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...ution des capacités d'accueil s'est accompagnée du gel des salaires, d'une baisse de l'embauche de personnels hospitaliers de tous grades et de contraintes budgétaires obéissant à des impératifs d'efficience et de rentabilité. Depuis le milieu des années 1990, tous les gouvernements, sous les présidences Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron ont donc délibérément favorisé une mise en faillite de l'hôpital public, contre laquelle mobilisations et cris d'alerte ont été régulièrement lancés en vain. Il est plus que nécessaire de dresser le bilan de cette destruction programmée. Dans un contexte déjà complexe, cette situation s'est exacerbée en Guadeloupe. Depuis plus de vingt-cinq ans, le CHU de Pointe-à-Pitre présente un déficit de fonctionnement qui lui interdit une gestion saine et de disposer de...
Parmi les sujets qui concernent l'avenir de l'hôpital, il y a la situation particulière des maternités, laquelle a beaucoup évolué ces dernières années, notamment sous le coup des évolutions réglementaires. Le nombre de maternités a en effet quasiment été divisé par deux ces quarante dernières années. Comme l'ensemble du secteur hospitalier, les maternités sont confrontées à de nombreuses difficultés, en particulier du fait du manque de personnel et...
Quelles sont les hypothèses concernant l'attrition et le nombre de blessés en cas d'engagement majeur ? Dans le cadre d'un conflit symétrique, les moyens sont-ils au rendez-vous afin d'atteindre l'objectif d'une prise en charge dans le délai de la golden hour ? Le personnel de l'HIA (hôpital d'instruction des armées) Desgenettes, où je me suis rendu, est très inquiet : si on gèle les transformations au sein du service, la masse critique de personnels n'est plus là. Beaucoup craignent que le nouvel élan au sein du SSA ne soit qu'un trompe-l'œil. Pouvez-vous démentir ce discours ? Au cours de la précédente législature, notre groupe avait défendu à propos des blessés psychiques une pro...
En cette période d'entrée en vigueur de la loi Rist, le Chru (centre hospitalier régional universitaire) de Brest-Carhaix envisage des dispositifs de solidarité territoriale, notamment pour permettre le déport vers vos services de parturientes ne pouvant plus accoucher dans leur hôpital de proximité. Pourriez-vous en dire un mot ? J'en viens à la LPM. Concernant la capacité du SSA à « fabriquer de nouveaux médicaments spécifiques à la lutte contre les attaques chimiques neurotoxiques », le développement de cette compétence nécessitera-t-il de nouvelles infrastructures dans l'Hexagone ou en outre-mer ? Un partenariat avec l'industrie pharmaceutique est-il envisagé ? À que...
En outre, le personnel soignant pâtit régulièrement de la bureaucratie excessive du système de santé. Nous avions donc proposé la suppression des agences régionales de santé (ARS), dont la crise sanitaire a montré l'inadaptation technocratique aux réalités du terrain. Elles constituent la quintessence d'une organisation aberrante et néfaste pour l'hôpital public et représentent donc une épine dans le pied pour tout le système de santé. Permettez-moi encore de rappeler cette évidence : un secteur aussi complexe que celui la santé ne peut être dirigé par une administration calquée sur une organisation territoriale – en l'occurrence, régionale. Au-delà des ARS, la débureaucratisation de l'hôpital public demeure une urgence vitale. J'avais à cet égar...
...idence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. » Ces mots sont ceux d'Emmanuel Macron, en 2020. Ils donnaient de l'espoir. En effet, si le covid a été un moment de souffrance pour beaucoup de personnes, il a aussi soulevé un espoir chez les soignants. Ils ont pu penser qu'Emmanuel Macron serait à la hauteur des besoins de l'hôpital et que c'en serait fini du Président méprisant, de celui qui leur expliquait qu'il n'y a aucun problème financier mais seulement des problèmes d'organisation, et à qui ils reprochaient de ne rien faire pour l'hôpital. Nous aurions dû nous méfier. Comme l'a dit Clemenceau : « On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la guerre…
...Vous voulez nous faire croire que vous souhaitez le débat alors que vous vous apprêtez à piétiner l'Assemblée nationale, en sortant l'article 49.3. En vérité, tout est déjà écrit et vous ferez passer en force des économies. Il faut que les Français le sachent : alors que, chaque année, les besoins en matière de santé augmentent, vous décidez de faire dès 2024 3 milliards d'euros d'économies sur l'hôpital. Traduction : vous poursuivez votre chemin vers le nouveau krach sanitaire, comme s'il n'y avait pas eu le covid,…
…ni de fermetures des urgences cet été, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Vous qui vantez sans cesse votre légitimité pour conduire les pires réformes – notamment celle des retraites –, qui vous a donné mandat pour détruire l'hôpital public ?
Notre Constitution garantit la santé pour toutes et tous : vous êtes en train de la bafouer ! Ce texte aurait dû être un tournant pour la santé. Après tous les beaux discours pendant la crise du covid, vous deviez aux Français un renforcement de notre système de santé : vous deviez mettre fin au management toxique et financer l'hôpital sans l'étouffer, pour ne pas l'obliger à choisir entre des bâtiments et des humains, ni entre un malade ou un autre. Vous auriez pu aussi penser à réintégrer les soignants qui ont été mis dehors, et dont nous avons besoin, à recruter des personnels supplémentaires et à leur donner les moyens et l'envie de rester.
Nous vous épargnerons les concertations, dont vous ne voulez pas vraiment, sinon vous vous engageriez à ne pas utiliser le 49-3. Mes collègues et moi-même avons rencontré les hospitaliers : les soignants sont à bout et les deux tiers d'entre eux risquent le burn-out. Ils partent. Je peux vous parler d'Emma, de l'hôpital Saint-Louis à Paris, qui, à 25 ans, était déjà l'une des plus vieilles du service trois mois après sa prise de fonction ; elle a mal au dos et consulte un psy. Ou de Stéphane à Limoges qui, lui, passe son temps à s'excuser auprès des patients car il n'a pas les moyens de faire correctement son travail. Le Canard enchaîné nous a appris, il y a deux jours, que des enfants franciliens – ils p...
.... Voici ce qu'ils m'ont dit : « C'est toute une administration qui se casse la figure. Lorsque, le soir, j'arrive au boulot, je ne sais pas combien on va être et, si les femmes n'étaient pas suffisamment nombreuses à midi, on risque de se faire bouffer par le travail ; c'est trop de pression psychologique, on ne peut plus faire notre travail correctement. Monsieur le député, je me suis engagé à l'hôpital pour des valeurs, mais il les a trahies, alors, comme d'autres avant moi, je m'en vais. Si vous voyez le ministre, remettez-lui ma blouse. » Monsieur le ministre, cette blouse, je vous l'ai apportée.
...de dépenses d'honoraires et de prescriptions compatibles avec les recettes disponibles de l'assurance maladie. Quarante-deux ans après, le résultat est là, logique et catastrophique : Urssaf Caisse nationale – le nouveau nom de l'Acoss – gère dettes et déficit, la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) reste un tonneau des Danaïdes, le très opaque Ondam fragilise tous les secteurs, l'hôpital est à genoux et le manque de soignants touche 87 % du territoire. Depuis avril 1990, les honoraires des soignants, libéraux comme salariés, ont cessé d'être réévalués régulièrement ; un numerus clausus inepte a tout verrouillé ; en parallèle, les remboursements aux malades n'ont fait que baisser : trente-deux ans après, nous subissons une pénurie de soignants, laquelle provoque une authentique pé...
...payé un lourd tribut avec plus de 1 000 morts, une véritable hécatombe ! Monsieur le ministre, au-delà de la communication, quelle est votre volonté réelle pour faire face à la profonde crise de notre système de santé, à la pénurie de personnels médicaux et paramédicaux et à la rupture de l'égalité des chances ? Monsieur le ministre, quelle est votre volonté réelle de faire face à la crise de l'hôpital public dans les outre-mer ? Comptez-vous assurer la réintégration des soignants ? Ils ont soigné, ils sont suspendus. Quelle est votre position sur le coefficient géographique ? Quelle est votre volonté réelle d'agir pour le grand âge ? Quel est votre plan pour permettre à la population vieillissante de trouver une place en maison de retraite sans se ruiner et sans crainte d'être maltraitée ? La...
...rouvé couchée au milieu de malades qui hurlaient de douleur, de rage, d'abandon, que sais-je. Et les infirmières couraient là-dedans, débordées… Elles distribuaient des J'arrive ! et des Ça marche ! J'arrive, j'arrive ! Mais personne n'arrivait. Jamais. Moi-même, j'ai mis douze heures pour obtenir la moitié d'un verre d'une eau douteuse. » Voilà comment parle une personne âgée de 98 ans. Dans un hôpital plus obscur, à Péronne, les soignants nous disent, quand on les écoute, que des personnes âgées peuvent attendre pendant douze, voire vingt-quatre heures sur un brancard, dans un couloir, sous la lumière des néons. Ils se demandent : « Est-ce que c'est comme cela que j'aimerais traiter mon père ou mon grand-père ? » Cela explique les démissions en série. Il est déjà pesant d'avoir le sentiment d...
... Français attendent autre chose. Il faut d'abord parler des patients, que M. Ruffin vient d'évoquer : on ne le fait pas assez souvent dans cet hémicycle. Nous devons partir de leurs besoins, dont l'évolution au cours du temps n'a pas été suffisamment prise en compte – à cet égard, les torts sont partagés. Il faudrait une loi comprenant des volets relatifs à la prévention et au fonctionnement de l'hôpital, et un budget défini de façon pluriannuelle, dont l'exécution s'étendrait sur plusieurs exercices. Ce serait une vraie réforme. En effet, nous avons à peine le temps de discuter d'un PLFSS que, déjà, nous devons préparer celui de l'exercice suivant. Ainsi, nous ne prenons jamais le problème du bon côté et nous demeurons aux ordres de Bercy, où se joue cette petite musique du « moins il y a de méd...
Pour tuer tout suspense, j'annonce que nous voterons contre l'article 1er pour la simple raison que les revalorisations, notamment au profit de l'hôpital, ne sont pas suffisantes. Nous l'avons déjà dit à de nombreuses reprises. Ce PLFSS traduit un déni face à la crise du système de santé publique, dont il ne prend pas suffisamment la mesure. Les services hospitaliers sont en tension et leur personnel démissionne en masse, particulièrement dans les catégories les moins bien payées. L'hôpital est maintenu juste au-dessus de l'eau ; il respire à pei...
... est que le budget pour 2021 était catastrophique. Comment se réjouir des conséquences des choix qui ont été faits ? Les recettes étaient largement insuffisantes, tout comme les dépenses. Nous nous étions opposés à ce budget ; nous serons cohérents en refusant de vous donner quitus pour son exécution. Nous continuons à dire que c'était un très mauvais budget, qui a infligé de nouveaux dégâts à l'hôpital public et à la sécurité sociale, notamment.
... générale, en entraînant un désintérêt pour celle-ci, a fortement contribué à la désertification médicale et à la surcharge des services d'urgences. Afin d'attirer les jeunes médecins, une revalorisation importante serait nécessaire : redevenu le pivot du système de santé, le médecin traitant pourrait exercer de manière transversale et consolider le lien très défaillant entre médecine de ville et hôpital. J'appelle également votre attention au sujet des mesures de référencement des médicaments qui figurent à l'article 30 du texte : il conviendra de surveiller l'apparition d'éventuels effets paradoxaux, notamment une possible fragilisation des médicaments matures. Le projet de loi contient en outre des mesures bienvenues pour les branches famille et autonomie, par exemple le recrutement dans les ...
La plus brutale, c'est la crise de l'hôpital public, dont les Français ont le sentiment qu'il s'effondre malgré le dévouement des soignants.
...des comptes a montré à plusieurs reprises qu'elles ne fonctionnaient pas et qu'elles engendraient même des effets d'aubaine. Vous envoyez des signaux contradictoires sur les téléconsultations. Pour notre part, nous continuerons à proposer d'utiliser une large palette d'outils, en assumant de recourir à la régulation là où l'incitation s'est révélée impuissante. La troisième crise est celle de l'hôpital public. Les difficultés sont connues : manque chronique de personnel, diminution des effectifs, démoralisation des soignants. Rappelons que 67 % des établissements font appel à l'intérim et que 42 % des infirmières présentent des syndromes d'épuisement.