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Au regard de vos réponses, je retire l'amendement. Monsieur Gassilloud, je souhaite souligner la qualité des débats menés en commission, grâce aux auditions, notamment sur la dissuasion nucléaire, dont j'ai pris connaissance. Elles nous ont donné l'occasion – et c'est important – d'entendre tous les intervenants sur ce sujet. Nous devons toutefois mener un débat plus large avec l'ensemble de nos concitoyens, car tous n'assistent pas aux débats de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, comme ils pourraient le faire pour le journal de...
Nous allons donc mener ce débat ici, mais je souhaite qu'il sorte de ces murs car il engage beaucoup d'argent. La question tourne autour de la nuance entre la nécessité de moderniser notre arsenal nucléaire – nous partageons ce choix car notre crédibilité en dépend – et l'augmentation de notre capacité, non en termes de quantité d'ogives, mais en termes de diversité des moyens de dissuasion, missiles sol-air ou sous-marins par exemple. L'augmentation risque en effet de se faire au détriment de la modernisation, car elle demande beaucoup d'argent.
...penser la progression dans les grades et les prises de responsabilité. Il faut revoir cela ! Il faut également revoir les conditions d'hébergement, comme l'ensemble des conditions de vie des militaires. S'agissant plus précisément de l'amendement, l'armée n'a pas pour objectif de défendre un front à l'est : depuis que nous sommes dotés de l'arme nucléaire, la défense du territoire repose sur la dissuasion ; notre armée a d'autres missions que la défense d'une ligne Maginot qui n'a servi à rien en 1940.
Autant que possible, nous devons travailler avec la base industrielle et technologique de défense européenne. Notre principe fondamental consiste à préserver notre souveraineté en tant que de besoin : dans certains domaines, comme la dissuasion nécessaire, aucun partage n'est possible. Par ailleurs, il peut être très intéressant de partager notre BITD avec des partenaires, même non européens, notamment pour diminuer les coûts ou pour augmenter l'interopérabilité. Nous avons évidemment besoin de l'Europe. Si un projet est européen, allons-y, mais toujours en préservant notre souveraineté et avec le souci de mettre à disposition de nos s...
...ne ? Où est l'Europe de la défense quand les Allemands, nos partenaires commerciaux prétendument privilégiés, nous vendent des fusils d'assaut HK – Heckler & Koch –, mais achètent des armes américaines ? Pour paraphraser le discours du cabri de de Gaulle, arrêtons les vœux pieux et les formules vaines, qui n'aboutissent qu'à dissoudre la souveraineté de la France. Faut-il encore le rappeler, la dissuasion ne se partage pas. Nous sommes opposés à cet amendement hors-sol.
Vous avez abordé de nombreux sujets, dont certains sont essentiels pour notre pays. Il y a effectivement un véritable enjeu en la matière. Les fonds marins sont importants, entre autres, pour notre dissuasion nucléaire et pour de nombreuses infrastructures, notamment les câbles et les pipelines. Le Gouvernement fait le nécessaire, grâce à la stratégie ministérielle de maîtrise des fonds marins et au programme Capacité hydrographique et océanographique future (Chof), dans le cadre duquel sont développés les drones sous-marins et l'analyse des colonnes d'eau. Selon moi, votre amendement est peu ou prou ...
..., les anthropologues ou encore, sur le plan plus technique, les développeurs de jeux vidéo. Il est particulièrement souhaitable que la société civile intervienne de manière régulière dans la théorisation des prospectives de défense aux côtés des infrastructures militaires référentes, au bénéfice du ministère des armées. Je pense notamment aux débats stratégiques à venir comme l'articulation de la dissuasion avec les nouveaux domaines de lutte et l'impasse doctrinale de ces derniers. L'espace et le cyberespace, concernés par le recours à l'intelligence artificielle, sont autant de nouvelles zones de conflit qui, juxtaposées aux notions classiques de signalement stratégique, appellent à une plus grande anticipation des potentialités qui pourraient s'imposer à notre système de défense. C'est pour cett...
...itaires ; ils sont la première richesse des armées. Après des décennies de sous-investissements, la dernière LPM a eu un impact positif sur le quotidien des militaires et a permis d'engager une modernisation capacitaire. Après le temps de la réparation vient aujourd'hui celui de la transformation. Celle-ci s'articule autour de cinq axes. Le premier – la clé de voûte – est la modernisation de la dissuasion nucléaire, dans toutes ses composantes et dans une logique de stricte suffisance. Que nos armées soient prêtes à agir de manière décisive dans le cas d'un engagement majeur constitue le deuxième axe. Il est donc essentiel de consolider le soutien logistique, le maintien en condition opérationnelle et les capacités de haute intensité, comme l'artillerie lourde, la défense sol-air, les drones, les...
... militaires à 2 % du PIB en 2030, elle permet à la France de maintenir son rang en Europe au moment où ses partenaires européens augmentent eux-mêmes leurs budgets. Elle renforce également les moyens de notre pays dans des domaines peu visibles mais cruciaux : achats de munitions, de pièces détachées, entraînement et réactivité des forces. Enfin, elle maintient l'effort budgétaire en faveur de la dissuasion nucléaire française, ce qui renforce l'autonomie stratégique européenne, puisque la France est, depuis le Brexit, l'unique puissance nucléaire de l'Union. Pour conclure, l'autonomie stratégique européenne n'est pas une utopie. L'invasion de l'Ukraine a montré que le continent doit être défendu ; nos alliés américains sont d'ailleurs les premiers à souhaiter que l'Europe assume davantage sa propr...
Nous ne le pensons pas et nous tenterons de le démontrer au cours des débats. De même, est-il indispensable d'investir 54 milliards dans la dissuasion nucléaire et dans l'escalade nucléaire,…
...e la République affirme désormais qu'il faudrait avoir « une guerre d'avance » et « tirer les conclusions de ce que notre époque porte en germe ». De notre côté, nous craignons au contraire d'avoir, avec cette LPM, une paix de retard si rien n'est engagé politiquement pour désarmer les conflits et travailler à la sécurité collective des nations. Vous faites reposer la politique de défense sur la dissuasion nucléaire : il s'agit là d'une différence historique entre nous ! Avec le temps, nous avons pris acte de ce choix, mais aujourd'hui, notre désaccord porte surtout sur le niveau de dépenses que vous engagez à ce titre. Il est énorme et les Français doivent le savoir, même si ce n'est écrit nulle part – cela pose d'ailleurs un sacré problème en matière de transparence ! La seule indication que vous...
Ceci est tellement vrai que le poids excessif des dépenses liées à la dissuasion nucléaire et au porte-avions vous contraint à opérer des glissements ou des reports de crédits importants sur des programmes majeurs, voire à effectuer des coupes claires – il en a été question sur tous les bancs. En ce qui concerne la marine – qui est pourtant si importante pour la défense de nos zones économiques exclusives –, la cible des frégates de défense et d'intervention pour 2030 passe d...
...tervention de Fabien Roussel met en évidence l'opposition de fond des députés du groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES à l'architecture même de notre armée et à sa doctrine d'emploi que la LPM aura pour effet d'amplifier. Par conséquent, même si nous jugeons certaines dispositions intéressantes, nous ne pouvons pas voter ce texte. Nous doutons fortement que la montée en puissance de la dissuasion nucléaire prévue dans le projet de loi, qui mobilisera plus de 50 milliards d'euros, apporte une sécurité accrue à nos concitoyens. La guerre en Ukraine, anachronique, ne doit pas brouiller les pistes : elle ne rouvrira certainement pas un cycle de conflictualité traditionnelle. Le terrorisme, l'hybridité des conflits ainsi que les tensions dans le monde cyber et dans l'espace continuent de croît...
... qui, depuis le général de Gaulle, fonde la diplomatie et la stratégie militaire françaises, par-delà les alternances politiques. Il n'est certes pas surprenant que les communistes, les Insoumis et le Rassemblement national s'y opposent, mais vous, collègues républicains des autres bancs, seriez-vous prêts à remettre en cause cette politique solide ? Le texte réaffirme et modernise notre force de dissuasion nucléaire. Nos collègues communistes y sont historiquement opposés et c'est bien leur droit, mais vous, collègues des autres groupes, seriez-vous prêts à abandonner le bouclier nucléaire qui assure la paix sur notre sol depuis huit décennies, soit la paix la plus longue de l'histoire de France ? Le texte prévoit également de nombreux investissements pour fournir aux armées les moyens dont elles ...
Pour notre part, nous ne mangeons pas de ce pain-là. Nous voterons donc évidemment contre la motion de rejet préalable. Sur le fond, quelle folie de vouloir renoncer à la dissuasion nucléaire ! Un pays en guerre, l'Ukraine, s'il n'avait pas signé le mémorandum de Budapest, posséderait cette fonction de dissuasion, ce qui aurait évité des dizaines de milliers de morts.
Je vois que certains collègues sont inspirés ! Chers collègues communistes, vos propos s'inscrivent dans une logique qui est la vôtre depuis des décennies – depuis l'époque du pacte de Varsovie, peut-être. Il faut vous reconnaître une cohérence sans faille et parfois très surprenante. Personne ne sera étonné de vous entendre remettre en cause le modèle de notre armée ou le principe de dissuasion nucléaire. Là où vous voyez une dépense onéreuse qui met en péril le maintien de la paix, nous voyons un moyen de garantir la sécurité du territoire dans une logique purement défensive, selon la doctrine française de la stricte suffisance, établie et respectée depuis des décennies. Nous ne partageons pas non plus votre position quant aux opérations extérieures, étant donné qu'elles visent aussi ...
...té en Europe et du réarmement naval militaire dans le monde. Dans ce contexte de retour du tragique, cette LPM confirme la hausse des crédits alloués à nos armées et s'inscrit dans la continuité de la précédente loi de programmation. Nous partageons certaines analyses du groupe GDR – NUPES, mais nous n'en tirons pas forcément les mêmes conclusions. Entre nos deux partis, l'histoire montre que la dissuasion nucléaire et l'Otan ont toujours fait l'objet d'âpres débats. À ce titre, nous saluons l'effort réalisé afin de garantir la crédibilité de la dissuasion nucléaire à sa stricte suffisance, doctrine instaurée par François Mitterrand. Les socialistes restent attachés à ce modèle d'armée.
.... Nous débattrons des retraites le 8 juin, je crois. Le débat sur la défense a lieu maintenant. Sur la défense en particulier, l'Assemblée doit se saisir des pouvoirs régaliens. Le groupe Écologiste – NUPES rejette l'idée qu'existerait un domaine réservé au seul Président de la République. Je n'accepte pas du tout l'argument selon lequel l'élection présidentielle aurait tranché la question de la dissuasion nucléaire. En effet, il n'appartient pas à un seul homme de décider de la menace de destruction massive d'une partie de l'humanité. Soit cette dissuasion est voulue par l'ensemble de la population, soit elle doit être abandonnée. Il en va de même pour la construction du porte-avions, qui engage des coûts absolument colossaux qui nous empêchent de mener à bien toutes les autres missions. La présid...
...n voit donc les militaires comme des hommes de paix, des pacificateurs, et non comme des hommes de guerre. Tel est, me semble-t-il, le sens de l'histoire : depuis la fin de la seconde guerre mondiale, chaque État-nation s'arme pour se protéger, préserver sa souveraineté et celle de ses alliés. Pour autant, le choix opéré dans cette LPM d'investir massivement pour le renouvellement de la force de dissuasion nucléaire met en question cet objectif de paix. Ce choix heurte toutes les victimes des essais nucléaires français, tandis que l'État reconnaît, même s'il ne le fait encore que difficilement, les conséquences humaines et environnementales des 210 essais nucléaires menés en Algérie et en Polynésie. Qu'en est-il d'une réelle indemnisation des victimes et de leurs familles ? Qu'en est-il de la dette...
...la France de conserver une supériorité opérationnelle, tout en ajoutant de la profondeur à ce qui fait la signature de nos armées : manœuvre, vitesse, audace, adaptabilité et haute précision. Le ministre et les rapporteurs l'ont rappelé, le texte consolidera nos fondamentaux, qu'il s'agisse de la protection de nos territoires – notamment ultramarins –, de la crédibilité et de la permanence de la dissuasion nucléaire, clé de voûte de notre défense et assurance vie de notre pays, ou encore de l'amélioration des conditions de vie et de travail des militaires et civils de la défense. Il visera également à allouer des moyens inédits au renseignement et à l'innovation, afin de renforcer notre liberté d'accès aux espaces communs et notre liberté d'action dans les nouveaux champs de conflictualité – espace...