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L'instauration de l'uniforme à l'école est devenue, ces dernières années, une marotte…
…nous la réfutons comme trop sombre, sans nier l'existence de difficultés. Quant à votre opposition irrationnelle à l'enseignement dès le primaire d'une langue étrangère ou, pire encore, à l'éducation sexuelle, je vous épargne en ne m'y attardant pas. Si l'on considère le fond du problème, il est certes nécessaire de lutter contre le culte de l'apparence et de la consommation ; reste que, l'uniforme imposé, les origines des élèves se révéleraient par des accessoires, des bijoux, ou seulement par leur capacité à appréhender et assimiler les attentes du système scolaire, car notre école est celle de la reproduction sociale. Lors de l'examen du texte en commission, M. le rapporteur a été outré que je mette en doute la pertinence de la méritocratie au sein d'un système éducatif aussi inégalitair...
...e manquent pas : je citerai pêle-mêle le niveau des élèves, le recrutement des professeurs, la rémunération des personnels enseignants et non enseignants, l'inclusion des enfants handicapés, les inégalités, ou encore l'absence de mixité scolaire. Cependant, nous ne parlerons aujourd'hui de rien de tout cela, le Rassemblement national ayant préféré s'attacher à un symbole qu'il juge essentiel : l'uniforme. Cette hiérarchie des priorités, notre groupe ne la partage pas ; les arguments avancés par le rapporteur ne nous ont pas davantage convaincus que les références aux propos de Mme Macron. Assurément, il convient que l'école soit par excellence le lieu où l'enfant se voit garantir une protection contre toute forme de discrimination, de moquerie ou de harcèlement, l'école laïque devant en outre le ...
...pposées telles. Ce sont là des phénomènes auxquels il importe de réagir, car ils mettent à l'épreuve la capacité de l'institution à établir un dialogue avec les élèves et leur famille, mais les mécanismes dont ils révèlent l'existence sont bien plus profonds et complexes, exigeant une réflexion qui dépasse le cadre scolaire. Ces considérations amènent forcément à se poser la question du port de l'uniforme, mesure dont aucune étude n'a démontré à ce jour l'efficacité.
Comme il est séduisant d'imaginer que l'uniforme ferait disparaître, comme d'un coup de baguette magique ,
Du moins est-ce ce que suggère ce texte qui, en admettant que l'on consente à croire un tel propos, n'en soulève pas moins plusieurs problèmes. Tout d'abord, le port de l'uniforme scolaire n'est généralisé nulle part, même lorsque la tradition est fortement implantée : aux États-Unis par exemple, seuls 22 % des établissements publics l'imposent, et un tiers en Martinique. Ensuite, il serait payé par les familles ; dans ce cas, quid des amendements que vous aviez déposés dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances et qui prévoyaient 5 millions d'euros pour...
Le temple républicain et son uniforme ne seraient donc manifestement pas destinés à tout le monde. Surtout, cette proposition de loi s'appuie sur une certaine pensée magique, sur des intuitions, sur des croyances, et non sur des études ou des constats reproductibles. Par exemple, l'uniforme éliminerait les marqueurs sociaux et par conséquent le harcèlement. Connaissez-vous les jeunes, chers collègues ? Sous-estimez-vous à ce point le...
...rités de l'autre et ses différences ? C'est en attaquant les problèmes à la racine, non en tentant de les dissimuler, que nous ferons reculer les inégalités et le harcèlement : là réside tout le sens du programme Phare de lutte contre le harcèlement à l'école ou du délit de harcèlement scolaire. Concernant ces sujets, la majorité n'a pas attendu de régler la question du costume : elle avance ! L'uniforme améliorerait les résultats scolaires : c'est faux, toutes les études le prouvent. L'uniforme renforcerait le sentiment d'appartenance à l'établissement : soyons honnêtes, il ne renforcera rien si l'enfant étudie dans un établissement dénué de mixité sociale et qui cumule les difficultés.
En revanche, évitons de créer de nouvelles distinctions, de nouvelles fractures, à l'extérieur de l'école, en rendant l'appartenance scolaire facilement reconnaissable ! Loin d'homogénéiser les élèves, comme vous le supposez, l'uniforme deviendrait alors un facteur de discrimination entre jeunes d'écoles différentes, de quartiers différents. L'uniforme constituerait le remède aux atteintes à la laïcité, dont on a recensé, au mois de novembre, un cas pour 87 000 élèves : avouez donc que l'argument est faible, s'agissant d'imposer la généralisation d'une tenue. Surtout, celle-ci ne jetterait-elle pas un voile pudique, si j'ose di...
Quant à l'argument selon lequel l'uniforme constituerait la pierre angulaire du renforcement de la discipline et de l'esprit patriotique, je préfère répondre avec Ernest Renan que c'est le destin commun qui crée la nation, pas un vêtement totalement étranger à notre tradition, à notre histoire !
Néanmoins, soyons justes : il semble que l'uniforme influe sur l'assiduité des élèves, qui, en l'espace d'une année scolaire, assisteraient à une demi-journée ou une journée de cours de plus, ou encore évite des tensions, le matin, lorsque parents et enfants ne sont pas d'accord au sujet de la tenue choisie par ces derniers – j'ai le sentiment personnel que ce conflit, somme toute, reste assez gérable et ne nécessite pas d'immixtion urgente de la ...
L'école, notre école, est une institution de la République. Le vêtement qu'on y porte n'est pas anodin. Il dit, il peut dire quelque chose de l'attachement de l'élève à la communauté scolaire, de son souci de faire corps avec les autres, de la neutralité propice – je dirais même indispensable – à l'apprentissage des savoirs et des valeurs qui font de nous des citoyens. Aujourd'hui, il existe un uniforme dans nos cours de récréation. Un uniforme qui saute aux yeux. Un uniforme qui s'appelle la mode – la tyrannie de la mode. Un uniforme qui est inaccessible à certains de nos enfants, aux plus pauvres, à ceux dont les familles ont tant de mal à payer les factures et parfois même les repas à la cantine.
La différence entre riches et pauvres saute aux yeux. Les uns portent les chaussures, les blousons et les jeans au goût du jour, qui coûtent cher, alors que les autres doivent se contenter du discount, quand ce n'est pas des habits du grand frère ou de la grande sœur. C'est pour lutter contre ces discriminations que je suis favorable à l'uniforme à l'école. Et si ce mot ne vous plaît pas, chers collègues, s'il vous paraît ringard ou marqué d'une couleur idéologique qui vous déplaît, choisissez-en un autre. Qui a voyagé dans le monde sait que l'uniforme est présent dans une pléiade de pays : au Royaume-Uni, en Australie, au Canada, en Corée du Sud, au Liban, au Mexique, à Singapour, à Taïwan, au Viêt Nam pour n'en citer que quelques-uns. E...
Aux yeux de certains c'est un péché capital, si j'ose dire ! Cette attitude est d'autant plus regrettable quand on sait que 63 % des Français sont favorables au port de l'uniforme à l'école.
Je voudrais tout d'abord remercier Maxime Minot et Emmanuelle Ménard pour leur appui et pour leur soutien à cette proposition de loi. Vous avez raison, chère madame Ménard, la tenue uniforme d'établissement a pour but premier de lutter contre les discriminations sociales et la dictature de la mode. Je voudrais que vous compreniez bien, collègues, que nos enfants sont soumis à un véritable rouleau compresseur, par l'intermédiaire de TikTok notamment et des réseaux sociaux en général.
Merci, madame la présidente. La dictature de la mode par réseaux sociaux interposés ronge, abîme, détruit, empêche l'acte d'enseignement. Elle empêche l'élève de se concentrer sur ce qu'il doit apprendre. La tenue uniforme d'établissement n'est pas une oppression, c'est une libération. Elle est aussi une novation puisqu'elle n'a jamais existé jusqu'à maintenant dans l'histoire de la République. Si elle est innovante, c'est parce que la situation que connaît le système éducatif est tout à fait nouvelle : jamais notre école n'a été abîmée comme aujourd'hui, rongée de l'intérieur par une force invisible que les enfant...
Elle est également un élément de sécurité, comme me l'a indiqué le proviseur du lycée Schœlcher que j'ai auditionné en visioconférence. Il m'a ainsi expliqué que l'uniforme permettait désormais de faire un tri immédiat entre les élèves de l'établissement et les individus qui souhaitent s'introduire dans l'établissement et commettre des actes de violence : ceux-ci sont immédiatement repérés.
C'est un argument que, je crois, vous pouvez entendre chers collègues. Je pense aussi, comme mon collègue Minot, que l'uniforme est un élément de la construction d'une communauté scolaire. La communauté éducative, qui figure dans les textes de la République, se constitue également par le port d'une tenue uniforme d'établissement.
La proposition de loi permettra à un conseil d'administration de définir librement la nature de la tenue uniforme de l'établissement. Ce peut être une tenue simple – un t-shirt ou sweat-shirt – ou complète, incluant un pantalon, voire des chaussures.