Publié le 21 septembre 2023 par : M. Delaporte, M. Aviragnet, M. Califer, M. Guedj, M. Echaniz, M. Baptiste, Mme Battistel, M. Mickaël Bouloux, M. Philippe Brun, M. David, M. Delautrette, M. Olivier Faure, M. Garot, M. Hajjar, Mme Jourdan, Mme Karamanli, Mme Keloua Hachi, M. Leseul, M. Naillet, M. Bertrand Petit, M. Bertrand Petit, Mme Pic, Mme Pires Beaune, M. Potier, Mme Rabault, Mme Rouaux, Mme Santiago, M. Saulignac, Mme Thomin, Mme Untermaier, M. Vallaud, M. Vicot, les membres du groupe Socialistes et apparentés.
L’article 1er de la loi n° 2022‑1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi est abrogé.
Le amendement des députés socialistes et apparentés vise à abroger le chèque en blanc signé au Gouvernement pour détricoter l'assurance chômage dans la loi adoptée en décembre 2022.
Primo, elle est économiquement absurde car le modèle du « demandeur d’emploi optimisateur » ne se retrouve dans aucune réalité concrète.
Souvent, le demandeur d’emploi méconnait son droit à une indemnité et son mode de calcul, conduisant ainsi à un non-recours élevé. Ainsi, seuls 40 % des demandeurs d’emploi perçoivent une allocation-chômage.
Secundo, elle est socialement injuste.
La précédente réforme a en effet drastiquement réduit les droits à l’assurance chômage pour les salariés : 1,15 million de personnes sont les perdants de cette réforme, en voyant leur allocation chômage baisser d’en moyenne 155 euros par mois, dont 350 000 jeunes de moins de 25 ans, des travailleurs en situation précaire, etc.
Elle a touché les territoires les plus défavorisés de notre pays :
- 30 800 personnes à la Réunion dont 9 200 jeunes de moins de 25 ans,
- 33 300 personnes en Seine-Saint-Denis dont 8 100 jeunes de moins de 25 ans,
- 50 400 personnes dans le Nord dont 17 300 jeunes de moins de 25 ans
Tertio, elle est budgétairement inutile.
Si la Cour des comptes constate bien un déficit structurel en moyenne de plus de 3 milliards d’euros par an sur la période allant de 2011 à 2019, elle constate aussi que la contribution du régime de l’assurance chômage au financement de Pôle Emploi a augmenté de 52 % entre 2009 et 2020, atteignant ainsi 4,1 milliards d’euros en 2020, alors que celle de l’État a augmenté jusqu’en 2017 (jusqu’à 1,5 milliard d’euros) mais a baissé ensuite pour atteindre 1,2 milliard d’euros en 2020.
Autrement dit, le régime de l’assurance chômage serait en excédent si l’État ne lui imposait pas une partie de la charge du fonctionnement de Pôle emploi, qui est bien un service public universel, et donc à financer par l’impôt et non par ce qu’il reste des cotisations d’assurance chômage (la part patronale).
Pour toutes ces raisons, le groupe « Socialistes et apparentés » propose d’abroger le chèque en blanc signé au Gouvernement pour engager une réforme de l'assurance chômage socialement injuste, économiquement absurde, et financièrement inutile.
Tel est l’objet du présent amendement.
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