Ma deuxième remarque concerne les mobilisations, évoquées par M. Peu : vous avez raison, le sport n'est pas apolitique et il n'a pas à l'être. Vous avez cité la revendication de Tommie Smith aux JO de Mexico en 1968, et aussi, en creux, la mobilisation des femmes afghanes pour avoir le droit de participer aux JO ; d'ailleurs, à la cérémonie de remise du Prix 2022 de la délégation aux droits des femmes à Mme la ministre Marie-George Buffet, l'équipe de handball féminine d'Afghanistan était présente. Donc oui, le sport est politique.
La différence entre ces manifestations politiques et celles qui sont visées par le texte, c'est que les premières n'ont pas perturbé le déroulement des compétitions sportives durant lesquelles elles ont eu lieu. Elles diffèrent de celles que nous visons, et nous le faisons d'ailleurs en rétablissant une certaine proportionnalité : en effet, contrairement à ce qui vient d'être dit par M. Raux, nous avons réécrit les dispositifs du Sénat. Ils prévoyaient effectivement un caractère délictuel dès la première infraction, mais ce n'est plus le cas. C'est désormais une contravention qui est prévue pour la première infraction – la perturbation d'une compétition –, et ce n'est qu'en cas de récidive – de réitération, pour être plus précis – que l'on considère qu'un délit est commis, puni de 7 500 euros d'amende.
Quant aux alertes sur le changement climatique, je ne veux pas donner d'idées aux manifestants, mais rien n'empêche de déployer des banderoles, d'inscrire des revendications sur des tee-shirts ou de lancer des slogans dans les tribunes ;