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Je ne comprends pas pourquoi cet amendement relèverait du territoire de la Polynésie et pas de la mission "Outre-mer," qui finance déjà ce programme dont nous souhaitons seulement augmenter les crédits.
Certes, deux ou trois d'entre eux sont restés ; les plus courageux, peut-être, ceux qui se préoccupent des outre-mer. Depuis la dernière élection, j'ai entendu des débats passionnés, parfois houleux ; je ne compte plus les recours au 49.3. Pourtant, aujourd'hui, comme chaque année lors de l'examen de cette mission, nous, ultramarins, nous retrouvons seuls dans l'hémicycle.
C'est que vous venez des outre-mer, chère collègue. Monsieur le ministre délégué, je vous rappelle que le premier texte d'ampleur examiné sous cette législature, le projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, ne contenait initialement pas une seule mesure pour les territoires ultramarins ; la même absence s'est répétée dans la première partie du projet de budget pour 2023. Cette mission comporte...
...t 2014, la population des plus de 65 ans a été multipliée par 1,5 en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion. Selon l'Insee, la part des personnes âgées de plus de 60 ans devrait doubler entre 2005 et 2030. Nous allons devoir faire face au défi du vieillissement. Or nos territoires manquent de structures d'accueil : le parc d'Ehpad, dont l'offre est trois fois plus faible dans les territoires d'outre-mer, est déficient, vétuste, voire délabré. En outre, les places en Ehpad sont trop chères pour une grande partie de la population qui vit dans la précarité, avec des pensions de retraite très modestes – plus de 20 % des retraités, dans les DOM, perçoivent l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), contre 4 % dans l'Hexagone. Il faut également préciser que la part des seniors en perte d'a...
Il faut enfin toucher un mot des tarifs prohibitifs des billets d'avion pour nos concitoyens ultramarins se rendant dans l'Hexagone ou en retournant. Ladom, chargée de la continuité territoriale, ne pourrait-elle pas prendre en charge une partie des billets d'avion pour que les natifs des outre-mer qui résident ou travaillent dans l'Hexagone puissent revenir à des prix abordables sur leur territoire, au moins une fois par an ? Les retards structurels par rapport aux départements hexagonaux sont gigantesques et nous ne pouvons chaque année que constater le sous-investissement public. Que fait le commissaire au plan ? Je ne l'ai jamais entendu. Ne pouvons-nous pas travailler ensemble pour dé...
Nous parlons de onze territoires français, onze territoires qui sont la France sur trois océans. Ce sont les territoires d'outre-mer, mais je retiens surtout que ce sont des territoires qui connaissent les fractures et les blessures parmi les plus douloureuses de la République. Nos collègues d'outre-mer ont à cœur de les décrire. Ils ont pour cela des connaissances et une légitimité incomparables avec les miennes ; je les laisserai donc faire. Leur jugement sera sans doute sévère quant aux politiques menées ; je l'entends. Mai...
Si cette évaluation ne peut se résumer à un alignement de chiffres, ceux-ci ont leur force. Je me souviens de votre prédécesseure de 2017, Mme Ericka Bareigts dont chacun connaît la volonté et l'efficacité. Elle se disait fière du budget de l'outre-mer qu'elle venait de faire voter par l'assemblée d'alors. Ce budget mobilisait 2 milliards d'euros. Il est maintenant, à périmètre constant, de près de 3 milliards d'euros. Mais l'action de l'État concernant les outre-mer dépasse largement les crédits prévus dans cette mission. Le budget que présentait madame Bareigts s'inscrivait dans une action d'ensemble d'un montant de 15 milliards d'euros. Cett...
L'avenir des outre-mer ne se limite pas à une logique de réparation ni d'urgence. Nous sommes nombreux à croire à leur développement régional. L'idée n'est pas forcément nouvelle mais elle est confortée par l'accumulation des crises. Celles-ci, parce qu'elles auront immanquablement pour effet de restreindre les mobilités, redéfiniront l'importance des espaces régionaux. Parce qu'ils sont la France – État démocratique e...
La Martinique et la Guadeloupe subissent une baisse démographique importante. L'Agence de l'outre-mer pour la mobilité (Ladom) permet à des jeunes d'aller se former à l'extérieur. Dans l'idée d'assurer la continuité territoriale, il s'agirait de financer pour la première fois le retour au pays, le « sens inverse », afin de revitaliser nos territoires, notamment les deux que je viens de mentionner.
Comme je l'ai souligné dans mon intervention liminaire en tant que rapporteur pour avis de la commission des lois, le budget des outre-mer dans le projet de loi de finances pour 2023 illustre le cruel manque d'ambition et de vision du Gouvernement pour ces territoires. Si les Français d'outre-mer sont confrontés aux mêmes difficultés que les Français de métropole,…
...uité territoriale pour permettre une revalorisation du plafond de prise en charge du billet d'avion par l'aide à la continuité territoriale (ACT). Le principe de continuité territoriale vise à renforcer la cohésion entre les territoires français et à atténuer les contraintes découlant de l'isolement de certains d'entre eux par une prise en charge partielle du billet d'avion entre le territoire d'outre-mer et la France hexagonale. Or, le montant maximum de prise en charge s'élève à 640 euros en Polynésie et ne permet pas de pallier l'enclavement maritime dont souffre mon peuple. Ce montant est dérisoire au regard tant du coût d'un billet d'avion aller-retour entre la Polynésie française et la France, près de 3 300 euros, que du coût de la vie dans cette collectivité d'outre-mer, qui réduit drastiqu...
...favorables à tous ces amendements, étant donné qu'il est nécessaire d'agir dans le domaine de la continuité territoriale. Les prix ont tellement augmenté que Ladom nous a dit avoir inventé les billets d'avion hors taxes, les crédits alloués à la continuité territoriale ne servant qu'à payer les taxes d'aéroport. J'appelle votre attention sur la situation particulière des enfants malades venant d'outre-mer pour se faire soigner, sujet que je défends depuis la législature précédente – la proposition de loi que j'avais déposée n'avait pu être discutée. J'en avais également parlé au ministre délégué chargé des comptes publics lors de l'examen de la première partie du projet de loi de finances et M. Attal m'avait assuré que cette question serait traitée dans le projet de loi de financement de la sécuri...
…ce qui constitue une injustice aggravée par la vie chère ; un chômage de masse, conséquence d'une absence de politique économique adaptée aux spécificités ultramarines ; une incapacité à maîtriser les frontières, notamment en Guyane et à Mayotte ; des crises sanitaires à répétition aux Antilles et à Mayotte. Le budget des outre-mer dans le projet de loi de finances pour 2023 ne résout en aucune manière ces difficultés. Par comparaison avec les crédits votés en 2022, les autorisations d'engagement comme les crédits de paiement stagnent. Nous pourrions même estimer à juste titre qu'ils reculent, en tenant compte de l'inflation. Les montants sont insuffisants au regard des défis auxquels sont confrontés les territoires ultram...
En particulier, au sein du programme Emploi outre-mer, les crédits de soutien aux entreprises diminuent, alors que leur montant dans la loi de finances pour 2022, déjà en baisse, était justifié par la crise sanitaire. D'autres actions importantes, comme Financement de l'économie, Continuité territoriale et Insertion économique et coopération régionales ne connaissent aucune augmentation, ce qui, compte tenu des prévisions d'inflati...
Je profite de cette occasion pour revenir sur l'expression « archipel France et la Guyane », que le ministre délégué a plusieurs fois utilisée. Il est vrai que nous connaissons très bien la dimension archipélagique de l'outre-mer en général, mais sachez qu'il existe au sein même de cet ensemble un très grand nombre d'archipels différents, et que l'avenir même de notre pays passe par la continuité territoriale. Certains disent que le soleil ne se couche jamais en France. Cela signifie que nous devons accorder une attention particulière à nos îles, comme à la Guadeloupe ou en Polynésie, car derrière ces archipels, les popu...
Sans ce qu'il est convenu d'appeler depuis Paris « les outre-mer », la France serait une puissance continentale moyenne, sans réels moyens d'action en dehors de l'Europe. La France, deuxième espace maritime mondial ? C'est nous. La France, puissance spatiale et base de lancement de satellites ? C'est nous.
entre la carotte assimilationniste et le bâton colonialiste. Sans jamais, évidemment, remettre en cause le statu quo, ni menacer les intérêts économiques puissants qui mettent en coupe réglée nos économies. D'un côté, les assises des outre-mer ; de l'autre, le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), envoyé en Guadeloupe et en Martinique, au lieu des soignants et des bouteilles d'oxygène réclamés par la population.
D'un côté, le Livre bleu de l'outre-mer ; de l'autre, la répression des gilets jaunes à La Réunion – trois Réunionnais éborgnés en trois semaines de mouvement.
C'est dans ce contexte qu'il nous faut appréhender l'examen des crédits de la mission "Outre-mer" . Fondamentalement, ce budget ne répond pas aux grands enjeux économiques et sociaux, écologiques et climatiques, alimentaires et énergétiques que rencontrent nos territoires. Ce budget est sensiblement le même que celui des six années précédentes. Il est frappé du même sceau : une conception découlant d'une vision schématique et centralisée des outre-mer. Ce budget permettra-t-il de relever le...