Vous me voyez ravie de vous entendre dire qu'il faut absolument restaurer l'appréciation du juge, et ne pas laisser le locataire faire la démarche de demander un délai et de surseoir à l'expulsion, sachant que plus de 60 % des locataires ne sont pas accompagnés par un avocat dans les procédures. Ne pas en revenir à l'appréciation du juge serait faire le pari du non-recours aux droits et dégraderait les droits des locataires.
Nous soutenons également les deux sous-amendements qui permettent de supprimer la référence superfétatoire à la mauvaise foi, dont on voit mal comment elle pourrait être interprétée.
Il faut supprimer aussi la référence au versement intégral du loyer avant la date de l'audience : les locataires en situation d'impayés de loyers, qui vont être de plus en plus nombreux au fur et à mesure que la crise s'aggrave, ne pourront pas rembourser l'intégralité de leurs dettes de loyer avant l'audience.
Il faut permettre au juge d'avoir une appréciation humaniste, afin de prévenir et de lutter contre les expulsions locatives – ce qui devrait être notre priorité, mais ne reflète pas l'esprit initial de cette loi anti-locataires. D'où l'importance de ces deux sous-amendements destinés à empêcher que ce texte ne favorise l'expulsion systématique des locataires au mépris de leurs droits.