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Nous le disons haut et fort : jamais nous ne céderons au chantage ni aux menaces de Poutine. Quant à ceux qui persistent à se gargariser de son régime, je les invite à se rappeler le premier mot de notre devise nationale. Mesdames et messieurs les députés, la liberté n'est pas un vain mot que l'on se contente d'invoquer lors des meetings, mais un principe à faire vivre, à défendre quand il est en péril !
Une nouvelle phase de ce conflit a débuté le 30 septembre, date de l'annexion illégale des régions de Kherson, Zaporijjia, Donetsk et Louhansk – la plus vaste annexion en Europe depuis 1945. Le Rassemblement national condamne cette annexion fondée sur des scrutins organisés en zone de guerre et qui ne satisfont pas aux standards les plus élémentaires de la démocratie. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ne doit en aucun cas se transformer en arme politico-militaire. Toute notre solidarité va au peuple ukrainien.
Nous réaffirmons notre attachement au respect des règles qui doivent régir le concert des nations. Depuis la chute du mur de Berlin, d'aucuns pensaient l'histoire finie – ce n'était pas le cas du Rassemblement national, qui a toujours fait preuve de réalisme politique.
...is. Nous avons eu tort d'oublier l'adage si vis pacem, para bellum : conséquence de notre impréparation, la guerre se trouve aujourd'hui à nos portes. Cette crise n'est pas conjoncturelle : elle est structurelle, résultat de trente ans d'incurie en matière de politiques de défense, diplomatique, énergétique, économique et budgétaire. Concernant nos politiques de défense, le Rassemblement national n'a de cesse, depuis des années, d'alerter les gouvernements successifs au sujet de la faiblesse des moyens. Marine Le Pen, dans son projet présidentiel, proposait de porter ce budget à 55 milliards d'euros en 2027,
...uel conflit de haute intensité et d'affirmer son statut de puissance mondiale. Le projet de loi de finances témoigne certes d'une prise de conscience tardive, mais l'accroissement prévu du budget des armées demeure insuffisant pour doter la France des moyens de sa défense. En matière diplomatique, Marine Le Pen a toujours soutenu les initiatives d'Emmanuel Macron, qui correspondaient à l'intérêt national.
…les Russes traitent directement du destin de l'Europe avec les Américains. Nous sommes marginalisés au sein de l'alliance occidentale et nos initiatives diplomatiques sont sous-traitées à la Turquie ou à la Chine. C'est pourquoi le Rassemblement national continue de revendiquer pour la France une place singulière dans le concert des nations – proche de ses alliés, mais non alignée, ce qui nous laisserait libre de faire entendre une autre voix pour la paix.
Emmanuel Macron, qui a mis à l'arrêt définitif la centrale de Fessenheim sous la pression de l'Allemagne, reste aujourd'hui muet face à la Belgique, laquelle continue de fermer des réacteurs : or une baisse massive de la production d'électricité belge mettra en péril le système électrique européen, déjà fragile. L'existence d'un réseau européen interconnecté implique une coordination ! Au lieu de s'inspirer du modèle français, l'Union européenne a délibérément travaillé à l'affaiblir. Si la France fait preuve de solidarité avec ses voisins, nous n'acceptons pas pour autant de nous tirer une balle dans le pied en vue de satisfaire les obsessions d'idéologues antinucléaires. Parlons à présent de l'incurie économique : une politique mondialiste nous a conduits, après trois déce...
Sanctionner la Russie est légitime : il importe seulement d'agir avec efficacité et de manière responsable, jamais au détriment des Français. C'est pourquoi le Rassemblement national défend les mesures ciblant des oligarques ou portant sur l'exportation de biens utilisés par l'industrie de l'armement, par exemple les semi-conducteurs, afin d'entraver la production militaire russe. Ces sanctions fonctionnent. En revanche, je le répète, nous ne voulons pas de sanctions contre les Français. Nous avions émis des réserves concernant les sanctions énergétiques : encore une fois, ...
...la septième puissance économique mondiale, quelle réussite ! Comme vous le savez, madame la Première ministre, cette question énergétique hypothèque toute velléité de ressusciter notre appareil industriel. Le marché européen de l'électricité est, encore une fois, un mécanisme qui pénalise la France et annule l'avantage comparatif que constitue notre parc nucléaire. Nous, députés du Rassemblement national, tout en soutenant le peuple ukrainien dans sa défense contre l'invasion russe, nous faisons l'écho de l'inquiétude grandissante des Français qui risquent demain de ne plus pouvoir se chauffer, de voir leur entreprise mettre la clé sous la porte, de perdre leur emploi.
La communauté internationale doit faire bloc face au chantage nucléaire et s'abstenir de faciliter l'engrenage. Lorsque l'on fait primer la force brute et la terreur nucléaire, ni la paix, ni la sécurité internationale ne sont garanties.
Les foyers de contestation qui se forment en Russie doivent nous rappeler qu'il ne faut pas confondre le peuple russe avec le gouvernement de Vladimir Poutine. Le rôle de la France dans cette crise est d'œuvrer aux côtés de l'Ukraine pour le respect vaille que vaille du droit international, la protection des civils et le retour de la paix : dans cette perspective, la poursuite du dialogue avec la Russie était nécessaire. La France se doit également d'alerter, afin qu'une tragédie ne s'ajoute pas à tant de souffrances : le 4 mars, des tirs russes frappaient la centrale de Zaporijjia. Depuis des mois, nous donnons l'alerte en signalant le risque que les centrales nucléaires ukraini...
La catastrophe dans la catastrophe, c'est que soit visée l'habitabilité même du territoire ukrainien. L'attaque de dépôts pétroliers, le désastre industriel – 4 tonnes d'acide nitrique pulvérisées – survenu en avril dans la région de Louhansk, la contamination de l'eau et des sols, mettent en péril la santé de plusieurs générations d'Ukrainiens. La guerre constitue aussi une aubaine pour les oligarques qui se positionnent sur de grands projets industriels : nous joignons notre voix à celle de la résistance ukrainienne pour refuser que ce conflit serve de prétexte à la prédation des ressources naturelles du pays. Pour finir, notre groupe encourage la m...
...ire vieillissant et à l'importation d'énergies fossiles ne date pas d'hier. L'exposition de ce parc à des problèmes de corrosion est connue depuis janvier 2022. Dès avril 2022, des pays européens ont pris des mesures : l'Italie limite la température dans les bâtiments publics, interdit les publicités lumineuses et réduit l'éclairage nocturne ; l'Allemagne conçoit un plan de sobriété et annonce la nationalisation de son premier producteur gazier – tandis qu'en France, c'est seulement en juillet que le mot « sobriété » affleure à la bouche du Président de la République. Madame la Première ministre, la situation internationale ne saurait dessiner elle-même un modèle d'action à suivre. Ce que vous faites à chaque étape de la période de chaos et de pénurie que nous connaissons, ce sont des choix pol...
... autrement ! Faire payer aux précaires de ce pays votre désinvolture à l'égard des poches les plus remplies ne relève pas de la nécessité. Notre groupe parlementaire n'a cessé de plaider pour une taxe sur les profiteurs de crise. Cette proposition est désormais portée par un alliage étonnant de représentants, puisqu'après la Commission européenne, le rapporteur de l'ONU et le Fonds monétaire international, c'est désormais le chef économiste de la Banque centrale européenne qui joint sa voix à la nôtre.
Mais vous la refusez. Vous lui préférez votre générateur de demande, M. Bruno Le Maire, qui enjoint poliment aux multinationales de contribuer à hauteur de leurs moyens. Vous applaudissez des deux mains les miettes distribuées par les uns et les autres, tandis que les PME – petites et moyennes entreprises – et les TPE – très petites entreprises – sont étranglées par la hausse des prix et contraintes de réduire leur production. Votre isolement sur ce sujet n'a d'égal qu'un attachement absurde aux mécanismes de spéculati...
...us en plus divergents et dans lequel se mêlent hostilités et affrontements entre États. Un nouvel ordre mondial se dessine sous nos yeux, parfois contre nos peuples et en totale opposition avec les valeurs humanistes et démocrates que nous, Français, défendons. Il nous oblige aujourd'hui plus que jamais à privilégier le multilatéralisme face à l'isolationnisme – une perspective des relations internationales que la France a toujours privilégiée, et que le groupe Démocrate considère plus que nécessaire pour la sécurité des nations. Chers collègues, le 24 février dernier, Vladimir Poutine a décidé de s'engager dans une guerre illégale. Emporté par sa volonté arbitraire de redessiner les frontières, il a outrepassé toutes les règles du droit international. De manière collective et immédiate, les pa...
...on, elle ne sera jamais un acteur géopolitique crédible. La France doit augmenter son soutien financier. Le cumul de son aide directe et de ce qu'elle donne par l'intermédiaire de l'Union européenne représente 0,14 % du PIB, ce qui est inférieur à l'aide consentie par de nombreux autres pays de l'Union européenne. La France doit adopter une démarche résolument offensive et proactive au sein des Nations unies – comme elle a su le faire dans d'autres conflits – pour isoler plus encore la Russie. Elle doit être déterminée à appliquer des sanctions exemplaires à tous les acteurs, notamment aux entreprises qui permettraient à la Russie de contourner les sanctions. Elle doit par exemple, comme l'a dit Boris Vallaud, exiger d'Eutelsat l'arrêt de toute diffusion sur tout territoire des chaînes de télé...
Au sein même de l'Union européenne, elle doit être le pays qui prône des sanctions renforcées contre la Russie. J'ai bien conscience que renforcer notre soutien à l'Ukraine constitue un effort – un effort pour toute notre nation. En réalité, cet effort, nous le faisons pour nous-mêmes, pour ce que l'histoire dira de nous face à cette guerre.
...rganiser la sobriété énergétique, rénover les passoires énergétiques, investir massivement dans les énergies renouvelables, l'urgence climatique nous impose tout cela depuis bien avant ce conflit tragique et à notre sens, les gouvernements précédents n'ont hélas jamais su prendre la pleine mesure de la situation. Nous espérons que cette fois-ci, les actes seront au rendez-vous ; la représentation nationale aura très prochainement l'occasion d'y veiller. Nous interroger sur les conséquences du conflit, c'est également prendre la mesure d'un danger qui pose la question de la gestion diplomatique française et européenne de cette crise – question qu'a également évoquée Jean-Paul Lecoq. Nous n'en sommes pas encore au « choc des civilisations » de Huntington, mais lorsqu'en Afrique on s'en prend à la...
C'est une lourde responsabilité que d'intervenir sur ce sujet majeur qui marque un tournant historique pour notre continent et qui s'impose comme un défi pour toute la communauté internationale. Depuis le début de la guerre, force est de constater que le président russe ne recule devant aucune provocation et entraîne l'Occident dans une escalade qui ne peut que nous inquiéter. Après sept mois de guerre, ni la mort de soldats russes par milliers et de civils ukrainiens, ni les sanctions qui pèsent lourdement sur l'économie russe ne semblent entamer la volonté de Poutine de gagner cet...