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Pour aborder l'examen de cette proposition de loi, je voudrais vous convier à prendre un peu de recul, afin de la replacer dans son contexte. La III
...aires pour s'en persuader. Pensons aussi aux maisons de l'égalité saint-simoniennes, qui entendaient interner les enfants de 5 à 12 ans pour les arracher aux influences familiales. L'obligation scolaire a également été instituée contre l'Église catholique, puisqu'elle fut immédiatement laïque : les cours de religion furent remplacés par des cours d'instruction morale et civique, et les maîtres d'école devaient être des laïcs.
Rappelons enfin que Jules Ferry considérait que si l'instituteur allemand avait apporté la victoire à la Prusse en 1871, « l'instituteur de la République préparera la revanche ». L'école de la République se définit donc, dès l'origine, comme imperméable aux origines familiales et sociales, imperméable à toute religion, patriotique et civique, c'est-à-dire française. Il s'agit en réalité, à travers cette révolution scolaire, d'une révolution morale et d'un projet de création d'un monde nouveau. Ce rappel historique remet en perspective les principes fondateurs et le projet de l'é...
...sistance (CNR), le plan Langevin-Wallon et son idéal d'égalité des chances, la massification de l'enseignement secondaire – avec la scolarisation jusqu'à 16 ans instituée en 1959, durant les Trente Glorieuses –, ont poursuivi l'œuvre des pères fondateurs et produit une nation capable de surmonter d'immenses épreuves, et de se hisser au niveau des puissances du monde. Mais comme à ses origines, l'école est aujourd'hui menacée par des forces centrifuges qui fragilisent le projet républicain initial, et qui mettent en péril, après des décennies de déconstruction, l'ensemble de l'édifice scolaire, et donc l'avenir de la nation. Attardons-nous un instant sur la nature de ces forces centrifuges qui menacent notre école – et à travers elle, notre cohésion sociale et nationale. J'en identifie deux, a...
L'école est une citadelle assiégée que menacent les chevaux de Troie des forces de la déconstruction et de la décomposition sociale de notre pays.
Les débats de mardi dernier ont d'ailleurs clairement montré que l'école avait besoin d'une réforme systémique agissant sur de nombreux leviers : horaires, programmes, cursus, formation initiale des maîtres, organisation, pilotage, évaluation… Nous faisons ici un premier acte de résistance, symbolique, peut-être – mais qui peut nier la force du symbole quand tout vacille ?
Telle est, chers collègues, la portée de la proposition de loi que je soumets, avec l'ensemble du groupe Rassemblement national, à votre examen. Il s'agit d'une première pierre contribuant à la reconstruction de l'édifice de l'école publique. Ce texte est tout simple ; sa portée, cependant, devrait être inversement proportionnelle à sa concision. Son article unique vise à instaurer une tenue uniforme d'établissement, obligatoire pour tous les écoliers et tous les collégiens de l'enseignement public. Il s'agirait d'une obligation légale, étant entendu que chaque conseil d'école et chaque conseil d'administration de collège a...
Finies, les rivalités, les guéguerres de marques de vêtements ou de chaussures ; finis, les petits rackets ; finies aussi, les tentatives d'imposer des tenues de facture religieuse dans les collèges publics. L'école redevient, visuellement et symboliquement, le sanctuaire républicain du savoir, du travail scolaire, de la construction de l'intelligence et de l'autonomie de l'élève qu'elle doit être. Jean Zay n'écrivait-il pas, dans sa circulaire du 31 décembre 1936 :…
…« Les écoles doivent rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas » ?
...délégué, monsieur le ministre qu'on attend, mes chers collègues, « J'ai porté l'uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine. » Bleu Marine, déjà ! « Et je l'ai bien vécu. Cela gomme les différences, on gagne du temps – c'est chronophage de choisir comment s'habiller le matin –, on gagne de l'argent par rapport aux marques. Donc je suis pour le port de l'uniforme à l'école, mais avec une tenue simple et pas tristoune. »
Comme l'a très justement rappelé Mme Macron – pour une fois, la lumière vient de l'Élysée – dans un entretien paru dans Le Parisien, le port d'une tenue uniforme dans les écoles est une proposition de bon sens. Cette idée d'actualité défendue par notre collègue Roger Chudeau a des racines profondes. En effet, souhaitant élever la jeunesse française, Napoléon a instauré en 1802 le port de l'uniforme obligatoire dans les lycées, faisant de nos établissements scolaires un modèle pour le monde.
L'égalité des chances, c'est au casino ; à l'école, c'est l'égalité des droits !
Mais les faits sont là. La multiplication inquiétante dans les établissements publics de tenues à caractère religieux, notamment de ces robes islamiques appelées abayas, légitime la question de l'instauration d'une tenue obligatoire à l'école et au collège, où chaque jour la république laïque recule. En la matière, les remontées de terrain nous permettent de dresser un bilan désastreux de l'état des établissements publics. Au cours du seul mois de novembre 2022, 353 atteintes à la laïcité ont été signalées, dont 40 % étaient constituées par le port de vêtements ou de signes religieux. Au premier trimestre, pas moins de 1 400 signaleme...
Lorsqu'on demande si l'abaya est un signe religieux ostensible, il choisit de répondre par la stratégie du contournement et de la lâcheté en refusant de condamner l'entrisme de l'idéologie islamiste dans nos écoles. Les professeurs, qui vivent cette situation au quotidien, savent de toute évidence qu'ils n'ont plus rien à attendre d'un ministre qui, non content de faire l'apologie du wokisme ,…
Soyons clairs, ce sujet est caractérisé en France par un flou législatif et par la passivité des pouvoirs publics. Certains l'ont bien compris et s'en servent pour introduire à l'école des tenues religieuses jugées « confuses », mais clairement islamistes.
...y. Depuis, malgré les interpellations nombreuses de la part de professeurs en détresse, le nombre de signalements pour atteinte à la laïcité n'a pas diminué. Monsieur le ministre délégué, combien de violations de nos principes vous faudra-t-il pour réagir ? Combien de voiles islamiques, d'abayas, de qamis, vous faudra-t-il pour que vous vous donniez enfin les moyens de réarmer notre école républicaine et laïque ?
Utiliser un terme guerrier en parlant de l'école, il faut le faire ! C'est hallucinant !