Interventions sur "expulsion"

406 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndrée Taurinya :

La question mérite d'être posée puisque pas moins de vingt et une lois ont déjà été votées depuis 1986, encadrant de manière de plus en plus stricte les titres de séjour et élargissant le champ des OQTF. Par ailleurs, une ordonnance de décembre 2020 permet déjà aux préfets de procéder à de telles expulsions.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndrée Taurinya :

Ou du côté de la volonté de trouver des boucs émissaires afin d'éviter les sujets de fond ? Ou bien encore faut-il considérer ces deux facteurs à la fois ? Le 9 juillet dernier, M. Darmanin annonçait vouloir rendre possible l'expulsion de « tout étranger » ayant commis « un acte grave ». Le député Ciotti en a profité pour déposer le 20 septembre une proposition de loi « visant à faciliter l'expulsion des étrangers causant des troubles à l'ordre public », un texte qui ressemble à s'y méprendre à celui que nous examinons aujourd'hui.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndrée Taurinya :

Sur le fond, contrairement à ce que semble croire le rapporteur, faciliter les conditions d'expulsion des étrangers n'aura aucun effet sur le taux d'exécution des OQTF, sur lequel une bonne partie de l'hémicycle fantasme. Si celui-ci est bas, c'est parce que la France émet un nombre déraisonnable de mesures d'éloignement par rapport à ses voisins européens. Les chiffres le montrent. Ce n'est pas moi qui l'affirme mais le sénateur LR François-Noël Buffet dont le rapport d'information atteste que l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...les étrangers qui commettent des délits ou des crimes n'ont rien à faire en France ! Rien ! Dès lors, il faut faire sauter les obstacles législatifs et administratifs qui permettent aux délinquants étrangers de rester dans notre pays. La proposition de loi que nous examinons maintenant va très exactement dans ce sens puisqu'elle a pour objet de redessiner les frontières entre les trois régimes d'expulsion afin d'assouplir les conditions d'expulsion des étrangers représentant une menace grave pour l'ordre public en augmentant le champ des catégories d'étrangers concernés : je pense aux étrangers titulaires d'une rente d'accident du travail, à ceux qui sont mariés à un conjoint français depuis plus de trois ans ou encore aux personnes résidant régulièrement en France depuis plus de dix ans. Notons e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...arce que ces dernières bénéficient de protections – en particulier celles de l'article L. 631-3 du Ceseda, qui concerne notamment les jeunes installés en France avant l'âge de 13 ans. Puisque l'administration a les mains liées, puisqu'elle ne peut pas agir, il faut donc assouplir les règles : c'est l'objet du texte. Je rappelle son intitulé : proposition de loi visant à assouplir les conditions d'expulsion des étrangers constituant une menace grave pour l'ordre public. C'est bien « assouplir » et non « annuler ». Je ne vois pas en quoi cela justifie les réactions hystériques que j'ai pu entendre ici ou là. Certains ont aussi affirmé que nous n'agissions que pour satisfaire nos électeurs. Non ! Une fois élu, j'agis pour l'ensemble des citoyens de la République.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

Il vise à supprimer l'article unique et à conserver en l'état les cas peu nombreux, énumérés par la loi, rendant plus difficile l'expulsion de personnes étrangères séjournant régulièrement en France et ayant commis une infraction. Ces exceptions concernent notamment les parents d'enfants français, les personnes mariées avec un conjoint de nationalité française, ou les résidents réguliers en France depuis plus de dix ans dont la vie est donc en France. Les exceptions actuelles sont aussi fondées sur des critères de vulnérabilité. Elle...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

Je partage pleinement l'esprit du texte, mais souhaite faire en sorte que les enfants ne puissent être mis à la rue. Je propose donc non pas l'interdiction des expulsions lorsqu'il y a des enfants, mais l'intervention des services de la protection de l'enfance. Je souhaite pour cela que le juge soit obligé de saisir les services sociaux en cas d'expulsion, afin de garantir qu'aucun enfant ne soit mis à la rue.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosé Gonzalez :

En l'état du droit, la personne en tort dispose, après le commandement de quitter les lieux, d'un délai de deux mois pour s'exécuter, en accord avec l'article L. 412-1 du code des procédures civiles d'exécution. Le présent amendement vise à accélérer l'expulsion des squatteurs après ledit commandement par l'huissier, en supprimant tout bonnement ce délai dans le cas des squats – et dans ce seul cas. Nous considérons qu'au vu de la procédure, le squatteur n'a pas besoin d'un délai supplémentaire pour quitter un domicile dans lequel il s'est introduit illégalement, et voulons éviter de faire subir aux propriétaires des délais qui les privent pendant deux m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Cet amendement propose de restreindre le pouvoir d'interprétation du juge de l'exécution dans les procédures d'expulsion. Cela me semble un peu excessif, pour les raisons que nous avons évoquées lors de l'examen de l'article 5. Je demande le retrait de l'amendement ; à défaut, j'émettrai un avis défavorable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Piquemal :

Notre groupe est défavorable à cet amendement, qui est tout de même intéressant : M. Gonzalez souhaite en effet accélérer les procédures d'expulsion non pas des personnes légalement entrées dans un logement, mais des squatteurs. Cette proposition révèle la confusion totale qu'il y a dans le texte. Prenons l'exemple d'un locataire entré légalement dans un logement, qui a signé un contrat de location. Avec la proposition de loi de M. Kasbarian, des impayés de loyer le conduiront devant un tribunal où il pourra être jugé expulsable. S'il reste d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Piquemal :

J'en profite pour vous poser une question à laquelle vous n'avez toujours pas répondu, monsieur Kasbarian. Pour vous, une victime de marchand de sommeil, un locataire en situation d'impayés de loyers ayant reçu un jugement d'expulsion ou un locataire en fin de bail qui reste dans son logement à défaut d'une autre solution sont tous des occupants sans droit ni titre. De fait, sur le plan juridique, c'est ce que prévoit votre proposition de loi. Pour vous, ces gens sont-ils des squatteurs et des voleurs ? Merci de me répondre enfin, monsieur Kasbarian.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Martinet :

... a jugé, après qu'ils ont exposé leurs difficultés, que le relogement était prioritaire. C'est une responsabilité de l'État. Or il arrive que des ménages considérés comme prioritaires au titre de la loi Dalo – par exemple parce qu'ils vivent dans un logement insalubre, ou parce qu'ils ne peuvent s'acquitter d'un loyer beaucoup trop élevé compte tenu de leurs revenus – se retrouvent en procédure d'expulsion. Le préfet intervient alors non pas pour faire respecter la loi et attribuer à la famille un logement en vertu de la loi Dalo, mais pour accorder le concours de la force publique et la faire expulser, au risque de la mettre à la rue. L'État se trouve donc tenu par deux contraintes qui sont en contradiction absolue : il doit à la fois expulser les habitants et les reloger. Pourtant, à travers le p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancesca Pasquini :

...e bailleurs et occupants doivent avoir toute latitude pour exercer leurs responsabilités, et les procédures être adaptées pour leur laisser le temps de travailler sereinement, dans le meilleur intérêt du bailleur et de l'occupant. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Cet amendement vise donc à suspendre les effets du commandement de quitter les lieux lorsque le ménage qui fait l'objet d'un jugement d'expulsion saisit la Comed, afin de permettre à cette dernière de rendre sa décision. Actuellement, la saisine de la Comed n'entraîne pas de suspension de l'expulsion, ce qui ne permet pas de garantir le droit des occupants et ne donne pas à la commission la crédibilité nécessaire pour en faire une instance reconnue de résolution des conflits entre bailleurs et occupants. Avec cet amendement, nous proposons...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Ce que vous proposez au travers de ces amendements, chers collègues, c'est de suspendre les effets du commandement de quitter les lieux lorsque le ménage ou la personne qui fait l'objet d'un jugement d'expulsion saisit la commission de médiation départementale. Nous en avons longuement discuté tout à l'heure : les délais moyens des procédures s'échelonnent entre vingt-quatre et trente-six mois, parfois davantage. En réalité, vous souhaitez ralentir la procédure. Or ce n'est pas l'objet de la présente proposition de loi, qui vise au contraire à accélérer les choses. Je comprends que votre philosophie ne s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Martinet :

Je trouve que la réponse du rapporteur est un peu légère – sans parler de celle du ministre. Certaines familles faisant l'objet d'une procédure d'expulsion ont, parallèlement, fait condamner l'État par le tribunal administratif en invoquant le droit au logement : en d'autres termes, il arrive que des familles soient menacées d'expulsion alors même qu'elles ont entre les mains un jugement du tribunal administratif qui condamne l'État – en l'occurrence le préfet, qui n'a pas respecté l'obligation de relogement résultant du Dalo. Sans sourciller, on me...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Loubet :

Combien de temps encore les squatteurs seront-ils davantage protégés par la loi que ne le sont les honnêtes gens dont ils violent la propriété ? Les exemples sont malheureusement nombreux dans ma circonscription de Moselle-Est, et je veux avoir ici une pensée pour les nombreuses victimes. Lorsqu'une décision de justice est prise pour ordonner l'expulsion des occupants d'un logement, elle doit être appliquée rapidement, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui, comme nous l'avons vu tout à l'heure. En effet, la loi dispose que le juge peut accorder des délais renouvelables aux squatteurs dont l'expulsion a été ordonnée judiciairement « chaque fois que le relogement des intéressés ne peut avoir lieu dans des conditions normales ». Autrem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Loubet :

...veur des squatteurs, en proposant qu'un seul renouvellement, et d'une durée raisonnable, soit possible ; d'autre part, nous donnons la possibilité au juge de refuser d'accorder un délai supplémentaire s'il est établi que le squatteur n'a réalisé aucune démarche effective en vue de son relogement. En votant pour cet amendement du Rassemblement national, vous accélérerez les délais d'exécution des expulsions et vous mettrez fin aux abus de certains squatteurs, qui profitent de la faiblesse de la loi en n'effectuant aucune démarche de relogement à seule fin de continuer d'occuper illégalement une propriété privée. Nous comptons sur vous pour rétablir la justice et faire en sorte qu'elle soit respectée.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Fernandes :

...aire ont permis une anticipation de la situation par les acteurs sociaux et une évaluation médico-sociale. Ainsi, la médiation de Médecins du monde auprès du service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO) a permis de trouver cet automne, pour la famille que j'ai évoquée au début de mon intervention, une solution de relogement adaptée à ses besoins spécifiques. Le raccourcissement des délais d'expulsion réduirait à néant le travail des associations, déjà soumises à des délais contraints pour trouver des solutions d'hébergement d'urgence et dont je salue le travail essentiel et précieux : en un mot, elles font œuvre d'humanité.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Piquemal :

...a tenus hier, quand il a affirmé qu'il était important de donner force à la loi. C'est un fait, il existe dans notre pays un droit au logement opposable, auquel de nombreux ménages font appel quand ils sont en difficulté – car bien qu'ils soient reconnus prioritaires, ils doivent le plus souvent attendre bien au-delà des délais légaux pour obtenir un logement. Nous proposons donc de suspendre les expulsions tant que l'État n'a pas pris ses responsabilités en proposant un logement à l'ensemble des ménages qui ont accompli honnêtement toutes les démarches nécessaires pour avoir un toit sur la tête.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

À l'inverse de ce que nous venons d'entendre, nous proposons pour notre part d'interdire les expulsions de squats pendant la trêve hivernale.