent l'accès aux formations et empêchent ainsi les enseignants de se former. Ceux-ci émettent trois vœux et, au mois de septembre, ils voient que leur chef d'établissement a tout refusé au motif qu'il faut assurer la continuité de service. On doit...
Vous avez raison, monsieur le ministre : nous vous proposons de faire davantage – bien davantage. À mon tour d'avancer des chiffres : depuis que le point d'indice est gelé, en 2010, le pouvoir d'achat qui lui correspond a baissé de 20 %. Vous avez évoqué les revalorisations décidées par le gouvernement auquel vous appartenez, mais elles ont été intégralement annulées par l'inflation. Un professeur certifié ayant quinze ans d'ancienneté a aujourd'hui exactement le même niveau de pouvoir d'achat qu'à ses tout débuts en tant que titulaire. Si le salaire n'explique pas entièrement la faible attractivité du métier, il y joue une grande part. Cette année encore, plus de 3 000 postes n'ont pas été pourvus après les concours de recrutement. Un professeur certifié doit attendre dix-sept ans pour a...
J'interviens en soutien de cet amendement comme j'aurais pu le faire pour les précédents car la formation continue des enseignants est un vrai sujet, au moins pour deux raisons qui n'ont pas été évoquées, à commencer par l'orientation. Il est en effet absolument essentiel que les élèves soient bien orientés, et les professeurs, qui jouent désormais un rôle important en la matière, doivent donc être formés à cela. Et puis il faut lutter contre la discrimination des femmes dans le système éducatif – on sait par exemple qu'elles sont sous-représentées dans les disciplines mathématiques, notamment au lycée. Les professeurs doivent aussi être bien formés sur ces questions. Or quand on en discute avec les syndicats d'ensei...
Puisque vous disséquez le passé année après année, je rappellerai que quand François Hollande a quitté le pouvoir, en 2017, les crédits de la mission "Enseignement scolaire" , hors pensions de retraite, s'élevaient à 50 milliards d'euros. Ils avaient augmenté sous l'effet d'embauches supplémentaires, mais le traitement des professeurs n'avait pas changé.
M. le ministre vient de le dire : la revalorisation des enseignants atteint un montant inédit, 7 milliards d'euros. Nous partions de très loin. Qui l'avait fait avant nous ? Personne. Par ailleurs, je ne crois pas que la comparaison avec l'Allemagne soit très pertinente. Les professeurs allemands gagnent peut-être un peu plus que leurs homologues français, mais ils travaillent davantage : outre qu'ils ont cinq semaines de congés de moins par an, ils sont présents vingt-huit heures devant les élèves au collège et trente-sept heures dans l'établissement, puisqu'ils surveillent la cantine et les études. Ils peuvent aussi enseigner deux matières, et partent à la retraite beaucoup p...
... vous faire découvrir quelque chose, monsieur le ministre : un stagiaire, c'est quelqu'un qui travaille, il est en classe et il transmet des savoirs à des élèves, il se forme à un métier tout en étant déjà en responsabilité. Par conséquent, je confirme la nécessité pour vous de faire rapidement ce stage d'immersion pour pouvoir ensuite transmettre aux Français une information sérieuse. Non, aucun professeur de notre pays ne commence sa carrière à plus de 2 000 euros net ! Il la commence à 1 842 euros net seulement, et on ne se loge pas avec si peu par mois, notamment en Île-de-France ! Voilà la réalité des débuts de carrière des enseignants dans notre pays !
...ssi porter sur celle de l'ensemble des fonctionnaires qui travaillent dans le service public de l'éducation, et c'est un sujet majeur. Au demeurant, le salaire ne traduit pas seulement le pouvoir d'achat, mais aussi la valeur que donne la société au travail effectué. Mes collègues ont déjà dit que les salaires sont extrêmement bas en France pour les enseignants. Je vous redonne les chiffres : les professeurs français commencent à un niveau salarial deux fois moindre qu'en Allemagne, un tiers de moins qu'en Espagne et, de surcroît, ils ont perdu de 20 % à 25 % de leur pouvoir d'achat depuis 2000 ! Peut-on imaginer la même chose se produire pour un autre métier ? Cela aboutit à une paupérisation extrêmement forte, donc évidemment à une perte d'attractivité. En commission des affaires culturelles et d...
...it bien la règle, et non une exception. Cette situation, plus personne ne la connaît aujourd'hui, et pour cause ! En effet, les services publics de l'orientation ont été complètement restructurés, ou plutôt démantelés, si bien qu'il n'y a plus de conseillers d'orientation présents dans les établissements scolaires. Et comme vous avez eu l'idée géniale de lancer la réforme de Parcoursup, tous les professeurs principaux de terminale, entre autres, se voient contraints d'aider ou de tenter d'aider à orienter leurs élèves. Pour les futurs bacheliers, c'est tout simplement l'enfer sur terre, et je vous prie de croire que les professeurs principaux ont envie de se taper la tête contre les murs. On les comprend, car les professeurs ne sont pas formés à l'orientation ; ils ne le demandent pas, d'ailleurs. ...