Publié le 14 octobre 2023 par : M. Fugit, M. Abad, M. Adam, Mme Boyer, M. Buchou, Mme Brulebois, M. Brosse, M. Causse, M. Pierre Cazeneuve, Mme Goetschy-Bolognese, M. Haury, Mme Heydel Grillere, Mme Le Feur, M. Lovisolo, Mme Maillart-Méhaignerie, Mme Meynier-Millefert, Mme Panonacle, Mme Colomb-Pitollat, Mme Tiegna, M. Valence, M. Zulesi.
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Soutien des progrès de l'enseignement et de la recherche | 0 | 0 |
Valorisation de la recherche | 0 | 0 |
Accélération de la modernisation des entreprises | 0 | 0 |
Financement des investissements stratégiques | 0 | 5 000 000 |
Financement structurel des écosystèmes d'innovation | 5 000 000 | 0 |
TOTAUX | 5 000 000 | 5 000 000 |
SOLDE | 0 |
Cet amendement propose de déplacer 5 millions de crédits de paiement du programme "financement des investissement stratégiques" vers le programme "Financement structurel des écosystèmes d'innovation" en faveur du développement et du financement de centrales marémotrices.
En effet, deux fois par jour et chaque jour de l’année, un important déplacement d’eau dans nos océans et mers génère de l’énergie qu’il est possible de capter. Cette énergie, appelée marémotrice, peut être exploitée par un lagon marémoteur, à savoir un bassin d’eau créé par la réalisation d’une digue en mer, reliée à la côte à ses deux extrémités. L’eau de mer retenue dans le lagon transmet son énergie à chaque marée montante et descendante à des turbines intégrées dans la digue, de manière entièrement prédictible. Alors que quelques centrales marémotrices sont déjà en service à différents endroits dans le monde, et notamment sur l’estuaire de la Rance en Bretagne, l’innovation du lagon marémoteur consiste à réaliser des aménagements hors zone estuarienne afin de limiter les impacts environnementaux et de multiplier le nombre de sites potentiels.
La France présente le plus important potentiel de développement de lagons marémoteurs en Europe continentale. Les études menées démontrent une capacité potentielle d’environ 15 GW, avec des gisements importants identifiés dans des zones à fort marnage et faibles profondeurs sur la côte ouest de la Normandie et sur les côtes picardes. Au regard de ce potentiel, ainsi que de la longue durée de vie économique des installations qui est de 120 ans, les lagons marémoteurs pourraient jouer un rôle fondamental en France dans la transition écologique en offrant un moyen de produire de l’énergie bas carbone, rentable et 100 % renouvelable tout en améliorant la sécurité énergétique.
Le développement des lagons marémoteurs, même s’il repose sur des technologies existantes, nécessitera des recherches et des innovations scientifiques et technologiques afin d’optimiser la performance énergétique, économique et environnementale des installations. Une nouvelle génération de turbines doit être développée pour extraire le maximum d’énergie à chaque passage d’eau tout en minimisant l’impact sur la faune marine et l’équilibre écologique de l’écosystème. Le dimensionnement des ouvrages de grande échelle et la gestion de leur vieillissement dans le contexte du changement climatique présentent des défis inédits pour le génie civil et appelle à des recherches approfondies en ingénierie des structures et des matériaux.
Les impacts des lagons marémoteurs sur les dynamiques hydrosédimentaires des zones côtières nécessiteront des développements particuliers en matière de recherche au-delà de la modélisation numérique. Enfin, de réelles possibilités existent pour des innovations environnementales en ce qui concerne la conception des structures afin qu’elles fonctionnent comme des récifs artificiels favorisant l’implantation des espèces, et pour le développement des usages écologiques du lagon.
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