J'en profiterai pour revenir sur mon amendement n° 534 , qui a déjà été défendu, puisque tous deux ont trait à la hauteur des éoliennes, le second prévoyant en outre le cas du renouvellement d'une autorisation d'exploitation. En effet, la puissance de ces installations va croissant, ce qui suppose une hauteur de plus en plus grande. En Allemagne, on parvient à respecter une distance minimale de 1 000 à 2 000 mètres entre elles et les habitations ; de même en Autriche, où cette distance varie entre 1 200 et 2 000 mètres, au Danemark, où elle est fixée à 800 mètres, ou encore en Pologne. Cela n'empêche pas ces États, contrairement à la France, d'atteindre leurs objectifs en matière de production d'énergies renouvelables.
Je souscris donc à la réflexion de M. Benoit : convient-il de voter pour ces dispositions ? Vous nous parlez de l'article 3, qui implique de s'appuyer sur les maires, lesquels se retrouveront sous pression. Pour nos concitoyens des territoires ruraux, souvent opposés aux éoliennes pour la bonne raison qu'ils ont vite fait d'en voir apparaître une au bout de leur jardin, quand ils ne se retrouvent pas entièrement cernés par elles, le maire cristallisera toutes les tensions ; ils se fédéreront et, lors des prochaines élections municipales, voteront aux extrêmes, faisant notamment le jeu du Rassemblement national.
Si je vous alerte sur ce phénomène, c'est parce qu'il s'amorce déjà. Lors de l'élection présidentielle, toutes les communes où un parc éolien a été créé depuis moins de cinq ans, ou doit être créé, ont voté à 70 % pour le Rassemblement national. Tenez-en compte : dans cinq ans, il sera trop tard pour en parler ! Les députés ruraux comme moi ou comme Sébastien Jumel, connaissent le problème, contrairement aux élus des villes. Je convie ces derniers à venir voir dans le pays de Caux, dans le pays de Bray, ce qui se passe autour de chez nous, de jour aussi bien que de nuit. En attendant, j'invite les défenseurs de notre ruralité à voter pour ces amendements !