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...ne réforme ambitieuse de la voie professionnelle, qui se veut générale et globale, mais ne sera-ce pas plutôt une réforme dissimulée, perlée, dissoute, éparpillée dans divers projets de loi ? Si tel est le cas, le lycée professionnel sera une nouvelle fois réduit à sa dimension économique et considéré au regard de son adaptation au marché du travail, sans prendre en compte les sujets relatifs à l'enseignement, l'éducation et la pédagogie.
À ce stade, votre réforme nous semble encore trop axée sur l'emploi et l'entreprise. C'est sans doute un aspect indispensable, mais le vrai problème concerne davantage les savoirs généraux, l'accompagnement et la pédagogie à mettre en œuvre. C'est dans l'enseignement professionnel que l'on retrouve le plus grand nombre de décrocheurs et que nous devons agir en priorité. Vous avez évoqué la possibilité d'allonger de quelques mois, voire d'une année la durée de la formation. Cela peut être une bonne idée. Ainsi, le système canadien permet l'accompagnement des élèves dans le cadre de parcours un peu plus individualisés, notamment en fin de cycle ou à des moment...
...e lycée professionnel trouvent déjà très difficilement un stage : c'est même une source de stress permanente. Il est donc fort probable que les entreprises ne puissent pas répondre à la hausse de la demande. On peut également s'interroger sur l'efficacité des stages, car les entreprises manquent souvent du temps et du personnel nécessaires. Enfin, ces stages supplémentaires se substitueront à des enseignements – français, histoire, géographie – et conduiront à l'effondrement des savoirs fondamentaux. Bref votre réforme va détruire la filière professionnelle, en en faisant une sorte d'apprentissage au rabais. En quoi l'augmentation du temps de stage profitera-t-elle aux élèves ?
Aujourd'hui, un élève sur trois est accueilli dans l'enseignement professionnel, dont 56 % sont issus des milieux les plus défavorisés. Dès leur entrée en lycée professionnel, 35 % d'entre eux ont déjà un an de retard scolaire. L'enseignement professionnel ne doit pas être la variable d'ajustement des difficultés de l'enseignement – c'est un professeur ayant exercé pendant vingt-cinq ans en lycée professionnel qui vous le dit. La défense de l'apprentissage au ...
...lles que soient les difficultés rencontrées. Pourtant, malgré les efforts engagés, certains jeunes sont davantage touchés par le décrochage, notamment en raison de leur orientation scolaire. Le diagnostic qu'établit le rapport sur la voie professionnelle doit nous alerter. En 2020, les jeunes de la voie professionnelle représentaient 32 % des élèves, mais 60 % des décrocheurs. Si la qualité de l'enseignement dispensé dans les lycées professionnels ne saurait être remise en question, malgré des moyens souvent limités, nous devons nous interroger sur les raisons de ces décrochages et sur les solutions à y apporter. Quelles sont vos pistes de travail ? En particulier, comment améliorer l'orientation des élèves au collège et leur permettre de choisir et de découvrir la filière dans laquelle ils vont s'en...
La réforme envisagée par le Gouvernement, pour la rentrée 2023, prévoit trente-trois semaines de stage en entreprise pour les élèves de lycée professionnel, aux dépens des heures d'enseignement. Les enseignants de ma circonscription se mobilisent contre l'absence de logique de cette réforme et ses conséquences désastreuses sur les jeunes, qui ont besoin de se former pour avoir un métier. Ce qu'on ne dit jamais, c'est que 40 % des apprentis abandonnent avant la fin de leur formation, contre 13 % en lycée professionnel. En apprentissage, les élèves ont cinq fois moins de chances de poursu...
...– la différence est de 26 points. Comme le dit une syndicaliste de Carrefour, « ils emploient des jeunes en apprentissage, formés à la va-vite, et les gardent rarement. » Le taux de rupture des contrats d'apprentissage est en moyenne de 25 %, et même de 30 % dans la restauration. En quarante ans, le taux de précarité des 15-24 ans est passé de 17 % à 53 %. La réforme que vous proposez condamne l'enseignement professionnel. Le fait qu'une réforme d'une telle gravité ne soit pas discutée dans l'hémicycle est une aberration démocratique. La représentation nationale devrait pouvoir en débattre.
L'enseignement professionnel se distingue de l'enseignement général par son aspect professionnalisant. Je crois beaucoup à l'alternance, qui est une voie d'avenir, comme en témoigne la réussite du système dual en Suisse ou en Allemagne. Si elle suscite de l'hostilité, c'est en raison d'une logique adéquationniste. Il faut effectivement travailler sur l'employabilité, mais la maîtrise des fondamentaux, elle, se ...
Depuis l'annonce de la réforme de la voie professionnelle, je m'attelle à faire connaître cette ambition. Dans les lycées professionnels de ma circonscription, la préoccupation principale touche à la territorialisation des enseignements et des diplômes. Un groupe de travail a été chargé de la question de la marge de manœuvre laissée aux établissements. Il a fait de nombreuses propositions, notamment en faveur d'une amélioration des interactions entre les écosystèmes locaux et les réseaux d'établissements. Mais je ne retrouve aucune proposition permettant de garantir le caractère national des programmes et des évaluations, pourt...
...e, vous vous êtes engagée, madame la ministre déléguée, à maintenir, voire à augmenter les heures de français dans les lycées professionnels. C'est d'autant plus important que les enfants allophones nouvellement arrivés (EANA) représentent près de 10 000 élèves en lycée – en augmentation de 18 % entre 2019 et 2021. Certains sont inscrits dans des lycées professionnels sans jamais avoir reçu aucun enseignement de français, et certains sont analphabètes. Actuellement, les enseignements de français dispensés en voie professionnelle sont loin d'être suffisants face aux besoins de ces élèves : le volume annuel est de quarante-trois heures en CAP, incluant l'histoire et la géographie, dans des classes parfois très hétérogènes. Que proposez-vous pour répondre aux besoins particuliers de ces élèves – cours d...
L'orientation n'est que l'un des aspects du problème culturel de notre relation aux métiers techniques et à l'enseignement professionnel. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le décrochage scolaire, les faits de violence, la consommation de stupéfiants sont plus importants dans les lycées professionnels. Or les pistes de travail proposées n'évoquent pas ces sujets. Il y a deux autres écueils. D'abord, comme l'a souligné Annie Genevard, le lycée professionnel n'a pas vocation à pallier les lacunes du système éducatif e...
Je commencerai, madame la présidente, par vous faire part de mon indignation concernant le sort réservé par cette législature au sujet de l'école. L'application du 49.3 nous a privés d'examiner la mission budgétaire Enseignement scolaire, laquelle représente pas moins de 82 milliards d'euros ; voilà désormais que nous entamons à vingt-trois heures quinze et à 30 députés, alors que nous étions 500 il y a deux heures, ce débat portant sur une question cruciale pour l'avenir de la République et de la nation.
Selon le département, la ville, le quartier, l'école publique, la qualité de l'enseignement ne sont pas les mêmes ; telle est la dégradation du système que pour nos enfants, le fait même d'être scolarisé dans le public influe sur cette qualité. Monsieur le ministre, il vous faudrait prendre à bras-le-corps ce problème évoqué dans certaines de vos interviews : l'école publique subit la rude concurrence de l'école privée !
...s difficultés sont les plus grandes, se retrouvent désormais confrontés à la précarité : voilà qui déshonore l'institution. Monsieur le ministre, quand soutiendrez-vous ce corps des AESH ? Quand donnerez-vous aux femmes qui le composent essentiellement un salaire digne, ainsi qu'une vraie formation, afin que les enfants en difficulté n'aient pas à subir une double peine ? Enfin, savez-vous que l'enseignement professionnel, ce joyau de notre système éducatif, ne concerne pas moins de 27 % des lycéens ? Je suis persuadé, je le dis sans aucun mépris, que dans cet hémicycle, nous trouverions peu de parents dont un enfant suit cette voie…
Eh bien, bravo, madame ! Avant d'être élu député, j'ai eu l'honneur d'enseigner vingt ans au sein d'un lycée professionnel. Ces enfants doivent bénéficier de la protection qu'il convient d'accorder à l'enseignement professionnel ; encore une fois, ce n'est pas un à-côté ! J'aurais souhaité, monsieur le ministre, que vous accomplissiez cette tâche, et je vois d'un mauvais œil le fait que vous partagiez avec le ministre du travail la tutelle de Mme Grandjean. Les lycéens professionnels sont des élèves à part entière ,…
Il nous est proposé de débattre sur l'état de l'école en France. Enseignante en collège depuis trente ans, je n'ai pas attendu ce soir pour mesurer, à la lumière de mon expérience, les aspects positifs de l'enseignement à la française. La joie de transmettre aux générations futures, l'idée d'accomplir une mission importante pour l'avenir des élèves ont toujours été mes moteurs. Au fil des ans, l'école a réduit la part d'élèves sortant précocement du système scolaire. Aujourd'hui, 79 % des jeunes d'une même tranche d'âge obtiennent leur baccalauréat, l'un des meilleurs scores d'Europe. Parmi les points positifs,...
...sait de poser en principe absolu. Comme lui, nous pensons que l'éducation n'est pas une suite de prescriptions ou de savoir-faire rudimentaires, mais plutôt une exploration de l'ensemble des connaissances humaines, un exercice libre des facultés de l'esprit qui prépare les jeunes à vivre en démocratie, et surtout, les initie à la vie et au vivant. Il n'y a pas d'un côté la salle de classe et ses enseignements théoriques « fondamentaux », de l'autre, le sport, les sorties ou les activités manuelles « accessoires ». Pour nous, tout est lié : l'école doit être de « la tête, du cœur et des mains ». Cela implique de rompre avec la segmentation entre les activités scolaires et périscolaires. S'il souhaite donner un sens à la devise républicaine, l'État doit se saisir avec fermeté et audace du sujet de la ...
... bien des établissements sont largement délaissés. Je pense à plusieurs lycées, mais c'est également le cas, plus largement, de très nombreux bâtiments. Cette situation dit quelque chose de l'importance que l'État, la puissance publique, accorde – ou pas – à l'école. À cela s'ajoutent, à chaque projet de loi de finances, des suppressions de postes. Cette année, 1 500 postes de professeurs dans l'enseignement public sont ainsi supprimés. À cet égard, les cinq années d'action de Jean-Michel Blanquer, votre prédécesseur, ont fait beaucoup de mal à l'école, puisqu'il avait en quelque sorte repris à son compte la marotte de Nicolas Sarkozy en supprimant à nouveau des postes.
Rappelons que les élèves scolarisés dans l'enseignement élémentaire sont en moyenne 22 par classe en France, contre 19,3 dans le reste de l'Union européenne. Il est vrai que, comme vous, votre prédécesseur entendait donner la priorité au primaire, en délaissant le secondaire. On en voit les résultats.
...alheureusement amplifiée par la crise des vocations mais aussi par leurs conditions de travail. J'en viens ainsi à votre deuxième exigence, qui a trait au bon fonctionnement de l'école. La baisse vertigineuse du nombre de candidats depuis 2021 inquiète : elle s'établit à 38 % au concours de professeur des écoles pour 2023 et à 21 % au concours externe du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes). Pour lui rendre ses lettres de noblesse, il est indispensable que le métier d'enseignant soit revalorisé à la hauteur du niveau auquel les professeurs sont recrutés et du travail qu'ils fournissent. La formation doit quant à elle être réétudiée. Le renforcement de l'accompagnement des néotitulaires est essentiel pour consolider le démarrage de la carrière professorale, ou...