Publié le 13 octobre 2023 par : M. Sabatou, Mme Auzanot, M. Allisio, M. Ballard, M. Barthès, M. Baubry, M. Beaurain, M. Bentz, M. Berteloot, M. Bilde, M. Blairy, Mme Blanc, M. Boccaletti, Mme Bordes, M. Bovet, M. Buisson, M. Cabrolier, M. Catteau, M. Chenu, M. Chudeau, Mme Colombier, Mme Cousin, Mme Da Conceicao Carvalho, M. de Fournas, M. de Lépinau, M. Dessigny, Mme Diaz, Mme Dogor-Such, M. Dragon, Mme Engrand, M. Falcon, M. François, M. Frappé, Mme Galzy, M. Giletti, M. Gillet, M. Girard, M. Gonzalez, Mme Florence Goulet, Mme Grangier, M. Grenon, M. Guiniot, M. Guitton, Mme Hamelet, M. Houssin, M. Jacobelli, Mme Jaouen, M. Jolly, Mme Laporte, Mme Lavalette, Mme Le Pen, Mme Lechanteux, Mme Lelouis, Mme Levavasseur, Mme Loir, M. Lopez-Liguori, Mme Lorho, M. Lottiaux, M. Loubet, M. Marchio, Mme Martinez, Mme Alexandra Masson, M. Bryan Masson, M. Mauvieux, M. Meizonnet, Mme Menache, M. Meurin, M. Muller, Mme Mélin, M. Ménagé, M. Odoul, Mme Mathilde Paris, Mme Parmentier, M. Pfeffer, Mme Pollet, M. Rambaud, Mme Ranc, M. Rancoule, Mme Robert-Dehault, Mme Roullaud, Mme Sabatini, M. Salmon, M. Schreck, M. Taché de la Pagerie, M. Jean-Philippe Tanguy, M. Taverne, M. Tivoli, M. Villedieu.
L’Article L1225-17 du code du travail modifié par loi n°2008-67 du 21 janvier 2008-art.3 et ainsi modifié
Article I
1. Le congé maternité sera de 6 à 12 mois post-partum selon le choix des parents.
2. La mère pourra garder l’intégralité des 12 mois de congé de naissance ou, dès le 6ème mois révolu de l’enfant
3. Le père ou le conjoint pourra prendre le relais de la mère en restant 6 mois de plus avec le ou les enfants.
4. Les mères célibataires bénéficieront d’un congé de 12 mois maximum si elles le désirent.
Article II
1. Le congé pré-partum est réduit à 3 semaines hormis pour les grossesses multiples ou à risques qui conservent leur durée actuelle.
Article III
Le code du travail est ainsi modifié :
1° A l'article D. 1225-8 :
a) Le premier alinéa est remplacé par cinq alinéas ainsi rédigés :
« Le congé de paternité et d’accueil de l’enfant prévu à l'article L. 1225-35 est pris dans les 12 mois suivant la naissance de l’enfant.
« Le salarié informe son employeur de la date prévisionnelle de l’accouchement au moins un mois avant celle-ci.
Article IV
1°. La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par :
La création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
2°. La charge pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence :
La création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
V. - La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à la taxe visée à l’article 235 ter ZD du Code général des impôts.
VI. – La charge pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de la taxe visée à l’article 235 ter ZD du code général des impôts.
Cet amendement vise à améliorer et à étendre le congé de naissance. Le congé maternité tel qu’il existe en France n’est plus adapté à la vie moderne ni au besoin d’infléchir à la hausse le chiffre de la natalité. En outre, à la vue des difficultés de garde et de la nouvelle implication des pères, un congé de naissance à répartir entre les parents correspond aux nouvelles exigences de notre temps. La séparation dès les deux mois et demi de l’enfant entraîne une série de problèmes de santé tant pour la mère que pour l’enfant.
La naissance d’un enfant est source d’un intense bonheur qui ne devrait pas s’accompagner pour la mère d’un immense stress à l’idée de se séparer de son nouveau-né à deux mois et demi.
En effet, la France si elle n’est pas la moins bien lotie en terme de congé maternité, n’en reste pas moins à la traîne sur la durée de ce congé post-naissance.
Un bébé de 10 semaines est entièrement dépendant de l’adulte, la mère quant à elle après 9 mois de grossesse et un accouchement se retrouve le plus souvent épuisée. Cette révolution hormonale et physique, s’accompagne d’émotions intense inhérentes à la naissance, plongeant certaines mères en dépression post partum.
Beaucoup de femmes renoncent à allaiter par peur du sevrage 10 semaines à peine après la naissance de leur enfant, d’autres sont obligées d’interrompre l’allaitement, pourtant reconnu par l’OMS comme bénéfique à l’enfant. Durant les 6 mois d’allaitement la mère passe ses anticorps protecteurs à son enfant. Un enfant allaité aura moins de risque d’obésité à l’âge adulte, moins de risque de développer un diabète de Type 1. L’allaitement prévient également des infections, de l’allergie, prévient du risque vasculaire et de bien d’autres maladies. L’OMS recommande un allaitement de 6 mois exclusif ce qui est quasiment impossible avec un congé en post-partum de 10 semaines. Peu de femmes peuvent tirer leur lait au travail d’où l’effondrement de l’allaitement dès le deuxième mois
Cet amendement veut donner le choix aux femmes, le choix de rester auprès de leur nouveau-né jusqu’à son 12ème mois ou le choix de retourner travailler dès son 6ème mois. Le choix d’allaiter ou de ne pas allaiter.
Ce rallongement de la durée existe déjà, non pas dans les textes mais dans les faits en poussant les femmes à « ruser » en ne prenant plus leurs vacances annuelles, au détriment de leur santé, pour les reporter après la naissance de leur enfant. Ce texte veut sanctuariser le droit pour la femme de rester auprès de son enfant.
Les études là encore sont unanimes, les dépressions post-partum se déclarent le plus souvent au moment de la séparation à 10 semaines. Les bébés jusqu’à leur 8ème mois n’ont pas conscience d’être un être différent de leur mère. Pourtant, la plupart des bébés de deux mois et demi seront gardés en moyenne 40h par semaine par des tiers sans réelle figure d’attachement pourtant capitale à l’enfant.
Le Comité de pilotage des 1000 premiers jours de santé publique France, indique que c’est une période clef dans le développement de l’enfant : sa santé, son développement psychomoteur, son bien-être et celui de ses parents. Pendant cette période des 1000 premiers jours, le cerveau de l’enfant se développe plus qu’à tout autre moment de sa jeune vie.
La France connaît une grave pénurie de système de garde. Pour preuve le Gouvernement vient de permettre le recrutement en crèche de personnel sans formation spécifique à la petite enfance, à la puériculture.
Comment un parent peut-il de nos jours confier un si petit être à du personnel peu ou pas du tout qualifié à un moment si crucial de sa vie, où il est si fragile. Donner un biberon, changer les couches, mettre le bébé en position de sécurité post biberon tout en surveillant plusieurs enfants plus âgés souvent turbulents tout cela avec un personnel réduit à minima.
La France comme la majorité des pays développés voit son taux de natalité faiblir. Selon l’INSEE depuis le 1er janvier 2022, 357.580 bébés sont nés en France. Si les chiffres sont en légère hausse par rapport à la première moitié de 2021, la baisse tendancielle de la natalité se poursuit dans l’Hexagone. 30% des femmes françaises en âge de procréer déclarent ne pas vouloir être mère. Sur ces 30% la plupart sont des femmes diplômées qui travaillent. Le système actuel ne favorise pas ces femmes qui, elles le savent, feront face à de grandes difficultés dès lors qu’elles devront faire garder leur nouveau-né dès sa 10ème semaine. Rallonger le congé de naissance, le répartir entre les conjoints, permettra une relance de la natalité, limitera les dépressions post partum et désengorgera le système de garde des nourrissons.
La Suède, le Portugal, l’Italie et nombre de pays font bien mieux que la France en matière de durée du congé de naissance prouvant ainsi qu’une autre voie est possible. La Suède applique depuis des années le congé de naissance de 12 mois réparti entre les parents. La Suède et ses partenaires sociaux ont balayé les préjugés quant à la difficulté de mettre en place ce système.
Avec ce congé parental de 12 mois à répartir au choix entre les parents, nous proposons un mode de garde moderne, où le conjoint, pourra également faire valoir un droit de 6 mois de garde de son enfant.
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