Les amendements de Benjamin Lucas-Lundy pour ce dossier
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Jordan Bardella est né en 1995. Tous deux, vous vous proclamez porte-paroles de notre génération, faisant de votre âge un fait politique. Soit. Je suis né en 1990, alors permettez-moi de faire irruption pour un instant dans ce duel si souvent transformé en duo.
Pour vous et lui, la jeunesse est un alibi : M. Bardella veut ainsi faire oublier qu'il dirige un parti vieux d'un demi-siècle, fondé par d'anciens collaborateurs des nazis, animé par les obsessions identitaires et les pulsions racistes.
Il est pourtant bel et bien à la tête d'un vieux clan, sous surveillance de l'héritière. Monsieur Attal,…
…votre parcours est l'aveu d'un parti qui, lui non plus, ne revendique aucune histoire, aucune mémoire ni aucune conviction et n'a donc d'autre boussole que l'opportunisme érigé en méthode de gouvernement
La jeunesse est pour moi le renouveau d'une histoire, pas son déni. Nous nous reconnaissons en effet dans un clivage consubstantiel à la République, entre la gauche et la droite. Notre avantage par rapport à vous ? Nous entrons ici avec deux siècles d'expérience, avec un héritage collectif et des convictions qui obligent à l'humilité.
Dans cet héritage, au-dessus de tout, il y a la République. La mission historique de la gauche est de la défendre quand elle est menacée, de la rétablir quand elle est effondrée, mais aussi de la revendiquer quand elle est dévoyée. Au fond, monsieur Attal, vous êtes le meilleur ami de M. Bardella.
Plus vous disloquez le pacte républicain construit autour de nos services publics, plus vous abîmez le contrat social et les mécanismes qui l'ont préservé depuis 1945, plus vous agitez les thèmes et les termes de l'extrême droite… plus il y a de place pour la discorde, la fracture et finalement la haine des Français les uns envers les autres, d...
quand vous reprenez les slogans de la chaîne de M. Bolloré et lui offrez le départ des rares ministres qui osent dire la vérité à son sujet. Vous êtes enfin le jumeau de M. Bardella pour ce qui concerne la conception de l'école. Je m'y attarderai un instant parce que celle-ci est au cœur de la refondation du pacte républicain. Vous et lui part...
On n'est même plus informé lorsqu'on l'est ! À ce propos, je vous ai écrit une lettre, madame la présidente…
Amateur, seulement ! J'avoue que moi aussi, un dimanche soir, à cette heure-ci, je me laisse davantage tenter par une activité culturelle que politique : regarder un bon film, par exemple.
Cela dit, je crois que la politique se niche partout ou presque. C'est donc parfois dans les œuvres que l'on puise la compréhension de phénomènes humains ou démocratiques. Et je dois dire que j'ai compris ce qu'il se passait ici en regardant, la semaine dernière, un film merveilleux de Henri Verneuil, I comme Icare, datant de 1979, que j...
Cette scène, c'est celle de la visite du procureur Henri Volney, joué magnifiquement par Yves Montand, dans un laboratoire de recherche.
Cette scène n'est pas le produit de la seule imagination du cinéaste. Elle illustre, à travers une fiction, l'expérience bien réelle du professeur Stanley Milgram, que je vous résume : un laboratoire scientifique publie une annonce, un appel à participer à une expérience sur l'apprentissage – dommage que M. le ministre de l'éducation nationale ...
L'expérience en question a pour but d'évaluer l'efficacité de certaines méthodes de mémorisation. Les participants entrent dans le laboratoire, par groupes de deux, et sont reçus par une équipe de scientifiques en blouse blanche – symbole de leur autorité. Un tirage au sort est alors effectué pour répartir les rôles entre les deux participants ...
À chaque erreur, le professeur doit envoyer une décharge électrique à l'élève : légère, au départ, puis de plus en plus puissante, augmentant de 15 volts à chaque fois, jusqu'à 450 volts. Au bout d'un certain nombre d'erreurs et, donc, de décharges de plus en plus fortes, le professeur se rend bien compte que l'élève souffre, que le mal infligé...
…où un conflit moral commence à saisir le sujet-professeur : il voit bien que ce qu'il est en train de faire n'est pas normal. Il est conscient du rôle de la recherche scientifique, qui n'est pas de faire souffrir : un laboratoire scientifique n'est pas censé être un espace de torture. À chaque hésitation du professeur, le scientifique l'enjoin...
Chers collègues, allons-nous encore longtemps accepter de laisser faire aveuglément un pouvoir qui ne nous laisse même plus discuter, amender, voter ? Allons-nous entendre enfin notre démocratie qui supplie qu'on la laisse respirer ? Un Parlement n'est pas censé être un espace de maltraitance de la démocratie !
Combien de volts allons-nous encore infliger au débat public qui doit pourtant pleinement vivre dans cet hémicycle ? Cette fois, il ne s'agit pas d'un film, mais de la réalité. Ce n'est pas une expérience de laboratoire, c'est une mise en pratique, dans le réel, au cœur du temple de la démocratie parlementaire. Nous répétons des arguments à ch...
Monsieur le ministre de la justice, laissez-moi terminer mon propos sans m'interrompre, comme vous le faites systématiquement, puisque cette fois vous êtes là – la dernière fois, vous étiez empêché.
…qui plus est un dimanche soir : c'est plutôt chaleureux de notre part. J'ai presque fini, et je n'ai même pas utilisé mes dix minutes ! À travers l'expérience de Milgram, j'ai essayé de vous démontrer que le Parlement peut être souverain et légitime…