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Les quelques études menées à l'étranger sur les effets du port de l'uniforme montrent que celui-ci n'engendre pas de sentiment d'appartenance à une école, fut-elle républicaine. Selon la principale étude menée aux États-Unis et qui tendait à connaître les arguments des partisans de l'uniforme scolaire, celui-ci favoriserait une meilleure assiduité et un sens de la communauté renforcé, limitant donc intimidations et bagarres. Une telle argumentation est déjà plus sophistiquée que celle présentée dans l'exposé des motifs de la proposition de loi. E...
Empêchés de montrer leur individualité, les élèves pourraient ne pas se sentir autant à leur place dans l'école qui les regroupe. Or, nous le savons, c'est le bien-être, et non l'uniformité, qui est un facteur favorable à la réussite. Les fondateurs de l'école républicaine l'avaient d'ailleurs bien compris : Ferdinand Buisson, qui fut l'un des maîtres d'œuvre de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, considérait qu'à l'école publique, c'est l'enseignement moral qui de...
Il faut penser aux besoins des élèves, et donc donner priorité au nécessaire développement des compétences sociocomportementales. Il faut davantage personnaliser la pédagogie, mais aussi développer le travail coopératif. En outre, il est nécessaire d'évaluer l'évaluation, pour lui donner un sens nouveau. L'école, enfin, doit être porteuse de santé pour tous les jeunes. Il est donc indispensable de lutter contre les inégalités de classe et de genre que produit encore le système.
Le groupe Socialistes et apparentés votera donc contre ce texte qui occulte l'essentiel du débat de fond et ne lutte en rien contre les inégalités à l'école.
La proposition de loi dont nous débattons aujourd'hui n'est pas une nouveauté : chaque année depuis deux décennies, la question du port de l'uniforme ou d'une tenue scolaire obligatoire à l'école et au collège ressurgit, tant au Parlement que dans la sphère médiatique. Contrairement aux propos de certains, la tenue uniforme n'a jamais été imposée en France. Seule la blouse fut obligatoire jusqu'en 1968, mais davantage pour préserver des taches d'encre que pour obtenir une uniformité vestimentaire dans les classes. L'arrivée des pointes Bic a, par la suite, rendu le port de la blouse inut...
Or, il est déjà possible pour les directeurs d'établissement de choisir de doter l'école ou le collègue qu'ils dirigent d'une tenue scolaire. Certains ont d'ailleurs déjà pris cette décision : des exemples, dont la presse s'est fait largement l'écho, existent dans les territoires d'outre-mer – en Martinique, notamment –, mais également en métropole – à Provins, en Seine-et-Marne. Les membres du groupe Horizons et apparentés défendent avant tout la notion de liberté de choix des dire...
...le tour est joué ! Cela ne résoudra donc pas le problème. Enfin, l'objectif de votre proposition ne saurait être uniquement l'abolition des distinctions sociales et culturelles : en effet, les propositions pour l'enseignement en France doivent avant tout viser l'amélioration du cadre d'apprentissage pour tous les élèves. En résumé, votre proposition de loi, qui tend à contraindre l'ensemble des écoles et collèges à adopter l'uniforme sans qu'un réel débat n'ait lieu à chaque niveau, n'est pas aboutie, et le groupe Horizons et apparentés votera donc contre son adoption.
Votre texte ne résoudra absolument pas les problèmes de l'école républicaine, dont l'objectif est d'instruire et de former les citoyens de demain – des citoyens heureux. L'émancipation de nos jeunes doit plus que jamais être au centre de nos préoccupations et l'éducation nationale le cœur battant de la nation.
Personne n'est dupe de ce qui se cache derrière la proposition de loi du Rassemblement national d'imposer l'uniforme à l'école :…
Votre proposition de loi ne tend pas à améliorer l'école ni la vie des jeunes : plutôt que de vous attaquer frontalement aux problèmes, vous cherchez à ne plus les voir. Pour cela, l'uniforme est votre solution prête à porter. En réalité, ce texte n'est que le moyen de vous en prendre à un public identifié : les enfants de confession musulmane, qui vous dérangent. Loin d'apaiser le débat et d'unir les Français dans leur diversité, vous voulez faire de...
Par conséquent, arrêtez de chercher à les camoufler, et essayons plutôt de les annihiler. Mais vous allez plus loin encore, en demandant à chaque établissement de créer son propre uniforme – à ses couleurs, esprit d'équipe oblige ! Or, cela rendra les inégalités sociales encore plus visibles : en effet, on pourra lire sur la veste de chaque enfant s'il étudie dans une belle école du centre-ville ou dans une école de quartier prioritaire. Belle avancée !
Vous montrez avec cette proposition que vous soutenez la politique du Gouvernement, qui crée une concurrence entre les écoles au mépris de l'égalité républicaine entre tous les établissements.
...que, transformé en Smic jeune, et bientôt, réforme du lycée professionnel, où les jeunes des milieux populaires seront moins bien formés et contraints de faire plus de stages sans garde-fou ! Nous rejetons ce texte en déplorant que ses auteurs fassent l'impasse sur une véritable réflexion au sujet du manque de moyens dédiés à l'accompagnement des familles pour assurer réellement la gratuité de l'école, et ne demandent aucune augmentation des moyens. Aujourd'hui, un jeune Français sur six pense que la Terre est plate, un sur quatre doute de la théorie de l'évolution : plus d'enseignants et moins d'élèves par classe, voilà ce dont nous avons besoin !
L'instauration de l'uniforme à l'école est devenue, ces dernières années, une marotte…
…pour toute une partie de la sphère politique. Ceux dont je parle dissimulent leur absence de projet pour l'école en donnant des coups de menton, en faisant de l'autorité à peu de frais, le tout sous couvert de lutte contre les inégalités sociales et la discrimination par l'argent. Souvent, les mêmes présentent d'ailleurs un projet politique profondément inégalitaire, désignant comme adversaire, sinon comme ennemi, celui qui possède moins qu'eux – le migrant ou le chômeur. Quel paradoxe que d'entendre la dro...
donner des leçons d'humanisme et d'égalité ! Je l'affirme dès à présent : la question n'est pas de prendre parti pour ou contre cette mesure en apparence anodine, mais de savoir quelle conception de l'individu et de l'école amène le Rassemblement national à la proposer.
Rappelons tout d'abord que Mme Le Pen et son parti proposaient naguère de mettre fin, pour les enfants étrangers, à la gratuité de l'école.
Voilà donc un premier tri opéré entre les enfants – heureusement tous habillés de la même façon. Un second tri écarterait les élèves des classes populaires, ceux qui réussissent moins bien à l'école. Ce n'est pas qu'ils ne soient pas faits pour elle, comme nous l'entendons trop souvent : c'est qu'elle ne parvient pas à estomper les inégalités sociales. Au lieu de prévoir des moyens supplémentaires ou des innovations pédagogiques, le Rassemblement national entend supprimer le collège pour tous et mettre ces enfants au travail dès 14 ans. Telle est votre perspective pour l'école : vous ne souh...
…et qui, bien entendu, sont généralement des enfants des classes populaires. C'est là une différence majeure entre nous : vous proposez moins d'école, nous en préconisons plus. Nous ne partageons pas davantage votre vision apocalyptique d'une éducation nationale en proie au pédagogisme, au laxisme, au communautarisme :…
...à l'éducation sexuelle, je vous épargne en ne m'y attardant pas. Si l'on considère le fond du problème, il est certes nécessaire de lutter contre le culte de l'apparence et de la consommation ; reste que, l'uniforme imposé, les origines des élèves se révéleraient par des accessoires, des bijoux, ou seulement par leur capacité à appréhender et assimiler les attentes du système scolaire, car notre école est celle de la reproduction sociale. Lors de l'examen du texte en commission, M. le rapporteur a été outré que je mette en doute la pertinence de la méritocratie au sein d'un système éducatif aussi inégalitaire. Or, je le dis et le redis : parmi les élèves entrés au collège en 2007, 4 % des enfants de cadres n'avaient obtenu dix ans plus tard aucun diplôme de l'enseignement secondaire, contre 19...