Inquiétant surtout, avec l'entrée en nombre d'une extrême droite contre laquelle vous aviez promis d'être le rempart. Au lieu de cela, nous avons entendu, dans vos rangs mêmes, se fissurer le front républicain
La fébrilité n'autorise à perdre ni son sang-froid ni ses principes républicains. Pour nous, il n'y a rien à espérer du désespoir et l'extrême droite est une funeste impasse
Vous aspirez à un retour à la normale, nous aspirons à un changement de modèle. À l'aube d'une décennie critique, nous avons des propositions utiles à la vie des Français, dont nous sommes prêts à débattre ici.
Notre projet ne nous appartient pas. L'idéal qu'il entend réaliser est à la portée de tous. À chaque fois que vous élèverez le débat pour atteindre cet idéal de justice,…
Ceux dont vous êtes les héritiers étaient sur les bancs des accusés de Zola. Ce que la France a fait de grand dans son histoire, elle l'a fait sans vous, et le plus souvent, elle l'a fait contre vous.
Nous voici donc réunis dans l'un de ces moments singuliers et, à bien des égards, inquiétant, dont l'histoire a parfois la ruse. Singulier d'abord, car, pour la première fois depuis longtemps, le Parlement trouve aujourd'hui une centralité nouvelle. Le suffrage universel – notre juge et notre maître à tous – ne vous a pas accordé de majorité, madame la Première ministre. Les Français ne vous font plus confiance, ils ne font plus confiance au Président de la République
et ne veulent pas de son programme. Vous avez perdu le Président absolu en même temps que vous perdiez la majorité absolue.
Les électeurs ont donc fait le choix d'une minorité présidentielle et d'un parlementarisme de fait. Le cœur du pouvoir a quitté le palais de l'Élysée pour prendre place ici, au Palais-Bourbon. Inquiétant ensuite, car cette assemblée est des plus mal élue de son histoire ; sa légitimité est mise à mal par la marée montante de l'abstention, symptôme d'une démocratie fatiguée et d'électeurs qui ne croient plus en leurs représentants.
et nous vous avons vus, sur vos bancs mêmes, faciliter l'élection de deux vice-présidents du Rassemblement national .
Dans cette assemblée, comme socialistes et comme républicains, nous servirons toujours une autre idée de la France. Madame la Première ministre, nous ne vous rejoindrons pas pour mettre en œuvre un programme et un projet libéraux qui ne sont pas les nôtres et pour lesquels les électeurs ne nous ont pas désignés. Nous nous sommes opposés durant cinq ans à la baisse des APL, à l'abandon de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et à l'instauration de la flat tax. Nous avons plaidé pour une lutte déterminée contre les inégalités, que vous n'avez, en définitive, jamais menée. Nous avons combattu votre réforme de l'assurance chômage – violente envers ...
Nous avons dénoncé le malthusianisme de votre politique éducative, guidée non par l'ambition de donner une place à chacun, mais par le souci que chacun reste à sa place. Nous nous sommes désolidarisés de votre politique en matière d'asile et d'immigration, et avons contesté les lois qui portaient une atteinte excessive à nos droits et à nos libertés.
Chaque fois, nous avons proposé ; chaque fois, vous vous êtes obstinés. Madame la Première ministre, convenez-en, nous n'avons pas été élus pour donner au Président de la République la majorité que les Français lui ont refusée ,
moins encore, pour mettre en œuvre la retraite à 65 ans, les contreparties au RSA ou la libéralisation de l'école publique. Treize millions de Français sont en situation de précarité sur le plan de la mobilité, 12 millions habitent dans des passoires énergétiques, 10 millions vivent sous le seuil de pauvreté, 8 millions résident dans un désert médical, 6 millions demeurent sans emploi stable et 300 000 d'entre eux sont sans domicile fixe ; 20 % de nos compatriotes vivent à découvert. Les températures augmentent en même temps que la biodiversité s'effondre. Nous avons touché les limites du monde tel qu'il a prévalu jusqu'à aujourd'hui, menacé par ...
…vous nous trouverez à vos côtés. Vous affirmez que les oppositions s'opposent à tout. Apprenez à écouter, à considérer leurs propositions et parfois à les faire vôtres. Nous défendons le travail de valeur et la reconnaissance de l'utilité sociale. Chacun doit pouvoir vivre dans la dignité d'un travail de qualité, justement rémunéré. Notre philosophie n'est pas celle des chèques occasionnels ou des primes qui ne créent pas de droits sociaux ;
c'est celle des salaires qui permettent à chacun de vivre de son travail et de préparer sa retraite, celle du juste partage de la valeur ajoutée. C'est la raison pour laquelle nous proposons l'augmentation du SMIC à 1 500 euros et nous défendons la limitation des écarts de rémunération.
Nous plaidons pour une politique écologique et sociale du logement, pour la massification de la rénovation thermique des logements afin de sortir en dix ans les Français de la précarité énergétique, pour une écologie populaire planifiée au lieu d'un effondrement brutal afin de permettre aux Français de mieux vivre, de mieux se loger, de mieux se nourrir, de mieux se déplacer. Nous défendons la République jusqu'au bout, celle de Jaurès, celle des services publics. Nous défendons l'accès aux soins par l'obligation d'installation des médecins, par la défense de l'hôpital.
Nous défendons l'accès à l'éducation par la mixité scolaire, que vous n'avez jamais défendue. Ces propositions, comme bien d'autres, nous les avons formulées et elles sont sur la table. C'est le sens de la proposition de loi sur le pouvoir d'achat que nous avons déposée avec la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
qui siège sur les bancs de l'Assemblée nationale depuis 129 ans.
Or, en me tournant vers le passé, je constate que certains des grands combats qu'a menés le socialisme et qui font désormais partie de notre histoire commune, l'ont été alors que les socialistes ne disposaient pas de majorité. Je prendrai deux exemples. Le début de la IVe République a quelques titres de gloire : l'application du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), la fermeture du bagne de Cayenne, la nationalisation des banques et des industries de l'énergie, le retour à la semaine de 40 heures, la généralisation de la sécurité sociale.
Or ce fut une majorité qui allait de la démocratie chrétienne jusqu'aux communistes, en passant par les socialistes, qui présida à cette œuvre ; cette majorité parlementaire donna aussi bien sa confiance à un socialiste comme Félix Gouin qu'à un démocrate-chrétien comme Georges Bidault.
Venons-en, madame la Première ministre, à la mise en œuvre pratique de ce parlementarisme de fait. Partagez la maîtrise de l'ordre du jour en mettant le programme législatif de votre Gouvernement en délibération au sein de la conférence des présidents de notre Assemblée ; rééquilibrez l'initiative de la loi en intégrant à votre agenda des initiatives parlementaires, en particulier venues des oppositions – à nous, ensuite, de les défendre. Desserrez l'étreinte du temps sur les travaux parlementaires en allongeant de quelques semaines le délai entre le dépôt de vos textes et leur discussion ; permettez qu'interviennent des travaux préparatoires de ...
Je termine, madame la présidente. Socialistes, de gauche, nous demeurons votre opposition et nos désaccords sont nombreux et profonds. Nous défendrons à chaque fois la justice et l'égalité. Enfin – je termine…
Madame la Première ministre, aujourd'hui, comme tous les jours depuis bientôt cinq mois, les plus vaillants enfants d'Ukraine mourront par centaines pour défendre l'indépendance et la liberté de leur patrie, dans des tranchées qui sont aussi celles de notre liberté aux frontières de l'Europe libre et démocratique. Depuis ce funeste 24 février, les États-Unis, de manière massive, et l'Union européenne, de manière historique et dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'UE, ont pris des sanctions contre la Russie et ont apporté une aide, notamment militaire, à l'Ukraine. L'UE a su ouvrir la voie à l'adhésion de ce pays. C'était son devoir, et ...
loin des peurs de l'étranger manipulées par certains dans cet hémicycle ! Madame la Première ministre, pour l'Ukraine comme pour nous, le pire est peut-être à venir. Pour continuer d'aider l'Ukraine, nous devons anticiper une autre forme de guerre, énergétique et alimentaire cette fois, que le pouvoir russe prépare avec un grand cynisme. Comment la France, l'Union européenne et leurs alliés se préparent-ils à faire face à cette nouvelle forme de guerre et à ses conséquences, que nous pouvons imaginer, pour les Européens et pour d'autres peuples du monde ? Quelles mesures comptez-vous proposer ou prendre face à la Russie pour soutenir les Français et les ...
Nous proposons une plus grande justice fiscale pour que les classes moyennes cessent de payer les impôts des riches que vous avez exonérés d'ISF, pour que les PME ou les PMI (petites et moyennes industries) cessent de payer les impôts quand les multinationales cachent leurs profits dans les paradis fiscaux. Nous proposons l'ouverture des droits sociaux à l'âge de 18 ans, comme partout en Europe, car nous ne voulons plus voir notre jeunesse grossir les rangs des banques alimentaires.
Les représentants des salariés ne me paraissent avoir moins de légitimité que les économistes pour se prononcer sur l'augmentation du SMIC. Il serait plus juste qu'ils aient leur mot à dire à ce sujet. Au fond, aucun des arguments de la rapporteure ne nous a convaincus. J'en appelle donc à la sagesse de notre assemblée.
Bravo !
Un point pour le ministre !
Il a raison !
La question du financement de l'audiovisuel public n'est pas technique, mais éminemment politique. La récente condamnation de l'État pour tentative de perquisition d'une rédaction illustre que jusqu'en France, la liberté d'information est menacée. Le mode de financement de l'audiovisuel public est révélateur de notre conception des médias, de leur indépendance et de notre rapport à l'information. Une ressource affectée est la seule à même de tenir les médias à l'écart d'une influence dominante de l'État. La décision de l'État vous paraît-elle précipitée ? Seriez-vous favorables à ce que le Parlement, dans son pluralisme, se saisisse de cette question ...
Il s'agit d'intégrer au sein du groupe d'experts chargé de déterminer l'évolution du SMIC des représentants des organisations syndicales et des membres des organisations et associations travaillant dans le champ de l'insertion et du travail. Il y a quelques années, le président Macron confiait à un comité d'experts le soin de remettre en question la revalorisation automatique du SMIC – dont on sait par ailleurs qu'elle est assez peu généreuse. Nous considérons que la présence de représentants des salariés au sein de ce comité exclusivement composé d'économistes contribuerait à une meilleure prise en compte du pouvoir de vivre de ceux qui sont rémunérés ...
Il vise à poser une double question. La première a déjà été formulée par nos collègues communistes : elle concerne la date d'entrée en vigueur de la déconjugalisation. Quelles sont les contraintes qui vous conduiraient à proposer à la représentation nationale telle date plutôt que telle autre, notre souhait conjoint étant que les choses se fassent le plus rapidement possible ? Quels seraient les éventuels obstacles à une rétroactivité de la mesure ? La deuxième question porte sur les conditions qui pourraient être posées au versement de l'AAH. Il y a quelques semaines, interrogée par Dolorès, une auditrice en situation de handicap, la Première ...
Je vous remercie pour les mots que vous venez de prononcer, monsieur le ministre. Vous avez appelé tous ceux qui sont favorables à la proposition de Mme Pires Beaune à travailler de concert. Je le note bien volontiers, tout en suggérant que le Comité des finances locales et éventuellement les associations d'élus soient également associés, y compris ce week-end. L'évolution de l'épargne brute est sans nul doute un critère à prendre en considération, mais il en existe peut-être d'autres et je souhaiterais qu'ils soient intégrés à notre réflexion pour que le ciblage de la mesure soit le plus ajusté possible.
Dans son discours à la jeunesse, Jaurès disait de la République qu'elle est un grand acte de confiance. Faisons confiance à notre jeunesse. Nul besoin de la placer sous la tutelle du ministère de la défense comme vous le proposez !
Il va vous falloir écouter, entendre, renoncer aussi à beaucoup de vos projets – alors que vous paraissez n'avoir renoncé à rien –, partager le pouvoir pour l'exercer et faire vivre ce Parlement. Président du groupe Socialistes et apparentés, je suis l'héritier d'une grande famille, celle du socialisme ,
Mon deuxième exemple remonte à la fin du XIXe siècle, à cette IIIe République fatiguée où se succédaient les scandales et les affaires, jusqu'au plus grand péril : l'affaire Dreyfus. La République était en danger. En 1899, après une énième provocation nationaliste, au plus fort de la crise, le gouvernement Waldeck-Rousseau obtint la confiance d'une large partie de l'Assemblée, qui allait du centre droit jusqu'aux troupes de Jaurès. Ce gouvernement-là sera le plus long de la IIIe République ; il mettra fin à l'affaire Dreyfus, il encadrera la durée du travail des femmes et des enfants, fera voter la loi sur les associations de 1901 et celle autorisant la ...
Vous le voyez, si j'osais, je vous dirais que ce que la République a réalisé de plus glorieux, elle l'a fait précisément en rassemblant des formations politiques diverses. Je veux ici m'adresser un instant aux députés du Rassemblement national. L'histoire glorieuse que je rappelle n'est pas la vôtre. Ceux dont vous êtes les héritiers n'étaient pas dans les murs de cette enceinte en 1946 ; je n'ose vous dire où ils étaient pour la plupart.
Par cohérence, nous ne voterons pas les deux premiers amendements. On mesure l'improvisation qui est la vôtre : sous la menace de l'inconstitutionnalité, vous avez décidé de bricoler, en passant par la TVA, la budgétisation du financement de l'audiovisuel public, telle qu'elle avait été présentée par la ministre de la culture devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Or le produit de la TVA n'est pas assuré, puisqu'il dépend du niveau de l'inflation. Vous faites une erreur : vous tenez pour une mesure de pouvoir d'achat ce qui, en réalité, n'en est pas une et tenez pour une question technique ce qui est fondamentalement une question ...
Un des arguments avancés pour demander une seconde délibération porte sur la manière dont l'amendement en cause est gagé. À ce titre, et en application de l'article 101, alinéa 1 du règlement, je demande donc également une seconde délibération sur l'amendement n° 4 de ma collègue Christine Pires Beaune, qui propose la taxation des superprofits de certaines entreprises.
Car les modes de financement de l'audiovisuel public disent quelque chose de la façon dont on le conçoit ; c'est une question que toutes les démocraties libérales et tous les États de droit se posent. Ce n'est pas un hasard si, à l'extrême droite de cet hémicycle, le désir de supprimer le financement public de l'audiovisuel et le rêve nourri de voir CNews partout s'expriment depuis longtemps.
À partir de 2025, la TVA – c'est elle que vous avez choisie – ne pourra plus être affectée au fonctionnement de l'audiovisuel public. Vous organisez la précarité de son financement ! Pour notre part, nous proposons un financement non seulement universel et progressif, qui apporte plus de justice fiscale, mais aussi pérenne et garant de l'autonomie des rédactions de l'audiovisuel public. Nous rêvons d'un audiovisuel de service public, non pas d'une télévision d'État : c'est ce qui distingue, bien évidemment, une démocratie libérale d'une démocratie illibérale.
Il est mal venu ici de décerner des brevets. Ce combat doit être celui de tous les républicains authentiques, de tous les démocrates, de tous ceux qui sont attachés à la justice et au droit.
Madame la Première ministre, je voudrais vous dire que vous aurez toujours à vos côtés ceux qui détestent la haine et l'antisémitisme. Ils se trouvent sur l'ensemble des bancs – je l'espère – et, en particulier, sur ceux de la gauche.
Madame la présidente, madame la Première ministre, je n'avais pas prévu de prendre la parole, mais je voudrais dire, avec solennité et gravité, que, dans cet hémicycle et partout en France, l'antisémitisme n'est pas une opinion : c'est un délit qu'il faut combattre sans relâche.
Madame la Première ministre, c'est devant les tribunaux que doivent être traduits les antisémites. S'il y en a, qu'ils le soient et nous serons à vos côtés.
Trouvez des alliés, n'inventez pas des adversaires. L'antisémitisme est notre combat commun, celui de tous les républicains. Soyons ensemble : le pays n'a pas besoin de division sur ce sujet-là !
et ne saurait recevoir sans états d'âme les quelque 440 millions d'euros de dividendes qui doivent lui être versés, pour le premier semestre 2022, au titre de sa participation dans Novatek.