La fin de l'état d'urgence ne signifie pas le retour à la normale : certaines mesures d'exception sont maintenues, le retour au calme est relatif et fragile, les tensions persistent. Le voyage présidentiel, bien que nécessaire, n'a pas mis un terme définitif à la situation ni créé une perspective suffisamment solide.
Outre les 500 interpellations et les mesures de confinement, nous sommes marqués par les sept morts, dont celles de deux gendarmes. C'est beaucoup, d'autant que se pose la question des morts indirectes ; d'après les informations que nous avons reçues, tout n'a pas été dit officiellement. Nous verrons ce qu'il en est. Nous apportons notre soutien aux familles de toutes les victimes.
La situation est complexe. De même qu'il y a des manifestants et des émeutiers, il y a des comités de vigilance, mais aussi des civils et des milices armées, lesquelles ne font pas que de l'autodéfense. Les bandes armées sont des deux côtés. C'est un facteur important des tensions intercommunautaires, dont l'élément le plus frappant a été le double meurtre de sang-froid de deux personnes, dont la nièce de Christian Karembeu. La différence entre les groupes de vigilance et les milices armées a-t-elle été établie, y compris du point de vue des effectifs ? Quelles sont les mesures déployées pour endiguer cette dérive ?