À ce stade du débat, je voudrais rappeler la procédure utilisée en cas d'impayé. Les baux d'habitation contiennent le plus souvent une clause résolutoire précisant qu'à défaut de paiement, le bail sera résilié de plein droit. En cas d'impayé, le bailleur fait délivrer au locataire, par un huissier, un commandement de payer visant cette clause.
Deux mois minimum après ce commandement, le bailleur peut assigner le locataire en justice pour faire constater l'acquisition de cette clause résolutoire, nécessaire pour obtenir l'expulsion. En principe, l'audience a lieu au minimum deux mois après l'assignation, mais, en pratique, il faut compter plutôt entre cinq et neuf mois. Résultat : l'audience se déroule a priori plus de six mois après le premier impayé, quand ce n'est pas un an, compte tenu de l'état d'engorgement de certains tribunaux.
Ces audiences peuvent n'être qu'une formalité. Elles peuvent aussi être reportées si les locataires en difficulté demandent une aide juridictionnelle pour formuler leur demande. Le locataire, accompagné dans sa démarche, arrive alors devant le juge qui va constater qu'aucun loyer n'a été payé depuis un an. C'est à ce stade que nous proposons une modification par le biais de cet article : si le locataire en fait la demande, il peut bénéficier d'un délai de paiement ; s'il ne le demande pas, le juge en fait le constat et résilie le bail.