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Projet de loi de finances pour 2024 — Texte n° 1985

Amendement N° 110 (Sort indéfini)

Publié le 13 décembre 2023 par : M. Peytavie, Mme Arrighi, Mme Sas, Mme Taillé-Polian, M. Thierry, M. Bayou, Mme Belluco, M. Ben Cheikh, Mme Chatelain, M. Fournier, Mme Garin, M. Iordanoff, M. Julien-Laferrière, Mme Laernoes, M. Lucas, Mme Pasquini, Mme Pochon, M. Raux, Mme Regol, Mme Rousseau, Mme Sebaihi, M. Taché.

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Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Infrastructures et services de transports00
Affaires maritimes, pêche et aquaculture00
Paysages, eau et biodiversité00
Expertise, information géographique et météorologie00
Prévention des risques00
Énergie, climat et après-mines01 000 000 000
Service public de l'énergie0500 000 000
Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, du développement et de la mobilité durables00
Fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires00
Aide ciblée sur les factures d’électricité des ménages00
Fonds de garantie pour les travaux de maintenance et d’entretien des galeries et des puits Else et Joseph du site de stockage souterrain en couches géologiques profondes des produits dangereux non radioactifs00
Fonds territorial climat00
Fonds pour financer la réalisation d’un rapport d’évaluation des risques de rupture des cuvelages des puits de la mine de potasse d’Alsace1 500 000 0000
TOTAUX1 500 000 0001 500 000 000
SOLDE0

Exposé sommaire :

Les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé représentent plus de 49 millions de
tonnes de CO2, soit 8 % de l’empreinte carbone en France, selon le think tank « The Shift Project).
Les établissements de santé et médico-sociaux représentent également annuellement 2 % de la
consommation énergétique nationale, plus de 700 000 tonnes de déchets, 1,5 milliard de repas et
400 à 1200 litres d’eau par lit et par jour.

S’il n’est pas question de réduire la quantité ou la qualité des soins proposés, le secteur de la santé a
lui aussi pleinement son rôle à jouer pour répondre aux défis environnementaux et énergétiques
auxquels nous faisons face. Il en va justement de leur capacité à pouvoir maintenir une offre de soin
de qualité et à la hauteur des besoins de la population dans un contexte d’urgence climatique sans
précédent.

Le présent projet de loi de finances et de financements de la sécurité sociale pour 2024 brille par
leur aveuglement total au défi que représente la résilience de notre système de santé, alors que la loi
pour la programmation des finances publiques acte la stagnation des dépenses de santé jusqu’en
2027.

A cet égard, le groupe Ecologiste rappelle que réduire l’empreinte carbone des établissements de
santé ne signifiera jamais maintenir les hôpitaux dans un état de sous-financement permanent, au
détriment de l’offre de soin. La transition écologique des établissements de santé et médico-sociaux
ne pourra se faire sans un investissement massif de l’État.

Nous devons accélérer la rénovation énergétique des bâtiments en intégrant des équipements de
production d’énergie renouvelable et en allant vers des bâtiments respectueux de l’environnement.
Si plusieurs initiatives sont allées dans ce sens dans certains centres hospitaliers ces dernières
années, nous ne pouvons en rester aux stades de l’expérimentation isolée. C’est d’autant plus un
enjeu que les factures énergétiques peuvent peser jusqu’à 10 % du budget d’un établissement de
santé et que le contexte inflationniste est une menace permanente sur les finances des structures
sanitaires.

Il est également urgent d’entamer une réflexion plus large sur la question de la mobilité. Le secteur
des transports représente à lui seul 16 % des émissions de CO2 de la santé. Nous devons généraliser
les plans de mobilité dans les établissements de santé et médico-sociaux pour que chaque
établissement soit à même de proposer une solution de mobilité douce et/ou partagée à chaque
employé.e. C’est non seulement un pré-requis environnemental mais c’est une pression de moins
sur le budget du personnel soignant.

Enfin, il est urgent de relocaliser dès maintenant les secteurs de production indispensables au bon
fonctionnement du secteur sanitaire. La gestion à flux tendu des stocks a entraîné la pénurie de
matériel de protection, de dépistage et de soin lors de la crise du coronavirus. La transition
écologique de notre système de santé passe nécessairement par la garantie de la souveraineté
sanitaire de notre pays et par l’introduction de critères environnementaux ambitieux dans la
commande publique.

Asthmes, problèmes pulmonaires, maladies cardiovasculaires… Les coûts de santé liés à la
pollution de l’air en France représentent entre 20 et 30 milliards d’euros par an : c’est le serpent qui
se mord la queue. Alors que nous venons de connaître l’été le plus chaud jamais enregistré dans le
monde, nous n’avons plus le temps pour la logique des petits pas, des initiatives isolées et de
l’expérimental.

Le Gouvernement a engagé 10 milliards d’euros supplémentaires en 2024 pour accélérer la
transition écologique. Toutefois, nous n’avons actuellement aucune garantie sur l’intégration du
secteur social et médico-social dans ces financements.

Dans un contexte où l’hôpital public subit une détresse permanente, organisée par des années
d’austérité budgétaire, ces mesures demeureront insuffisantes si elles ne s’inscrivent pas dans un
plan pluriannuel d’ampleur tel que celui que nous proposons, fixé à 1 500 000 000 € pour cette
année.

Cet amendement procède au mouvement de crédits suivant, en autorisations d’engagement et en
crédits de paiement :
-il prélève un milliard d’euros à l’action 03- Aides à l’acquisition de véhicules propres du
programme « Énergie, climat et après-mines » et 500 000 000 € à l’action 11 - Soutien dans les
zones non interconnectées au réseau métropolitain du programme « Service public de l’énergie »

- il transfère 1 500 000 000 € vers un nouveau programme « Fonds pour la transition écologique du
secteur social et médico-social »

Eu égard aux règles de recevabilité des amendements de la deuxième partie du projet de loi de finances, il est une obligation de compenser une recette supplémentaire dans un programme par une baisse de dotation dans un autre. Ce transfert de crédit est donc purement formel et nous appelons à la levée du gage par le Gouvernement.

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