Personne n'est naïf et tout le monde sait qu'à l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle ou en commission, nous faisons de la politique ; c'est notre rôle, comme porte-paroles, dans les couloirs, devant les caméras ou la presse écrite. Mais les outils de l'institution, eux, doivent respecter un certain nombre de règles.
Les auteurs de cette proposition de résolution ayant souhaité exercer leur droit de tirage, il n'y a pas de raison que nous nous y opposions. Il en est allé tout autrement il y a deux semaines, lorsque nous avons assisté à une tentative de contournement du règlement par le groupe La France insoumise.
Il n'en reste pas moins que l'objet de cette commission d'enquête est très vague, ce qui est difficilement conjugable avec les règles en vigueur. Je ne doute pas que ceux qui y siégeront seront vigilants et feront en sorte que les règles soient appliquées.
Quant au sujet, je le trouve intéressant. Je suis très curieux de savoir quels travaux la commission d'enquête conduira sur les financements russes du Front national ou sur les liens entre la chaîne RT France, dont la diffusion a été interdite, et des partis comme le Rassemblement national. Ceux-ci ont pu largement bénéficier des tentatives de l'État russe de pénétrer les débats publics et politiques occidentaux, notamment par le biais des droites extrêmes. J'attends donc avec grand intérêt les conclusions de cette commission d'enquête.