Parmi ces enfants, il y a aussi Salvi, Rom de Bulgarie, qui a grandi en bidonville, expulsé sans arrêt, et qui a fini en Segpa – section d'enseignement général et professionnel adapté –, malgré un bon niveau de base ; aujourd'hui, il devient pompier pour que les camps de tous les enfants roms ne flambent pas encore comme il les a vus flamber. Et Jassem, comorien, refusé à l'entrée au lycée, s'est accroché, s'est battu pour avoir une éducation, et prépare aujourd'hui l'agrégation en mathématiques après avoir passé un bac avec 18 sur 20 de moyenne. Ce sont ces enfants, capables de faire la France de demain, qu'il s'agit de protéger aujourd'hui. Leur scolarité est théoriquement protégée par le droit, en l'espèce par le code de l'éducation et par des conventions internationales, dont la Convention internationale des droits de l'enfant, et pourtant, ce droit est malmené, il n'est pas respecté. Et votre proposition de loi, monsieur Kasbarian, aggrave encore la difficulté pour eux de recourir au droit. Cette situation est véritablement inacceptable. Nous devons faire respecter le droit de ces enfants à une scolarisation, faire primer l'intérêt de l'enfant ; pour cela, nous devons instaurer une trêve scolaire. Je suis aujourd'hui le porte-parole de ces enfants qui vous appellent à l'aide.