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Cette suppression est restée dans l'esprit de beaucoup de gilets jaunes comme un marqueur de l'injustice. Ils utilisaient d'ailleurs des autocollants « Rends l'ISF d'abord ». Depuis le premier mandat d'Emmanuel Macron, les cinq premières fortunes françaises ont vu leur patrimoine tripler et les 500 premières fortunes ont vu leur part dans le PIB doubler, passant de 20 % à 40 %. Dans la succession de crises que nous traversons – crise du covid, guerre en Ukraine et crise de l'énergie – nous avons besoin de l'unité de la nation. L'injustice criante que vous aggravez, budget après budget, contribue à affaiblir et à désintégrer la nation.
Vous avez eu la parole, mon cher collègue, et vous pourrez la reprendre, je vous l'assure ! Les patrimoines dont vous parlez, mes chers collègues, sont avant tout des patrimoines d'entreprise, qui n'étaient pas, pour des raisons très importantes dont on pourrait discuter, imposés par l'ISF.
Si ces patrimoines ont explosé, c'est parce que la valeur de certaines entreprises a explosé. Imposer les propriétaires de ces patrimoines par l'ISF ne change donc rien à la dynamique de la fortune de ces gens-là. Les auteurs des amendements qui proposent d'intégrer le patrimoine économique commettent une erreur majuscule, car cela obligerait des entreprises à se vendre dans de très mauvaises conditions.
Certains veulent faire croire que la France est un paradis fiscal et qu'il faudrait rajouter encore et encore plus de taxes. La taxation sur le patrimoine en France représente 4,6 % du PIB. C'est un chiffre d'Eurostat, il est disponible pour tout le monde. La moyenne en Europe est de 2,5 %, soit presque la moitié. La fiscalité du patrimoine est donc déjà, dans notre pays, à un niveau extrêmement élevé. Je ne crois pas qu'il faille l'augmenter. Vous parlez de sentiment d'injustice face à la fiscalité. Je peux le comprendre, mais notre objectif, c'e...
...rnait l'impôt sur les grandes fortunes (IGF) de François Mitterrand ; plus récemment, l'ISF. Le problème est qu'on ne peut prétendre engager une réforme sérieuse de ce domaine fiscal par le moyen de ces amendements. Comme pour les droits de succession, il faut réfléchir et débattre posément. Les amendements soumis à notre discussion sont contradictoires. Ils mettent en cause la distinction entre patrimoine privé et patrimoine professionnel. Or la confusion était le problème majeur de l'IGF et de l'ISF, s'agissant en particulier de la notion d'outil de travail. Cela a provoqué des départs à l'étranger, pour fuir la confiscation de certaines entreprises, familiales en particulier : les actionnaires ne disposant plus des ressources nécessaires pour payer l'ISF, ils furent parfois contraints de vendre....
En effet, nous sommes convaincus que les impôts de cette nature ne participent pas au développement économique et ne favorisent pas les entreprises. Vous avez évoqué le patrimoine foncier, or il est pris en compte dans le calcul de l'IFI. Il est essentiel de soutenir toutes les entreprises, et nous estimons que l'impôt sur la fortune immobilière pèse lourdement sur le patrimoine foncier. Le taux d'impôt sur le revenu peut atteindre 45 %, si on ajoute les contributions sociales et l'IFI, c'est beaucoup trop. Nous ne voterons donc pas ces amendements, mais nous soutiendrons ...
Les députés du groupe Horizons et apparentés voteront évidemment contre ces amendements. La transformation de l'ISF en IFI était une bonne réforme, une réforme juste. Votre proposition constitue une injustice. En effet, l'ISF taxait le patrimoine, plus les valeurs mobilières. De qui parlons-nous ? Vous nous parlez des grandes fortunes. Mais l'important pour la France est de soutenir le développement des PME et des TPE, afin de disposer d'une structure industrielle essentiellement familiale – c'est ce qui nous manque. Or le rétablissement de l'ISF irait à l'encontre de cet objectif, parce qu'il empêcherait les entrepreneurs de toucher la j...
...principaux sont la TVA et la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) ; des impôts sur le revenu, qui comprennent l'impôt sur les sociétés pour les entreprises ; des impôts sur les transmissions – nous avons longuement parlé la semaine dernière des droits de donation et de succession ; des impôts sur les revenus du capital. Là, nous débattons d'impôts sur un stock, le patrimoine. Or nous, députés du groupe Les Républicains, sommes très défavorables à l'imposition du patrimoine. Nous sommes donc très défavorables au rétablissement de l'ISF, quelque forme qu'il puisse prendre. Nous défendrons d'ailleurs dans un instant l'amendement n° 141, qui tend à supprimer l'IFI.
Les uns prétendent que les autres pays européens n'imposeraient pas la fortune ni le patrimoine. La nuit dernière ont donc dû disparaître l'Espagne, la Norvège, la Finlande, la Suisse, le Liechtenstein, la Suède et les Pays-Bas ! D'autres mettent en avant l'attractivité, la nécessité d'attirer des projets d'investissement. Mais l'important n'est pas le nombre de projets, plutôt l'effet qu'ils produisent. Or un projet en France engendre deux fois moins d'emplois qu'au Royaume-Uni ou tout au...
L'ISF a été transformé en IFI et nous sommes alors tombés dans l'absurde : j'en ai souvent parlé avec mon vieil ami Jean-Paul Mattei. On a expliqué qu'il fallait taxer la rente et non le patrimoine qui prend des risques : or les obligations, qui sont la définition même de la rente, ne figurent pas dans l'IFI !
Dans ces amendements, plusieurs éléments me contrarient, mais il en est un qui me contrarie particulièrement : l'intégration du patrimoine économique dans l'assiette d'imposition, comme l'a dit notamment Charles de Courson.
D'un point de vue économique, ce serait une monstruosité, qui aurait en outre un impact colossal sur le chômage. Dernier point : verdir l'ISF reviendrait à augmenter le patrimoine immobilier.
... suppression. Charles de Courson a également évoqué plusieurs points en ce sens. Si la suppression de l'ISF a effectivement constitué un marqueur fort pour améliorer l'image et l'attractivité de la France, il en serait de même, selon nous, de la suppression de l'impôt sur la fortune immobilière. Ce serait une mesure de cohérence, car l'IFI exerce une pression fiscale élevée sur les détenteurs du patrimoine. Rappelons quelques éléments : les revenus sont taxés de manière importante, avec un taux marginal d'imposition pouvant aller jusqu'à 45 % ; les prélèvements au titre des contributions sociales peuvent atteindre 17,20 % ; si l'on y ajoute les taxes foncières, nous en arrivons à une taxation totale de l'ordre de 60 % à 65 % des revenus du patrimoine immobilier. Or les biens, situés en France, de...
Nous avons eu un débat intéressant sur le sujet. L'IFI ne touche que les patrimoines les plus élevés et produit un effet redistributif incontestable. Il représente une recette de plus de 2 milliards – je n'ai pas les mêmes chiffres que M. le ministre délégué –, dont il n'est pas possible de se passer de nos jours. En outre, sa suppression n'aurait pas d'incidences sur les investissements directs puisqu'il s'agit d'argent qui est, de toute façon, immobilisé. Avis défavorable à l'...
Adopter cet amendement, ce serait se montrer aveugle à l'un des maux de notre société ces dernières décennies, à savoir la concentration du patrimoine immobilier dans les mains de quelques-uns. En France, 3,5 % des ménages sont des multipropriétaires, qui détiennent la moitié des logements mis en location. Cette concentration du patrimoine change profondément la société et pose un problème majeur, notamment pour les jeunes générations. Mes parents, par exemple, qui appartenaient à la classe moyenne, avaient pu contracter un prêt immobilier et ...
... proposer à la location était de 17 % : en 2021, elle est montée à 30 %. L'écart entre les deux représente autant de ménages qui ne pourront pas acquérir leur logement pour y vivre. Ce phénomène de concentration des biens immobiliers et d'augmentation de la rente locative constitue une attaque contre les classes populaires et moyennes souhaitant acheter leur logement. Il faut donc redistribuer le patrimoine immobilier : l'un des meilleurs outils pour ce faire, c'est l'impôt sur la fortune, en particulier lorsque celle-ci concerne l'immobilier.
... n'a eu aucune influence sur l'emploi, comme le démontrent toutes les études réalisées à ce sujet : c'est un fait établi. En revanche, nous sommes en désaccord avec l'amendement du groupe Les Républicains : en effet, autant nous souhaitons préserver la résidence principale ou la résidence unique parce qu'il s'agit d'une mesure de justice permettant aux familles françaises de conserver, dans leur patrimoine, un domicile transmis de génération en génération, autant il n'y a aucune raison d'y intégrer les immeubles de rapport.
... pays s'agissant des capitaux mobiliers […]. » En d'autres termes, nous nous sommes alignés sur la fiscalité européenne. On apprend ensuite, page 13 : « […] un des objectifs de transformation de l'ISF en IFI est d'aboutir à une réorientation des investissements en faveur des actifs mobiliers », et « on observe une augmentation notable du nombre de foyers déclarant une baisse substantielle de leur patrimoine immobilier ». L'épargne immobilière se réoriente donc déjà vers l'épargne mobilière. À la page suivante est fait ce constat : « Depuis le passage de l'ISF à l'IFI, on observe une baisse du nombre d'expatriations et une hausse du nombre d'impatriations fiscales. »
Vous savez pertinemment que pour les ultrariches, la possession d'œuvres d'art de grande valeur est un moyen d'échapper à la fiscalisation de leur patrimoine. Les œuvres constituent des objets d'investissement et de spéculation. Les intégrer à l'IFI permettrait de rétablir un peu de justice. Ce n'est pas parce que les majorités précédentes ont refusé de faire preuve d'un peu de justice, monsieur le ministre délégué, que notre majorité ne peut pas être plus sensible…