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' Ia ora na, comme on dit en tahitien : bonjour ! La proposition de loi (PPL) pour une meilleure réussite scolaire des jeunes ultramarins grâce à l'apprentissage des langues régionales, déposée à l'initiative de mon collègue député de La Réunion, M. Frédéric Maillot, vise non seulement à préserver les langues régionales mais plus encore à les utiliser comme levier pour améliorer les performances scolaires de nos jeunes dans les territoires d'outre-mer. Les langues régionales constituent une richesse inestimable pour notre République. Depuis la révision c...
...llectronisme, je connais les chiffres que notre collègue a bien détaillés dans l'exposé des motifs : le taux d'adultes qui, après avoir suivi une scolarité normale dans une école française, se retrouvent en situation d'illettrisme, atteint jusqu'à 30 à 40 % dans les territoires d'outre-mer alors qu'il est inférieur à 10 % dans l'Hexagone. Lors des auditions, les spécialistes ont été unanimes : l'apprentissage de deux langues le plus tôt possible – dès la maternelle – améliore les résultats des évaluations nationales en français, même en l'absence de biais social. En Polynésie par exemple, les écoles publiques pratiquant l'enseignement bilingue enregistrent de meilleurs résultats. L'apprentissage des langues régionales est donc essentiel pour améliorer les résultats des élèves et pour réduire le décroc...
...rtisan de la promotion de l'enseignement des langues régionales, constitutives de la culture des outre-mer, comme il l'est aussi de celui des langues régionales métropolitaines de la République. Nous estimons en effet que l'identité nationale du peuple français se construit aussi par un enracinement dans les traditions patrimoniales locales, y compris linguistiques. Nous n'opposons donc en rien l'apprentissage du français et de la littérature française à l'apprentissage des langues vernaculaires. Des évaluations pédagogiques réalisées dans les écoles Diwan en Bretagne comme dans toutes dans les écoles bilingues – ce qui inclut le bilinguisme en langue étrangère – corroborent l'affirmation des rédacteurs de cette proposition de loi, selon laquelle les élèves bilingues sont plus agiles intellectuellement...
.... Dans une analyse de la situation scolaire dans les académies d'outre-mer, la Cour des comptes expliquait dans un rapport de 2020 que, si nous devions revendiquer avec force l'égalité de traitement pour les élèves de ces territoires, il fallait néanmoins que l'Éducation nationale apprenne à y mettre en œuvre différemment certains dispositifs scolaires. Cela concerne sans doute en premier lieu l'apprentissage du français car, si « la France, c'est d'abord la langue française » selon Fernand Braudel, encore faut-il donner aux jeunes l'opportunité de bien l'apprendre. L'un des outils pour y parvenir est la prise en compte de la langue régionale pratiquée par les jeunes. Il y a plus de dix ans maintenant, la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République ouvrait d'...
...sans doute privilégier d'autres matières tout aussi utiles à leur formation. Le choix doit rester le leur. L'ajout d'une matière obligatoire dans un emploi du temps non extensible n'est pas la meilleure option possible pour préserver ces langues. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Républicains avait d'abord pensé s'abstenir. La réécriture qui nous est annoncée ce matin, qui rend facultatif l'apprentissage des langues régionales, pourrait cependant nous conduire à changer notre fusil d'épaule et à soutenir ce texte.
« Je soutiens les langues régionales et leur apprentissage […] d'autant plus qu'elles permettent souvent d'améliorer l'apprentissage du français. » Ces mots ne sont pas les miens mais je les fais miens comme vous les avez faits vôtres, monsieur le rapporteur. Ils ont été prononcés par le Premier ministre en 2023, lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse. L'enseignement des langues et cultures régionales favorise la continuité e...
...le basque ou le breton venaient à disparaître, ce ne serait pas uniquement préjudiciable pour les outre-mer, le Pays basque, la Corse ou la Bretagne mais pour la France tout entière, car ces langues font partie de notre patrimoine commun. » La diversité linguistique de la France, la première d'Europe, est une richesse à laquelle les jeunes générations sont particulièrement attachées. Favoriser l'apprentissage des langues territoriales, qui plus est au bénéfice de la réussite scolaire, est une bonne chose. Dans le cadre du groupe d'études sur les langues et cultures régionales, nous avons eu l'occasion d'entendre plusieurs jeunes de différents territoires nous parler de leur scolarité en langue territoriale. Leurs récits confirment les arguments présentés dans l'exposé des motifs de la proposition de l...
...ler « proposition de loi visant à lutter contre l'illettrisme et le décrochage scolaire par le biais des langues et cultures régionales. » Nous priver de notre langue et de notre culture régionale dans l'école, c'est une façon peut être maladroite ou involontaire de nous plonger dans le mutisme. La langue maternelle et paternelle est celle de la spontanéité, caractéristique que Google associe à l'apprentissage et à la motivation chez l'enfant, notamment dans le jeu où il est à la fois concepteur et réalisateur. Nous priver de notre spontanéité revient à nous plonger dans le mutisme, parfois tout le long de notre vie. J'ai été moi-même en décrochage scolaire, et c'est par le biais de groupes réunionnais comme Ziskakan et Danyèl Waro que j'ai découvert la formidable poésie qui m'a sauvé, la belle littéra...
... est plus élevé que la moyenne nationale, malgré les progrès récents. La corrélation entre l'échec scolaire et l'illettrisme est régulièrement mise en avant. Dans les académies de Martinique, de Guadeloupe et de La Réunion, la majorité des élèves pratiquent pourtant le créole à la maison, un bilinguisme de fait, dès le plus jeune âge, qui devrait être un atout mieux utilisé comme levier dans les apprentissages, notamment dans la maîtrise du langage et du français. Notre groupe est convaincu de l'importance et de la richesse des langues régionales. Les atouts du bilinguisme ne sont plus à prouver. L'exposition précoce à une langue favorise son apprentissage efficace et la flexibilité cognitive de l'élève qui aura ainsi plus de facilité à apprendre une autre langue vivante. Les études réalisées outre-m...
...dements. Alors que d'aucuns estiment que nous aurions dû aller plus loin et être plus ambitieux, je soulignerais que notre ambition se lit précisément dans le caractère obligatoire de cet enseignement. Mais une proposition de loi ne peut pas régler tous les problèmes que nous rencontrons outre-mer. Avec Frédéric Maillot et Béatrice Piron, nous voyons celle-ci comme une pierre sur le chemin vers l'apprentissage et la valorisation de ces langues régionales. Merci également d'avoir saisi l'esprit de ce texte : il ne s'agit pas d'opposer les langues, de chercher à mettre en danger la langue de la République, le français. C'est même le contraire car, comme vous l'avez tous souligné, le multilinguisme facilite la cognition et l'acquisition d'autres langues, notamment le français. Ma langue maternelle, le ta...
Attachés à la transmission de notre histoire et de notre culture, nous sommes évidemment favorables à la défense et à l'apprentissage des langues régionales. En revanche, j'aimerais avoir des éclairages sur les questions matérielles en suspens. Quel nombre d'heures d'enseignement vous semble-t-il approprié pour ces langues régionales ? Quelle place faut-il leur accorder dans les emplois du temps, lieu de bataille en primaire et au collège tant il est difficile d'y faire cohabiter toutes les missions que l'on attend de l'école ?...
Les parents souhaitent privilégier l'apprentissage du français pour accroître les chances de réussite de leurs enfants, même si les études montrent que l'absence de prise en compte des langues parlées par les élèves a été identifiée comme l'une des raisons majeures de l'échec scolaire, voire d'un taux d'illettrisme important, notamment en outre-mer. On attend également de ces jeunes qu'ils participent activement à la survie de leur langue régiona...
Le groupe Démocrate partage l'objectif de ce texte, considérant que les langues et cultures régionales sont à la fois une richesse et un pont vers l'apprentissage de la langue française et la réussite scolaire des élèves. Cependant, si l'enseignement des langues régionales est permis à des fins de valorisation et d'apprentissage, il apparaît qu'il ne peut être rendu obligatoire d'un point de vue constitutionnel. Dès lors, cet amendement vise à laisser aux établissements la possibilité de dispenser des enseignements dans les langues et cultures régionales ...
Ces amendements montrent ce qui nous sépare, mais qui va pourtant nous réunir. Concentrer l'effort sur l'enseignement du premier degré souligne l'intérêt de la mesure pour la réussite dans l'apprentissage du français. Et quand bien même l'apprentissage des créoles n'y contribuerait pas, cela ne pourrait être retenu comme un argument pour s'opposer à ce dispositif. Le fait d'apprendre ces langues apporte beaucoup et ne saurait être réduit à un moyen d'accéder à la langue de la République. C'est aussi une possibilité pour les élèves de se référer à une culture et à leur histoire – que la République ...
Le groupe Rassemblement national votera pour ces amendements et pour le sous-amendement. L'enseignement du premier degré est en effet un choix pertinent, car c'est le lieu de l'apprentissage du français, langue véhiculaire de toutes les matières enseignées. Passer par le créole est sans aucun doute un élément qui facilite cet apprentissage. Ensuite, nous sommes très sensibles à l'argument du rapporteur selon lequel les professeurs du premier degré parlent souvent la langue vernaculaire. Étant bilingues, ils sont parfaitement compétents pour utiliser les deux leviers. Enfin, le prem...
Nous ne faisons pas partie de ceux qui considèrent que le plurilinguisme peut être un obstacle à l'apprentissage. On constate même généralement que cela contribue plutôt à la qualité des parcours scolaires, quand les fondamentaux sont bien acquis. Malheureusement, comme l'a très bien souligné ma collègue Emmanuelle Anthoine, ce texte ne prévoit rien en matière de formation des enseignants. Or, dans toutes les régions, que ce soit outre-mer ou en métropole, la pratique des langues régionales a tendance à di...
...nt et la réussite des élèves. Nous devons donc donner davantage de moyens et de reconnaissance aux enseignants, dans un contexte où, rappelons-le, ce métier n'attire plus. Je suis convaincue que, si l'accent n'est pas mis sur l'orientation et l'accompagnement des élèves, ainsi que sur la revalorisation des enseignants, la création de groupes de niveau au collège n'aura pas de grands effets sur l'apprentissage des élèves. Pourtant, le rôle de l'école est bien de garantir l'égalité des chances ; elle doit contribuer à effacer les inégalités sociales. Ma question porte plus précisément sur l'apprentissage de la lecture, qui est un moyen, dès le plus jeune âge, de réduire ces inégalités. La maîtrise de la lecture est essentielle, car elle garantit le bon apprentissage des autres matières. Or, nous le sav...
..., avec des enseignants plus à même de travailler sur les difficultés individuelles de ceux qui en ont besoin. La baisse démographique devrait nous servir à retrouver des classes à taille humaine, mais le Gouvernement a fait le choix de mener une politique de suppressions de postes annuelles depuis 2017. De ce fait, les classes continuent à être surchargées, ce qui a pour conséquence de dégrader l'apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignants. Ma seconde question est donc celle-ci : quelles mesures peuvent être prises pour réduire les inégalités sociales dans les établissements scolaires ? Je rappelle que la moyenne nationale est une moyenne fictive et qu'il faut regarder ce que les enseignants et les élèves vivent au quotidien. Pour vous donner un exemple, en Seine-Saint-Denis,...
J'aimerais tout d'abord que vous nous disiez quelles solutions pourraient être déployées à court terme pour réduire les inégalités face à la lecture et que vous nous donniez votre avis sur l'exemple des pays scandinaves qui font débuter son apprentissage à l'âge de 7 ans environ – méthode qui présente l'avantage de faire bénéficier l'élève d'une année supplémentaire pour enrichir notamment son bagage lexical, une compétence dont vous connaissez l'importance et qui représente souvent une difficulté et une faiblesse pour les enfants issus d'un milieu modeste. J'en arrive à ma question, qui porte sur les cités éducatives. Lancées en 2019, elles ont...
... dédiés, notamment au sein de groupes de niveau que je préfère appeler « groupes de besoin ». Vous avez évoqué l'extension de la plage horaire de certains collèges qui seront ouverts de huit heures à dix-huit heures, le but étant de proposer à l'intérieur de l'établissement scolaire des activités sportives, culturelles et artistiques pour que le collège ne soit pas un lieu réservé uniquement à l'apprentissage. Au vu de la situation de trop nombreux jeunes, il est pertinent de transformer le collège en un lieu consacré encore plus pleinement à l'épanouissement de l'enfant et à la réduction des inégalités. Il faut précisément sortir de l'idée du tri social et proposer au sein du collège toutes les activités normalement considérées comme extrascolaires, nécessaires à la construction du jeune, en compléme...