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Interventions sur "euthanasie"

491 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Apaisons cette peur grâce à des arguments et des éléments factuels. Alors que vous ne cessez de nous répéter que seuls les malades dans un état très grave et souffrant de douleurs réfractaires pourront recourir au suicide assisté et à l'euthanasie, vous dites à présent que les personnes âgées et anxieuses pour la fin de leur vie pourront le solliciter. Pardonnez-moi mais je voudrais un peu de clarté dans ce débat.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Il vise à supprimer les cinq premiers alinéas de l'article 5, par lesquels il est prévu de légaliser le suicide assisté et l'euthanasie et de les codifier au sein du code de la santé publique, ce qui acterait une rupture anthropologique majeure. Une question fondamentale nous est ainsi posée : devons-nous renoncer, dans certains cas, au principe d'inviolabilité de la vie humaine ? Je ne le crois pas. Cela reviendrait à admettre que la vie de certaines personnes n'est pas ou plus inviolable. Cette pente est dangereuse, ne l'empru...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Lorsqu'on cite un avis du Conseil d'État, il faut prendre en considération tous ses points. À ce titre, vous savez ce qu'il a indiqué sur la dénomination des actes faisant l'objet de ce projet de loi, l'euthanasie et le suicide assisté.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Il vise à modifier l'intitulé de la section 2 bis que nous avons créée en commission, en remplaçant « Aide à mourir » par « Assistance au suicide avec exception d'euthanasie ». Nous en avons discuté ces derniers jours, l'aide à mourir est une formule vague. La nôtre est précise et exprime la volonté du Gouvernement d'encadrer cette proposition qui n'est rien d'autre, en effet, qu'une assistance au suicide avec exception d'euthanasie. C'est important car, durant les derniers jours de réunion de la commission spéciale, plusieurs amendements sont partis à la dérive, au...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Cabrolier :

Ensuite, j'ai la chance d'appartenir au groupe d'amitié France-Québec. L'euthanasie a été légalisée en 2016 au Canada et nous avons pu échanger à ce propos l'année dernière. Les dérives que l'on y observe, telles que l'autorisation en 2021 de l'euthanasie de personnes handicapées, m'inquiètent. Je ne prendrai pas souvent la parole, mais je tenais à expliquer mon changement de position : si j'avais d'abord été pour, car considérant que cette nouvelle liberté accordée aux uns n'e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Dogor-Such :

L'article 5 prévoit que le patient, lorsqu'il n'est pas en mesure physiquement de s'injecter la substance létale, peut se la faire administrer par un tiers – un médecin, un infirmier ou une personne volontaire désignée. Sur le plan médical, le centre national de ressources textuelles et lexicales définit l'euthanasie comme étant une mort douce, de laquelle la souffrance est absente, soit naturellement, soit par l'effet d'une thérapeutique dans un sommeil provoqué. Les soins palliatifs peuvent déjà être considérés comme une aide à mourir dans la dignité, notamment grâce à la sédation profonde et continue jusqu'au décès, autorisée par la loi Claeys-Leonetti. Le CCNE, dans son avis 139, qui a fortement inspiré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

..., pour ce faire, consulter quelques contributions récentes, telles que la tribune parue samedi dans Libération, cosignée par d'anciens ministres de la santé – François Braun, Claude Évin et Élisabeth Hubert –, Jean Leonetti, Jean-Marc Sauvé ou l'ancien président du CCNE, Didier Sicard. Que nous disent-ils ? « Ce projet de loi propose des pratiques de l'aide active au suicide assisté et à l'euthanasie, sans les nommer. En l'état actuel du texte, la France sera considérée comme l'exception (et non comme le modèle) validant une loi permissive qui bouleversera profondément le sens des pratiques médicales, les relations entre la personne malade ou en situation de dépendance et celui qui la soigne ou l'accompagne, mais également ses proches. » Une telle tribune, signée par des personnes qui réfléch...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Loir :

Dans un souci de cohérence, je reviendrai sur un point de sémantique. La définition donnée correspond bel et bien au suicide assisté et à l'euthanasie. La formule « aide à mourir » n'a, ici, pas de sens. Je vous demande à nouveau de bien vouloir vous accorder sur les termes afin de mener un débat serein.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJordan Guitton :

...ne s'engage, par les médecins, les aides-soignants, les infirmiers, des hôpitaux ou des d'Ehpad que je visite. Cela m'a marqué et je me rends compte que ce ne sont pas les bons termes que vous employez aujourd'hui. Tous les personnels de santé que j'ai rencontrés insistent sur l'importance d'utiliser les bons mots, pour que chacun puisse voter pour ou contre ce projet en connaissance de cause. « Euthanasie » ou « suicide assisté » sont des termes forts, qu'il est important de reconnaître. De nombreux pays l'ont fait et je ne comprends pas pourquoi nous ne pourrions pas introduire ces termes dans le texte. Compte tenu de l'importance du sujet que nous traitons, cela me semblerait essentiel de le faire. Chacun voterait alors librement, en sa conscience. Pour ma part, après avoir entendu les arguments...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure Lavalette :

L'amendement vise à introduire les formules « suicide assisté » et « euthanasie », malgré une obstination sémantique qui nous étonne et nous inquiète. Je crains qu'elle ne révèle une minimisation des effets du texte. Vous nous vendez une loi d'exception pour les grandes souffrances. Il en allait de même lors de la discussion, au Canada, du texte relatif à l'aide médicale à mourir. Je regrette que Mme Caroline Fiat soit partie, car elle avait affirmé n'avoir été confrontée q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure Lavalette :

La loi que nous sommes en train d'examiner est à peu près équivalente à la loi canadienne, peut-être même plus permissive, puisque les proches pourront administrer l'injection létale. Si l'on transpose la situation canadienne à la France, nous pourrions atteindre 45 000 euthanasies par an,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bentz :

...er adjectif, j'ai d'ailleurs fait un pas dans votre direction. Quelle est la différence entre les deux qualificatifs ? La main qui administre la substance létale : le patient lui-même ou une personne tierce – soignante ou volontaire. En définitive, vous ne pouvez continuer à maintenir un mensonge sémantique dans ce texte. Votre définition correspond effectivement à celle du suicide assisté, de l'euthanasie ou du suicide délégué. Administrer une substance létale à un corps vivant, qui sera décédé après sa prise, comment appelez-vous cela ? C'est un suicide assisté, une euthanasie ou un suicide délégué.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Portier :

Avec ces nombreux amendements à l'article 5, nous arrivons au cœur du débat, notamment aux problèmes que pose cette notion floue d'aide à mourir. Elle pose des problèmes de forme, tout d'abord, puisque vous refusez de nommer l'euthanasie et le suicide assisté. Or la loi doit être claire – nous sommes nombreux à plaider en ce sens. Pourquoi refusez-vous de nommer précisément les choses et pourquoi souhaitez-vous les codifier ainsi ? Cette notion floue pose également des problèmes de fond : comme le disait Victor Hugo, la forme, c'est le fond qui remonte à la surface. Malheureusement, la forme est floue parce que le fond soulève d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...n honnêtement penser que personne ne sera tenté, plus tard, d'assouplir ce droit à choisir ? Qu'au nom de l'égalité – un terme que nous entendons beaucoup aussi – une personne souffrant d'une autre pathologie ne demandera pas aussi cette aide active à mourir ? Aux Pays-Bas, après de multiples ouvertures, le critère de polypathologie, qui recouvre l'arthrose et même la surdité, représente 16 % des euthanasies. Vous répétez : que faisons-nous pour ceux dont nous ne parvenons pas à soulager les douleurs insoutenables ? Ils sont peu nombreux ; que faisons-nous ? Personne ici ne peut accepter ces souffrances. Mais les quelques-uns qui ne seraient pas soulagés, ni par les soins palliatifs, ni par une sédation profonde et continue, deviendront par la suite de plus en plus nombreux. Observons la situation ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau :

...il s'agisse d'homicide, de provocation au suicide ou de non-assistance à personne en danger. Mais si vous déplacez le curseur sur la notion de droit, le fait justificatif, et ses critères très stricts avec, s'effacera petit à petit, ce qui élargira d'autant le périmètre du droit à mourir. Vous avez beau essayer aujourd'hui de fixer un cadre contraignant, demain on pourra sortir de ce carcan pour euthanasier des personnes dépressives ou des enfants. Ce n'est pas un fantasme puisque des amendements avaient été déposés en ce sens dans le cadre des travaux de la commission spéciale.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Gernigon :

À la fin de la séance précédente, nous discutions de problèmes de sémantique, portant notamment sur cette question : l'aide active à mourir est-elle un suicide assisté ou une euthanasie ? J'ai questionné des médecins sur ce qu'était la sédation profonde. Comme on me l'a expliqué, cela consiste à plonger la personne dans le coma ; faute de nourriture et d'hydratation, son corps se transforme, et elle finit par mourir, les reins n'assurant plus leur fonction. Certains parmi nous ont dit qu'il fallait donner du sens aux actes, les nommer, ou encore dire la vérité aux Français, ce ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

...u Conseil d'État, il faut le citer en entier. Cet avis, qui mériterait d'inspirer davantage nos réflexions, énonce : « [Le projet de loi] a pour objet principal de créer une « aide à mourir » entendue comme la légalisation, sous certaines conditions, de l'assistance au suicide et, dans l'hypothèse où la personne n'est pas en mesure physiquement de s'administrer elle-même la substance létale, de l'euthanasie à la demande de cette personne. ». Il ajoute plus loin – c'est là que ça devient intéressant : « Le projet de loi emploie les termes d'« aide à mourir », une expression pouvant être comprise comme visant des pratiques autres que l'assistance au suicide ou l'euthanasie à la demande de la personne. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Dogor-Such :

On parle souvent de mourir dans la dignité, mais est-ce qu'on s'attache à ce que les Français vivent dans la dignité ? Si vous légalisez l'euthanasie, cela n'obligera personne à y recourir, mais cela obligera à l'envisager. Par ailleurs, on ne peut pas parler de fraternité quand on répond à la souffrance par la mort. Enfin, en légalisant l'euthanasie ou le suicide assisté, je crains que l'on finance encore moins les soins palliatifs. Une personne se trouvant en situation précaire et une autre ayant les moyens n'ont pas la même fin de vie, je l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

Derrière ce prétendu débat sémantique – parler d'aide à mourir, de suicide assisté ou d'euthanasie –, les collègues du Rassemblement national et de LR sont en réalité opposés à l'aide à mourir.