Les amendements de François Piquemal pour ce dossier

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C'est le sketch qui s'est joué cet après-midi quand la majorité et le Rassemblement national se sont unis pour, indirectement, faire obstruction à nos débats.

Nous manquons de temps pour discuter du projet de loi. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, même si nous examinons en ce moment l'article 2 sur l'index seniors : votre objectif est d'en parler le moins possible.

Compte tenu de l'impact qu'aura la réforme des retraites sur la vie et la santé des Français, nous n'avons pas le droit, en tant que députés, de bâcler l'examen de ce texte en vingt jours, à coups de 47.1 !

Nous sommes les seuls à avoir une bonne raison de ne pas siéger demain puisqu'une grande manifestation est prévue dans tout le pays.

Je souhaite intervenir sur ce sujet non parce que j'ai appris que Jennifer Lopez avait été clerc de notaire, mais parce que, comme l'a si bien dit mon collègue Hadrien Clouet, c'est un système ingénieux. Quand on parle de clercs de notaire, je pense à Bartleby le scribe d'Herman Melville – je vois à leurs réactions que certains d'entre v...

Pour entamer cette séance, je me suis dit qu'il serait bon de vous répondre à la Bartleby : attaquer les régimes spéciaux de retraite des clercs de notaire, des gaziers, des militaires, des policiers, on préférerait pas ; ajouter deux ans de travail aux infirmières, aux caissières, aux accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) et a...

Par contre, augmenter les salaires de 4 % pour que 12 milliards d'euros rentrent dans les caisses, on préférerait ; mettre en œuvre l'égalité salariale hommes-femmes pour disposer de 8 milliards d'euros supplémentaires, on préférerait ; taxer les superprofits, on préférerait.

En vérité, derrière la suppression des régimes dits spéciaux, se pose la question d'un autre clerc de notaire, qui s'appelait Shakespeare : retraite ou pas retraite, telle est la question.

Chers collègues, peut-être avez-vous entendu parler du petit scandale qui a secoué le secteur immobilier il y a quelques jours : des escrocs louent ou vendent des biens dont la surface est exprimée non pas en mètres carrés, mais en mètres carrés « ressentis ».

J'ai l'impression que vous êtes un peu les escrocs de la pénibilité et que vous avez inventé la pénibilité « ressentie ».

C'est la pénibilité au doigt mouillé, celle que vous définissez vous-même, sans jamais avoir connu les conditions de travail de celles et ceux auxquels vous voulez l'imposer.

Cela pose un réel problème d'humilité. Entendre M. Éric Woerth donner des leçons de travail aux personnes ayant un métier pénible pose également un problème d'humilité ! Le programme Artémis 2024 est le prochain vol pour la lune ; les astronautes seront contents de vous découvrir en arrivant, tant vos arguments sont lunaires !

Ainsi, vous dites : « S'ils aiment tant leur travail, pourquoi veulent-ils partir à la retraite ? » J'ai regardé votre curriculum vitae : mandats politiques mis à part, vous avez aidé de riches clients à pratiquer l'optimisation fiscale.

Comme vous l'avez dit hier, le travail, pour vous, ce n'est pas la prison, c'est l'évasion fiscale pour les ultra-riches !

Vous devriez passer quelques semaines à faire le travail de celles et ceux à qui vous voulez supprimer les régimes spéciaux, pour voir ce qu'il en est réellement !

Il s'agit d'un amendement très intéressant. Puisque j'ai cité tout à l'heure la nouvelle de Herman Melville Bartleby, et que cela a bien plu, je continuerai « La Grande Librairie », étant donné qu'avec vous c'est plutôt la grande braderie des retraites ; il s'agit du témoignage de l'écrivain Joseph Ponthus, qui a travaillé en usine : « L...

[…] Il reste un petit quart d'heure / Combien de temps pour remonter / Se changer / Aller pisser / Le chef ne saurait évidemment tolérer que tu ailles aux chiottes l'heure précédant ou suivant la pause / T'as qu'à attendre un peu / T'avais qu'à y penser avant / Enfin je ne sais pas / Mais j'imagine

[…] Tâcher de gratter trente secondes d'air du dehors en sachant qu'il faudra encore plus speeder dans les couloirs les escaliers le vestiaire / Dernière latte de clope / Dernier coup d'œil au portable / Il faut remonter »

Ces mots sont ceux d'un homme qui a travaillé dans des usines d'agroalimentaire en Bretagne et qui est mort à 42 ans d'un cancer foudroyant, il y a quatre ans. Ce sont également les mots de toutes celles et ceux qui subissent la pénibilité,…

…ceux dont vous allongez la durée de travail et qui partiront usés, le dos cassé. Deux ans de vie en moins, voilà ce que vous leur offrez ce soir !