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Voici donc venir une énième réforme de l'enseignement professionnel ! Aucun ministre, aucun gouvernement n'aura manqué d'afficher sa volonté de revaloriser l'enseignement professionnel pour en faire une voie d'excellence. Pourtant, ces déclarations lénifiantes ont toujours eu un effet inversement proportionnel au volontarisme affiché. Pour notre part, nous considérons que les maux et difficultés de l'enseignement professionnel ne sont pas à recherc...
...ats d'apprentissage est en moyenne de 25 % ; il atteint 30 % dans la restauration. Le taux de précarité des 15-24 ans est quant à lui passé de 17 % à 53 % en quarante ans ! Enfin, les jeunes qui choisissent l'apprentissage ont beaucoup moins de chances d'obtenir un diplôme que ceux qui optent pour la voie scolaire : il y a 26 points d'écart entre les deux chiffres. Madame la ministre déléguée, l'enseignement professionnel a été institué, après la seconde guerre mondiale, dans le but de soustraire la jeunesse à la tutelle des patrons. Pourtant, au moment où je vous parle, six lycées professionnels sont menacés de fermeture en région parisienne, dix dans le Grand Est. Quand renoncerez-vous à votre projet destructeur, qui n'a en réalité d'autres objectifs, au prix de 35 milliards – une paille ! – d'aide...
... Bonnet, et moi-même avons été récemment alertés par les professeurs du lycée Adrien-Testud du Chambon-Feugerolles, dans le département de la Loire, au sujet de la réforme des lycées professionnels annoncée par le Président de la République. Les enseignants s'inquiètent des objectifs de cette réforme, en particulier de l'augmentation de 50 % de la durée des stages dans le cadre du volume global d'enseignement, c'est-à-dire au détriment des matières générales et technologiques, pourtant indispensables à la culture générale et à l'avenir professionnel des élèves. L'importante diminution des heures d'enseignement classique priverait en effet ces derniers du socle de connaissances nécessaire à leur réussite dans l'enseignement supérieur, notamment à l'obtention d'un BTS. Par ailleurs, ces mêmes enseignan...
...lors même que les annonces faites en novembre dernier par le Gouvernement sont passées quasiment inaperçues, sa volonté d'accroître le temps que les élèves de la voie professionnelle passent dans les entreprises, réduisant une nouvelle fois leurs heures de cours, mérite discussion. Il ne s'agit pas seulement là du débat habituel entre ceux qui souhaitent que le travailleur-citoyen bénéficie d'un enseignement complet et ceux qui souhaitent cantonner les moins qualifiés au seul apprentissage des techniques de production. Mes collègues du groupe Socialistes et apparentés et moi-même déplorons dans cette réforme un nouveau moyen déguisé de limiter le nombre d'heures passées en classe, donc le nombre d'enseignants, plutôt que d'avoir l'ambition d'innover, d'offrir à ces élèves, certes parfois mal à l'aise...
... en trouver, d'abord ; et avec quels moyens, ensuite ? Peut-être serait-il intéressant que les élèves en lycée professionnel suivent quelques cours consacrés au droit du travail, ce qui leur permettrait certainement de mieux faire valoir leurs droits. J'en viens à ma seconde question. Mes collègues et moi devons être stupides, car nous ne comprenons pas la signification de l'expression « mieux d'enseignement général » que vous avez utilisée il y a quelques instants. Vous avez également souligné au cours de votre propos liminaire que – ô, miracle ! – les moyens alloués aux lycées professionnels seraient maintenus. Dans le cadre d'une réforme dite ambitieuse, nous aimerions plutôt que des engagements soient pris quant à leur augmentation. Qu'est-ce que « mieux d'enseignement général », sinon une forme ...
Je souhaite associer à ma question le lycée d'enseignement professionnel Paul-Belmondo d'Arpajon, dans ma circonscription – vous avez eu l'occasion de le visiter, madame la ministre déléguée – ainsi que ma stagiaire Sajda, qui y étudie. Le Gouvernement et notre majorité souhaitent entamer une réforme inédite et profonde de l'enseignement professionnel. À titre personnel, je me félicite de cette ambition, qui montre à nouveau la volonté du Gouvernement d'...
...ssionnels, qui n'en ont pas toujours conscience, que jamais les passerelles n'ont été aussi nombreuses dans notre pays et qu'en validant ses acquis par l'expérience, on peut, à tout âge, valoriser son parcours et obtenir les plus hauts diplômes universitaires – qu'on croit trop souvent réservés aux cursus académiques solides et aux parcours linéaires. C'est une façon, aussi, de leur dire que les enseignements fondamentaux ont toute leur place dans leur formation, qu'ils seront un levier dans leur vie. Je me réjouis, à cet égard, de vous entendre indiquer avec la plus grande clarté que la réforme maintiendra les enseignements fondamentaux à leur niveau actuel, voire les renforcera. On peut être allergique aux savoirs académiques à 17 ans et, à 35 ans, en comprendre toute la richesse. Ce n'est pas un p...
Nous poursuivons notre cycle d'auditions consacrées au retour d'expérience de la guerre en Ukraine, qui nous ont déjà permis d'appréhender les conséquences du conflit sur l'Union européenne et sur l'Otan, d'analyser les enjeux de dissuasion nucléaire et de mieux comprendre la place du renseignement d'origine sources ouvertes (Osint) dans cette guerre. La diversité des intervenants et des thèmes abordés montre combien cette guerre intégrale, qui mobilise les champs aussi bien cinétiques qu'immatériels, est riche d'enseignements pour nos armées et, plus largement, pour la nation. C'est précisément pour nous éclairer sur les leçons opérationnelles du conflit ukrainien que nous accueillons ce ...
...te altitude avec des bombes classiques, qui frappent durement les infrastructures civiles ukrainiennes. Si la défense sol-air a été très efficace du côté ukrainien – Jean-Louis Thiériot et moi sommes co-rapporteurs d'une mission flash sur la défense sol-air en France et en Europe et avons déjà mené quelques auditions – plus de 50 % des infrastructures énergétiques du pays ont été détruites. Quels enseignements pouvons-nous tirer à propos de cette menace ? Faisons un peu de prospective. Il n'est pas exclu que les Russes lancent une offensive au printemps, après avoir mis à profit l'hiver pour reconstituer leurs forces, en particulier la masse, en tirant éventuellement les enseignements de leurs premiers échecs. Quel est votre avis à ce sujet ? Les Ukrainiens disposeront-ils de la masse nécessaire ains...
...is répondre à cette situation ? Certains, notamment Jean-Marie Guéhenno, ont appelé à rehausser notre dissuasion conventionnelle pour y faire face tout en restant sous le seuil nucléaire. Quelles leçons tirez-vous à ce sujet ? On constate l'importance de la logistique, paramètre qui a largement déterminé la déroute de la première offensive russe. Il s'agit pour nous d'un sujet prioritaire. Quels enseignements tirez-vous de la guerre en Ukraine dans ce domaine ? On n'a pas voulu acquérir la supériorité aérienne, avez-vous dit. Pourtant, tous les états-majors partagent l'idée qu'elle est nécessaire, indépendamment de la culture stratégique de chacun. Pouvez-vous apporter des précisions sur ce point ? Un article du colonel Pappalardo et une note récente du Cesa indiquaient que, désormais, la supériorit...
... plus à négliger au regard des nouvelles menaces. Le groupe Démocrate prendra évidemment toute sa part dans la construction de cette LPM. Nous avons de très nombreuses leçons à tirer de ce conflit. L'une d'entre elles, commune à nos armées, revient très régulièrement : le manque de moyens militaires et humains pour faire face à un conflit de haute intensité. Cependant, si nous devons retenir un enseignement majeur de ce conflit, c'est sans doute l'incroyable force morale de l'armée ukrainienne et, plus globalement, du peuple ukrainien. Thucydide écrivait : « La force de la cité ne réside ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens. » Nous savons que l'essence de cette force morale réside en partie dans l'amour de son pays, des siens, de sa famille, de ses proc...
... irrégulières ? Une telle rupture est-elle inédite ou peut-elle être comparée à d'autres ruptures dans l'histoire de la guerre ? Ainsi, on voit peu d'avions dans la guerre en Ukraine ; c'est même une de ses caractéristiques. La raison principale résiderait dans la difficulté à engager des aéronefs de plusieurs dizaines de millions d'euros dans un environnement dense de défense antiaérienne. Quel enseignement peut-on en tirer ? Cette guerre marque-t-elle un tournant dans l'efficacité des différentes composantes d'une confrontation – aviation, artillerie, cyber, communication, économie entre autres ? Comment intégrer pleinement le spatial, notamment le NewSpace, dans notre nécessaire préparation au conflit de haute intensité ?
...oral du peuple ukrainien – lequel résiste fortement – quels peuvent selon vous être leurs effets militaires ? Ces frappes signifient-elles que la Russie a partiellement changé de doctrine pour en venir à une campagne aérienne ? Compte tenu de ses stocks de munitions, est-elle en mesure de frapper suffisamment les défenses aériennes ukrainiennes pour acquérir la supériorité dans ce domaine ? Les enseignements dans le domaine terrestre sont également importants dans la réflexion pour le « succès des armes de la France », pour reprendre le titre du livre du colonel Jordan. Pensez-vous que les chars lourds soient obsolètes ? Ou bien est-ce l'utilisation qu'en font les Russes qui pose problème – on pense à cette colonne de chars immobilisés sur 50 kilomètres ? Le segment lourd a-t-il encore un avenir, mo...
Nous allons travailler dans un contexte particulier, puisque Mme la Première ministre vient d'engager la responsabilité du Gouvernement sur le vote de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2023 (PLF 2023). Cette décision interrompt la discussion du projet. Il me semble néanmoins pertinent d'entendre Mme Sylvie Retailleau présenter les crédits de la mission Recherche et enseignement supérieur et de tenir la discussion générale. En revanche, nous n'examinerons pas les amendements déposés sur cette mission et ne formulerons pas d'avis à son sujet. Enfin, je proposerai à la commission d'autoriser la publication des travaux de nos deux rapporteurs pour avis sous forme de rapports d'information après que leurs parties thématiques nous auront été présentées, à l'issue de l'aud...
En préambule, je me dois de vous dire que je regrette l'usage par le Gouvernement, une nouvelle fois, de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution. Cette décision nous privera de la possibilité d'examiner les crédits de l'enseignement supérieur et de la recherche comme il l'aurait pourtant fallu, car je ne partage pas le point de vue que vous avez exprimé. Avant de détailler le budget 2023 concernant l'enseignement supérieur et la vie étudiante, je soulignerai les enjeux du partage des savoirs. Je rappellerai d'abord que le partage des savoirs étant intimement lié à leur production, il n'est pas souhaitable de dissocier les de...
...engagement de chacun. Le premier élément considéré fut de nature organisationnelle. Le CNCSTI, créé en 2012 et chargé de l'élaboration et du suivi de la stratégie nationale, est sans pilote depuis 2019. Il semble urgent de redéfinir le rôle du Conseil et sa composition, de lui assurer une présidence, de lui donner de nouveaux moyens dans le cadre d'une stratégie interministérielle forte associant enseignement supérieur et recherche mais aussi éducation, culture, santé, industrie, économie, agriculture, ministère de la mer, numérique, Europe. On est bien loin d'une branche du ministère de la Culture : tous se doivent d'être impliqués dans cette grande priorité nationale. Les effets du transfert de cette compétence aux régions par la loi « Fioraso » de 2013 doivent être évalués. Les communes et les éta...
Au nom du groupe Renaissance, je salue l'augmentation des crédits alloués à la mission Recherche et enseignement supérieur. Doté de 30,6 milliards d'euros, son budget est en hausse de 5 %, soit 1,5 milliard d'euros. C'est le troisième budget de l'État – quand on entend parler d'« austérité », on croit rêver ! Depuis 2017, la hausse est de 14 %, soit 3,9 milliards d'euros. Ces excellents chiffres démontrent l'attention et l'ambition constantes du Gouvernement pour nos étudiants, notre enseignement supéri...
L'édifice français de l'enseignement supérieur et de la recherche observé globalement mérite considération et respect, et votre projet de budget s'efforce d'encourager son développement. Personne ne doute ici que les personnels de l'Université, des opérateurs et des grands établissements tendent quotidiennement à l'excellence. Mais ce satisfecit ne doit pas occulter les faiblesses, voire la ligne de fracture que l'on constate à la l...
...haitait pas que le Parlement engage des milliards d'euros sur « rien ». Mais ce n'est pas « rien » de parler du salaire des enseignants. Ce n'est pas « rien » de parler du rôle central des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Ce n'est pas « rien » de parler des psychologues de l'Éducation nationale. Ce n'est pas « rien » de dire que le niveau de rémunération des personnels de l'enseignement élémentaire, secondaire et supérieur ne sera pas suffisant pour rattraper le coût de la vie réel, ce dont nous aurons tous à subir les conséquences dans les années à venir : aussi longtemps que les lois et les budgets seront déconnectés du coût de la vie réel, que celles et ceux qui sont chargés de fabriquer des citoyens n'auront pas les moyens de faire leur métier parce que ce n'est pas un emplo...
Je précise que les crédits de la mission Enseignement scolaire ont bien été discutés en commission. Pour aujourd'hui, j'ai proposé, en concertation avec tous les groupes présents, de transformer l'audition prévue dans le cadre du PLF 2023 en audition de la ministre afin que chacun puisse s'exprimer ; je constate que certains ont joué le jeu, mais pas complétement. Les rapports pour avis ont été présentés, ce qui était indispensable pour qu'ils p...