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Vous l'aurez compris, si ce texte nous est présenté avant tout pour défendre le principe de laïcité à l'école, les raisons de soutenir cette mesure vont bien au-delà. Nous l'avons constaté dans de nombreux pays à travers le monde, le port d'uniforme apporte égalité, appartenance et esprit d'équipe. Certains établissements dans notre pays, en métropole comme en outre-mer, ont déjà adopté l'uniforme. L'opinion publique y est de plus en plus favorable, au-delà des clivages politiques et des classes sociales. Il nous faut donc aller enfin sur ce terrain, en donnant toute la liberté aux établissements d'en définir les modalités, sans...
Je commencerai par vous remercier, monsieur le rapporteur, de nous donner l'occasion de débattre au sein de cette assemblée de l'uniforme à l'école, car ce sujet revient depuis de nombreuses années dans le débat public sans que les représentants de la nation aient jusqu'ici pu en débattre officiellement. Derrière l'apparente facilité de l'uniforme se cache finalement une proposition dont il est difficile d'appréhender les enjeux et les conséquences....
L'intéressante expérimentation menée à Provins rappelle qu'il est nécessaire non seulement de fournir des vêtements à faible coût, mais aussi de garantir qu'ils soient de bonne qualité. De plus, nous pouvons légitimement nous interroger sur la possibilité de fournir des uniformes à un bon rapport qualité-prix qui soient fabriqués en France, car je n'imagine pas que votre groupe demande autre chose qu'une fabrication nationale. À peine a-t-on abordé ce sujet que les questions sont déjà nombreuses, même avant de nous demander si un enfant portant l'uniforme possède autant de vêtements de ville que les autres. Mais alors que vous souhaitez imposer l'uniforme dans toutes les écoles publiques...
...pective sur l'utilité de la généralisation de cette mesure car nos amis britanniques, qui ont généralisé l'uniforme depuis bien longtemps, ne sauraient être des exemples en matière de mixité et d'égalité. Cela nous invite à relativiser l'utilité d'une telle mesure imposée depuis Paris qui engage également la question de l'acceptation par les parents et les élèves, l'expérience de Provins ayant apporté une nouvelle preuve du fait qu'il est plus facile d'acquiescer à une mesure que de l'appliquer. Vous l'aurez compris, pour le groupe Démocrate, votre proposition est hâtive, mal préparée, et elle démontre votre volonté de cliver la population française plutôt que celle de trouver des solutions efficaces pour l'école.
... de l'affirmation des personnalités » explique Pierre Joliot, grand professeur biologiste et petit-fils de Pierre et Marie Curie. Cette proposition de loi qui vise à imposer un uniforme aux couleurs de l'établissement irait à l'encontre du progrès, aussi nous y opposons-nous. Nous sommes résolument contre l'objectif de cette proposition de loi qui vise, selon ses auteurs, à empêcher les élèves de porter des vêtements qui soient des marqueurs sociaux ou des signes religieux. Notre combat, à nous, c'est la lutte contre les discriminations, pas contre les distinctions. Cette proposition s'ajoute à une longue liste de propositions qui depuis plusieurs années constituent des marronniers, c'est-à-dire des articles de circonstance publiés traditionnellement à certaines dates. Elle est sous-tendue pa...
Les quelques études menées à l'étranger sur les effets du port de l'uniforme montrent que celui-ci n'engendre pas de sentiment d'appartenance à une école, fut-elle républicaine. Selon la principale étude menée aux États-Unis et qui tendait à connaître les arguments des partisans de l'uniforme scolaire, celui-ci favoriserait une meilleure assiduité et un sens de la communauté renforcé, limitant donc intimidations et bagarres. Une telle argumentation est déjà ...
...vons, c'est le bien-être, et non l'uniformité, qui est un facteur favorable à la réussite. Les fondateurs de l'école républicaine l'avaient d'ailleurs bien compris : Ferdinand Buisson, qui fut l'un des maîtres d'œuvre de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, considérait qu'à l'école publique, c'est l'enseignement moral qui devait compter, puisque celui-ci « porte la claire notion du devoir, des idées de justice et de bonté, l'habitude de la réflexion, la culture de la conscience, l'amour du travail, le sentiment des droits de l'homme et de la dignité humaine. »
Il faut penser aux besoins des élèves, et donc donner priorité au nécessaire développement des compétences sociocomportementales. Il faut davantage personnaliser la pédagogie, mais aussi développer le travail coopératif. En outre, il est nécessaire d'évaluer l'évaluation, pour lui donner un sens nouveau. L'école, enfin, doit être porteuse de santé pour tous les jeunes. Il est donc indispensable de lutter contre les inégalités de classe et de genre que produit encore le système.
La proposition de loi dont nous débattons aujourd'hui n'est pas une nouveauté : chaque année depuis deux décennies, la question du port de l'uniforme ou d'une tenue scolaire obligatoire à l'école et au collège ressurgit, tant au Parlement que dans la sphère médiatique. Contrairement aux propos de certains, la tenue uniforme n'a jamais été imposée en France. Seule la blouse fut obligatoire jusqu'en 1968, mais davantage pour préserver des taches d'encre que pour obtenir une uniformité vestimentaire dans les classes. L'arrivée des ...
...n concertation avec les familles, les enseignants et les collectivités. L'expérimentation est possible. Si l'instauration d'une tenue scolaire dans un établissement contribue à diminuer les distinctions sociales et culturelles – nous ne le contestons pas –, elle ne les enraye pas pour autant, comme certains s'accordent à le dire. En effet, d'autres éléments et accessoires, comme les baskets, les portables, les sacs, sont aussi des marqueurs sociaux très forts – plus forts encore peut-être que les vêtements – et restent donc des moyens de gommer les effets tant attendus de l'uniforme. La tenue scolaire obligatoire n'effacera pas non plus comme par enchantement les tenues dites religieuses : elle n'entraînera, mécaniquement, que la création d'écoles hors contrat, et donc hors contrôle, sans rég...
...es l'une : soit c'est quelque peu réducteur, soit vous êtes magiciens ! Des mesures efficaces ont déjà été prises, comme les dispositifs Vacances apprenantes et Devoirs faits, le dédoublement des classes de CP et CE1 en zone d'éducation prioritaire et le renforcement des enseignements fondamentaux. Ensuite, vous avez évoqué le rôle fédérateur de l'uniforme. Or, le sentiment d'appartenance et l'importance de fédérer passent par des projets pédagogiques. En effet, un projet de solidarité, par exemple, fédérera davantage une classe ou un établissement qu'un uniforme – pour ceux qui ne le sauraient pas, je rappelle que l'uniforme n'est pas un outil pédagogique.
Votre proposition de loi ne tend pas à améliorer l'école ni la vie des jeunes : plutôt que de vous attaquer frontalement aux problèmes, vous cherchez à ne plus les voir. Pour cela, l'uniforme est votre solution prête à porter. En réalité, ce texte n'est que le moyen de vous en prendre à un public identifié : les enfants de confession musulmane, qui vous dérangent. Loin d'apaiser le débat et d'unir les Français dans leur diversité, vous voulez faire des écoliers et collégiens les otages de votre guerre des identités !
Laissez les jeunes et les enfants tranquilles. Depuis le rapport Debré de 2002, il est de notoriété commune que c'est par l'apprentissage assumé et dépassionné de l'histoire des religions et des cultures qu'on lève les incompréhensions entre élèves et parents. C'est en s'éduquant à être d'accord sur le fait qu'on n'est pas d'accord qu'on apprend à vivre ensemble, et à assurer un équilibre entre l'affirmation de soi et le respect de l'autre. Parlons égalité so...
... problème, il est certes nécessaire de lutter contre le culte de l'apparence et de la consommation ; reste que, l'uniforme imposé, les origines des élèves se révéleraient par des accessoires, des bijoux, ou seulement par leur capacité à appréhender et assimiler les attentes du système scolaire, car notre école est celle de la reproduction sociale. Lors de l'examen du texte en commission, M. le rapporteur a été outré que je mette en doute la pertinence de la méritocratie au sein d'un système éducatif aussi inégalitaire. Or, je le dis et le redis : parmi les élèves entrés au collège en 2007, 4 % des enfants de cadres n'avaient obtenu dix ans plus tard aucun diplôme de l'enseignement secondaire, contre 19 % des enfants d'ouvriers non qualifiés et 38 % des enfants de parents sans emploi !
Dans la foulée, monsieur le rapporteur, vous avez osé nous citer le rapport Langevin-Wallon, du nom des deux grands scientifiques communistes qui élaborèrent après guerre le projet d'une école ouverte à tous, combattant les déterminismes, formant les citoyens. À l'issue de la seconde guerre mondiale, je le répète, tandis que les communistes contribuaient à ce plan, où étaient donc les futurs fondateurs de votre parti ?
... des personnels enseignants et non enseignants, l'inclusion des enfants handicapés, les inégalités, ou encore l'absence de mixité scolaire. Cependant, nous ne parlerons aujourd'hui de rien de tout cela, le Rassemblement national ayant préféré s'attacher à un symbole qu'il juge essentiel : l'uniforme. Cette hiérarchie des priorités, notre groupe ne la partage pas ; les arguments avancés par le rapporteur ne nous ont pas davantage convaincus que les références aux propos de Mme Macron. Assurément, il convient que l'école soit par excellence le lieu où l'enfant se voit garantir une protection contre toute forme de discrimination, de moquerie ou de harcèlement, l'école laïque devant en outre le mettre à l'abri des influences politiques, économiques ou religieuses. Ce sont là des conditions indisp...
...rs de laïcité et de liberté ; or, si nous voulons qu'elles soient respectées, il nous faut surtout nous assurer qu'elles ont été comprises, ce qui implique d'améliorer l'information, la communication et surtout la pédagogie en la matière. Tel est le rôle de l'école. Pour autant, nous ne sommes ni aveugles, ni naïfs concernant les atteintes à la laïcité signalées ces dernières années, notamment le port de tenues religieuses ou supposées telles. Ce sont là des phénomènes auxquels il importe de réagir, car ils mettent à l'épreuve la capacité de l'institution à établir un dialogue avec les élèves et leur famille, mais les mécanismes dont ils révèlent l'existence sont bien plus profonds et complexes, exigeant une réflexion qui dépasse le cadre scolaire. Ces considérations amènent forcément à se pos...
L'imposer dans tous les établissements résoudrait-il les défaillances que je viens d'évoquer ? Le risque serait de masquer les conséquences sans s'attaquer aux causes. Notons également que rien n'interdit à un établissement d'instaurer le port d'une tenue réglementaire ; or ni les familles, ni la communauté éducative ne semblent le réclamer.