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Il vise à rédiger la première phrase de l'alinéa 24 de la manière suivante : « Le dispositif militaire français et les accords de coopération en matière de défense et de sécurité vont être réévalués et renégociés avec l'ensemble des États partenaires de la France en Afrique. » Nous formulons cette proposition, car nous considérons que ces accords constituent un point de tension majeur avec de nombreux États africains, et qu'il importe d'en faire le bilan. Nous sommes en effet intervenus pour le c...
Je tiens à rappeler l'ampleur de la présence militaire française en Afrique depuis la fin de la période coloniale.
En effet, au cours des soixante dernières années, la France est intervenue militairement à soixante reprises dans vingt-quatre pays d'Afrique. Voilà pourquoi, au-delà de leur contenu, ces interventions portent une charge symbolique majeure et sont parfois dénoncées lorsque les relations se dégradent, comme ce fut le cas récemment au Mali et au Burkina Faso. Je sais, monsieur le ministre, que vous avez déjà parlé du Mali, rappelant qu'une junte militaire est apparue et qu'elle a ...
Auparavant, je vais tout de même mentionner un cas de harcèlement qui s'est produit sur la base aérienne de Nancy-Ochey : un jeune militaire de 19 ans a fini par obtenir la condamnation de plusieurs sous-officiers, les faits de harcèlement étant tels que la victime est passée par une phase de dépression profonde, jusqu'à penser au suicide. SOS Homophobie a relevé en 2018 que les harcèlements sont principalement homophobes dans l'institution militaire, où c'est une réalité bien ancrée. Mais il n'y en a pas que dans l'institution milita...
...s que la présence française a pu être significative. S'agissant de votre amendement, nous ne pouvons imposer une renégociation de nos coopérations à nos partenaires, surtout s'ils ne le souhaitent pas, ce qui rend impossible de lui donner un avis favorable. Quant au désordre que nous constatons dans certains pays africains, la France n'a pas à se remettre en question concernant ses partenariats militaires. Je peux vous dire que, s'il y a désordre, la cause en est que, dans beaucoup de pays africains, il n'y a plus de contrat social ou qu'il n'y en a jamais eu.
Concernant le bizutage, nous considérons qu'il commence dès le lycée militaire et que le plan d'excellence comportementale doit être strictement appliqué et sa mise en œuvre davantage contrôlée, notamment par un accroissement de la part de personnels féminins parmi les encadrants, au besoin en faisant appel à des cadres civils.
Les mots me manquent. Des phrases sont lancées, des noms de pays et d'interventions militaires sont prononcés de manière vraiment légère.
... c'est à la demande d'États africains que nous intervenons et que nous les mettrions en cause en revoyant nos contrats avec eux. Or si ces États et les populations sont satisfaites de nos relations, elles n'ont pas à changer. Nous ne demandons pas de tout revoir : quand les choses fonctionnent, c'est très bien. Mais si ce n'est pas le cas, il convient de s'interroger utilement sur notre politique militaire dans les pays d'Afrique.
Il vise à supprimer le Tchad de la liste de nos partenaires privilégiés sur le continent africain. À la différence des trois États africains mentionnés, le Tchad n'accueille pas de base militaire permanente et sa junte militaire alimente de fortes tensions dans la région. Durant trente et un ans, le Tchad a été dirigé d'une main de fer par Idriss Déby, dont la corruption et la violence étaient régulièrement pointées par de nombreuses associations. Sa mort en avril 2021 a été suivie d'un coup d'État mené par son fils, qui a abouti à la mise en place d'un conseil militaire de transition. C...
...on-ingérence de la France, car il y a bien eu ingérence pour protéger le pouvoir en place d'Idriss Déby. Pourquoi avons-nous violé l'accord de défense qui nous liait au Tchad ? Répondez-nous ! Quel cadre régit aujourd'hui la présence française au Tchad ? L'opération Barkhane, qui a succédé aux opérations Manta et Épervier, n'existe plus. Quel est donc le cadre légal et opérationnel de la présence militaire au Tchad ? Je ne pense pas que les forces françaises y sont pour faire du tourisme. Dites-nous donc dans quel cadre les militaires français opèrent aujourd'hui au Tchad.
Tandis que la précédente loi de programmation militaire prévoyait d'atteindre la cible de 169 hélicoptères interarmées légers d'ici à 2030, les trois armées voient désormais cette cible très amoindrie, avec la perspective dérisoire d'atteindre le nombre de 20 HIL à cette date. Elles devront finalement attendre 2035 pour espérer atteindre l'objectif minimal de 70 HIL, avec une cible à terminaison de 169. On se souvient que votre prédécesseur, monsieur ...
Cet amendement propose, par souci de cohérence, d'ajouter le Niger à la liste des États accueillant une présence militaire française. Pourquoi ne pas évoquer le Niger alors que la France y est présente militairement ?
Vous connaissez certainement l'adage militaire que l'on prête au général américain Omar Bradley, héros de la seconde guerre mondiale : « Les amateurs parlent de stratégie. Les professionnels parlent de logistique. » Avec cet amendement d'appel, le groupe RN souhaite justement parler de logistique. Que constatons-nous à l'alinéa 37 du rapport indexé, qui s'intitule « Des capacités opérationnelles modernisées » et qui a pour but de préciser les...
Le débat sur les relations de la France avec les pays africains – considérées dans leur globalité et pas seulement par le prisme de la présence militaire – mérite d'être poursuivi. Cet amendement est l'occasion de le faire. Les propos tenus par M. le rapporteur sur un manque de contrat social et de nation montrent que nous avons un problème de réflexion sur notre propre histoire. Comment peut-on affirmer que le contrat social n'existe pas dans certains pays sans reconnaître que la France a pillé leurs richesses pendant des années et continue à le...
...ovoque l'expulsion d'habitants dans le but de faire des profits. Voilà la réalité ! Nous devons donc nous poser la question de notre rapport au passé et de la dette que nous avons à l'égard des pays africains afin de savoir comment poursuivre notre coopération avec ces pays. L'amendement propose que le Gouvernement présente un rapport détaillé au Parlement exposant l'évolution de notre présence militaire en Afrique. C'est nécessaire pour reconnaître le rôle essentiel que doit jouer le Parlement dans ce processus et pour que les députés puissent exercer pleinement leur rôle de contrôle. La reconnaissance de la responsabilité de la France et la garantie que notre présence est guidée par des principes de respect, de coopération et de transparence – que nous n'avons pas toujours respectés – permettr...
Toutefois, notre position a toujours été de faire valoir que cette opération militaire ne pouvait pas être uniquement militaire et qu'elle devait également répondre à des enjeux de coopération et développement.
De trop nombreux échecs des interventions occidentales en Afrique s'expliquent par le fait qu'elles ont été réduites à des opérations militaires, et c'est n'est pas la faute de l'armée, et qu'elles ont poursuivi une politique prédatrice sur les ressources naturelles de ces pays…
...enferrer. À la stratégie 3D – développement, défense, diplomatie –, il manquait un quatrième « D », celui de démocratie. La démocratie n'a jamais été un sujet. Lorsque M. Ibrahim Boubacar Keïta a accédé au pouvoir au Mali, il a été soutenu à bout de bras alors que, manifestement, il n'était pas un leader crédible pour son pays. Nous avons décidé de nous enferrer dans une stratégie essentiellement militaire. Mes propos ne sont pas ceux d'un antimilitariste échevelé. On retrouve leur teneur y compris sous la plume de militaires. J'ai par exemple lu le travail des officiers Le Flem et Oliva – Un Sentiment d'inachevé – qui résonne en grande partie avec ce que je viens de dire. J'observe que je vous ai parlé du Tchad et que vous m'avez parlé de Barkhane. Monsieur le ministre, je vous en prie, r...
Nous pensons aujourd'hui que l'opération Serval a été moins nuisible que nous le craignions à l'époque, mais elle l'a tout de même été car elle a maintenu dans l'esprit des dirigeants français l'idée que la présence militaire française au Mali était une donnée avec laquelle il n'était pas possible de composer.
...ois pour nos partenaires et nous-mêmes, en assumant la réciprocité des relations. Pour conclure les échanges sur la question africaine, monsieur Thiériot, vous avez raison et avez fait preuve, une fois n'est pas coutume, de robespierrisme. Tout le monde sait que personne n'aime les missionnaires armés – ce n'était donc pas le sens de mon intervention. Cependant, une fois que nous sommes engagés militairement dans un pays, nous ne pouvons nous laver les mains de sa situation politique, car cela revient à cautionner le pouvoir en place – si personne n'aime les missionnaires armés, personne n'aime non plus les puissances adjuvantes d'une dictature. Nous nous sommes enferrés dans le service de régimes discrédités auprès de leur population, causant notre propre discrédit. Vous avez bien compris mon a...